Avant d’aborder la pseudo climatologie,
un mot sur Steven Guilbault. «Petit-Pouce
estima qu'il était de son intérêt de coller aux chausses du grand patron afin
de ne pas louper le coche.» (Raymond Queneau, Pierrot mon ami)
M. Guilbault était-il conscient
de la manipulation stratégique des libéraux à son endroit? L’épouvantail fait rarement peur
aux corbeaux... Les provinces pétrolières de l’Ouest ont néanmoins rejeté
le PLC en bloc. Non pas à cause de l’ex-écologiste bien sûr, mais peut-être que
les conservateurs craignaient une potentielle menace à leurs manigances s’il
devenait ministre de l’environnement. La décision d’exclure l’écologiste de ce
ministère avait quelque chose d’humiliant, et démontrait le mépris du PLC envers
la crise climatique. On n’a donc pas
fini d’entendre ce raisonnement de pur illogisme : «pour résoudre le
réchauffement climatique il faut extraire et vendre plus de pétrole de schiste».
Suggestion à M. Guilbault : Ne sciez pas la
branche sur laquelle vous êtes assis, à moins qu’on ne veuille vous y pendre.
Illustration : Thibault / Le
Devoir
«Toute la mise en marché
politique du candidat Guilbeault s’est faite autour de son parcours de militant
vert. «Steven Guilbeault a décidé de se
joindre à nous parce qu’il veut faire partie de la solution et qu’il sait que
nous devons nous attaquer au problème des changements climatiques»,
résumait M. Trudeau dans la vidéo promotionnelle vantant la candidature du
futur député de Laurier-Sainte-Marie.
Steven Guilbeault dans l’écosystème politique – Guillaume Bourgault-Côté, Le Devoir 23 novembre
2019
«[...] Mais pourquoi diable
Steven Guilbeault avait-il besoin de quitter le terrain des luttes pour se
retrouver dans la galère d’un gouvernement minoritaire? S’est-il cru assez rusé
pour s’imaginer qu’on le laisserait entrer dans le poulailler d’un vieux parti
par la porte de derrière et y régner à sa manière?
Qu’il n’ait pas été nommé au ministère de l’Environnement n’est une
surprise pour personne, sauf peut-être pour ceux qui continuent de s’imaginer
les partis traditionnels réformables et malléables, comme par enchantement, au
seul contact de pensées vertueuses.
Rompu depuis longtemps aux pratiques du pouvoir, Guilbeault lui-même ne
s’attendait pas à être nommé là, du moins si on en croit ses déclarations. Le
ministère de l’Environnement lui était interdit d’accès quasi d’avance, ses
compétences étant trop marquées pour qu’on puisse se l’imaginer louvoyer, comme
cela est de mise dans un gouvernement dont la ligne d’horizon demeure celle de
sa réélection. Alors, pourquoi diable être allé mettre le nez là? [...]
L’impasse dans laquelle on a jeté Steven Guilbeault en l’écartant de
tous les lieux où il promettait d’apporter du changement révèle avant tout une
chose : le façadisme du Parti libéral. Le façadisme, en architecture, consiste
à préserver la coquille d’un bâtiment, mais en travestissant sans gêne son
intérieur.» [...]
Le façadisme – Jean-François Nadeau, Le
Devoir, 25 novembre 2019
«Nous sommes
tous prisonniers d'une conception figée de ce qui est important et de ce qui ne
l'est pas, nous fixons sur l'important des regards anxieux, pendant qu'en
cachette, dans notre dos, l'insignifiant mène sa guérilla qui finira par
changer subrepticement le monde et va nous sauter dessus par surprise.
Est-on innocent parce qu'on ne sait pas? un
imbécile assis sur le trône est-il déchargé de toute responsabilité du seul
fait que c'est un imbécile?»
~ Milan
Kundera
L’argent
dévore tout ce qui lui barre la route, même les papillons... c’est un tueur en
série.
«Quand les cannibales veulent goûter à la
connaissance, ils coupent la langue des savants.» ~ Stanislaw Jerzy Lec
Voici le résultat d’une enquête
documentée sur les «scientifiques», essentiellement
des climatosceptiques, qui niaient l’urgence
climatique dans une lettre adressée aux Nations Unies. Dans l’article original
tous les noms cités sont suivis d’un lien ‘(Nouvelle fenêtre)’ fournissant plus
d’information :
Qui sont les «500 scientifiques» qui affirment
qu’il n’y a «pas d’urgence climatique»?
