20 juin 2017

Tout comme les policiers...

Les espions ont de l’avenir

Si vous êtes doué, c’est le temps de postuler, je suppose qu’on recrute... Pourtant les assurances tous risques en matière de sécurité n’existent pas. La confusion règne partout, et bien malin celui qui réussira à se protéger contre tout dommage collatéral. Quand on allait entendre Jacques Brel ou Barbara ou Leonard Cohen en spectacle, on ne craignait pas qu’une bombe explose. Quand on allait à la gare ou à l’aéroport non plus. Les temps ont changé. Les jeunes rient des vieux qui disent «c’était mieux dans notre temps»; à certains égards, les vieux ont raison.


De plus en plus de citoyens bâillonnés dans le monde

Le cas du blogueur saoudien Raif Badawi, emprisonné depuis cinq ans pour avoir insulté l'islam, est loin d'être unique. Les détentions arbitraires et autres dérives contre la liberté d'expression sont monnaie courante dans le monde, souvent au nom de la sécurité nationale. 
   État des lieux. 
   Des milliers de citoyens dans le monde entier, voire des centaines de milliers, sont emprisonnés ou assignés à résidence du fait de leurs convictions politiques ou religieuses, de leur origine ethnique, de leur sexe ou encore de leur orientation sexuelle. [...] Au nom du terrorisme et de la sécurité nationale, il y a de plus en plus d’atteintes à la liberté d’expression, constate Amnistie internationale, et pas seulement dans les régimes totalitaires. 
    Même son de cloche du côté du Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’expression et d’opinion, David Kaye. Dans son plus récent rapport annuel, David Kaye conclut que la liberté d’expression est gravement menacée dans le monde et qu’il n’y a pas lieu d’être optimiste.
    Risquer sa vie pour défendre les droits de la personne
    Les défenseurs des droits de la personne sont de plue en plus persécutés, qu'ils soient avocats, journalistes, syndicalistes, lanceurs d'alerte ou encore paysans. En 2016, 281 militants ont été tués pour avoir défendu pacifiquement les droits de la personne, comparativement à 156 en 2015, selon les données de l'ONG Front Line Defenders.   

Un texte de Danielle Beaudoin; publié le vendredi 16 juin 2017
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1039953/citoyens-baillonnes-etat-des-lieux-liberte-expression

Google, Not GCHQ, is the truly chilling spy network  
Daily surveillance of the general public conducted by search engine, along with Facebook, is far more insidious than anything our spooks get up to  

By John Naughton
https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/jun/18/google-not-gchq--truly-chilling-spy-network?CMP=twt_gu

Image : Désert FB. Pawel Kuczynski
http://www.pictorem.com/collectioncat.html?author=Pawel+Kuczynski

Je lis la traduction du roman Little America de Henry Bromell (Éditions Gallmeister  2017). Un roman doublement fascinant compte tenu de ce qui se passe dans le Golfe Persique.
     La presqu’île du Qatar est une excroissance sur le nez de l’Arabie saoudite qui d’ailleurs s’en irrite. Étrange que ce petit royaume pétrolier entouré de grands prédateurs, n’ait pas encore été avalé. Les liens diplomatiques entre le Qatar et l’Iran seraient à l’origine de la crise et du blocus terrestre, aérien et maritime. De ce fait, à la demande de Doha, c’est le FBI, semble-t-il, qui mène l’enquête et tente de dissiper les soupçons.

Une des principales préoccupations du leadership qatari après 1995 fut la poursuite de politiques régionales autonomes conçues pour sortir le pays de l'ombre de l'Arabie saoudite.
     Bien que les mesures prises jusqu'à présent ne soient pas des actes de guerre purs et simples, à la fois le Qatar et ses accusateurs sont coincés, et peut-être pas disposés à renoncer à ce jeu de poker politique de haut calibre. Et pourtant, tous les espoirs que l'Arabie et les Émirats pourraient avoir d'obliger l'administration Trump à prendre parti seront compliqués vu les nombreux intérêts américains en matière de défense, de sécurité et de ressources pétrolières au Qatar qui ne peuvent pas être facilement dénoués ou transférés ailleurs. Cela étant, la soudaine montée de tension dans la région ajoute un problème de taille qui défie toute résolution, facile et jette un froid sur l’enthousiasme du président Donald Trump qui avait apprécié sa visite dans le Golfe, il y a deux semaines. 

