30 janvier 2017

Hommes d'action et politique

En premier lieu, je tiens à offrir mes condoléances aux proches des victimes de la fusillade survenue à Québec. Ainsi que toute mon empathie envers la communauté musulmane injustement punie pour des crimes qu’elle n’a pas commis – les «coupables» sont ailleurs et blindés...

«Ce ne sont ni les brigands ni les incendies qui détruisent le monde, mais la haine, l'hostilité, les petites intrigues...» ~ Anton Tchékhov (Oncle Vania)

La violence – La peur, le plaisir, la douleur, la pensée et la violence sont intimement reliés. La plupart d’entre nous prennent du plaisir à être violents, à détester des individus, à haïr des groupes ou des races, à éprouver un sentiment quelconque d’inimitié. Mais lorsque naît en nous un état d’esprit où toute violence a pris fin, une joie l’accompagne, très différente du plaisir que donnent la violence et ses manifestations telles que les conflits, les haines, les terreurs. 
     Pouvons-nous parvenir aux racines mêmes de la violence et nous en libérer? À défaut de cela, nous vivrons indéfiniment en état de guerre les uns contre les autres. Si c’est ainsi que vous voulez vivre – et c’est ce qu’apparemment veulent la plupart des personnes – continuez à dire que, encore que vous le déploriez, la violence ne pourra jamais cesser. Mais dans ce cas, nous n’aurons, entre nous, aucun moyen de communication, car vous vous serez bloqués. Si au contraire, vous pensez qu’il serait possible de vivre autrement, alors nous pourrons communiquer les uns avec les autres. 
     Examinons donc, entre ceux qui s’entendent, la question de savoir si l’on peut mettre fin, en soi-même, à toute forme de violence tout en vivant dans ce monde monstrueusement brutal. Je crois que c’est possible. Je ne veux avoir en moi aucun élément de haine, de jalousie, d’angoisse ou de peur. Je veux vivre totalement en paix… ce qui ne revient pas à dire que je souhaite mourir : je veux vivre sur cette merveilleuse terre, si belle, si pleine, si riche; je veux voir les arbres, les fleurs, les cours d’eau, les vallées, les femmes, les garçons, les filles, et en même temps vivre tout à fait en paix avec moi-même et avec le monde. Que puis-je faire pour cela? (Krishnamurti, Se libérer du connu)
Suite : https://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/03/la-violence.html

On doit en effet travailler sur soi pour se libérer de certaines dysfonctions humaines transmises d’une génération à l’autre par l’éducation, et maintenant par les médias sociaux : «La droiture, l’honnêteté, le respect du droit d’autrui ne sont pas des qualités naturelles à l’homme, mais bien des qualités acquises au prix de pénibles efforts portant sur des générations.» (M. Loeffler-Delachaux)

On croirait que les réflexions suivantes ont été publiées hier; pourtant elles datent de 1946. J’ignore si l’ouvrage a été réédité (1). Vous reconnaîtrez néanmoins des caractéristiques très répandues chez les hommes de pouvoir actuels. Ces extraits pourraient être utiles aux électeurs ainsi qu’aux gens qui désirent oeuvrer en politique.

Collage : Joe Webb http://www.joewebbart.com/

Les passages en bold sont de mon initiative.

Les gens impossibles

Par opposition aux personnes de bon caractère, il y a des gens avec lesquels on ne peut s’entendre; à leur approche tout devient compliqué, pénible, discordant, la gêne s’installe où régnait l’harmonie, les difficultés se multiplient, les conversations les plus anodines dégénèrent en controverses; souvent leur présence corrompt une ambiance dans une mesure qui paraît disproportionnée avec les défauts que l’on se sent en droit de leur reprocher. C’est à croire qu’ils traînent à leur suite une horde de démons invisibles dont les malices sournoises augmentent encore leur néfaste influence.

Ces gens impossibles sévissent dans toutes les classes sociales et leur degré d’importunité paraît se présenter au prorata :
1) des facilités que leur accorde le milieu;
2) des contraintes artificielles que leur impose le milieu.

C’est donc aussi bien à la trop grande liberté qu’à la contrainte qu’il faut imputer d’une part, de nombreux états nerveux, d’autre part : les mauvais caractères. 
     Reste à déterminer ce que l’on peut appeler trop grande liberté. En termes simplifiés, c’est celle qui accorde à l’individu un droit de décision et d’arbitration disproportionné à sa maturité d’esprit
     Une marge est nécessaire entre l’expérience acquise par un individu donné et la maîtrise qu’une initiative nouvelle lui réclamera. Cette marge représente sa possibilité de développement. De même que pour aller de l’avant sur une route, il faut avoir de l’espace devant soi, on ne peut accroître son intelligence et développer son caractère que s’il existe une progression ascendante entre les difficultés déjà surmontées et celles que l’on s’apprête à vaincre encore. Lorsque cette progression comporte des degrés trop rétrécis, on piétine (ce n’est d’ailleurs pas toujours mal, car un ralentissement de ce genre peut servir à approfondir l’acquis). Les degrés peuvent ainsi être trop hauts ou trop largement espacés; c’est alors que l’on fait des chutes ou que l’on s’égare. 
     Un père de famille ayant fait honneur à toutes ses obligations peut fort bien aspirer à collaborer à l’administration d’une commune. Un tel décalage est normal; il ne représente, en somme, qu’un déplacement de qualités acquises vers un nouvel objectif. Par contre, lorsqu’un raté ayant failli à ses tâches antérieures se voit investi d’un pouvoir politique, on peut considérer qu’il y a disproportion entre son incapacité notoire et sa charge, d’où trop grande liberté
     Le trop, en psychologie, c’est ce qui dépasse anormalement les limites de l’acquis. Ainsi y a-t-il partout des gens dont l’existence est trop agréable, qui sont trop aimés, trop riches, trop aidés, trop admirés, trop soutenus dans leur ascension au pouvoir, enfin trop libres pour qu’il leur soit possible de résister aux tendances qui, en tout homme, aspirent à exploiter la liberté au profit de satisfactions inférieures.
[...]

La tromperie

La plus grave tendance asociale des individus est la tromperie. Elle peut apparaître comme telle, ou sous des aspects plus nuancés : hypocrisie, abus de confiance, tricherie, flatterie enjôleuse, mystification, exploitation de l’ignorance, de la crédulité et de la sincérité, fraude, feintes, fourberie crapuleuse, imposture, sournoiserie, trahison, simagrées intéressées, momerie, faux-fuyants, chatteries mielleuses, intrigue, comédies, détournements, maraude, escroquerie, malversations, vol, etc. 
     De telles dispositions sont beaucoup plus répandues qu’on ne le pense, et ce n’est pas seulement chez les délinquants qu’il faut les chercher; elles réapparaissent, dans tous les milieux, dès que la discipline sociale se relâche. [...] 
     ...La droiture, l’honnêteté, le respect du droit d’autrui ne sont pas des qualités naturelles à l’homme, mais bien des qualités acquises au prix de pénibles efforts portant sur des générations.
[...] 
     Un jeune employé de banque de bonne compagnie, gai, sportif et bien payé bénéficiait de l’estime générale. Un seul détail de son comportement pouvait donner à réfléchir. Pour justifier ses jugements à l’emporte-pièce qui, parfois, déconcertaient les gens, il disait : «Moi, je suis franc». En outre quand, quand il avait fini de raconter quelque chose, il recommençait. On sait, par la psychologie, qu’une affirmation répétée est toujours suspecte. [...] La seconde édition a pour but de le persuader lui-même de ce qu’il a dit la première fois. [...] 
     Chez les primitifs, le guerrier qui manque de bravoure mime par anticipation les violences qu’il se propose d’accomplir, et pour mieux s’encourager à l’action, il pousse en même temps des cris de guerre. Telle est l’origine des danses guerrières précédant les expéditions. Elles ont pour but de faire passer les hommes de l’état passif à l’état agressif, de l’hésitation à la décision, de l’ambiance de la paix à l’ambiance de guerre. Dans un autre ordre d’idées, celui qui dit : «Moi, je suis franc, Moi je suis ceci ou cela», répète inconsciemment le jeu des primitifs. Il s’entraîne à une lutte dont l’aboutissement sera l’entrée en possession d’une qualité à laquelle il aspire, précisément parce qu’elle lui manque. [...] 
     Le «Moi je suis», cri spontané de nos guerres intérieures, était donc l’unique bizarrerie apparente du jeune banquier qui fit plusieurs détournements et couronna ses exploits par la simulation d’un suicide. [...]

