Honnêtement, je me pose la question.
Plusieurs médecins ont souligné que le port du masque nous avait évité la pandémie de grippe saisonnière l’hiver dernier. En passant, personne de mon entourage n’a eu la grippe, pas même un rhume! C’était avant la campagne de vaccination. Il semble évident que le masque protège d’un tas de bibittes indésirables transmises par la voie des airs.
La majorité des «experts» de la santé publique n’a pas insisté sur le phénomène. Pourtant nous savons que les vaccins ne protègent pas à 100 % contre la Covid-19 ni ses variants. Je suis d’accord avec les médecins qui recommandent impérativement de continuer à porter le masque.
Ah mais, il
faut plaire au bon peuple écoeuré du masque et de la distanciation. Le
gouvernement Legault a donc annoncé de gros assouplissements concernant les
regroupements intérieurs et extérieurs (en vigueur depuis fin juillet). On note
une hausse légère importante de cas ces derniers jours en 24 hres : 189 hier et 305 aujourd'hui. Je porterai le masque au risque d’être
ridiculisée... Ce principe de précaution ne tue personne et vaut mieux que de s’exposer
à la Covid-19 et sa trâlée de variants.
Le vaccin ne remplace pas le masque.
Le masque est le passeport sanitaire!
En France, les personnes qui n’ont pas eues leur «pass sanitaire» (deux doses de vaccins) sont bloquées partout. Je me demande si les non-vaccinés auront le droit de marcher dans la rue! (1)
Photo via 24fr. newsPourquoi le port du masque est-il recommandé même si on est vacciné?
Les cas de COVID-19 semblent pour l'instant maîtrisés dans la majeure partie du pays, et la vaccination va bon train. Alors, pourquoi doit-on continuer à porter un masque? Et comment savoir lorsqu’il sera sécuritaire de le ranger?
L'Alberta et la Colombie-Britannique ont abandonné le port du masque le 1er juillet; et la Saskatchewan, le 11 juillet dernier. L'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont également annoncé la fin du port obligatoire du masque pour la fin de juillet.
Le gouvernement ontarien a annoncé cette semaine que le port du masque sera encore obligatoire à la prochaine étape du déconfinement; au Québec, le masque est toujours requis dans les transports en commun et dans les endroits publics fermés.
Selon Roxane Borgès Da Silva, professeure à l'École de santé publique de l'Université de Montréal, les gouvernements qui retirent l'obligation de porter le masque le font pour des raisons de liberté individuelle, plutôt que pour des raisons de santé publique. Selon elle, il s’agit d’une erreur qui risque de causer de nouvelles flambées.
Mme Borgès Da Silva estime qu’il est encore trop tôt pour dire quand le masque ne sera plus nécessaire. Elle affirme que cette mesure sanitaire devrait être l’une des dernières à être retirée, puisqu’elle est l’une des moins restrictives. "La seule contrainte qui reste est le masque; les commerces, les restaurants sont ouverts... Dans le contexte actuel, le masque n’a pas d’effet sur l'économie, mais est lié au bien-être de la collectivité."
Elle croit que la population doit faire un effort individuel pour permettre aux commerces et aux écoles de rester ouverts cet automne advenant une autre vague. De plus, porter le masque pour réduire le nombre d’infections donne une chance au système de santé de récupérer après plus d’un an de pandémie.
Les CDC affirment que «la guerre a changé» et que plusieurs raisons justifient la décision de réimposer à tous le port du masque à l’intérieur.
[Selon un] document du New York Times, les gens vaccinés avec deux doses qui sont infectés par le variant Delta ont une charge virale aussi élevée qu’une personne non vaccinée. Donc, si les personnes vaccinées ont généralement des symptômes moins graves, elles peuvent tout de même propager le virus autant qu’une personne non vaccinée.
Selon une étude publiée dans le journal Nature vendredi, il est primordial de conserver certaines mesures sanitaires de base, comme le port du masque et la distanciation physique, jusqu’à la fin de la campagne de vaccination, et non quand un seuil préétabli a été atteint.
Les auteurs expliquent que le risque de voir apparaître un variant encore plus résistant que le Delta est au plus élevé lorsqu’une grande partie de la population a été vaccinée. Ils préviennent que c’est à ce moment que les autorités et les politiciens s’emballent et autorisent un déconfinement hâtif, provoquant ainsi une hausse de cas. «L'émergence d'un variant partiellement ou complètement résistant au vaccin semble alors inévitable», avertissent-ils.
Roxane Borgès Da Silva abonde dans le même sens et dit qu’il ne faut pas se fier seulement au taux de vaccination pour décider si on permet de ne plus porter le masque dans les endroits publics.
ATTENTION AU JEU DU YO-YO
Enlever, puis réimposer certaines restrictions cause énormément de frustration dans la population, qui a déjà un ras-le-bol de la pandémie, prévient Mme Borgès Da Silva.