Article intégral (en anglais) – historique de la situation :
https://www.theatlantic.com/international/archive/2017/06/qatar-gcc-saudi-arabia-yemen-bahrain/529227/

Donald Trump a signé un contrat de vente d’armes avec l’Arabie saoudite lors de sa visite. Après le blocus, dans un tweet, il aurait proposé des armes au Qatar (fausse nouvelle?, sais pas). De toute façon, en géopolitique, il est courant d’armer des clans opposés sans prendre parti – c’est bien plus payant! Les scrupules moraux n’existent pas en espionnage et en diplomatie.

Revenons à Little America : les similitudes entre les ingérences géopolitiques d’hier et d’aujourd’hui sont criantes.


Extrait de la présentation de Philippe Beyvin, directeur de la collection Americana :

Publié six mois avant les attentats du 11 septembre 2001, Little America est pourtant un roman troublant de prescience dans les thèmes qu’il aborde : l’arrogance de la diplomatie américaine au Moyen-Orient, obsédée avant tout par la menace du bloc soviétique; le patriotisme; le prix du conflit entre morale personnelle et loyauté aux institutions. Mais dans ce roman, Henry Bromell revient aussi sur son histoire personnelle : son père était agent de la CIA, recruté au début des années 1950 alors qu’il dépérissait à Wall Street. Pendant son enfance, Bromell l’a accompagné au gré de ses affectations, enfermé dans ce «petites Amériques» du roman : Athènes, Bagdad (où il a assisté à la révolution et au coup d’État de 1958), Amman, le Koweït, Le Caire et enfin Téhéran. [...] 
     À la question de savoir si espionner son père avait fait de lui un écrivain en lui apprenant à observer, Bromell apportait cette réponse : «Oui, c’est ça. Parce que j’avais le sentiment, lorsque j’étais enfant, qu’il y avait chez mon père quelque chose de différent de tous les autres pères. Parfois, le téléphone sonnait au milieu de la nuit et il disparaissait pendant deux semaines... J’ai donc commencé à fouiller son bureau, trouvant parfois une arme ou un émetteur radio haute fréquence, ce genre de choses. J’imagine que la curiosité faisait partie de ma nature, mais en grandissant, chaque enfant traverse cela, apprend à regarder autour de lui, cherche à comprendre ce qui se passe et qui est caché aux yeux de tous.» 
     [...] Dans ce roman, Henry Bromell déroule une enquête sur un territoire qu’il connaît – le Moyen-Orient des années 1950 –, sur ses propres obsessions – l’enfance perdue, les difficiles relations père-fils – et sur un monde méconnu, celui des Américains expatriés et la communauté du renseignement à une époque où le monde des espions, qui sera l’une des raisons de sa contribution à Homeland, est sans nul doute celui qu’il avait toujours voulu écrire, le livre de sa propre enfance et de ce père dont le métier était le secret, car, comme il le dit dans Little America, «nous avons besoin de connaître l’histoire, nous avons besoin d’une fin, nous en inventons même une si nécessaire, c’est ainsi que l’histoire devient mythe». 
     Le dernier projet télévisuel sur lequel il travaillera, avant de disparaître d’une crise cardiaque en 2013, est la série Homeland dont il fut scénariste et producteur ...

(Espionner le père, p. 12-13)

Notes de lecture

Le Korach est un état fictif, bien sûr.

