«Quand
un individu honnête découvre qu'il a été trompé, soit il cesse de se laisser tromper,
soit il cesse d'être honnête.»
Durant
la COP25 qui se déroulera du 2 au 13 décembre 2019 à Madrid (Espagne), les
leaders politiques et économiques se pencheront sur la misère du monde, la
crise environnementale, les inégalités socioéconomiques grandissantes qui
pourraient menacer les intérêts des individus les plus riches et les plus
puissants; ils discuteront des conflits internationaux et de la pauvreté. Tout
cela sans jamais se sentir coupables de les avoir causés, et qui plus est, dans
le confort d’un environnement luxueux et sécuritaire (les forces armées y
voient).
Ces rencontres ressemblent à celles du Forum
économique mondial organisé par le club planétaire des décideurs financiers :
«Au Sommet de Davos, on voit chefs
d’entreprises, dirigeants politiques, empereurs médiatiques et autres membres
de l’élite mondiale se serrer la main, s’échanger leurs cartes et prendre des
photos, affichant leurs plus beaux sourires. Officiellement, ils se réunissent
pour «améliorer l’état du monde». En réalité, qu’est-ce que le Sommet de Davos?
Une réunion de réseautage organisée par et pour les puissants de ce monde. Le
Forum économique mondial (FEM) est au service du monde des affaires.» ~
Simon-Pierre Savard-Tremblay, socio-économiste
«Le Forum économique mondial est si puissant
que, malgré son caractère non-démocratique, l’ONU a mis en place depuis 1998 un
partenariat avec lui, permettant une implication croissante des entreprises
dans le règlement des affaires mondiales. Ce réseau organisé pour conforter la
mondialisation libérale entend faire jouer un rôle de plus en plus important
aux dirigeants d’entreprises au détriment du rôle de régulation des États. Le
Forum économique mondial et les G8 / G20 peuvent être considérés comme des
institutions impérialistes. Tandis qu’elles constituent des instances non élues,
et qu’elles représentent non pas les intérêts de la population mondiale mais seulement
des très grandes entreprises, des banques et les États les plus riches, elles
s’arrogent le droit de prendre des décisions majeures sur les orientations
économiques du monde.» (Wikipédia)
Le complexe
de supériorité de l’upper-class...
La classe
supérieure des sociétés modernes est composée de personnes qui ont le statut
social le plus élevé, qui sont généralement les membres les plus riches de la
société et qui détiennent le plus grand pouvoir politique.
Selon le chercheur Stéphane Côté, professeur
de comportement organisationnel et de psychologie au Rotman School of Management
de l'Université de Toronto, les individus qui se considèrent eux-mêmes comme
étant de la «classe supérieure» (upper-class) sont plus enclins à prendre des
décisions dont l'éthique est douteuse. Ainsi, ils sont davantage portés à prendre
des articles de valeur aux autres, à mentir lors d'une négociation, à tricher
pour augmenter leurs chances de gagner un prix ou à endosser des comportements
non éthiques au travail. Cela vient en quelque sorte confirmer l'idée répandue
que ceux qui grimpent dans une organisation ne se gênent pas sur les moyens à
prendre. Selon le professeur, ces données étaient constantes à travers les
âges, le sexe, le groupe ethnique, la religion et l'orientation politique des
participants.
Par ailleurs, une autre série d'études
menées sur les comportements routiers a démontré qu'un plus grand pourcentage
de conducteurs de la classe supérieure coupaient la voie aux autres
automobilistes et aux piétons.
«Nous avons aussi étudié le lien entre le
statut social et l'habileté des gens de reconnaître les émotions que les autres
ressentent. Les résultats révélaient que plus les gens occupaient un statut
social élevé et avaient des moyens, moins ils étaient capables d'empathie. «Il
semble que la richesse mène à agir d'une façon particulière, c’est-à-dire avec
un peu moins de compassion, un peu moins d'empathie, ce qui par ailleurs mène à
des comportements moins éthiques, précise le psychologue. Ces résultats sont
assez clairs pour que le citoyen ordinaire soit sur ses gardes face aux leaders
de notre société. Ça devrait rendre les gens un peu plus méfiants.»
Ce
qui nous mène droit aux amis de Jeffrey
Epstein
Le
proxénète Jeffrey Epstein, à la tête d’un réseau de prostitution juvénile (en clair,
de trafic humain) pour des clients fortunés et célèbres, avait une liste de
contacts impressionnante. Dommage que le procès du prédateur et de ses acolytes
ait donné du nez en terre. Les «clients» qui le fréquentaient bénéficient d’un
degré d’impunité proportionnel à la leur fortune et à leur rang social (par ex. :
prince Andrew, Bill Clinton...). Après la mort d’Epstein, on a presque cessé de
parler des poursuites entamées par certaines des victimes du réseau.
