Photo : Francis Vachon / Le Devoir
Si le gouvernement avait refusé le projet dès le début, on aurait épargné temps, énergie et argent lancé par les fenêtres. Les carottes tendues par les promoteurs devaient être énormes. Il n’y a pas un seul parti politique qui peut se vanter d’être incorruptible. Et, un parti atteint de glaucome environnemental, dépourvu de conscience sociale et exclusivement préoccupé par la croissance de l’entreprise privée est un vrai danger public.
La mairesse de la ville de Saguenay, Josée Néron, déplorait la perte de quelques milliers d’emplois temporaires (durant la construction) et 300 à terme (un peu plus et elle nous faisait pleurer). Même attitude de la part de la ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest. La pollution était le dernier de leurs soucis durant toute la période de propagande en faveur de ce projet stupide et délétère. Imaginez un déluge comme celui qui a eu lieu au Saguenay en 1996, mais sur l’emplacement d’une usine de liquéfaction du gaz fonctionnelle. Terrifiant.
Pour le moment, réjouissons-nous de la bonne nouvelle. Et remercions les ministres qui ont réussi à passer par-dessus leur entêtement proverbial et leur orgueil.
Rejet de GNL Québec : une autre immense victoire contre l’industrie fossile
Équiterre 21 juillet 2021
Montréal, Québec, Rouyn-Noranda, 21 juillet 2021 - Les groupes signataires accueillent avec grande satisfaction l'annonce du gouvernement du Québec refusant le projet de GNL Québec/Gazoduq. Cette annonce est une victoire pour les dizaines de milliers de citoyen.ne.s qui se sont mobilisés au cours des trois dernières années.
Rappelons qu’au fil du temps, plus de 120 000 Québécois.e.s ont signé une pétition contre le projet. Ce sont aussi 54 associations étudiantes représentant près de 360 000 étudiant.e.s, plus de 648 scientifiques, incluant 250 médecins et professionnel.le.s de la santé, 40 économistes, plus de 60 groupes de la société civile, tous les partis d’opposition (représentant 58 % des électeurs.trices) et trois communautés innues qui ont pris position contre GNL Québec/Gazoduq. Les consultations publiques du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) ont également connu une participation historique avec le dépôt de plus de 2500 mémoires, dont plus de 90 % s’opposaient au projet, et ont mené à un rapport dévastateur du BAPE. Ce rejet est donc le résultat d’un effort collectif sans précédent dont des milliers de Québécois.e.s peuvent aujourd’hui être fier.ère.s.
En prenant cette décision, le gouvernement se place donc du côté des nombreux scientifiques qui ont condamné le projet, tant à cause des énormes émissions de GES qu’il aurait provoquées que de ses impacts néfastes sur les bélugas du Saint-Laurent et ses risques importants pour la santé humaine.
«L’annonce du refus du projet GNL Québec/Gazoduq par le gouvernement québécois démontre qu’il n’y a plus d’avenir pour les projets fossiles, ont affirmé les groupes de la société civile. Avec la mort de l’oléoduc Énergie Est en 2017, le recul de Goldboro LNG plus tôt ce mois-ci et le rejet de GNL Québec aujourd’hui, nous pouvons enfin envisager un avenir sans nouveau pipeline dans la belle province.»
Cette décision est également le fruit de plusieurs années de mobilisation de la société civile. La première mobilisation contre le projet fut organisée par des protecteur.trices du territoire Innu en 2017, et depuis la mobilisation n’a cessé de s’accentuer : des centaines d'événements de mobilisation ont eu lieu aux quatre coins du Québec. Ces manifestations ont rassemblé des centaines de milliers de Québécois.e.s de tous les âges et tous les horizons derrière un slogan commun : «On mérite mieux!»
Les groupes tiennent d’ailleurs à souligner le leadership des collectifs locaux qui ont tenu tête à Goliath durant les dernières années, notamment la Coalition Fjord au Saguenay, le Collectif Innu Mashk Assi sur le Nitassinan, le Mouvement citoyen littOralement inacceptable à Tadoussac, le Comité citoyen carboneutre de la MRC de Maskinongé en Mauricie ainsi que Gazoduq parlons-en, la Coalition anti-pipeline de Rouyn-Noranda et l’Action boréale en Abitibi-Témiscamingue.
«Il est maintenant temps d’aller de l’avant et de développer des projets tournés vers un avenir résilient, ont conclu les groupes. Nous devons travailler à l’implantation d’une transition écologique et sociale en mettant de l’avant des projets de développement économique viable, et respectueux de la nature et de notre santé. Nous sommes fébriles à l'idée de tourner la page sur quatre années de lutte acharnée et sommes prêt.e.s à participer, avec les communautés locales, au développement de projets porteurs d’avenir, conçus dans une logique de transition verte pour une économie du 21e siècle.»
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Les groupes signataires sont : Action Environnement Basses-Laurentides, Amnistie internationale Canada francophone, l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), la Coalition anti-pipeline de Rouyn-Noranda, la Coalition étudiante Arrêtons GNL, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), Eau Secours, ENvironnement JEUnesse, Équiterre, Le Fonds mondial pour la nature, la Fondation David Suzuki, Greenpeace, le Mouvement citoyen littOralement inacceptable, Nature Québec, La Planète s’invite en Santé, Protect Our Winters Canada, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).
Le Saguenay entre déception et soulagement
«Là où j’ai un reproche à [faire à] Benoit Charette, c’est qu’il est arrivé les mains vides, a critiqué le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, qui s’opposait au projet GNL Québec depuis 2019.» L’élu péquiste propose de puiser jusqu’à 1 milliard de dollars annuellement dans le Fonds des générations pour s’assurer que les travailleurs puissent trouver leur place dans une nouvelle économie verte.
«Aujourd’hui, la CAQ de François Legault a simplement rendu la seule décision qui s’imposait et il était temps qu’elle soit prise, a réagi à son tour la députée de Québec solidaire, Ruba Ghazal. On a perdu beaucoup de temps avec un projet polluant comme GNL Québec au lieu de proposer aux citoyens et citoyennes du Saguenay des projets de développement économique verts et justes.»
Article intégral :
Le gouvernement Legault rejette GNL Québec
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