Le Korach était un petit pays coincé entre la frontière est de la Jordanie, l’extrémité de la Syrie et la pointe sud-ouest de l’Irak. Il n’existe plus. 
     Ce que dit l’histoire, à tort, est ceci : en décembre 1958, au Korach, le jeune roi, qui n’avait à l’époque que vingt-trois ans, fut tué alors qu’il fumait une cigarette derrière le palais d’Hamzah. Son règne, qui n’avait duré que cinq ans, prit fin dans l’obscurité du jardin, son corps étendu face contre terre sur le gravier, une ombre s’écoulant de lui-même, l’essence de lui-même, celle du roi déchu. Le sang de ses blessures se répandit, l’ombre bientôt l’enveloppa, le dissimula, cette nuit du 31 décembre 1958. Trois heures et demie du matin. Un mardi, Il mourut sur le coup. 
     Son royaume s’effondra. La branche de la famille Hachémite à laquelle il appartenait s’embrasa et se consuma. 
     Son petit pays, le Korach, disparut, avalé, comme un amuse-gueule, par l’Irak et la Syrie, en 1965. [...] Quand je dis que le Korach a disparu, je dis bien disparu, volatilisé, évaporé. Sur toutes les cartes du Moyen-Orient publiées après 1965, là où se trouvait autrefois un triangle de terre bien net du nom de Korach, là où les frontières de la Syrie, de la Jordanie et de l’Irak s’arrêtaient et devaient contourner ce beau royaume anachronique, elles se rejoignaient désormais sans entrave, nettement côte à côte. [...] 
     Mon père était le chef de la station de la CIA à Hamra à l’époque de l’assassinat. (p. 18-19) 
     ... Les États-Unis, que la grosse Chevrolet rouge qui accueillit mon père à sa descente d’avion symbolise le mieux, s’étaient embusqués pour mener la guerre froide et la gagner. La guerre froide n’était pas seulement une extension géopolitique de l’orgueil national, même si cet orgueil menait vraiment la danse. Les épiscopaliens chassieux et les presbytériens insensibles de Yale et de Wall Street avaient de l’influence et projetaient sur le monde leur propre vision des vertus de l’Église contre les hordes de populace impie. Ce n’était pas exactement de l’impérialisme, même si les hommes d’affaires américains réclamaient à cor et à cri davantage de marchés et avaient le sentiment que c’était leur droit et leur devoir de s’en emparer où et quand ils le pouvaient. Après tout, nous venions juste d’envoyer des Marines débarquer au Liban pour protéger Les Choses comme elles sont. ... À l’autre bout du monde, loin de leurs allées de Chevy Chase et de leurs maisons alignées de Georgetown, le roi du Korach maintenait une domination fragile sur un pays sommairement et arbitrairement découpé dans le désert. [...] (p. 37) 
     Nasser, le socialiste, voulait que le roi [du Korach], un monarchiste, parte. Ses services secrets, aidés par le KGB, travaillaient déjà dur à divers plans pour l’assassiner. Les Israéliens ne faisaient pas confiance au nouveau roi parce qu’il était jeune, inexpérimenté, et que c’était un Hachémite. D’un autre côté, ils avaient à tel point infiltré les services secrets et l’armée korachites qu’ils se sentaient en sécurité. Les Russes avaient décidé que le roi novice était une cible à laquelle ils ne pouvaient résister, une opportunité pour eux de saper un gouvernement réactionnaire et de refermer leurs serres sur Israël. (p. 39) 
     C’est au Korach que j’ai décidé que mon père n’était pas normal. [...] Le téléphone sonnait souvent au milieu de la nuit. Mon père répondait, marmonnait quelques mots laconiques, puis s’habillait et disparaissait dans l’obscurité au-dehors. Parfois, il partait pendant des jours. Une fois, il ne revint pas pendant trois semaines. Il y avait une grande radio compliquée dans son bureau dont j’avais décidé pour je ne sais quelle raison qu’elle était un indice, la preuve de communications clandestines. (p. 51) Je ne pouvais dire à personne ce que faisait mon père. Je protégeais un mystère. (p. 52) 
     Mon père fut envoyé à Abou Dhabi, puis au Koweït, où il se distingua en devenant très proche de la famille régnante. [...] Quand plusieurs tribus de l’intérieur des terres menacèrent de couper les pipelines jusqu’à ce qu’on leur permette d’avoir leur part de profits de la soudaine manne noire, c’est mon père qui persuada le gouvernement koweïtien d’accéder à leur demande. Quand, à l’intérieur de Koweït City, un petit parti communiste, aidé de façon inepte par Moscou, essaya de syndiquer les travailleurs palestiniens, c’est mon père qui alerta les autorités. (p. 53) 
     Rose du Désert était le nom que le KGB avait donné à une opération clandestine, destinée à aider les services secrets égyptiens qui désiraient écarter le roi et mettre à sa place quelqu’un de plus favorable à la croisade panarabe, antiaméricaine, de Nasser. Les Russes cherchaient à nouer de meilleures relations avec Nasser, des relations qu’ils pourraient manipuler à leur avantage – un objectif qu’ils finirent par atteindre, neuf ans plus tard, à la suite de la guerre des Six Jours. À l’époque, au Korach, en 1958, la CIA n’avait qu’un nom, Rose du Désert, et pas la moindre idée de ce qu’il signifiait. (p. 76) 
     Milton Gourlie, le chef de station d’Hamra, reçut de Washington le câble suivant :
Il est maintenant clair, sur la base de toutes les données disponibles, qu’un complot en vue d’assassiner le roi est en cours, mis en place par les services secrets égyptiens, soutenus, à bonne distance, par le KGB. Nasser ne peut tolérer des monarchies indépendantes au milieu de son fantasme panarabe. Ce qui n’est pas clair, cependant, est : (a) la nature du complot pour l’assassiner, c.-à-d., comment et quand et (b) si des Korachites sont ou non impliqués, et, si oui, qui ils pourraient être. Freeman. (p. 77) 
     «Nous devons découvrir si un de ces enfoirés prévoit de tuer le roi.» Milton tendit un morceau de papier à mon père. Celui-ci y jeta un œil. Milton avait listé diverses organisations – le parti communiste, les Frères musulmans, le parti Baas – qui pouvaient être considérées comme des menaces pour le roi, des organisations déclarées illégales, mais toujours vivantes et actives dans l’opposition, des organisations ignorées benoîtement par le roi. (...) 
     La nuit, l’obscurité glacée qui écrasait le théâtre en ruine racontait à mon père des souvenirs violents, des actes froids et durs, ou d’une absurdité absolue, qui l’accablaient de désespoir : cette petite osais, ce havre d’ombre, conquis par les Sumériens, conquis par les Babyloniens, conquis par Alexandre, conquis par les Romains, conquis par les Arabes du désert venus du sud, apportant la parole de l’Islam, conquis par les Ottomans, colonisé par les Britanniques, passant maintenant sous la sphère d’influence américaine... Qu’était un roi parmi tant de morts et de pertes, de langues disparues à jamais? Et qu’était un officier des services secrets parmi tant de conseillers à la cour sinon un crâne desséché, mis à nu par le vent et le sable? (p. 78)

