29 avril 2017

100 jours de bourdes éléphantesques

Photo : CNN

April 29, 2017 March in D.C. for Climate, Jobs and Justice: A Huge Success

Washington, D.C. — Organizers are heralding today’s Peoples Climate March as a huge success, with over 200,000 people participating in Washington, D.C., and tens of thousands more taking part at over 370 sister marches across the country. 
   Sister marches took place on Saturday across the world including in Japan, the Philippines, New Zealand, Uganda, Kenya, Germany, Greece, United Kingdom, Brazil, Mexico, Costa Rica, and more. 
   In the United States, tens of thousands more took to the streets at hundreds of events in nearly all 50 states, from the town of Dutch Harbor in Alaska’s Aleutian Islands to the streets of Miami, Denver, Los Angeles, Chicago and other major American cities. Early counts estimated that more than 50,000 people took place nationwide outside of D.C. […] 
   The Peoples Climate Movement, a coalition of over 900 organizations representing many of the major social justice, labor and environmental groups in the country, has pledged to keep the momentum going after Saturday, from supporting the May Day marches on Monday to organizing at the local level. 
   “Today’s actions are not for one day or one week or one year,” said Paul Getsos, National Coordinator for The Peoples Climate Movement. “We are a movement that is getting stronger everyday for our families, our communities and our planet. To change everything, we need everyone.”

https://350.org/press-release/peoples-climate-march-a-huge-success-200000-march-in-d-c-for-climate-jobs-and-justice/


“Our world is beautiful. Don’t throw it away for short term capitalist greed.”
~ Bernie Sanders

Science muselée : humains et nature aux abois

Photo: Prothonotary warbler (Photo by Bill Hubick

Dans leur ouvrage Les marchands de doutes, Naomi Oreskes et Erik Conway ont résumé la tactique des scientifiques «à la botte des lobbies industriels» : discréditer les études scientifiques, véhiculer de la fausse information, et entretenir la confusion et le doute. Un ouvrage à lire ou relire vu le climat politique et économique actuel.

«Le livre mérite d’être lu pour regarder différemment nombre de controverses scientifiques qui alimentent régulièrement l’actualité. Il est d’un apport précieux pour l’histoire des sciences car il remet en perspective critique plusieurs fausses controverses scientifiques. Il offre une synthèse instructive sur le plan politique, car il met au jour les réseaux d’influence américains qui ont financé des stratégies de mise en doute systématique d’enjeux de société et écologiques majeurs et des campagnes de dénigrement ad nominem contre des scientifiques qui jouaient le rôle de donneur d’alerte (whistleblower). Il est aussi très précieux pour la mise en évidence des failles d’une certaine idée de l’objectivité journalistique, qui ouvre un boulevard à beaucoup de manipulateurs patentés. L’ouvrage ne peut laisser indifférent. Il génère des sentiments qui oscillent entre incrédulité, indignation et écœurement face aux faits dévoilés et à la réitération sur des décennies des mêmes stratégies avec les mêmes cynisme et efficacité dilatoire. Ainsi la rhétorique de la «science poubelle» mise au point dans les think tanks conservateurs s’accompagne-t-elle de l’existence d’un guide pratique (Bad Science: A Ressource Book, édité en 1993) «pour négateurs scientifiques, qui comporte de nombreux exemples de stratégies efficaces pour miner la science, et fournit une liste d’experts scientifiques réputés, disposés à fournir, sur tout sujet, les arguments ad hoc dont un think tank aurait besoin».
   Sur des questions d’intérêt général, sanitaire et universel, on voit à l’œuvre l’étroitesse d’esprit et de vue des intérêts économiques américains conservateurs qui, pour sauver leur business, mettent en œuvre des campagnes de déni de faits objectivés par des méthodes scientifiques rigoureuses, en profitant des failles de la méthode scientifique. Grâce aussi à la complicité de médias complaisants, tout aussi conservateurs que leurs actionnaires et partenaires dans ces campagnes de dénigrement. On entend souvent des propos à l’emporte-pièce sur de pseudo-complots. La vertu du volume est de décrire avec froideur et rigueur des mécanismes concrets d’influence et de manipulation, sans verser dans le complotisme, en restant factuel, en mettant au jour les réseaux croisés d’influence : «Une étude académique a montré que parmi les 56 livres climato sceptiques publiés dans les années 1990, 92 % étaient liés à ces fondations de droite».

~ Arnaud Mercier (Questions de communication, 2013) 

Les Marchands de doute, trad. de l’américain par Jacques Treiner, Paris, Éd. Le Pommier, 2012, coll. Essais et documents, 524 p (éd. originale : New York, Bloomsbury Press, 2010).

