30 juin 2017

La course folle vers la poubelle – 2


En lisant des titres comme «100 000 civils pris au piège à Raqqa, en Syrie» on se dit : quelle civilisation de paranoïaques! La série Homeland a souvent été décrite comme un instrument de propagande anti-islamique. J’ai trouvé qu’elle était tout autant antiaméricaine, anti-israélienne, antirusse et anti-européenne. Les personnages sont antisociaux, pervers-narcissiques, paranoïaques et psychopathiques, ce sont des criminels notoires, des mercenaires, des agents-double, des traitres et des faux-jetons d'origines et d'allégeances diverses qui luttent pour le pouvoir et l’argent, même à l’intérieur de leurs propres organisations. Il appartient à chacun d'en juger. Il va sans dire que la démocratie prend une méchante claque quand au nom de la lutte antiterroriste, la bonne vieille raison d'État peut suspendre l'état de droit et autoriser l'exception.   

«Les hommes d’État inventeront des mensonges bon marché et blâmeront la nation assiégée; et chacun apaisera sa conscience avec ces faussetés, les étudiera diligemment et refusera d'examiner toute contestation. Ainsi l’on se convaincra bientôt que la guerre est justifiable, et l’on remerciera Dieu de pouvoir dormir en paix grâce à ce grotesque processus d’aveuglement.»
~ Mark Twain, Chronicle of Young Satan 

“We will force you to be free (The Trap). We live in a time of great uncertainty and confusion. Events keep happening that seem inexplicable and out of control. Donald Trump, Brexit, the War in Syria, the endless migrant crisis, random bomb attacks. And those who are supposed to be in power are paralysed – they have no idea what to do” (HyperNormalisation). ~ Adam Curtis, réalisateur britannique, BBC 

Les humains poursuivent donc leur course vers l’extinction – c’est à qui tuera le plus de monde le plus rapidement possible, non stop. Je reviens donc à cette brillante idée, soit rassembler tous ceux qui aiment dominer, voler, se battre, tuer, violer, torturer, museler, et j’en passe – oui, offrons-leur un immense champ de bataille isolé, dépourvu de toute vie humaine et animale, et laissons-les s’entretuer à mains nues, sans aucune armes. Le dernier survivant sera le grand vainqueur de la compétition. Pendant ce temps-là (ça risque d’être très long) nous pourrons vivre en paix et restaurer la terre.

En tout cas, si Dieu existe, il doit se mordre les doigts d’avoir confié l’évolution de la planète terre à des sous-traitants aussi abjects que les humains.

Clip «LIFE» de Bruno Bozzetto http://www.bozzetto.com/


«L’humanité a essayé plusieurs choses pour se sauver. Premièrement on a pensé que la religion nous sauverait. Ça n’a pas marché. Ensuite on est passé aux armements – le plus fort l’emporterait et sauverait l’humanité. Ensuite l’économie et la finance sont devenues la nouvelle religion. Mais je pense qu’en bout de ligne, c’est la collaboration, la coopération et la solidarité qui va nous sauver, et ça, il est temps qu’on le comprenne.» ~ Jean-Martin Aussant (La nature selon Boucar, ICI Radio-Canada Première, 24 juin 2017)

Bien sûr, cette course folle à l’extinction inclut la destruction de l’environnement.

Que d’inventions toxiques et mortelles et d’objets futiles ont vu le jour, plus encore depuis le début des Trente Glorieuses. Les centres de recyclage, les dépotoirs et les sites d’enfouissement ne suffisent plus.

Immersion de déchets en mer

Environnement Canada délivre des permis d'immersion en mer de déblais de terre, de déblais de dragage de voies navigables, de déchets de poisson, de navires désaffectés et de matières organiques. Chaque permis fait l'objet d'un examen technique et d'un avis public. On ne délivre pas de permis s'il existe une solution de rechange pratique à l'immersion en mer. 
   Entre avril 2000 et mars 2011, 1 026 permis d'immersion en mer ont été délivrés au Canada portant sur 43 380 716 tonnes de déchets. Environ 76 % de ces déchets étaient des débris dragués. Près des deux tiers des permis, selon le poids, ont été délivrés dans la région du Pacifique et du Yukon, permettant le déversement de 28 442 422 tonnes de déchets dans leurs eaux. La plupart des permis délivrés dans la région de l'Atlantique portaient sur des déchets de poisson.

[À mon avis, les six baleines noires trouvées mortes dans le fleuve Saint-Laurent nous envoient un message sans équivoque!] 

Importation et exportation de déchets dangereux

La Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE 1999) permet de mettre en place des règlements régissant les exportations et les importations de déchets dangereux, y compris les matières dangereuses recyclables. 
   En 2010, 358 236 tonnes de déchets dangereux ont été importés au Canada, la grande majorité en provenance des États-Unis. Les importations de déchets dangereux destinés à des opérations d'élimination comprenaient des déchets solides inutilisables pour la récupération des métaux, des résidus industriels et d'autres substances dangereuses pour l'environnement. Les matières recyclables représentaient 59 % des importations totales de déchets dangereux et comprenaient des piles, des déchets métallifères, des liqueurs employées dans les procédés métallurgiques, des huiles de graissage usées et des résidus de fabrication.