Bouchra Ouatik
Les Décrypteurs, ICI
Radio-Canada, 23 novembre 2019
Très peu sont des climatologues, plusieurs ne sont
pas des scientifiques et bon nombre d’entre eux ont des liens avec des groupes
de pression climatosceptiques.
Le 23 septembre dernier, une lettre signée par plus de 500 personnes,
affirmant qu’il n’y a «pas d’urgence climatique», a été envoyée au secrétaire
général des Nations unies. Sa publication coïncidait avec l’allocution de la
militante suédoise Greta Thunberg à l’ONU.
Une enquête conjointe de médias membres de l’International Fact-Checking Network, dont font partie les Décrypteurs, a permis de constater que
très peu de signataires ont une expertise en climatologie. En outre, bon nombre d’entre eux ont des liens
étroits avec l’industrie des énergies fossiles.
Cette lettre, entre autres citée par le politicien Maxime Bernier, a été
brandie comme une preuve que le consensus scientifique sur les changements
climatiques est remis en question.
Bien que le texte affirme qu’il s’agit de «500 scientifiques et
professionnels du climat et de domaines connexes», cette lettre a depuis
souvent été présentée comme étant signée par «500 scientifiques».
Pourtant, non seulement peu de
signataires sont climatologues, mais un grand nombre ne sont carrément pas des
scientifiques.
Qui est à l'origine de cette initiative?
La lettre compte 506 signataires,
dont 14 qui se présentent à titre d'ambassadeurs de cette initiative, et
plusieurs sont connus pour leurs prises de position niant les changements
climatiques.
L’instigateur de la lettre, le physicien néerlandais Guus Berkhout, a travaillé durant une
dizaine d’années pour la pétrolière Shell. Selon le média de vérification
des faits croate Faktograph, M. Berkhout est spécialisé dans l’exploration
géologique de gisements de combustibles fossiles.
M. Berkhout est aussi le
fondateur de l’organisation qui chapeaute cette initiative, Clintel. Selon
des informations obtenues par le journaliste belge Jeroen de Preter, du
magazine Knack, Clintel a reçu plus de
700 000 $ du milliardaire climatosceptique néerlandais Niek Sandmann.
Deux Canadiens font partie des 14 ambassadeurs de ce projet, dont le
Québécois Reynald Du Berger,
professeur retraité de l’Université du Québec à Chicoutimi. Cet expert en
séismes affirme que la température terrestre n’a pas augmenté depuis 15 ans.
Des établissements d’enseignement ont par le passé annulé des conférences qu’il
devait donner sur le sujet.
L’autre ambassadeur canadien du projet est Jeffrey Foss, professeur de philosophie à l’Université de Victoria
en Colombie-Britannique. Il travaille également pour le Frontier Centre for
Public Policy, un groupe de réflexion canadien qui a déjà dénoncé les «dommages
causés par [...] le lobby des énergies vertes».
On note également parmi les principaux signataires le Britannique Christopher Monckton. Non seulement il
n’est pas un scientifique, mais il a
aussi faussement déclaré être lauréat d’un prix Nobel et il s’est
autoproclamé membre de la Chambre des lords, une affirmation qui lui a valu une
mise en demeure de l’institution parlementaire.
Les autres ambassadeurs sont le physicien américain Richard Lindzen – dont certains articles scientifiques ont déjà
été réfutés par ses pairs en raison d’erreurs et d’inexactitudes –, le géologue
australien Viv Forbes, le
professeur de philosophie suédois Ingemar
Nordin, l’ex-journaliste néo-zélandais Terry Dunleavy, l’ingénieur électricien irlandais et consultant
pour le secteur énergétique Jim O’Brien,
le géologue italien Alberto Prestininzi,
le mathématicien français Benoît Rittaud,
le biologiste norvégien Morten Jødal,
le chimiste allemand Fritz Vahrenholt,
qui a travaillé avec l’industrie des énergies fossiles, et l’ingénieur civil
belge Rob Lemeire.
