20 novembre 2019

Augmentez votre prestige : fréquentez des vauriens de l’upper-class!

Les vauriens des classes dites supérieures ne valent pas mieux que ceux des classes inférieures; ils commettent les mêmes crimes. L’unique chose qui différencie les premiers des seconds, c'est l’impunité.

«Quand un individu honnête découvre qu'il a été trompé, soit il cesse de se laisser tromper, soit il cesse d'être honnête.»

Durant la COP25 qui se déroulera du 2 au 13 décembre 2019 à Madrid (Espagne), les leaders politiques et économiques se pencheront sur la misère du monde, la crise environnementale, les inégalités socioéconomiques grandissantes qui pourraient menacer les intérêts des individus les plus riches et les plus puissants; ils discuteront des conflits internationaux et de la pauvreté. Tout cela sans jamais se sentir coupables de les avoir causés, et qui plus est, dans le confort d’un environnement luxueux et sécuritaire (les forces armées y voient).
   Ces rencontres ressemblent à celles du Forum économique mondial organisé par le club planétaire des décideurs financiers :
   «Au Sommet de Davos, on voit chefs d’entreprises, dirigeants politiques, empereurs médiatiques et autres membres de l’élite mondiale se serrer la main, s’échanger leurs cartes et prendre des photos, affichant leurs plus beaux sourires. Officiellement, ils se réunissent pour «améliorer l’état du monde». En réalité, qu’est-ce que le Sommet de Davos? Une réunion de réseautage organisée par et pour les puissants de ce monde. Le Forum économique mondial (FEM) est au service du monde des affaires.» ~ Simon-Pierre Savard-Tremblay, socio-économiste
   «Le Forum économique mondial est si puissant que, malgré son caractère non-démocratique, l’ONU a mis en place depuis 1998 un partenariat avec lui, permettant une implication croissante des entreprises dans le règlement des affaires mondiales. Ce réseau organisé pour conforter la mondialisation libérale entend faire jouer un rôle de plus en plus important aux dirigeants d’entreprises au détriment du rôle de régulation des États. Le Forum économique mondial et les G8 / G20 peuvent être considérés comme des institutions impérialistes. Tandis qu’elles constituent des instances non élues, et qu’elles représentent non pas les intérêts de la population mondiale mais seulement des très grandes entreprises, des banques et les États les plus riches, elles s’arrogent le droit de prendre des décisions majeures sur les orientations économiques du monde.» (Wikipédia)

Le complexe de supériorité de l’upper-class...

La classe supérieure des sociétés modernes est composée de personnes qui ont le statut social le plus élevé, qui sont généralement les membres les plus riches de la société et qui détiennent le plus grand pouvoir politique.
   Selon le chercheur Stéphane Côté, professeur de comportement organisationnel et de psychologie au Rotman School of Management de l'Université de Toronto, les individus qui se considèrent eux-mêmes comme étant de la «classe supérieure» (upper-class) sont plus enclins à prendre des décisions dont l'éthique est douteuse. Ainsi, ils sont davantage portés à prendre des articles de valeur aux autres, à mentir lors d'une négociation, à tricher pour augmenter leurs chances de gagner un prix ou à endosser des comportements non éthiques au travail. Cela vient en quelque sorte confirmer l'idée répandue que ceux qui grimpent dans une organisation ne se gênent pas sur les moyens à prendre. Selon le professeur, ces données étaient constantes à travers les âges, le sexe, le groupe ethnique, la religion et l'orientation politique des participants.   
   Par ailleurs, une autre série d'études menées sur les comportements routiers a démontré qu'un plus grand pourcentage de conducteurs de la classe supérieure coupaient la voie aux autres automobilistes et aux piétons.
   «Nous avons aussi étudié le lien entre le statut social et l'habileté des gens de reconnaître les émotions que les autres ressentent. Les résultats révélaient que plus les gens occupaient un statut social élevé et avaient des moyens, moins ils étaient capables d'empathie. «Il semble que la richesse mène à agir d'une façon particulière, c’est-à-dire avec un peu moins de compassion, un peu moins d'empathie, ce qui par ailleurs mène à des comportements moins éthiques, précise le psychologue. Ces résultats sont assez clairs pour que le citoyen ordinaire soit sur ses gardes face aux leaders de notre société. Ça devrait rendre les gens un peu plus méfiants.»

Ce qui nous mène droit aux amis de Jeffrey Epstein 

Le proxénète Jeffrey Epstein, à la tête d’un réseau de prostitution juvénile (en clair, de trafic humain) pour des clients fortunés et célèbres, avait une liste de contacts impressionnante. Dommage que le procès du prédateur et de ses acolytes ait donné du nez en terre. Les «clients» qui le fréquentaient bénéficient d’un degré d’impunité proportionnel à la leur fortune et à leur rang social (par ex. : prince Andrew, Bill Clinton...). Après la mort d’Epstein, on a presque cessé de parler des poursuites entamées par certaines des victimes du réseau.