Les collectivités 

Nous savons fort bien que l’on ne confie pas une responsabilité à un déséquilibré, et pourtant nous ne nous soucions pas de vérifier l’équilibre psychologique des personnes morales auxquelles nous accordons des droits illimités, puisque ce sont elles qui gouvernent les États.
     Je ne veux pas donner à l’homme plus d’importance qu’il n’en a par rapport à la vie universelle, mais je pense que tout ce qui le concerne : commerce, industrie, politique, organisation sociale, doit être mesuré à son aune. Donc, lorsque nous réunissons plusieurs personnes, en vue d’une tâche qui dépasse les forces d’un seul homme, leur association doit multiplier les pouvoirs de l’individu isolé en respectant leur dosage et leur équilibre. Plusieurs personnes doivent former un grand homme et non point un monstre dont le centre de gravité se déplacerait vers quelque tendance hypertrophiée et qui, oubliant le devoir qui justifie son existence, ne servirait plus que lui-même.
     Il y a déjà un assez gros danger dans le fait que les personnes, désignées pour faire partie d’un groupe quelconque, sont toutes déformées dans la même direction par la spécialité qui les réunit. 
     Elles ne s’entendent que mieux, cela va de soi, mais de telles conformités sont souvent un leurre. Même si, individuellement, tous les délégués d’une commission sont parfaitement équilibrés, il peut arriver que, réunis, ils ne résistent pas à l’envoûtement de leur commune dominante et perdent de vue l’intérêt général.
[...
     Toute association qui n’est pas psychologiquement équilibrée, porte en soi sa condamnation. Il est donc indispensable d’accorder les gens que l’on assemble de manière à composer un parfait grand homme. 

L’homme d’action et la politique

Notre époque a le culte du dynamisme : vitesse et déplacements sur tous les plans, extraversion cent pour cent. Sa caractéristique principale est le mouvement. En grand : mouvements de troupes, déplacements massifs de populations, campagnes intercontinentales. En petit : compétitions sportives, automobilisme forcené, navigation aérienne, soirées et week-end passés hors de chez soi, frénésie dansante, spectacles à décors changeants, turbulence cinématographique, animateurs et «schläger». En outre, dans la vie de tous les jours on change à tout instant de situation, de ville, de milieu, d’amis, de journal, de partenaire conjugal, de métier, de place, d’idées; et ceux qui, dans cet enfer d’instabilité, prétendent encore à des sentiments durables, à cultiver leur esprit dans une direction déterminée, à réfléchir, à étudier, à méditer, sont regardés comme des phénomènes. 
     La grande masse les ignore (comme elle ignore leurs oeuvres) et leur refuse le titre, si galvaudé par ailleurs, de gens d’action
     En revanche, elle considère comme supérieurement actifs tout ce qui s’agite ou manque de stabilité, les affairés, les emballés, les brouillons, les ambitieux froidement entreprenants, les dégourdis plus retors que scrupuleux, les zélés, les bâcleurs, les piaffeurs, les exaltés, les désaxés, les imaginatifs désordonnés, les impulsifs dépourvus de contrôle sur eux-mêmes et surtout les amuseurs publics (du pitre à l’orateur de cantine) dont le moins qu’on en puisse dire est qu’ils sont en perpétuel état de fuite psychologique. 
     Par surcroît, la masse confond encore l’activité avec la vitesse et le bruit comme elle confond la valeur profonde des gens avec le retentissement de leur réputation. Il ne lui vient pas à l’idée qu’un savant travaillant quinze heures par jour dans sa bibliothèque, ou son laboratoire, puisse être aussi actif qu’un boxeur, une entraîneuse de bar ou un politicard exalté. 
     Le grand nombre se fait de l’activité une idée fausse parce qu’incomplète. C’est normal, chacun de nous ne pouvant être familiarisé qu’avec les pouvoirs en honneur au niveau de développement où il se trouve.
[...] 
     Il est difficile de discerner les mobiles d’un homme d’action – ou prétendu tel – lorsqu’on est réduit à le juger sur ses œuvres, car l’œuvre peut être le résultat d’une protection, de collaborations secrètes, d’un arrivisme dépourvu de scrupules, d’un effort temporaire insoutenable, aussi bien que du talent, du mérite, du labeur honnête. 
     Il importe certes de constater que tel candidat a fait ceci ou cela, mais il est plus important encore de savoir comment et pourquoi il l’a fait. La même action peut être l’aboutissement d’une intention pure, objectivée en toute dignité, ou d’une intention basse associée à des procédés de forbans. 
     En outre, il est indispensable de connaître le niveau de développement des actifs, ou réputés tels : réalisateurs loyaux, intelligents, pondérés; ou impulsifs casse-cou; ou encore cyniques ambitieux. 
     On pense peut-être à ces choses, mais pratiquement, on n’en tient pas compte et l’on arrive à confier d’importants mandats à des gens qui ont toutes les apparences d’une activité supérieure : titres, situation, réputation. ...  

Société des nations

Par exemple, un gros personnage, collectionneur de titres, de missions et de postes de commande, expert ici, directeur là, fut président de comités nationaux et membre d’une importante commission d’experts dont les décisions intéressaient trois continents. Actif, il le fut, cela ne fait aucun doute, mais à la façon des moins développés aptes surtout à l’effort physique, à se déplacer, à gagner beaucoup d’argent, à bien manger, à s’imposer par des moyens énergiques et primaires. ...ni intelligence supérieure, ni sensibilité, ni finesse. Un homme en bonne santé, instinctif, courageux, résistant, entreprenant, content de soi, considérant que tout honneur et tout succès lui sont dus, bien décidé à ne pas se laisser devancer et jouant de gaieté de cœur le rôle du pot de fer indifférent aux misères des pots d’argile. 
     Sans aucun doute [eût-il été préférable d’en débarrasser la diplomatie et de le remplacer] par quelqu’un d’infiniment  plus humble, moins représentatif, moins sûr de soi, moins ambitieux mais capable, en revanche, de raisonnements plus subtils et de jugements plus nuancés.
[...] 
     Avant de juger qui que ce soit – sur ses comportements... – il faut se souvenir qu’une activité efficace est incompatible avec la précipitation, le bruit, l’emphase, la fébrilité, l’impétuosité, la hâte, l’incohérence, l’impatience, le souci des apparences, la brusquerie, la turbulence; elle n’est surtout jamais spectaculaire. Les actifs authentiques sont toujours des concentrés et moins ils se sentent portés à trahir le secret de leur vie profonde par des extériorisations brillantes, plus noble et plus utile est leur dynamisme.