Nasser essaie de tuer le roi, dit mon père.
Je sais, répondit Rashid avec tristesse, scrutant le fond de sa tasse, lisant le marc du café.
Vous savez?
Oui.
Pourquoi ne m’avez-vous rien dit?
Je ne savais pas que ça faisait partie de mon travail de vous dire tout ce que je savais. (Il sourit à mon père, alluma une cigarette.) De toute façon, je n’ai pas de véritable information. Où, quand, comment...
Nous aimerions vous aider.
(p. 80) 

     ...En 1957, l’Égypte et la Syrie formèrent une alliance, la République arabe unie, encerclant de ce fait les monarchies du désert traditionnelles, la Jordanie, l’Irak et le Korach. [...] Washington – la paranoïa s’installant, aussi lugubre qu’un mauvais temps permanent – formula ce qu’on appela la doctrine Eisenhower, par laquelle les États-Unis promettaient de venir en aide à tous les pays qui auraient besoin d’un soutien militaire pour combattre le communisme. (p. 83) 
     C’était un monde d’espions, alors des espions et leurs femmes sorties de la chic université de Vassar, avec leurs grands sourires, leurs dents blanches, leur rouge à lèvres rouge et leurs paquets de cigarettes, des espions avec leurs bols d’Equanil et leurs shakers de dry Martini très corsé, des espions et leurs redoutables familles de Cincinnati, Hartford et leurs nuits sur le lac avec les lucioles et leurs courts de tennis. ... Des espions qui avaient répondu à l’appel du devoir, des espions qui avaient répondu à l’appel de l’aventure, des garçons de Yale, Harvard, Princeton et de l’université de Virginie ... des garçons qui attendaient par un chaud  matin grec d’appuyer sur la détente qui allait faire exploser la tête d’un officier allemand qui se baissait maintenant pour enlever une poussière qui offensait ses bottes étincelantes, son dernier acte, son dernier geste d’obsédé de l’ordre, sa dernière pensée elle-même un éclat ... – VLAN, rideau, le jeune Américain, l’espion américain, souriant tout seul de satisfaction, reconnaissant envers son père de lui avoir appris le tir au pigeon d’argile pendant ces matins d’hiver glacés à Greenwich. Pull. VLAN. (p. 89)