Ce genre d’initiative ne surprend pas le géologue Michel Jébrak,
professeur émérite au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère
de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). «Ça fait des années qu’on voit des
groupes de petits scientifiques qui font des lettres de ce type-là», dit-il.
Très peu de climatologues
Climate Feedback, un site de
vérifications de faits spécialisé en climat, a analysé le document et souligné
que, parmi les 506 signataires de la lettre, 10 se décrivent comme des
chercheurs en climat, soit moins de 2 % des signataires.
«Là-dedans, il y a des gens qui n’ont jamais travaillé sur les
changements climatiques. [...] N’ayant pas travaillé sur la réalité physique
des changements climatiques, on est dans le domaine du commentaire éditorial.» (Michel
Jébrak)
D’autres se présentent comme chercheurs en climat sans expertise
académique dans le domaine, tels que le Canadien Paul MacRae qui a signé la
lettre à titre de «chercheur en climat indépendant», mais qui est instructeur
d’anglais à l’Université de Victoria. Il a confirmé à Radio-Canada ne pas avoir
étudié en sciences.
Sept des signataires indiquent avoir été «réviseur expert» pour le
Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC). Cependant, cette
désignation ne signifie pas qu’ils ont fait partie des auteurs des rapports du
Groupe, mais simplement qu’ils ont formulé des commentaires sur les rapports.
Pour être réviseur auprès du GIEC, il ne suffit que de fournir une
autodéclaration de son expertise.
Les auteurs des rapports du GIEC, quant à eux, sont sélectionnés sur la
qualité de leurs publications scientifiques. Michel Jébrak mentionne que, bien
qu’ils ne soient pas tous climatologues, les auteurs du GIEC ont tous une
expertise pertinente à la compréhension des causes et des conséquences des
changements climatiques. «À chaque fois, ils prennent la meilleure recherche de
pointe dans le monde», explique-t-il.
Selon Climate Feedback, les deux groupes de professionnels les plus
représentés parmi les signataires sont les ingénieurs
(21 %) et les géologues (19 %). [...]
On retrouve également dans la liste des scientifiques de domaines non
reliés au climat, tels que des biologistes,
des généticiens et des médecins. D’autres ne travaillent pas
du tout dans le domaine scientifique. On recense notamment 15 économistes, 3 journalistes, 7 relationnistes,
1 historien, 1 architecte et 1 pilote de
ligne à la retraite.
Des liens avec l’industrie énergétique
Bon nombre des signataires de cette lettre
travaillent dans le secteur des énergies fossiles. «Dans cette liste de gens, on voit qu’il y a des
gens qui ont des intérêts, note M. Jébrak. [...] Évidemment, c’est très
difficile pour ces gens-là d’admettre qu’ils sont en fait complices.» Le
professeur trace un parallèle avec les scientifiques qui émettaient des doutes
sur la nocivité du tabac, alors qu’ils étaient financés par des fabricants de
cigarettes.
Un des signataires de cette lettre, Viv Forbes, est un géologue
australien qui a travaillé 40 ans pour l’industrie du charbon. Un autre,
Michael Seymour, également géologue, a occupé un poste de direction pour la
pétrolière britannique Trajan Oil and Gas.
Cinq des signataires indiquent avoir travaillé pour la pétrolière Shell.
L’ingénieur canadien Allan MacRae a, de son côté, une entreprise active dans
l’industrie des sables bitumineux. Les trois signataires polonais sont quant à
eux des représentants syndicaux de travailleurs de l’industrie du charbon.
Plusieurs des signataires sont aussi affiliés à des groupes de pression
qui rejettent le consensus scientifique sur les changements climatiques et qui
défendent les intérêts des entreprises, comme l’a démontré le média d’enquête
britannique DeSmog.
On compte notamment plus de 20 signataires affiliés à des groupes tels que le
Heartland Institute [ndlr : si vous voulez de la désinformation
visitez ce site], le Cato Institute [ndlr :
initialement appelé Charles Koch Foundation] et le Competitive Enterprise Institute, trois organisations membres d’Atlas Network, dont la mission est défendre
le libre-marché. L’Atlas Network a
notamment reçu des fonds de la pétrolière
Exxon Mobil ainsi que de Koch
Industries qui possède des
filiales dans le domaine pétrolier [ndlr : l’entreprise possède une majorité
de sites d’exploitation en Alberta].