Un volubile scientifique corrompu

«Le New York Times publiait samedi dernier [21/02/2015] un article sur les activités d'un chercheur, dont vous n'avez probablement pas entendu parler mais dont vous subissez, indirectement, l'influence. Wei-Hock Soon, connu aussi sous le nom de Willie Soon, est un scientifique qui travaille au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics. 
   Il est un des chefs de file des climatosceptiques qui maintiennent contre vents et marées que le réchauffement planétaire est causé par des variations dans l'énergie solaire, et non associé à l'activité humaine comme le prétendent la majorité des scientifiques. D'ailleurs le titre d'un des articles publiés par le Dr Soon résume son point de vue... «It is the sun stupid!». Les prises de position du Dr Soon en ont fait la coqueluche des milieux conservateurs. Il est fréquemment invité à présenter ses idées dans les médias de droite et ce sont ses arguments qui ont été utilisés par plusieurs membres du Congrès pour bloquer des mesures environnementales qui auraient eu un impact positif sur la planète.
   Mais comme le révèle l'article du New York Times les positions du Dr Soon ont un prix. La plupart de ses travaux sont financés par l'industrie des énergies fossiles. Il a reçu de ces groupes des sommes qui se montent à plus de 1,2 million de dollars pour les dix dernières années. Des sommes qui ne sont pas mentionnées comme des sources possibles de conflits d'intérêt. Au moins onze des articles qu'il a publiés omettent d'indiquer ses liens financiers avec l'industrie et, pour huit d'entre eux, cela représente une violation des règles d'éthique des journaux où ils ont été publiés. Ce qui est particulièrement choquant c'est qu'il semble que Dr Soon soumettait au préalable ses articles aux lobbys industriels pour que, probablement, ces derniers puissent juger de «l'utilité» de leur investissement.» 
   Le New York Times nous apprend que les fonds reçus par le Dr Soon provenaient du «Who’s Who» de lobbys des énergies fossiles tel qu'Exxon Mobil, l'American Petroleum Institute ou la Fondation Charles G. Koch. Probablement par crainte de publicité négative, le financement que le Dr Soon recevait de l'industrie pétrolière a commencé à se tarir. Il a été remplacé par des versements provenant de «Donor's Trust». Une organisation qui accepte des fonds de donateurs qui veulent rester anonymes pour les reverser ensuite à des causes conservatrices.» [...]

~ Ariel Fenster, 24 février 2015 ǀ Agence Science-Presse

Article intégral :
http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2015/02/24/marchands-doute

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Journées internationales de la culture scientifique
Science and You
Du 4 au 6 mai 2017, Université McGill
http://www.science-and-you.com/fr

Honey bee (Photo by Bees Matter) Le rôle de ces minuscules merveilles (décimées par Monsanto) est indispensable à la VIE.

La Marche pour la Science du 22 avril à Washington, D.C. avait pour but de protester contre le climat politique anti-fait, anti-vérité et antiscience de l'actuelle administration américaine. Elle a inspiré plusieurs marches similaires à travers le monde.

Ce poème de Jane Hirshfield décrit à la perfection comment bâillonner les scientifiques et prendre d’assaut la nature peut mener au silence global que craignait tant la biologiste Rachel Carson en 1953.

ON THE FIFTH DAY
By Jane Hirshfield

On the fifth day
the scientists who studied the rivers
were forbidden to speak
or to study the rivers.

The scientists who studied the air
were told not to speak of the air,
and the ones who worked for the farmers
were silenced,
and the ones who worked for the bees.

Someone, from deep in the Badlands,
began posting facts.

The facts were told not to speak
and were taken away.
The facts, surprised to be taken, were silent.

Now it was only the rivers
that spoke of the rivers,
and only the wind that spoke of its bees,
while the unpausing factual buds of the fruit trees
continued to move toward their fruit.

The silence spoke loudly of silence,
and the rivers kept speaking,
of rivers, of boulders and air.

In gravity, earless and tongueless,
the untested rivers kept speaking.

Bus drivers, shelf stockers,
code writers, machinists, accountants,
lab techs, cellists kept speaking.

They spoke, the fifth day,
of silence.

Jane Hirshfield once told Contemporary Authors: “My primary interest has always been the attempt to understand and deepen experience by bringing it into words. Poetry, for me, is an instrument of investigation and a mode of perception, a way of knowing and feeling both self and world…” (Photo by Nick Rozsa)

Source du poème : http://www.brainpickings.org/

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