(1) La graphologie au service de l’homme d’action; Mme Loeffler-Delachaux; Éditions J. Oliven, 1946

28 janvier 2017

Le militantisme postélectoral


Comme beaucoup de gens, je souffre d’une overdose de Trump. Mais je crois qu’il faut continuer de dénoncer les politiques de cette administration qui portent atteinte aux droits et libertés de la personne et qui auront des répercussions partout dans le monde. Bien sûr, les États-Unis ne sont pas l’unique pays à représenter une menace à la démocratie, à la vraie science et à l’environnement, loin de là. Plusieurs États dits démocratiques agissent de la même manière, mais hypocritement.

«Je suis triste, Marie-Louise, de voir à quel point le climatoscepticisme est devenu la fausse nouvelle la plus répandue sur la planète!», disait Boucar Diouf, hier, à l’émission Plus on est de fous, plus on lit
     Pour son «Micro ouvert», l'humoriste, animateur et biologiste Boucar Diouf dénonçait ceux et celles qui, comme le président américain Donald Trump, continuent d'être climatosceptiques et nient le réchauffement de la planète. Il s'inquiétait aussi de voir comment des groupes d'intérêt ont pu noyauter la recherche via une poignée de scientifiques conservateurs et climatosceptiques. 
     À ce sujet, Boucar recommandait chaudement Les marchands de doutes de Naomi Oreskes et Erik M. Conway, Éditions Le Pommier, 2010. Et, il a lu l’allégorie de la grenouille. Audiofil :
http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/plus-on-est-de-fous-plus-on-lit/saison-2016-2017/segments/chronique/14917/boucar-diouf-micro-ouvert-changements-climatiques-inquietudes

Collage : Joe Webb http://www.joewebbart.com/

En 2009, l’écrivain et philosophe Olivier Clerc avait diffusé un diaporama dans lequel il racontait cette allégorie. La voici, avec ses commentaires.

«L'histoire de la grenouille met en évidence les conséquences funestes de l’inconscience. Conscience ou cuisson, il faut choisir!», dit-il.

Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager. La température continue à grimper. L'eau est maintenant chaude. C'est  un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant. L'eau devient vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien. La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir. Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée de la marmite.

Cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte.
     Si nous regardons ce qui se passe dans notre société depuis quelques décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons. Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30 ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées et nous dérangent mollement à ce jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens. 
     Au nom du progrès et de la science [climatosceptique], les pires atteintes aux libertés individuelles, à la dignité, à l'intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s'effectuent lentement et inexorablement avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies. Les noirs tableaux annoncés pour l'avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer psychologiquement le peuple à accepter des conditions de vie décadentes, voire DRAMATIQUES. Le GAVAGE PERMANENT d'informations de la part des médias sature les cerveaux qui n'arrivent plus à faire la part des choses... Lorsque j'ai annoncé ces choses pour la première fois, c'était pour demain. Maintenant, C'EST AUJOURD'HUI! 
     Alors si vous n'êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuit, donnez le coup de patte salutaire avant qu'il ne soit trop tard.

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Cet article propose des actions concrètes et légales pour contrecarrer des décrets et des lois dépourvus de bon sens. C’est valable pour tous les pays, sauf pour les dictatures, évidemment...

Activism in the Trump Era
By Kelsey Bourgeois
Care2, January 24, 2017

In the days since the US presidential inauguration, we have been getting TONS of messages full of distress and fear at what a Trump presidency will bring to the US and the world. And we are right there with you. Believe me, the folks here at Care2 are worried, too! But we also know there’s only one road forward: we’re doing our best to turn that worry into solid action. We hope you will, too! 
     With a Republican-controlled Congress and a nut job for president, our very democracy is at stake. We are already seeing the limitation of the press, cabinet picks from our nightmares and basic rights being stripped away. With all of this going on, it’s easy to feel overwhelmed. And I know a lot of folks are wondering: Where should you put your efforts? How can you best utilize your time and energy to fight back? And, on a more fundamental level: How can you be sure your voice is heard? Well, we hear you, and we’re here to help.

Here are just some of the ideas out there to help you prioritize what you’ll do to fight back during this horrifying time.

1. Join a coalition or group. Care about reproductive rights? Get on Lady Parts Justice’s email list so that when they need the masses to turn out or make phone calls, you’re ready to help. Is racial equality important to you? Join Shaun King’s Injustice Boycott movement. Bottom line, there are other people who care about what you care about, so find them and join forces with them.

2. Lead a local movement. There is so much going on at the national level that it’s easy to forget about local politics, but this is usually where we have the most influence. Unhappy with your representation in government? That’s probably because of gerrymandering, which is the process of literally rigging the game by lumping certain types of people all into one voting district. Get involved in an independent mapping effort or start volunteering with county-level elected officials. If we want representatives who truly speak for their people, we need fair maps. And if you know someone who makes a great leader, encourage them to run for public office next election cycle! While that next cycle may seem far away… it’s not. Start now!

3. Write a petition. You are not the only one who is worried. Gather signatures on a Care2 petition to show strength in numbers and to make your cause heard loud and clear. Bonus: Reporters love to cover petitions since they’re truly the voice of the people. Say what you need to say and then let others join your cause with their signature. Then, build on your petition by organizing rallies and call-in days. You really can make a difference!

4. Reach out to leaders of other petitions. Organizers need help. Your petition signature is the first step, but if you have the time and interest to do more, please do! You can directly message the author of a petition you care about, and ask them if they need help promoting it. They may even ask you to include your name on it as an author.

5. Show up and Speak Out. It’s impossible to overstate the importance of this. There is so much power in the simple act of stating our feelings. This is a basic power that we all have. Go to a rally or use your social media platform to tell a story and inform other people. Have a conversation with someone and actually go into it with an open mind.

Don’t try to convince them, just listen to them. Trust that by showing your willingness to engage honestly, you’ll inspire them to do the same. And here’s something we know from research: You’ll actually be more persuasive this way in the end.

http://www.care2.com/care2blog/activism-in-the-trump-era.html

27 janvier 2017

Les médias possédés du démon

Le président américain remplit ses promesses à la lettre et les décrets tombent quotidiennement comme des bombes. 

Le statut des femmes
Au 17e siècle, Anne Baratin écrivait : «Pourquoi ne pas appeler le sexe masculin le sexe-loi?» Au siècle précédent, Michel de Montaigne écrivait : «Les femmes n’ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles.» 
     Donald pourrait décider d’imiter son ami Vladimir et décriminaliser la violence domestique. Ce ne serait  pas son premier outrage à l’égard des femmes :  
     “Bad press doesn't matter as long as you have a sexy girlfriend. You know, it really doesn’t matter what they write as long as you’ve got a young and beautiful piece of ass.” 
     “...You know, I don’t want to sound too much like a chauvinist, but when I come home and dinner’s not ready, I’ll go through the roof, okay?”

“America great again.” Yep! (Pub des années 1945-50)

Le statut des immigrants
On pourrait malheureusement être témoins de persécutions de style pogrom à l’endroit des travailleurs mexicains illégaux et des immigrants moyen-orientaux, asiatiques, etc. 