Quatre des signataires canadiens sont affiliés au groupe de réflexion Global Warming Policy Foundation,
fondé par le politicien britannique Nigel Lawson, qui nie le rôle de l’activité humaine sur le réchauffement climatique.
Dix-sept signataires canadiens
[Voyez l’article intégral pour la
liste complète. La plupart sont membres ou affiliés à Clintel, à Atlas Network
et leurs succursales, notamment l’Institut Fraser (1).]
Des arguments contredits par la science
Les auteurs de la lettre ne nient pas le
réchauffement climatique ni la responsabilité de l’humain, mais ils affirment
qu’il n’y a pas d’urgence climatique, en se fondant sur des arguments réfutés
par la science.
«Ce qui est écrit là-dedans, ce sont des opinions sur une situation qui
n’a pas été analysée», affirme le professeur Michel Jébrak.
Le site de vérifications de faits scientifiques Climate Feedback a fait
analyser les arguments de la lettre par une équipe de scientifiques.
Caricature : André-Philippe
Cöté / Le Soleil, 2019.11.04
Les auteurs de la lettre de
Clintel avancent que le réchauffement
actuel fait partie d’un cycle naturel qui serait peu influencé par l’activité
humaine, qu’il serait plus lent que prévu et que les modèles climatiques
seraient défaillants. Ces affirmations sont toutes contredites par de
nombreuses études scientifiques, telles que recensées par Climate Feedback.
Ils prétendent également que le dioxyde de carbone (CO2) ne serait pas
un polluant, mais plutôt «la base de toute vie sur Terre». S’il est vrai que le
CO2 est utilisé par les plantes, il est aussi responsable de l’effet de serre,
et des études démontrent qu’un excès de CO2 dans l’atmosphère aura un effet néfaste
sur l’agriculture.
La lettre avance de plus que le réchauffement climatique n’aurait pas eu
d’effet sur les catastrophes naturelles. Les travaux du GIEC démontrent au
contraire que les changements climatiques causent à la fois plus d’inondations
en raison de l’élévation du niveau de la mer et plus de sécheresses.
Les auteurs de la lettre concluent en soutenant qu’il n’y a pas
d’urgence. Les récents rapports du GIEC indiquent plutôt qu’il faudra réduire
les émissions de gaz à effet de serre de moitié pour limiter le réchauffement
de la planète à 1,5 degrés Celsius, et que de manquer cette cible entraînera
des conséquences significatives, notamment sur la désertification et la
sécurité alimentaire.
Michel Jébrak souligne que des initiatives comme la lettre de Clintel
donnent faussement l’impression qu’il y a un débat autour de la réalité des
changements climatiques.
«Il n’y a pas deux opinions. Il y a un consensus scientifique fort, et
il y a des dissidents qui n’ont pas d’arguments solides à apporter.» (Michel Jébrak)
Bien qu’il existe des climatologues qui rejettent le consensus
scientifique, les études publiées ces dernières années précisent qu’entre 90
% et 100 % des chercheurs en climat sont d’avis que l’activité humaine a un
impact sur le réchauffement planétaire.
~~~
(1)
L’Institut Fraser est un think tank canadien politiquement conservateur et de
droite libertarienne spécialisé dans l'économie, la société et l'éducation. Il
est affilié au réseau Atlas et à ses instituts. Sa principale
mission est de «mesurer, d'étudier et de communiquer l'impact des marchés
compétitifs et de l'intervention étatique». Il vise notamment à l'abolition du salaire minimum (qui a conduit
plusieurs syndicats à le critiquer pour cette position), à privatiser l'enseignement public et à réviser le fonctionnement des mécanismes de protection sociale sans
but lucratif tels que les soins de santé, ainsi qu'à affaiblir le rôle politique des associations de protection des droits
des travailleurs comme les syndicats, etc. L'Institut Fraser s'inscrit
clairement dans la filiation du conservatisme et du libéralisme économique de Margaret
Thatcher et de Ronald Reagan, et du monétarisme de Milton Friedman (le saint
patron du néolibéralisme et conseiller économique de Reagan).