Or,
contre toute attente, voilà que le fils à maman de 59 ans, le prince Andrew,
est sorti du poulailler samedi dernier pour «expliquer sa position» sur
les allégations qui pèsent contre lui. Mais, lors de l’entretien d’une heure à
la BBC, le poussin royal, a perdu des plumes car c’était comme «se mettre la
tête sur le billot, tenir la hache et se couper la tête soi-même». L’intelligence
artificielle ne battra jamais la stupidité naturelle.
Agence France Presse, 16.11.2019 :
Mis
en cause dans l'affaire Epstein, le prince Andrew, troisième enfant de la reine
Élisabeth II, a démenti «catégoriquement» les accusations d'une femme qui
affirme avoir été forcée d'avoir des relations sexuelles avec lui, dans une
entrevue diffusée samedi soir sur les ondes de la BBC. «Je n'ai aucun souvenir d'avoir jamais rencontré [Virginia Giuffre]», s'est défendu le
prince et duc d'York à l'émission Newsnight.
Virginia Giuffre [née Roberts, nom qu’elle portait à l’époque], l'une des
plaignantes dans l'affaire Epstein, affirme avoir été forcée d'avoir des
relations sexuelles avec le prince Andrew à Londres en 2001 alors qu'elle avait
17 ans, puis à deux autres reprises à New York et sur l'île privée du financier
américain dans les Caraïbes.
«Je
peux catégoriquement, absolument vous dire que ce n'est pas arrivé», a
affirmé le prince.
Agence France Presse, 17.11.2019 :
«Il n'avait
pas l'air conscient du sérieux de l'affaire, riant et souriant à plusieurs
reprises pendant l'entrevue [...] et n'exprimant aucun regret ou inquiétude
envers les victimes d'Epstein.» (Extrait du quotidien The Guardian)
La presse a raillé notamment l'alibi invoqué
par le prince, qui s’est vu aussi reprocher le vocabulaire qu'il a employé tout
au long de son entretien, comme le fait qu'il se soit présenté comme «trop honorable» pour expliquer qu'il
avait rencontré Epstein en 2010 après sa condamnation «pour couper les ponts».
Ou encore quand il a qualifié «d'inconvenant» le comportement de son ami. «Inconvenant?!», lui a rétorqué la journaliste
qui l'interviewait, «c'est un délinquant
sexuel!»
Daily Sun Post, 18.11.2019 :
‘Randy
Andy’ s'est montré à la hauteur de sa réputation d'arrogance, d'apitoiement sur
soi, d'illusion et de stupidité qui l'a hanté toute sa vie d’adulte.
Il n'a aucun souvenir de la jeune fille de
17 ans ou d'avoir mis sa main autour de sa taille nue. Il nie avoir eu des
relations sexuelles avec elle à trois reprises dans la maison new-yorkaise du
pédophile Jeffrey Epstein, où il était un visiteur fréquent, et ailleurs. Il ne
transpire pas. Il était à Pizza Express à l'époque.
L'interview atroce de BBC2, rediffusée dans
le monde entier, a été une classe de maître sur le suicide «réputationnel», une
insulte à l'intelligence du peuple britannique et un affront aux victimes du
vil commerce sexuel des enfants.
20.11.2019 (When enough is enough, justice comes)
Le
prince Andrew, embourbé dans une polémique sans fin sur l'affaire Epstein et
répudié par nombre d'entreprises et universités avec lesquelles il collaborait,
a annoncé mercredi «mettre fin à ses engagements publics», dans une des pires
crises ayant secoué la famille royale britannique depuis des décennies.
Souvent,
l’offre de jurons disponibles est insuffisante pour répondre à mes besoins.
Bref,
on a le droit de se moquer de ces hommes riches et influents, ces intouchables
qui nient tout, ne se souviennent de rien et se blanchissent à renfort de
parjures, de mensonges, de compensations monétaires et de pots de vin pour esquiver
toute enquête judiciaire.
Dans la foulée de l’affaire Kavanaugh et de
#MeToo, l’humoriste Jimmy Kimmel avait créé une pub hilarante sur un médicament
qui «efface tout souvenir de ses mauvaises actions» et permet donc d’avoir
l’air de dire la vérité quand on les nie. «Les hommes se débattent depuis longtemps avec
l’inconduite sexuelle, mais maintenant, il y a de l'espoir. Le juge Brett
Kavanaugh a subi beaucoup de pression pour défendre sa réputation après avoir été
accusé d’inconduite sexuelle – comme plusieurs hommes de pouvoir avant lui –, mais
avec l'aide de Denietol, le médicament qui «efface définitivement tout souvenir
de ce que vous avez fait», ils peuvent s’en sortir. Ce médicament a non
seulement aidé Kavanaugh, mais aussi d'autres hommes influents tels que Donald
Trump et Bill Clinton. Vous le méritez! Disponible chez Walgreens.»