«C’est sûr que, quand on supprime une mesure, qu'on se rend compte qu’on a fait une bêtise et qu'on revient en arrière, c’est difficile de convaincre les gens.»
Elle ajoute que les gouvernements doivent rester cohérents pour ne pas créer davantage de confusion. De plus, elle conseille aux autorités de ne pas annoncer trop tôt le retrait du masque, puisque la situation peut rapidement changer. Mme Borgès Da Silva espère notamment que le gouvernement du Québec ne fera pas d’annonce prématurée sur le port du masque à l’école. «Je crains qu’on doive revenir en arrière.»
Pour sa part, le Dr Weiss dit qu’il faut s’attendre à ce que le masque fasse partie de notre quotidien (dans les transports en commun, en avion, etc.) pendant encore plusieurs années, du moins jusqu’à ce qu’on maîtrise la pandémie à l'échelle planétaire.
Mélanie Meloche-Holubowski / Le 2 août 2021
La transmission aérienne, grande négligée du discours officiel?
On commence à abandonner les masques, on réduit la distanciation physique, on n'a pas de plans précis pour la ventilation dans les écoles à l’automne. Des experts rappellent que le SRAS-CoV2 se transmet par l’air.
Plusieurs experts se demandent pourquoi la transmission aérienne fait si peu partie du discours des autorités.
«Je n’aurais jamais cru qu’un an plus tard, nous serions encore en train de tourner autour du pot. Il y a une résistance [à parler de transmission aérienne], particulièrement en Amérique du Nord, que je ne comprends pas», dit le Dr David Fisman, professeur à l'École de santé publique Dalla Lana, à l'Université de Toronto.
Selon lui, si les autorités avaient pris au sérieux la transmission aérienne, «nous aurions sans aucun doute sauvé des milliers de vies».
Nathalie Grandvaux, directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l'hôte aux infections virales au Centre de Recherche du CHUM et professeure au Département de biochimie et de médecine moléculaire à l'Université de Montréal, ne comprend pas pourquoi on ne parle presque plus de transmission aérienne.
«Déjà qu’on n'en parlait pas beaucoup avant. Je pense qu’on a fini par l’oublier. Le message qui est maintenant véhiculé est qu’avec la vaccination, c’est fini, tout va bien aller. Mais ce n’est pas aussi simple que ça.»
La pandémie est loin d'être terminée, rappelle-t-elle. Pour prévenir de nouveaux confinements cet automne, il faut réduire à tout prix les risques de transmission aérienne, dit-elle.
«On a mis en place la campagne de vaccination – qui est excellente – mais on a abandonné les autres modes de prévention pour septembre. On doit revoir les objectifs mis en place, comme conserver les masques et la distanciation. Je ne comprends pas pourquoi on parle maintenant d’un mètre plutôt que deux mètres; ça me prouve que la transmission par aérosols n’est pas reconnue», se désole Mme Grandvaux.
Si les détails du comment et du pourquoi sont encore à élucider, la multitude d’expériences en laboratoires et d’études de cas pointent toutes vers la transmission aérienne, dit le Dr Fisman. Il est estomaqué de voir que l’on continue de douter de leur véracité.
Mélanie Meloche-Holubowski / Le 24 juillet 2021
(1) Depuis le 21 juillet 2021, le «pass sanitaire» est obligatoire pour les lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes (salles de spectacle, les parcs d’attractions, les salles de concert, les festivals, les salles de sport, les cinémas...).
Les salles d’auditions, de conférences, de projection, de réunions
Les chapiteaux, tentes et structures
Les salles de concerts et de spectacles
Les cinémas
Les festivals (assis et debout)
Les événements sportifs clos et couverts
Les établissements de plein air
Les salles de jeux, escape-games, casinos
Les lieux de culte lorsqu'ils accueillent des activités culturelles et non cultuelles
Les foires et salons
Les parcs zoologiques, les parcs d’attractions et les cirques
Les musées et salles d’exposition temporaire
Les bibliothèques (sauf celles universitaires et spécialisées)
Les manifestations culturelles organisées dans les établissements d'enseignement supérieur
Les fêtes foraines comptant plus de 30 stands ou attractions
Tout événement, culturel, sportif, ludique ou festif, organisé dans l’espace public susceptible de donner lieu à un contrôle de l’accès des personnes
Les navires et bateaux de croisière avec hébergement
Les discothèques, clubs et bars dansants.
Dans ces lieux, le port du masque n’est plus obligatoire pour les personnes bénéficiant du pass sanitaire. Toutefois, l’organisateur, l’exploitant ainsi que le préfet ont la possibilité de le rendre obligatoire.
D’autres lieux pourront s’ajouter à cette liste par la suite, si nécessaire, selon la situation épidémique.
Début août, le pass sanitaire sera également obligatoire dans les cafés, restaurants, centres commerciaux, hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux, ainsi que pour les voyages en avion, train et car pour les trajets de longue distance.
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