Or, contre toute attente, voilà que le fils à maman de 59 ans, le prince Andrew, est sorti du poulailler samedi dernier pour «expliquer sa position» sur les allégations qui pèsent contre lui. Mais, lors de l’entretien d’une heure à la BBC, le poussin royal, a perdu des plumes car c’était comme «se mettre la tête sur le billot, tenir la hache et se couper la tête soi-même». L’intelligence artificielle ne battra jamais la stupidité naturelle.


   Agence France Presse, 16.11.2019 :
Mis en cause dans l'affaire Epstein, le prince Andrew, troisième enfant de la reine Élisabeth II, a démenti «catégoriquement» les accusations d'une femme qui affirme avoir été forcée d'avoir des relations sexuelles avec lui, dans une entrevue diffusée samedi soir sur les ondes de la BBC. «Je n'ai aucun souvenir d'avoir jamais rencontré [Virginia Giuffre]», s'est défendu le prince et duc d'York à l'émission Newsnight. Virginia Giuffre [née Roberts, nom qu’elle portait à l’époque], l'une des plaignantes dans l'affaire Epstein, affirme avoir été forcée d'avoir des relations sexuelles avec le prince Andrew à Londres en 2001 alors qu'elle avait 17 ans, puis à deux autres reprises à New York et sur l'île privée du financier américain dans les Caraïbes.
   «Je peux catégoriquement, absolument vous dire que ce n'est pas arrivé», a affirmé le prince.  
   Agence France Presse, 17.11.2019 :
«Il n'avait pas l'air conscient du sérieux de l'affaire, riant et souriant à plusieurs reprises pendant l'entrevue [...] et n'exprimant aucun regret ou inquiétude envers les victimes d'Epstein.» (Extrait du quotidien The Guardian)
   La presse a raillé notamment l'alibi invoqué par le prince, qui s’est vu aussi reprocher le vocabulaire qu'il a employé tout au long de son entretien, comme le fait qu'il se soit présenté comme «trop honorable» pour expliquer qu'il avait rencontré Epstein en 2010 après sa condamnation «pour couper les ponts». Ou encore quand il a qualifié «d'inconvenant» le comportement de son ami. «Inconvenant?!», lui a rétorqué la journaliste qui l'interviewait, «c'est un délinquant sexuel!»
   Daily Sun Post, 18.11.2019 :
‘Randy Andy’ s'est montré à la hauteur de sa réputation d'arrogance, d'apitoiement sur soi, d'illusion et de stupidité qui l'a hanté toute sa vie d’adulte. 
   Il n'a aucun souvenir de la jeune fille de 17 ans ou d'avoir mis sa main autour de sa taille nue. Il nie avoir eu des relations sexuelles avec elle à trois reprises dans la maison new-yorkaise du pédophile Jeffrey Epstein, où il était un visiteur fréquent, et ailleurs. Il ne transpire pas. Il était à Pizza Express à l'époque.
   L'interview atroce de BBC2, rediffusée dans le monde entier, a été une classe de maître sur le suicide «réputationnel», une insulte à l'intelligence du peuple britannique et un affront aux victimes du vil commerce sexuel des enfants.

   20.11.2019 (When enough is enough, justice comes) 
Le prince Andrew, embourbé dans une polémique sans fin sur l'affaire Epstein et répudié par nombre d'entreprises et universités avec lesquelles il collaborait, a annoncé mercredi «mettre fin à ses engagements publics», dans une des pires crises ayant secoué la famille royale britannique depuis des décennies. 

Souvent, l’offre de jurons disponibles est insuffisante pour répondre à mes besoins.

Bref, on a le droit de se moquer de ces hommes riches et influents, ces intouchables qui nient tout, ne se souviennent de rien et se blanchissent à renfort de parjures, de mensonges, de compensations monétaires et de pots de vin pour esquiver toute enquête judiciaire.
   Dans la foulée de l’affaire Kavanaugh et de #MeToo, l’humoriste Jimmy Kimmel avait créé une pub hilarante sur un médicament qui «efface tout souvenir de ses mauvaises actions» et permet donc d’avoir l’air de dire la vérité quand on les nie.  «Les hommes se débattent depuis longtemps avec l’inconduite sexuelle, mais maintenant, il y a de l'espoir. Le juge Brett Kavanaugh a subi beaucoup de pression pour défendre sa réputation après avoir été accusé d’inconduite sexuelle – comme plusieurs hommes de pouvoir avant lui –, mais avec l'aide de Denietol, le médicament qui «efface définitivement tout souvenir de ce que vous avez fait», ils peuvent s’en sortir. Ce médicament a non seulement aidé Kavanaugh, mais aussi d'autres hommes influents tels que Donald Trump et Bill Clinton. Vous le méritez! Disponible chez Walgreens.»