Davantage de prisons et retour à la torture
Au lieu de construire des prisons, il suffirait d’élever des murs tout autour du pays, comme au temps des bourgades. Ainsi les Américains seraient automatiquement tous prisonniers. «America first». 
     La plupart des États civilisés ont banni la torture. On sait que la torture ne fonctionne pas puisque la victime avouera tout ce que le tortionnaire veut entendre pour cesser de souffrir. Même des 7w comprennent ça.

Et tout le reste
“Dream big”, clame le vendeur de cauchemars Donald Trump. Le désespoir peut mener à donner son pays au diable, soudain perçu comme un sauveur. «En enfer le Diable est un personnage positif.» (Stanislaw Jerzy Lec)

Il s’agit d’une administration apparemment sans cœur ni tête. Ça me fait penser à Bachar el Assad qui disait en 2014 : «C’est moi ou le chaos». Eh bien, ce fut le chaos... avec lui.

Trump a fait tout un tabac autour de la participation du public à son inauguration, alléguant que les médias avaient menti en affirmant qu’il y avait eu plus de monde à celle d’Obama. L’art de faire diversion sur les enjeux majeurs...

Dans un article intitulé Trump Inauguration: (Crowd) Size Matters, So Who’s Lying?, David Kyle Johnson, Ph.D., a scruté, comparé et analysé les photos du Mall lors des deux inaugurations pour déterminer qui mentait – Trump ou les médias. Comme le dit l’auteur, «Je préférerais parler du changement climatique et d’éducation, mais, les faits comptent, la vérité compte». En effet, l’incident donne le «ton». 
     L’administration Trump diffuse sciemment et volontairement des mensonges (vérifiables), pour ensuite accuser les médias officiels de mentir au sujet de Trump. Sean Spicer et Kellyanne Conway  ont riposté en déclarant qu’ils réviseraient leur relation avec les journalistes. Autrement dit, l’incident leur servira de prétexte pour contrôler la presse : les médias devront répéter leurs mensonges ou perdre leur accès à la White House. Tous les dictateurs fonctionnent ainsi. 
     «Les gens très puissants et très stupides ont ceci en commun : ils ne modifient pas leur point de vue pour l’ajuster au faits. Ils modifient les faits pour les ajuster à leur point de vue.» (Le Docteur, héros de la série Doctor Who)

Beau travail de recherche :
https://www.psychologytoday.com/blog/logical-take/201701/trump-inauguration-crowd-size-matters-so-whos-lying

Dans cette veine :
Les médias sont le «parti de l'opposition» et ils «devraient se taire», a estimé dans le New York Times le conseiller en stratégie du président américain, Steve Bannon. Le 45e président des États-Unis a lui-même affirmé samedi à la CIA être en «guerre» contre les médias et que les journalistes faisaient partie «des êtres humains les plus malhonnêtes de la terre». 
     Soutien populaire lors de l'investiture, fraude électorale, les médias ont contesté pied à pied les assertions de l'administration de Donald Trump, les taxant de mensonges, sans que celle-ci ne cède rien, quitte à s'éloigner des faits.
(La Presse, 26/01/2017)


«Le vrai champ et sujet de l'imposture sont les choses inconnues. D'autant qu'en premier lieu l'étrangeté même donne crédit; et puis, n'étant point sujettes à nos discours ordinaires, elles nous ôtent le moyen de les combattre
~ Michel de Montaigne (1533-1592)

Trump me fait étrangement penser à l’escroc américain Ferdinand Waldo Demara. Ce type est connu pour avoir emprunté de nombreuses identités professionnelles – entre autres médecin de bord, ingénieur civil, shérif adjoint, gardien de prison, docteur en psychologie, infirmier, avocat, expert en pédiatrie, moine cistercien, éditeur, cancérologue et enseignant, sans jamais avoir suivi de formations. Les employeurs de Demara ne le suspectaient pas et étaient même satisfaits de lui. Demara affirmait posséder une mémoire photographique : il était apparemment capable de mémoriser les techniques nécessaires à ses impostures à partir de manuels. Il explique que sa seule motivation était de «s'amuser, juste s'amuser».

Demara avait deux règles de vie :
1. Un accusateur doit apporter des preuves.
2. Quand il y a danger, attaquez.

Il a raconté à son biographe qu’il avait deux croyances :
1. Dans toute organisation il y a toujours des choses inexploitées qui peuvent être exécutées sans nuire à personne.
2. Si vous voulez du pouvoir et vous développer, n'empiétez jamais sur le domaine de quelqu'un d'autre, créez-en de nouveaux... 
     Demara appelle cela expansion dans le vide du pouvoir. La technique consiste à trouver et créer son propre domaine : «De cette façon, il n'y a pas de concurrence, pas de temps passé à vous mesurer à quelqu'un. Comment quelqu'un pourrait dire que vous n'êtes pas un expert? Et puis, il n'y a pas de règles ou de précédents qui puissent vous limiter. Faites vos propres règles et interprétations. Juste cela. Rappelez-vous, développez-vous dans le vide du pouvoir.» 
     Sa vie a inspiré le film The Great Imposter (Le Roi des imposteurs). Source des notes biographiques : Wikipédia 

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La signature de Trump a changé et ressemble de plus en plus à une «clôture». Photo: thefiscaltime.com

Même en ignorant à qui appartient cette signature j’aurais eu un mouvement de recul instinctif, spontané. Plusieurs graphologues ont analysé la signature du nouveau président. Les analyses confirment son caractère impulsif et obstiné : Trump a beaucoup de toupet, mais la mèche courte.

«La signature de Donald Trump n'a aucune courbe, que des angles. Dans l'écriture, les courbes sont un indice de souplesse, de douceur et de bienveillance envers autrui. Les angles montrent que le signataire est en colère, déterminé, craintif, combatif ou se sent mis au défi. Le script complètement dépourvu de courbes dénote un manque d'empathie et un grand besoin de pouvoir, de prestige et d'admiration. Outre la hauteur des hampes, ce script exhibe un «p» final surdimensionné; ce grand symbole phallique crie ‘Moi… je suis tout une pièce d'homme!’»
Source : http://www.politico.com/magazine/#superLatest

J’ai recensé ces caractéristiques dans «Graphologie et connaissance de soi» (Danielle Bissonnette, Édimag, 1990).

L’inclinaison de l’écriture donne le degré de chaleur affective; l’écriture se rapprochant de l’angle droit, de la position perpendiculaire, signifie que l’individu ne souhaite pas se mêler aux autres. Il tente d’avoir le contrôle constant de ses impulsions et de ses émotions. La rigueur remplace le don de soi, la volonté fait foi.
Les lettres serrées entre elles dénotent un individu renfermé, inhibé, conservateur et peut-être avaricieux.
L’écriture anguleuse indique une forte volonté mais parfois aussi une agressivité mal intégrée dans les activités. Les lettres à angle aigu rappellent la «dent de scie» : l’individu avance en zigzag cherchant souvent le conflit dans son désir de s’affirmer. Sa langue pointue ne ménage pas les susceptibilités, il ne fait pas de compromis et a un sens critique très développé. Étant nerveux, il est irritable et peut changer d’attitude et d’opinion sans prévenir. Étant mal dans sa peau, il a de la difficulté à s’adapter. Il se livre un combat à lui-même, et par le fait même, en livre un aux autres.
Les hampes très hautes disent que l’individu est orgueilleux et possiblement prétentieux. Plus elles sont hautes, plus il sera enclin à une certaine exaltation, à une surestimation de sa personne.