L’Institut
économique de Montréal (IEDM) est un rejeton de l’Institut Fraser. Maxime
Bernier en fut le vice-président à une époque – on voit qu’il a retenu les
enseignements...
Qui profite du système miracle qui «fait grandir» l’économie,
que la majorité des élus fédéraux et provinciaux glorifient?
«On
voit que la plupart des politiciens sont des individus qui utilisent l’État au
profit des intérêts privés. Le néolibéralisme de pacotille des gouvernants
semble avoir perdu le nord. Il n’est pas clair si ces politiciens – et ceux
qui, dans les coulisses, financent et font mousser les campagnes de leurs candidats
– adhèrent au néolibéralisme, mais, sachant que nous sommes dans une société
avec un État-providence qui n’accepterait pas de se faire privatiser d’un coup,
ils utilisent l’État pour y arriver lentement et aident les amis et leur classe
au passage avec la structure qu’ils déconstruisent lentement; ou s’ils ont
plutôt compris qu’il y avait un moyen de faire encore plus de profit que dans
le chacun pour soi : avec ce que certains ont habilement nommé «la
collectivisation des risques et des pertes et la privatisation des profits»,
choisissant les idées qui leur sont utiles et envoyant au diable la cohérence.
Cette seconde option semble nécessiter ce filet social entaillé : d’un côté,
pas trop défait pour éviter la grogne populaire et, de l’autre, suffisamment
déchiré pour avoir des gens juste assez vulnérables ou endettés pour qu’ils se
plient aux besoins de l’employeur, ne pouvant quitter leur emploi et ayant peu
de pouvoir de négociation pour améliorer leurs conditions. On comprend
peut-être mieux pourquoi Thatcher et Hayek voulaient, et bien d’autres
aujourd’hui voudraient, voir les syndicats disparaître.» ~ Christopher Pitchon,
Une petite histoire du néolibéralisme
https://www.sppcm.org/category/journal/social/
https://www.sppcm.org/category/journal/social/
Quid du capitalisme radical?
– 1979 / 1984 : Élections de Margaret
Thatcher en Grande-Bretagne et Ronald Reagan aux États-Unis. Résultat : déréglementation de
l’économie, augmentation des taux
d’intérêt, vague de privatisation, diminution de la protection sociale et coupure
dans les programmes sociaux – retraite, santé, éducation supérieure, allocation
de chômage, etc. En 1984, Brian Mulroney
(Parti progressiste-conservateur du Canada de la droite néolibérale) est élu. Résultat :
privatisation d’Air Canada, de Pétro-canada, de la Compagnie des chemins de fer
nationaux du Canada (CN), et autres; création de l’Accord commercial
Canada-États-Unis (ACCEU).
– 1987 / 1989: L’Accord de libre-échange Canada-États-Unis entraînera une vague
de délocalisation d’entreprise et l’effondrement du secteur manufacturier au
Québec.
– 1992 : Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entre
le Canada, les États-Unis et le Mexique signé par Bush, Salinas et Mulroney.
– 1993 : Le premier ministre libéral Jean Chrétien (nouvellement
élu) ratifie l’accord. Plusieurs critiques aux États-Unis et au Canada font
valoir que les négociations ont été dominées par les intérêts des entreprises
et que l’ALENA va entraîner un appauvrissement des conditions de travail et des
normes environnementales, les trois pays étant amenés à se faire concurrence en
abaissant leurs normes. De même, de nombreux observateurs craignent de voir les
emplois manufacturiers hautement payés passer du Canada et des États-Unis au
Mexique.
Le Pirée : une tragédie grecque résultant de la mondialisation, un port devenu une halte de transfert pour conteneurs chinois. Notre nouveau Terminal portuaire de Contrecoeur, une fois construit, soutiendra la croissance du marché en augmentant sa capacité de manutention pour l'île de Montréal à 2,1 millions de conteneurs EVP. Le nouvel espace permettra de profiter des occasions d'affaires découlant des marchés émergents, de l'Accord économique et commercial entre le Canada et l'Union européenne et de la Stratégie maritime du Québec. Trois cargos par semaine, un train et 1200 camions par jour se chargeront des transferts. En voulez-vous de la junk, vous en aurez! Même scénario au Port de Québec. Au mépris de l'environnement, bien entendu.