Pub DENIETOL (Denie it all – littéralement «Déniez Tout») :

Apparemment, Bill Clinton, un autre ami d’Epstein, a lui aussi utilisé DENIETOL


Selon Conchita Sarnoff, journaliste d'enquête, auteure et directrice exécutive de l'Alliance to Rescue Victims of Trafficking (ATRVT), l'ancien président Bill Clinton ment lorsqu'il affirme ne «rien savoir» des activités de prédation sexuelle de Jeffrey Epstein. Malgré le fait que le nom de Clinton figure sur plusieurs carnets de vol du jet privé de Jeffrey Epstein, Clinton nie avoir eu connaissance de tout acte répréhensible de la part du multimillionnaire né à Brooklyn.
   L'attaché de presse de Clinton, Angel Ureña, a en effet déclaré que Clinton «ne savait rien des crimes terribles auxquels Jeffrey Epstein a plaidé coupable en Floride il y a quelques années, ou de ceux dont il a été récemment accusé à New York.»
   Clinton a insisté sur le fait qu'il n'avait fait que «quatre voyages à bord du Lolita Express de Jeffrey Epstein», en 2002 et 2003, et qu'il était entouré d'un détachement des services secrets pendant tout ce temps. Il a également déclaré que ses rencontres avec Epstein ont été brèves et peu fréquentes.
   «Je sais qu’il ment parce que j’ai consulté les journaux de bord des pilotes. Les carnets de vol ont été rédigés par différents pilotes à différentes époques; le nom de Clinton apparaît 27 fois sur les listes d’invités d'Epstein», a déclaré Conchita Sarnoff. «Il était souvent accompagné d’agents secrets, mais souvent il ne l’était pas.»
   «Presqu’à chaque fois où le nom de Clinton apparaît sur le carnet de vol, il y a des filles mineures. Il y a des initiales et des noms de beaucoup, beaucoup de filles dans cet avion privé», a-t-elle ajouté. Epstein a été l'un des premiers bailleurs de fonds de la Clinton Global Initiative. (Politico)
   En tout cas, le cher ex-président n’a pas perdu son temps après avoir quitté le bureau ovale. Le Washington Post calculait en 2014 que durant les 12 premières années de sa vie après la Maison-Blanche, Bill Clinton avait touché très exactement 104,9 millions (américains) pour 542 discours.
   Les Américains (globalement) sont-ils dupes, ignorants ou manipulés au point d’être dépourvus de pensée critique? Sinon pourquoi iraient-ils écouter béatement des discours de pervers narcissiques?!

Je n’ai rien contre le succès et l’argent, mais il se trouve que les milliardaires sont d’une outrecuidance inadmissible, impardonnable. Ils se comportent de manière injuste, égoïste, voire ignoble (comme l’indique le psychologue Stéphane Côté ci-haut). Les incendies en Californie en sont un exemple flagrant. Le pire c’est que les pompiers des sociétés privées nuisaient aux autres pompiers affairés à sauver le plus de sinistrés possible – riches ou pauvres sans discrimination :
   Kris Brandini et son équipe viennent de passer quatre jours éreintants à lutter contre les incendies en Californie, mais contrairement aux pompiers traditionnels, ils ne sauvent pas toutes les maisons : ce sont des pompiers privés, des mercenaires du feu qui ne protègent que leurs riches clients.
   Que ce soit dans les villas chics des collines de Los Angeles, comme celles évacuées lundi par l'acteur Arnold Schwarzenegger ou la star du basket LeBron James, ou pour le brasier qui a menacé la bibliothèque Ronald Reagan, Chris Brandini «n'intervient pas au hasard». «Je ne protège que les maisons qui sont sur ma liste. C'est ça la différence entre moi et les pompiers de l'État», explique-t-il à l'AFP.
   Des sociétés privées comme celle qu'il a créée en 2006, Firebreak Protection Systems, ont fait la Une des journaux l'an dernier lorsque Kim Kardashian a révélé avoir utilisé leurs services pour empêcher les flammes, qui dévastaient la banlieue de Los Angeles, d'envahir sa villa à 60 millions de dollars.
   Un camion spécialisé dans la lutte contre les incendies et son équipe de professionnels peuvent coûter jusqu'à 25 000 dollars par jour, un luxe que seuls les plus fortunés peuvent se permettre. Certains se sont d'ailleurs indignés de l'existence d'opérateurs privés dans un domaine aussi sensible.

Jail workers. En Californie, environ 4000 prisonniers combattent les incendies à 1$ de l’heure. 150 proviennent des prisons du comté de L.A. Ils ne peuvent pas devenir pompiers à leur libération parce que le Service des incendies n’embauche pas de gens ayant un dossier criminel. Débile, hein? 

L'essor des compagnies de pompiers privés est poussé par les sociétés d'assurances elles-mêmes, qui ont fait leurs calculs : il revient parfois moins cher de payer pour leur protection que de devoir financer la reconstruction de maisons de luxe coûtant des millions. (Agence France Presse)

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