Je trouve le paraphe du «p» à la fin de «Trump» ahurissant. Le trait surélevé dénote la tendance à la mégalomanie, à la vantardise et à l’exaltation concernant ses possibilités d’exécution – il veut tout faire et promet beaucoup. Mais, la hampe tournée vers l’arrière laisse présager des changements soudains, un grand recul et une dépression.

25 janvier 2017

Trump signe des décrets en rafale

Mise à jour, mercredi soir : le décret concernant l’érection du mur à la frontière États-Unis/Mexique n’avait pas encore été signé quand j’ai publié mon article. On n’a pas le temps de suivre la tornade. 

Donald Trump aurait déclaré : «un pays sans frontières n’est pas un pays».
For sure!

Dès lors, je proposerais à M. Trudeau d’ériger un mur (aux frais des États-Unis, bien sûr) tout le long de la frontière États-Unis/Canada (ça coûterait cher!). Par ailleurs, nous pourrions construire à nos frais un mur le long de la frontière Canada/Alaska. Le Canada d'abord et pas d’immigrants américains, en particulier les membres de la NRA; ce qui éliminerait déjà beaucoup de monde. Quant aux illégaux, on les envoye travailler à Fort McMoney, Alberta, à salaire «cheap labour». Tout le monde serait content. 

Y’a-t-il des gens pour seconder ce décret équitable?

Ha! Le ridicule ne tue pas.

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Assoyez-vous confortablement et attachez votre tuque (ou votre béret basque si vous êtes français) l’article est costaud – comme la pizza all dressed américaine bien grasse.

La popularité des candidats peut se mesurer par la consommation de pizzas dans les équipes de campagne des différents candidats. Sur Google, la pizza est une unité de mesure pour la répartition des votes, mais aussi pour les dépenses rendues publiques par les candidats. En effet, on commande des pizzas pour nourrir les jeunes militants bénévoles ou rémunérés chargés d’organiser la campagne localement, de téléphoner aux électeurs pour les convaincre de choisir les bons candidats et de faire du porte à porte.
Source : http://lacabaneapizzas.fr/divers/pizza-campagne-usa/

Mise en garde : la pizza de la nouvelle administration de la White House peut provoquer des malaises comme l’indigestion, la sinistrose et l’écoeurantite aiguës.

En passant : d'autres déversements pétroliers au Canada en janvier  


– Le bris d’un oléoduc a causé une fuite d'environ 200 000 litres de pétrole brut sur des terres agricoles du sud-est de la Saskatchewan près d’un marécage. L'entreprise Tundra Energy Marketing est responsable du nettoyage – espérons que le duct tape tiendra le coup. Par ailleurs on n’est pas certain que ce tronçon soit à l’origine de la fuite. D’où vient-elle? Mystère. Cette fuite a été découverte seulement vendredi dernier, mais selon les gens qui habitent le secteur il y avait déjà un moment que des odeurs suspectes étaient présentes. (La Presse 23/01/2017)
– Des résidents de Vavenby, en Colombie-Britannique, sont sans eau potable depuis une semaine après un déversement de diesel dans la rivière North Thompson. Environ 250 personnes de la communauté obtiennent leur eau potable de la rivière. Le 16 janvier dernier, un camion qui voyageait le long de l’autoroute 5 a glissé sur la chaussée glacée et s’est retrouvé dans la rivière, y déversant environ 800 litres de diesel. (ICI Radio-Canada Info 24/01/2017)

Tant qu’à faire, on devrait lancer une compétition internationale avec attributions de médailles. Comme Bernie  Ecclestone (patron de la F1) a été congédié, je le verrais bien parrainer la course aux déversements de la ligue des sociétés pétrolières.

Comme si la terre n’avait pas déjà son cota de merde brune qui circule et se répand partout, voilà Keystone XL qui s’amène avec sa quincaillerie et ses bouts de tuyaux. 
     Les pauvres Américains devront composer avec l’oléoduc  qui transportera le pétrole des sables bitumineux albertains jusqu'au Nebraska. Et ce, avec la bénédiction de Justin Trudeau qui affirme sans sourciller que le projet de Keystone XL ne freinera pas la lutte contre les changements climatiques au Canada. «Les oléoducs permettent de réduire le transport ferroviaire de pétrole. On ne peut pas séparer l'économie et l'environnement au XXIe siècle, estime-t-il. Les gens savent que nous devons bâtir de bons emplois et créer de la croissance économique tout en protégeant l'environnement, et c'est exactement ce que nous sommes en train de faire.» (!!!) 
     On nous prend pour des twits. Comment peut-on à la fois augmenter la production de sables bitumineux et réduire son impact environnemental? Il faudra qu’on nous le prouve scientifiquement. L’équation est impossible. L’Alberta étant une province ultra conservatrice, on ne peut certes pas lui demander d’innover et de créer des emplois dans des entreprises basées sur les énergies renouvelables, comme cela se fait dans l’État du Vermont.
https://www.efficiencyvermont.com/products-technologies/renewable-energy

Les pros et antis pétrole canadiens sont très frustrés du discours paradoxal de Trudeau. De toute façon, si jamais Justin est dans l’trouble, il pourra fuir en hélicoptère et se réfugier chez son ami l’Agha Khan. (Ne partez pas de rumeurs, c’est une joke!)

Trêve d’humour car ce qui suit est totalement odieux. Huit États ont proposé des lois visant à criminaliser les manifestations pacifiques. Les forces policières et l’armée pourront démanteler les manifestations pacifiques contre l’industrie pétrolière par tous les moyens possibles, incluant la brutalité. Il est clair comme de l’eau de nappe phréatique (y’en a-t-il encore de la propre?) que Trump et ses amis protègent leurs investissements dans les énergies fossiles. Serons-nous témoins d’un second Wounded Knee? Si jamais c’était le cas, les Américains se mettraient à dos les deux tiers de la population mondiale, d’autant plus qu’ils ne sont pas particulièrement appréciés. Mais l'opinion internationale ne devrait pas les déranger, du moins pour l'instant.

The ultimate cover up – buried under a pile of medals of honor (December 29, 1890) Photo : http://www.veteranstoday.com

Lawmakers in Eight States Have Proposed Laws Criminalizing Peaceful Protest
By Spencer Woodman (The Intercept)  

Rex Tillerson, ex PDG d’Exxon Mobil et sans doute le prochain secrétaire d’État 

David Archambault II, chef Sioux, Réserve Standing Rock (Dakota)

... Last week, I reported that such efforts were afoot in five states: In Minnesota, Washington state, Michigan, and Iowa, Republican lawmakers have an array of anti-protesting laws that center on stiffening penalties for demonstrators who block traffic; in North Dakota, conservatives are even pushing a bill that would allow motorists to run over and kill protesters so long as the collision was accidental. Similarly, Republicans in Indiana last week prompted uproar over a proposed law that would instruct police to use “any means necessary” to clear protesters off a roadway. Over the weekend, readers alerted me to two additional anti-protesting bills, both introduced by Republicans, that are pending in Virginia and Colorado. ... In Colorado, Republican state Sen. Jerry Sonnenberg has introduced a bill that would greatly increase penalties for environmental protesters. Under the proposed law, obstructing or tampering with oil and gas equipment would be reclassified from a misdemeanor to a “class 6” felony, a category of crime that reportedly can be punished by up to 18 months behind bars and a fine of up to $100,000. ...

https://theintercept.com/2017/01/23/lawmakers-in-eight-states-have-proposed-laws-criminalizing-peaceful-protest/


Adieu liberté de presse :