À un certain moment, les accords et partenariats internationaux se multipliant, nos brillants industriels et manufacturiers, convaincus de faire un bon coup en économisant sur la main-d’œuvre, se tournent vers l’Asie. La marchandise de qualité fabriquée au Canada est remplacée par de la marchandise de mauvaise qualité, jetable (obsolescence programmée), irréparable (pièces non disponibles), souvent non recyclable, causant ainsi une surproduction et une surconsommation involontaires, et le débordement des dépotoirs.
À un certain moment, les accords et partenariats internationaux se multipliant, nos brillants industriels et manufacturiers, convaincus de faire un bon coup en économisant sur la main-d’œuvre, se tournent vers l’Asie. La marchandise de qualité fabriquée au Canada est remplacée par de la marchandise de mauvaise qualité, jetable (obsolescence programmée), irréparable (pièces non disponibles), souvent non recyclable, causant ainsi une surproduction et une surconsommation involontaires, et le débordement des dépotoirs.
Le Canada paie aujourd’hui la facture du chantage économique chinois en raison de la demande d’extradition de Meng Wanzhou par les États-Unis. Et si
nous ouvrons la porte à l’intrusion
numérique 5G du géant des télécommunications Huawei, nous sommes perdus. Impériale
revanche. Et vive les camps de travail forcé : «le pouvoir est au bout du
fusil» sur les routes de la soie, et les
alliances politico-militaires sont de règle pour «établir le paradis communiste
mondial» de Xi Jinping. Aucun doute que Huawei nous espionnera jusqu’au trognon
et nous dépouillera de toute vie privée comme en Chine. Pire que la NSA!
HALIFAX (La Presse Canadienne, 23
novembre 2019) – «Le Canada doit rejeter le plan du géant chinois des
télécommunications Huawei de déployer son réseau 5G au pays, car ce moyen
technique pourrait être utilisé comme ‘un cheval de Troie’ pour saper la
sécurité nationale», a averti le conseiller à la sécurité nationale de la
Maison Blanche, Robert O'Brien, au cours d'un forum international sur la
sécurité à Halifax. L'événement a attiré plus de 300 universitaires,
responsables militaires et dirigeants gouvernementaux de 70 pays démocratiques.
Selon M. O'Brien, Huawei utiliserait cette technologie pour créer des profils
personnels de Canadiens [...]. Il a affirmé qu'une grande quantité de données
privées seraient ainsi mises en péril – dossiers de santé, données bancaires et
messages publiés sur les réseaux sociaux. Il a prévenu qu'une telle intrusion
dans les données personnelles aurait des conséquences sur la participation
canadienne à l'alliance des services de renseignement Five Eyes, dont font aussi partie l'Australie, la Nouvelle-Zélande,
le Royaume-Uni et les États-Unis.
Le président du comité du Sénat américain sur les Affaires étrangères,
James Risch, avait déclaré que le Canada devait réfléchir à deux fois avant de
s'engager avec une entreprise qui n'est guère plus qu'une branche du Parti
communiste chinois.
Un troisième officiel américain, le sénateur indépendant Angus King, qui
siège à la commission sénatoriale sur le renseignement, a lancé une mise en
garde similaire. «[Si le Canada permettait à Huawei de déployer son réseau], il
serait difficile de partager l'ensemble des renseignements avec un partenaire
ayant une ligne directe avec Pékin.»
La veille, le nouvel ambassadeur de la Chine au Canada, Cong Peiwu,
avait tenté de dissiper toute crainte quant à la possibilité pour Huawei de
participer à la construction des réseaux mobiles 5G de la prochaine génération
au Canada. M. Cong a rejeté l'idée que Huawei pourrait compromettre la sécurité
des utilisateurs en installant des canaux par la «porte arrière» dans les
appareils, appelant cela une «accusation sans fondement».
«Nous espérons donc que la partie canadienne offrira un environnement
commercial équitable, juste et non discriminatoire aux entreprises chinoises, y
compris Huawei», a-t-il affirmé.
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