Un roman de grande qualité. Le voyage dans le temps entre 1958 et 1998 coule de source, sans créer de confusion. On n’est pas obligé de reculer de quatre ou cinq chapitres pour vérifier qui faisait quoi à quelle époque. Un coup de maître. 

J’ai abandonné Homeland à la quatrième saison. Je suis persuadée que si Bromell avait continué de mener l’histoire, elle aurait pris une tangente différente. À un moment donné, la sauce est tellement épaisse qu’on a mal au cœur (une septième saison à venir). Savoir s’arrêter avant de lasser l’auditoire est un art que bien peu de producteurs de séries connaissent...

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Photo : The National Archives.  Eric Roberts a vécu une retraite paisible avec sa famille dans l'île Salt Spring (C.-B.)  

http://www.rcinet.ca/fr/2014/10/29/lespion-britannique-a-la-john-le-carre-qui-se-cachait-au-canada/

Comment des scouts russes ont permis d’espionner les Américains pendant 7 ans

En recevant son cadeau de la part des jeunes Russes, Averell Harriman ne se doutait pas qu’il allait permettre aux Soviétiques d’écouter ce qui se disait à la Spaso House (la résidence des ambassadeurs américains à Moscou). 
     Le début du XXe siècle marque le développement des nouvelles technologies en matière de mise sur écoute et de surveillance. «The Thing», comme l’appelle les Américains, se compose d’une petite antenne et d’un cylindre ainsi que d’une fine membrane. Les agents soviétiques, en se plaçant à proximité de la résidence, peuvent actionner le micro et grâce à des fréquences radios, écouter ce que disent les diplomates américains. Un système étonnant de simplicité qui représente une avancée majeure à cette époque. «J’ai le sentiment qu’avec cette découverte, tout l’art de l’écoute intergouvernementale s’est élevé à un niveau technologique», écrivait Georges Kennan, l’ambassadeur en fonction lors de la découverte du mouchard.

Portrait de Georges Kennan, réalisé par Ned Siedler

Ces sept ans d’espionnage ont permis aux Russes d’obtenir des informations spécifiques très importantes qui se sont révélées avantageuses dans la prédiction et dans l’action des politiques du monde, et ce pendant la difficile période de la guerre froide. ... Une dizaine d’années plus tard, en 1960, l’URSS abat un avion américain U-2 qui volait au dessus de son espace aérien. La Russie organise une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies et accuse les États-Unis d’espionnage. Seulement, Henry Cabot Lodge, Jr., l’ambassadeur américain, dévoile l’affaire du Grand sceau au Conseil de sécurité et à la presse, prouvant que les Russes aussi espionnent les États-Unis. «C’est celui qui dit qui y est», ça marche aussi en politique.

(Memoirs, 1950-1963 de Georges Frost Kennan)  

Via http://www.ulyces.co/news/enfants-russes-espions-usa-ambassade/ 

Enfin, si vous aimez ce genre littéraire : Le Détectionnaire, un dictionnaire des personnages principaux de la littérature policière et d’espionnage; Norbert Spehner, Les Éditions ALIRE Inc., 2016

Dès son apparition au XIXe siècle, la littérature policière a fasciné. D’abord récit d’énigmes et de détection, le roman policier a évolué et s’est diversifié au fil des décennies, tant et si bien qu’il est d’usage maintenant de parler «des» littératures policières. ...
Plus de 2600 personnages.

Un travail de moine que vous pouvez feuilleter en ligne à cette adresse :
http://www.alire.com/Essais/Detectionnaire.html 

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