Four more journalists get felony charges after covering inauguration unrest

A documentary producer, a photojournalist, a live-streamer and a freelance reporter facing up to 10 years in prison and a $25,000 fine if convicted with the most serious level of offense under Washington DC’s law against rioting, after being caught up in the police action against demonstrators. The Guardian learned of their arrests after reporting on Monday that the journalists Evan Engel of Vocativ and Alex Rubinstein of RT America had also been arrested and charged with felonies while covering the same unrest on Friday morning.

https://www.theguardian.com/media/2017/jan/24/journalists-charged-felonies-trump-inauguration-unrest?CMP=share_btn_tw

Via https://twitter.com/joshfoxfilm (à visiter pour avoir l’heure juste; ce n’est pas un site «complotiste», même si réclamer le droit à de l’eau et de l’air propres est considéré comme un complot par la nouvelle administration Trump)

Au coeur de la tornade de décrets sinistres 


Le nouveau président a signé lundi un décret interdisant le financement d'ONG internationales qui soutiennent l'avortement, s'attirant des condamnations immédiates d'organisations progressistes et de défense des femmes. 
     Donald Trump s'est entouré de hauts responsables ouvertement hostiles au droit à l'avortement. C'est d'ailleurs en compagnie d'une dizaine d'hommes qu'il a signé son décret, parmi lesquels le vice-président Mike Pence (à gauche). M. Pence en pointe d'une longue lutte pour tarir le financement de Planned Parenthood alors qu'il était gouverneur de l'Indiana, a adopté une législation locale très répressive à l'égard de l'avortement. 
     «Il s'agit d'une étape cruciale sur la voie pour rendre sa grandeur à l'Amérique», a jugé Tony Perkins, président de l'organisation conservatrice Family Research Council, en reprenant le slogan du milliardaire. (La Presse, 24/01/2017)

La race blanche refuse de reconnaître qu’elle est en voie d’extinction. Il suffit de consulter l’accroissement démographique de pays comme la Chine, l’Inde, le Japon, etc., pour le constater. Mais, les suprémacistes blancs se battent comme diables dans l’eau bénite pour assurer leur pérennité. Le plus cocasse c’est qu’il n’y a pas de race blanche pure, en particulier aux États-Unis où l’analyse de l’ADN indique que les individus dits «blancs» présentent un cocktail de gênes de races différentes.

À la lumière de ce qui se passe à la White House, on peut se demander si Trump a choisi les membres du cabinet ou si les membres du cabinet l’ont choisi comme marionnette. Parce que dans les faits ce sont eux qui tirent les ficelles. Dictature et Inquisition en perspective? Fort possible, si l’on se fie aux croyances religieuses de Mike Pence (1) et de Betsy DeVos. Oh my Gaaaad...

Betsy DeVos versus Thomas Paine

Betsy DeVos

«C’est un affront que de traiter le mensonge avec complaisance.» ~ Thomas Paine 

La candidate au poste de secrétaire à l’Éducation choisie par Donald Trump, Betsy DeVos, a menti au Sénat
Extrait d’un article de Jeremy Scahill (The Intercept)

Il y a de nombreuses raisons qui pourraient faire en sorte, et à juste titre, que le Sénat rejette la candidature de Betsy DeVos au poste de secrétaire à l'Éducation. Son long parcours public est éloquent : c’est une chrétienne fanatique qui ne croit pas à la séparation de l'Église et de l'État, elle veut que les fonds publics soient attribués à des établissements scolaires religieux [N.d.t. : chrétiens s’entend], et elle a contribué à financer des fondations familiales et des groupes sectaires qui militent contre les gays. Au cours de son audition elle a fourni des réponses troublantes à propos de la Loi sur l'éducation des personnes handicapées, les tests normalisés et les allocations scolaires. Elle a aussi déclaré que les armes à feu ont leur place dans les écoles américaines; et sa justification – protéger les étudiants contre les ours grizzlis – n’était pas du tout convaincante. 
     DeVos est mariée à Richard DeVos, héritier de la fortune de la société Amway. Elle est également la sœur du fondateur de Blackwater, Erik Prince, qui conseille secrètement  l'équipe de Trump en matière de renseignements, comme le rapportait The Intercept mardi. La fusion des familles Prince et DeVos par le mariage n'est pas sans rappeler les monarchies de la vieille Europe; et depuis les années 80, elles ont versé des centaines de millions de dollars dans les coffres de la campagne républicaine et les trésors de guerre des organisations religieuses d'extrême-droite, dont au moins une – le Family Research Council – répertorié comme un groupe haineux anti-LGBTQ par le Southern Poverty Law Center.

Comme Mother Jones l’a souligné : La fondation Dick and Betsy DeVos Family a donné 275 000 $ à Focus on the Family de 1999 à 2001, mais n'a rien donné depuis; elle a versé une somme supplémentaire de 35 760 $ au groupe affilié Michigan and D.C. de 2001 à 2010. La Prince Foundation a donné 5,2 millions de dollars à Focus on the Family et 275 000 $ à sa filiale du Michigan entre 2001 à 2014. (Elle a aussi versé 6,1 millions de dollars au Family Research Council, qui a lutté contre le mariage entre conjoints de même sexe et les programmes de lutte contre l'intimidation. La FRC était une filiale de Focus on the Family avant de devenir un organisme indépendant sans but lucratif, avec Dobson siégeant au conseil en 1992.)
     Lors de l'audition de mardi [17 janvier], les sénateurs démocrates ont contesté la décision inhabituelle du président de la chambre, le républicain Lamar Alexander, de permettre une seule série de questions aux sénateurs. Néanmoins, plusieurs ont questionné DeVos sur ses contributions et celles des membres de sa famille aux fondations familiales. DeVos, évidemment préparée pour répondre à ces questions, a assuré que son comité n'a rien à voir avec les contributions versées à la fondation de sa mère, la Prince Foundation (anciennement connu sous le nom de Edgar and Elsa Prince Foundation). DeVos a dit que sa famille proche – se référant sans doute à son conjoint et ses enfants – n'avait rien à voir avec le financement de causes et de groupes anti-gays, et qu'elle n'avait jamais appuyé la «thérapie de conversion» [thérapie de réorientation sexuelle] pour les gays. 
     La sénatrice démocrate nouvellement élue Margaret Hassan a questionné DeVos sur ces déclarations. Elle lui a demandé si elle était membre du conseil de la fondation de sa mère durant la période où des dons importants ont été versés à Focus on the Family. DeVos a répondu qu'elle n'était pas membre du conseil de la fondation. 
     Quand j'ai entendu cela j’ai immédiatement téléchargé les 990 documents fiscaux de la Prince Foundation que j'ai étudiés pour mon livre «Blackwater». Ils indiquent clairement que Betsy DeVos était vice-présidente du conseil de la fondation en alternance avec son frère Erik pendant de nombreuses années, au moins jusqu'en 2014. DeVos était vice-présidente durant la période précise à laquelle Hassan faisait allusion. J'ai ensuite envoyé une rafale de tweets à propos de ce mensonge. 
     À la toute fin de l'audience, la sénatrice Patty Murray, représentante démocrate siégeant sur le comité, a donné le peu de temps qui lui était alloué pour permettre à Hassan d’évoquer les 990 formulaires d'impôt. DeVos a fait une déclaration incroyable; elle a dit que ces formulaires d'impôt, fournis par la fondation sa propre mère, étaient incorrects – depuis des années, de nombreuses années. «Il s’agit d’une erreur d’écriture. Je puis vous assurer que je n'ai jamais pris de décisions au nom de ma mère au conseil de la fondation.» 
     L'idée que la fondation de sa propre mère ait laissé son nom à titre de vice-présidente par erreur pendant des années est tout simplement impossible à croire. Les démocrates devraient rapidement riposter à cette tentative évidente d'induire le Sénat en erreur. C’est suffisant pour disqualifier DeVos, sans parler de l’océan d'autres raisons où ils pourraient aller à la pêche.
https://theintercept.com/2017/01/18/trump-education-nominee-betsy-devos-lied-to-the-senate/