Pub DENIETOL (Denie it all – littéralement
«Déniez Tout») :
Apparemment,
Bill Clinton,
un autre ami d’Epstein, a lui aussi utilisé DENIETOL
Selon
Conchita Sarnoff, journaliste d'enquête, auteure et directrice exécutive de l'Alliance to Rescue Victims of Trafficking (ATRVT),
l'ancien président Bill Clinton ment lorsqu'il affirme ne «rien savoir» des activités
de prédation sexuelle de Jeffrey Epstein. Malgré le fait que le nom de Clinton
figure sur plusieurs carnets de vol du jet privé de Jeffrey Epstein, Clinton
nie avoir eu connaissance de tout acte répréhensible de la part du
multimillionnaire né à Brooklyn.
L'attaché de presse de Clinton, Angel Ureña,
a en effet déclaré que Clinton «ne savait rien des crimes terribles auxquels Jeffrey
Epstein a plaidé coupable en Floride il y a quelques années, ou de ceux dont il
a été récemment accusé à New York.»
Clinton a insisté sur le fait qu'il n'avait
fait que «quatre voyages à bord du Lolita
Express de Jeffrey Epstein», en 2002 et 2003, et qu'il était entouré d'un
détachement des services secrets pendant tout ce temps. Il a également déclaré
que ses rencontres avec Epstein ont été brèves et peu fréquentes.
«Je sais qu’il ment parce que j’ai consulté les
journaux de bord des pilotes. Les carnets de vol ont été rédigés par différents
pilotes à différentes époques; le nom de Clinton apparaît 27 fois sur les
listes d’invités d'Epstein», a déclaré Conchita Sarnoff. «Il était souvent
accompagné d’agents secrets, mais souvent il ne l’était pas.»
«Presqu’à chaque fois où le nom de Clinton apparaît
sur le carnet de vol, il y a des filles mineures. Il y a des initiales et des
noms de beaucoup, beaucoup de filles dans cet avion privé», a-t-elle ajouté. Epstein
a été l'un des premiers bailleurs de fonds de la Clinton Global Initiative. (Politico)
En tout cas, le cher ex-président n’a pas
perdu son temps après avoir quitté le bureau ovale. Le Washington Post
calculait en 2014 que durant les 12
premières années de sa vie après la Maison-Blanche, Bill Clinton avait touché très exactement 104,9 millions (américains) pour 542 discours.
Les Américains (globalement) sont-ils dupes,
ignorants ou manipulés au point d’être dépourvus de pensée critique? Sinon
pourquoi iraient-ils écouter béatement des discours de pervers narcissiques?!
Je
n’ai rien contre le succès et
l’argent, mais il se trouve que les milliardaires sont d’une outrecuidance inadmissible, impardonnable.
Ils se comportent de manière injuste, égoïste, voire ignoble (comme l’indique
le psychologue Stéphane Côté ci-haut). Les incendies en Californie en sont un
exemple flagrant. Le pire c’est que les pompiers des sociétés privées nuisaient
aux autres pompiers affairés à sauver le plus de sinistrés possible – riches ou
pauvres sans discrimination :
Kris Brandini et son équipe viennent de
passer quatre jours éreintants à lutter contre les incendies en Californie,
mais contrairement aux pompiers traditionnels, ils ne sauvent pas toutes les
maisons : ce sont des pompiers privés,
des mercenaires du feu qui ne protègent que leurs riches clients.
Que ce soit dans les villas chics des
collines de Los Angeles, comme celles évacuées lundi par l'acteur Arnold
Schwarzenegger ou la star du basket LeBron James, ou pour le brasier qui a
menacé la bibliothèque Ronald Reagan, Chris Brandini «n'intervient pas au
hasard». «Je ne protège que les maisons
qui sont sur ma liste. C'est ça la différence entre moi et les pompiers de
l'État», explique-t-il à l'AFP.
Des sociétés privées comme celle qu'il a
créée en 2006, Firebreak Protection
Systems, ont fait la Une des journaux l'an dernier lorsque Kim Kardashian a révélé avoir utilisé
leurs services pour empêcher les flammes, qui dévastaient la banlieue de Los
Angeles, d'envahir sa villa à 60
millions de dollars.
Un camion spécialisé dans la lutte contre
les incendies et son équipe de professionnels peuvent coûter jusqu'à 25 000 dollars par jour, un luxe que seuls
les plus fortunés peuvent se permettre. Certains se sont d'ailleurs indignés de l'existence d'opérateurs privés
dans un domaine aussi sensible.
Jail workers.
En Californie, environ 4000 prisonniers combattent les incendies à 1$ de
l’heure. 150 proviennent des prisons du comté de L.A. Ils ne peuvent pas
devenir pompiers à leur libération parce que le Service des incendies
n’embauche pas de gens ayant un dossier criminel. Débile, hein?
L'essor des
compagnies de pompiers privés est poussé par les sociétés d'assurances
elles-mêmes, qui ont fait leurs calculs : il revient parfois moins cher de
payer pour leur protection que de devoir financer la reconstruction de maisons
de luxe coûtant des millions. (Agence France Presse)
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