Déchets radioactifs

Des déchets radioactifs sont produits au Canada depuis les années 1930. Le radium a été la première matière radioactive traitée et a été utilisé comme agent de luminescence dans des applications de génie [mais pas géniales!]. Aujourd'hui, les déchets radioactifs au Canada proviennent principalement de l'extraction, de la concentration, du raffinage et de la conversion de l'uranium, de la fabrication de combustible nucléaire, de l'exploitation de réacteurs nucléaires, de la recherche dans le domaine nucléaire ainsi que de la fabrication et l'utilisation de radio-isotopes. 
   La plus grande partie du stock accumulé de déchets faiblement radioactifs au Canada a été produite il y a de nombreuses années par les activités d'extraction minière et de transformation. ... La plupart des déchets moyennement radioactifs sont produits par les activités de recherche et de développement nucléaires. En 2007, ces déchets s'accumulaient au taux annuel de 890 mètres cubes; il est prévu que ces stocks de déchets atteindront 79 000 mètres cubes d'ici 2050. On prévoit également une augmentation de plus du double de la quantité de déchets radioactifs à activité élevée provenant de la production d'énergie nucléaire au cours de cette période.

Le fumier de bétail

Le fumier de bétail contient des éléments comme l'azote et le phosphore, et est une source de matière organique qui peut contribuer à réduire l'érosion des sols et à accroître leur capacité de rétention d'eau. Toutefois, il peut être une source de pollution entraînant des conséquences pour l'environnement et la santé humaine. En 2006, le bétail canadien a produit plus de 180 millions de tonnes de fumier, ce qui représente une augmentation de 16 % depuis 1981.

Source : http://www.statcan.gc.ca/pub/16-201-x/2012000/part-partie3-fra.htm

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Deux exemples d’inventions stupides/futiles qui contribuent à la pollution sonore et environnementale.


Les rivières et les grands lacs du Québec subissent l’invasion des motomarines à chaque été. Un de mes amis a vendu sa propriété située près d’une rivière de plus en plus fréquentée par ces engins. Il ne pouvait plus supporter le bruit infernal et continuel.

Le scooter des mers

Les crevettes grises batifolaient dans l’eau bleue, les daurades faisaient la sieste, les méduses méditaient, les maquereaux scintillaient. C’était un beau jour de l’été, paisible, calme et tranquille. 
   Il est arrivé, il a tout gâché. 
   Un bruit énorme, de la fumée, une odeur de brûlé, des remous. Sur un scooter des mers, un crétin s’amuse à faire des ronds sur la mer. Il ne va nulle part, il fait seulement du bruit. Il n’a pas honte. Au contraire, il est fier. Fier d’avoir réveillé et terrorisé les poissons endormis et les vacanciers assoupis sur la plage. Des vacanciers venus au bord de la mer pour entendre le silence. Des vacanciers qui habitent au bord d’une route et qui, pour s’endormir, ne comptent pas les moutons mais les camions. 
   Le crétin s’en fout, il veut en foutre plein la vue, plein l’ouïe, montrer qu’il est riche et con à la fois. 
   J’en veux beaucoup à celui qui a inventé le scooter des mers, maudit engin qui vient troubler le silence de la nature et nous empêche d’entendre le bruit de la mer et le chant des sirènes. 
   C’est un malfaiteur de l’humanité.

Source : Ça m’agace! Jean-Louis Fournier Éditions Anne Carrière 2012; p. 47

Quant aux appareils de nettoyage à jet (karcher), c’est un honteux gaspillage d’eau. Une plaie de société, tout comme la tonte de la pelouse. 
   En passant, le couvre-sol comestible est une alternative pérenne à la pelouse qui en outre élimine les pissenlits. The American way of life, avec DDT et Roundup, est révolue. «Notre histoire d’amour contemporaine avec le gazon va quelque peu à l'encontre de bon nombre de nos efforts pour économiser l'eau et l'énergie dans nos jardins, ainsi que notre désir de cultiver plus de végétaux comestibles. En remplaçant une partie ou la totalité de la pelouse avec du couvre-sol comestible, dans les sentiers, autour des arbres et du potager, nous pouvons garder notre jardin vert et luxuriant sans avoir à constamment tondre.» ~ Derek Markham (Tree Hugger)

La joueuse de karcher

Avant, j’aimais beaucoup le dimanche. Surtout au printemps ou à la fin de l’été. Je m’installais dans mon petit jardin. Je regardais le ciel, j’écoutais les oiseaux chanter. Je rêvais au paradis. 
   J’écris «je rêvais». L’imparfait indique une action qui est passée. 
   Depuis, ma voisine s’est mise à karcher. Elle en joue tous les dimanches après-midi. Elle joue avec passion, avec frénésie, allegro vivace, pendant des heures. Elle nettoie au karcher sa terrasse de deux mètres cinquante, centimètre par centimètre. 
   C’est effrayant, une passion, ça vous dévore, on en perd la tête. 
   Je suis sûr que si elle ne travaillait pas pendant la semaine, elle passerait toute la rue au karcher, puis le boulevard, les grandes avenues, les Champs-Élysées, l’Arc de triomphe, tout Paris et la grande banlieue. Pourquoi ne ravalerait-elle pas la France qui a grise mine? 
   Quelquefois, j’ai envie de lui dire que j’en ai ras les oreilles de son karcher, qu’elle m’empêche d’écouter Schubert. Mais je me retiens, je croise son regard et je rentre bien vite chez moi. J’ai peur qu’elle me passe au karcher. 
   Pourquoi elle ne se met pas plutôt au piano? 
   Je suis prêt à tout, même à faire assassiner Beethoven.

Source : Ça m’agace! Jean-Louis Fournier Éditions Anne Carrière 2012; p. 99

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