Thomas Paine (1737-1809)

Paine a participé à la promotion des droits de l'homme et proposé de nouvelles méthodes de gouvernance. Il était favorable au suffrage universel et au droit de vote. Il proposa des réformes considérées comme radicales à l’époque. Dans Agrarian Justice 1795, il analyse les origines du droit de propriété et introduit le concept du revenu de base et d’un système d’éducation gratuit. Il s’opposait à la peine de mort et à l’esclavage. Le philosophe Bertrand Russell rend hommage à Thomas Paine dans son livre Why I am not a Christian en consacrant tout un chapitre à son destin et aux risques rattachés à l’indépendance d'esprit (ch. 8 : The Fate of Thomas Paine).

Citations de Thomas Paine :

«Un bon maître d’école est plus utile qu’une centaine de prêtres.»

«La force et la puissance du despotisme résultent entièrement de la peur de la résistance.»


«La persécution n'est pas une caractéristique fondamentale des religions; mais elle est toujours fortement ancrée dans toutes les religions établies par la loi.»

«Discuter avec un homme qui a renoncé à l'usage et à l'autorité de la raison, et dont la philosophie consiste à mépriser les humains, c’est comme administrer des médicaments à un mort, ou tenter de convertir un athée par les Écritures.»

«Toutes les institutions nationales religieuses – juives, chrétiennes ou turques – sont pour moi des inventions humaines implantées pour terrifier et asservir l'humanité, et monopoliser le pouvoir et le profit.»

«C'est à travers la Bible que l'homme a appris la cruauté, le viol et le meurtre. Croire en un Dieu cruel rend l’homme cruel. Et la Bible est une histoire de méchanceté qui a servi à corrompre et à brutaliser l'humanité.»

«Que Dieu ne puisse pas mentir ne valide pas votre argument car il n'y a pas de preuve que les prêtres et la Bible ne mentent pas.»

«De toutes les tyrannies qui frappent l'humanité, la pire est la tyrannie en matière de religion.»

«Ce n'est pas un Dieu juste et bon que la Bible décrit, mais un diable portant le nom de Dieu.»

«J'ai toujours vigoureusement défendu le droit de chaque homme à sa propre opinion, aussi différente qu'elle puisse être de la mienne. Celui qui refuse à un autre ce droit se rend lui-même esclave de son opinion présente, car il se prive du droit d'en changer... L'infidélité ne consiste pas à croire ou à ne pas croire, mais à affirmer croire ce que l'on ne croit pas. Il est impossible d'évaluer les dégâts moraux que le mensonge à soi-même provoque dans une société.» (Faut-il avoir peur de l’Amérique?, Nicole Bacharan, éd. Seuil, 2005, p. 20)

«L'arme la plus efficace contre les erreurs de toute nature est la raison.»

«Dans son évolution, la guerre, implique un tel cortège de situations imprévues qu’aucune sagesse humaine ne permet d'en prévoir la fin; une seule chose est certaine, l'augmentation des impôts.»

«Il y a des choses dans la Bible qu’on prétend tenir expressément de Dieu qui choquent et vont à l’encontre de tous les concepts que nous avons de la justice morale.»

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(1) Mike Pence sera le plus puissant suprémaciste chrétien de l'histoire des États-Unis «L’ennemi c’est la laïcité. Nous voulons un gouvernement dirigé par Dieu. C'est le seul gouvernement légitime.» Quand la droite religieuse radicale parle d'affaires, elle ne parle pas de quelque chose qui est séparé de Dieu, elle parle d’«un capitalisme biblique, fondé sur l'idée que ce système économique est organisé par Dieu», comme on dit dans l’entourage de Mike Pence. La droite chrétienne radicale n'a pas besoin de sauver l’âme de Trump. Comme ils l’ont vu durant la campagne, Trump a choisi le chemin de la haine ce qui coïncide plutôt bien aux croisades de Pence et de ses apôtres.
https://theintercept.com/2016/11/15/mike-pence-will-be-the-most-powerful-christian-supremacist-in-us-history/

N’hésitons pas à le répéter : «Quel est le principal but de l'homme? – Devenir riche. De quelle manière? – Malhonnêtement  si nous le pouvons; honnêtement si nous le devons. Qui est Dieu, l’unique, le vrai? L'argent est Dieu. Dieu et les billets verts et la bourse – le père, le fils et l’esprit – trois personnes en une; voilà l’unique et vrai Dieu, tout-puissant et suprême.» ~ Mark Twain (Revised Catechism)

Je comprends que les chrétiens radicaux aient peur des musulmans radicaux : entre semblables on se reconnaît!

22 janvier 2017

Trump veut redonner le pouvoir au peuple. C’est fait!


Marche des femmes : selon les premières évaluations, un million de manifestants seulement à Washington D.C. Correction : plusieurs centaines de milliers de participant(e)s étaient physiquement présent(e)s à Washington; plus nombreux qu'à l'assermentation de Trump for sure. Et on évalue approximativement qu'entre un et deux millions de personnes auraient participé à des marches à travers les villes américaines. Jouissif. Trump doit être jaloux et Sean Spicer accusera sans doute les médias d’avoir truqué les photos et les vidéos! Correction : Spicer a clarifié ses propos en conférence de presse, à savoir que l'inauguration présidentielle de Trump était celle qui avait reçu le plus d'audience, c'est-à-dire en combinant personnes physiquement présentes au Capitol et visionnement télé/médias internet. Ça change la donne! Il faudrait le même exercice comptable avec les marches des femmes. 👍 


Atteinte directe aux droits et libertés. Photo : Paul Hunter, CBC News  

J’ai beaucoup aimé les propos de la sénatrice Kamala Harris (en fonction depuis le 3 janvier 2017). Ayant été procureure générale en Californie de 2011 à 2017, elle connaît les problèmes socioéconomiques auxquels les Américain(e)s font face. Parmi ses causes : contrôle des armes à feu, abolition de la peine de mort, droits civils, immigration, racisme, xénophobie, homophobie, avortement, éducation, environnement, crimes financiers, etc. Lors de la crise des surprimes, elle a participé au règlement des litiges avec les cinq banques concernées : Ally, Wells Fargo, Bank of America, Citi Bank, et Chase.

Réconfortant d'entendre un discours cohérent :
California Senator Kamala Harris addresses the Women's March on Washington 
Guardian Wires https://www.youtube.com/watch?v=D7VPRey1w90

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Mark Twain parlait d’un autre âge d’or (1), mais ses paroles conviennent tout à fait au nouvel âge d’or que promet Donald Trump :

«Quel est le principal but de l'homme? Devenir riche. De quelle manière? – Malhonnêtement  si nous le pouvons; honnêtement si nous le devons. Qui est Dieu, l’unique, le vrai? L'argent est Dieu. Dieu et les billets verts et la bourse le père, le fils et l’esprit trois personnes en une; voilà l’unique et vrai Dieu, tout-puissant et suprême.» 

~ Mark Twain (Revised Catechism)

[“What is the chief end of man? To get rich. In what way? Dishonestly if we can; honestly if we must. Who is God, the one only and true? Money is God. God and Greenbacks and Stock father, son, and the ghost of same three persons in one; these are the true and only God, mighty and supreme.”] 

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(1) Âge d’or. Période de l'Histoire des États-Unis d'Amérique, correspondant à la période de prospérité et de Reconstruction qui suivit la fin de la Guerre de Sécession, qui s'est étalée entre 1865 et 1901. Cette période englobe ainsi non seulement la Reconstruction, mais aussi la crise de 1873 (Panic of 1873) qui s'acheva en 1877, à une époque où les États-Unis connaissaient une croissance économique, industrielle, et démographique sans précédent.
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On dit que les psychopathes n'éprouvent pas d’émotions mais qu’ils peuvent facilement les imiter. Ainsi en va-t-il de l’intelligence artificielle : elle peut simuler les émotions de base (tristesse, joie, peur, colère, surprise, dégoût) car elle est capable de les détecter chez ses interlocuteurs (à l’écran). Il y a longtemps qu’on travaille à créer des «agents conversationnels», des sortes d’avatars capables de discuter avec des humains. En imitant l’émotion, les programmes les plus avancés sont aussi en mesure de générer de l’émotion chez les humains. Ce n'est pas encore au point; ainsi, on a recensé des échanges musclés, vulgaires et odieux lors de tests sur les réseaux sociaux.

De sorte qu’en écoutant le discours stéréotypé de Trump j’ai cru que le programmeur avait oublié de modifier le texte de son implant électronique cervical (intelligence artificielle). Ou alors, il a peut-être appuyé accidentellement sur la touche : condensé de messages Twitter. Ce qui me porte à croire que les mutants humanoïdes de remplacement existent...

Dans un article publié sur The Intercept, Zaid Jilani met en lumière les contradictions entre ce que dit Trump et ce qu’il fait.

Donald Trump Preaches Angry Nationalism, While Practicing Goldman Sachs Capitalism

Par exemple, Donald Trump déclare : «Pendant trop longtemps, une petite élite de la capitale de notre pays a profité des avantages de notre gouvernement, pendant que le peuple en faisait les frais. Les politiciens ont prospéré, alors que le peuple n’a tiré aucun bénéfice de toutes ces richesses. L’establishment s’est protégé lui-même, mais il n’a pas protégé les citoyens de notre pays. Leurs victoires n’ont pas été les vôtres. Leurs triomphes n’ont pas été les vôtres. Et pendant qu’ils faisaient la fête dans notre capitale nationale, il n’y avait rien à fêter dans les familles en difficulté partout au pays.» 
     Or son cabinet est constitué de multimillionnaires et milliardaires associés de près ou de loin à Goldman Sachs; six d’entre eux occuperont des postes clés dans l’administration, dont le secrétaire du Trésor Steve Mnuchin
     Trump a parlé des «mères et des enfants piégés par la pauvreté dans nos villes, nos usines rouillées en décrépitude partout au pays», mais Mnuchin a bâti sa fortune à la tête de banques qui ont dupé les emprunteurs et ensuite saisi leurs maisons. 
     L’une des priorités de Trump et de Mnuchin est de réduire les impôts des sociétés qui ont planqué de l’argent à l’étranger pour qu’ils rapatrient leurs profits aux États-Unis. Mais ces sociétés ont déjà annoncé à leurs investisseurs qu'elles préfèrent utiliser cette manne pour augmenter leurs dividendes et créer des fusions pour éviter d’embaucher plus d'Américains.

Le président déplore que les États-Unis «aient subventionné les armées d’autres nations», mais son candidat au poste de secrétaire d'État, l’ancien PDG d'Exxon, Rex Tillerson, veut continuer d’aider l'Arabie Saoudite à bombarder le Yémen, passablement appauvri.

«Quand on ouvre son cœur au patriotisme, il n’y a pas de place pour les préjugés», a répété le président à ses millions d’auditeurs. Mais ce n'est pas l’avis de son responsable de la CIA, Mike Pompeo, qui a déclaré que la guerre contre le terrorisme était une lutte entre l'Islam et le Christianisme, ni de son conseiller à la Sécurité Nationale, Mike Flynn, qui a affirmé que l'Islamisme était comme un «cancer» dans le monde musulman.

Les Américains «ont besoin d’excellentes écoles pour leurs enfants», répète Trump, mais sa candidate à la tête du ministère de l’Éducation, Betsy DeVos, n'a jamais travaillé dans une école publique, même pas une seule journée. Elle a plutôt reçu des milliards de dollars par mariage et héritage; elle a rejeté le plan gouvernemental de scolarité gratuite proposé par Bernie Sanders, invoquant l'adage «dans la vie, rien n’est gratuit».

Trump a raison quand il dit que «depuis trop longtemps, un petit groupe de la capitale nationale récolte les bénéfices du gouvernement tandis que le peuple en supporte les coûts; Washington a prospéré mais les gens n'ont pas profité de ses richesses»
     Mais Trump ne peut pas résoudre ce problème en obligeant l'élite de Washington à créer de l'emploi. Sa candidate au poste de secrétaire au Transport, Elaine Chao, épouse du chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, recevra, à titre d'ancienne membre du conseil de Wells Fargo, une prime de départ de cinq millions de dollars.

En conclusion, le président déclarait :
«Vous, les Américains de toutes les villes, proches et lointaines, petites ou grandes, d’une montagne à l’autre, d’un océan à l’autre, écoutez ces paroles : vous ne serez plus jamais ignorés. Votre voix, vos espoirs et vos rêves définiront la destinée de l’Amérique. Votre courage, votre bonté et votre amour nous guideront le long du chemin.»

Mais avec un cabinet dont la valeur nette combinée est supérieure à celle du tiers de l'Amérique, il est probable que de nombreux, nombreux Américains continueront d'être ignorés.

Article intégral en anglais :
https://theintercept.com/2017/01/20/donald-trump-preaches-angry-nationalism-while-practicing-goldman-sachs-capitalism/

À lire aussi sur The Intercept :

Welcome to the United States of Emergency 
By Dan Froomkin

And so it begins.

For those of us who believe in core progressive American values – multiculturalism, civil liberty and civil rights, free speech, a free press, truth in government, economic fairness, environmental protection, inclusiveness, equal justice, a humane society, the list goes on – today marks the first day of a disaster on a scale that until a few months ago was beyond our imagination.
     The White House is now in the hands of a pathological liar and megalomaniac, a mutation spawned of our celebrity culture, a thin-skinned authoritarian whose only real constituent is himself, and whose intentions, to the extent we can discern them, are to destroy a lot of the things that make this country (truly) great.
     Plus he has no idea what he’s doing. He’s slowly collecting corrupt and venal misfits who hate government and thrusting them into positions of power, with the sickly acquiescence of a self-serving Republican leadership that until recently saw him as a madman. But even they don’t know what they’re saying yes to.
     No matter what you may hear in the coming days from the mainstream press and other elite institutions, this is not normal. This is aberrational. This is crazy.
     [...] 
     And we hope we’ll be serving another purpose going forward, especially as the media elites feel the pressure to accept this as the new normal. We’ll stay outraged. Because there is nothing normal about this.

Article intégral :
https://theintercept.com/2017/01/20/welcome-to-the-united-states-of-emergency/