Dernière énigme Donald Trump : une visite
de courtoisie au président du Mexique Enrique Peña Nieto – le pays des «trafiquants
de drogues, des violeurs et des criminels», selon les propres mots du candidat.
Aussitôt de retour chez lui, il a repris son discours haineux. Les comportements
sociaux qu’il attribue aux Mexicains existent aussi chez les blancs d’origine; ce n'est pas une question de nationalité ou de race. Trump devrait revoir la série The Godfather...
Il semble que les nouveaux riches capitalistes chinois
adorent Trump. Bon à savoir puisque le Canada courtise la Chine (et
vice-versa). Autrefois, justement en cas de problèmes d’identité raciale, on disait «pass
for white»; bientôt on dira «pass for yellow».
«Sur le
site de microblogage le plus populaire du pays, on trouve une vingtaine de
groupes de fans de M. Trump (par ex. : Trump
: la lumière du monde, avec 3513 membres). Avec les mots-clés ‘les Chinois
soutiennent Trump’, le plus grand moteur de recherche chinois, Baidu, donne 1
800 000 résultats. Selon un sondage réalisé en mars dernier par le Global Times, journal appartenant au
gouvernement, 54 % des Chinois sondés déclarent aimer le magnat de
l'immobilier.» ~ Ping Huang, chargée
de cours, Université de Sherbrooke (Source : La Presse, Opinions)
The world turns on a dime, the same
now as it always has – which is to say, money makes the world go 'round. It's
also what makes the world go spinning out of control. ~ Joe Murray (History updates current events, Spartanburg Herald-Journal, 1992)
Congé de la fête
du travail au Canada et aux États-Unis ce week-end :
argent et
bonheur sont-ils indissolublement mariés?
L’argent
selon David Suzuki
Par Claudine
Hébert (Le fric et moi)
Les affaires plus, printemps 2016
Habitué à discuter de génétique, d’écologie et de
Premières Nations, David Suzuki accepte à l’occasion de parler d’argent.
Quel est
justement votre rapport avec l’argent?
J’aborde un peu le sujet dans mon dernier livre,
Lettres à mes petits-enfants. Je n’ai jamais eu l’appât du gain, je n’ai jamais
été impressionné par le pouvoir et la notoriété. Je n’ai jamais acheté
d’accessoires ou de biens dont je n’avais pas besoin. Je suis issu d’une
génération où l’on se contentait du strict nécessaire, soit la nourriture, les
vêtements, la cuisinière, le réfrigérateur, des casseroles, un lit et des
draps. J’ai appris à travailler pour mes besoins, et non mes désirs.
Évidemment, il faut aimer ce que l’on fait et y croire pour mieux faire nos
choix dans la vie. Pendant ma deuxième année de baccalauréat en biologie, au
Massachusetts, j’ai découvert la génétique. Ma mère était déçue que je délaisse
une possible carrière de médecin pour étudier les mouches à fruits. Je n’ai
pourtant jamais regretté mon choix.
Dans quoi
alors dépensez-vous le plus d’argent?
La majeure partie de mes revenus, qui proviennent
principalement des conférences que je donne, des droits d’auteur qu’on me verse
et des propriétés que je possède à Vancouver, sont versés à ma fondation.
Quel a été à
ce jour votre meilleur investissement?
Ce sont les expériences de vie que j’ai pu offrir
à mes enfants. Je les ai régulièrement emmenés en voyage. Au Kenya, en
Tanzanie, au Brésil. À la fin des années 1980, mon épouse et moi avions
participé à un événement pour empêcher la construction d’un barrage sur les
terres de la tribu Kayapo au Brésil. Pour nous remercier de notre engagement,
les responsable de la manifestation avait invité toute la famille à séjourner
en Amazonie. Ce furent 14 journées extraordinaires passées à pagayer, à pêcher,
à vivre dans un village en pleine forêt tropicale amazonienne où les coutumes
sont les mêmes depuis des millénaires. Mes enfants ont adoré.
Et
l’immobilier?
L’immobilier a effectivement grimpé de façon
exponentielle à Vancouver. La maison familiale achetée pour moins de
150 000 dollars en 1975, au bord de l’eau, vaut aujourd’hui quelques
millions en raison de l’inflation de l’immobilier. C’est une maison où mes
parents et mes beaux-parents ont vécu. J’aimerais la léguer à mes enfants à ma
mort. Ils ont tous refusé... Incapables, disent-ils, d’assumer le coût des
taxes.
Y a-t-il une
dépense que vous regrettez?
Des regrets? Si peu. Il y a tout de même cette
histoire qui remonte au début des années 1970. J’ai voulu aider un jeune
étudiant qui souhaitait organiser un événement «Woodstock» en banlieue de
Vancouver. Cet étudiant m’avait convaincu d’investir 5 000 dollars dans
son entreprise. Oui, c’était beaucoup d’argent à l’époque. Il m’avait promis de
me rembourser 10 fois la mise. Le spectacle devait réunir une vingtaine de
groupes. Les propriétaires des terrains ont eu peur des excès. Tout a été
annulé. Je n’ai jamais revu mon argent, qui a servi à dédommager les groupes.
Enfin,
avez-vous un conseil à nous donner pour économiser?
Cessez d’acheter des bouteilles d’eau. C’est fou,
l’eau en bouteille coûte plus cher que l’essence. Youhou! On est au Canada, entourés d’eau douce. Quand je pense en
plus qu’il y a une entreprise de l’Alberta qui vend maintenant des bouteilles
remplies d’air de Banff. Une centaine de bouffées d’air pour une vingtaine de
dollars...
«Rien ne
tue plus sûrement la pensée, la créativité, le rêve, la lucidité ou le délire
que le travail intensif, l’efficience, l’amour frénétique du gain, la course au
profit et aux boulots profitables.» ~
Jacques Sternberg
~~~
“Tomorrow
and plans for tomorrow can have no significance at all unless you are in full
contact with the reality of the present, since it is in the present and only in
the present that you live. There is no other reality than present reality, so
that, even if one were to live for endless ages, to live for the future would
be to miss the point everlastingly.
[...] The future is a hoax. There is no
point whatever in making plans for a future which you will never be able to
enjoy. When your plans mature, you will still be living for some other future
beyond. You will never, never be able to sit back with full contentment and
say, ‘Now, I've arrived!’ Your entire education has deprived you of this
capacity because it was preparing you for the future, instead of showing you
how to be alive now.”
~ Alan Watts (The Wisdom of
Insecurity: A Message for an Age of Anxiety)
«Il n’est
guère de château d’un entretien aussi dispendieux que les châteaux en Espagne.»
(Auteur inconnu)
~~~
Vu qu’il est question du Mexique, revoyons l’histoire
du pêcheur mexicain (publiée des milliers de fois sur le web). Le rapport argent
/ travail peut changer au cours d’une vie. En fait, tout dépend
de notre capacité de vivre simplement ou non. Ça doit être difficile pour les gens
hantés par le besoin de toujours posséder plus – plus d’or, plus d’argent, plus
de propriétés, plus d’entreprises, plus de collections d’objets, plus d’armes, etc.
«La
première partie de la vie se passe à désirer la seconde; la seconde à regretter
la première.» ~ Alphonse
Karr
(L’homme d’affaires de l’histoire pourrait être de
n’importe quelle nationalité)
Un chalutier vient d’accoster sur la plage d’un
petit village mexicain. Un touriste américain aborde le pêcheur.
– Belle
pêche! Il vous a fallu beaucoup de temps?
– Non, pas
beaucoup, répond le Mexicain.
– Mais
alors, pourquoi n’êtes-vous pas resté en mer plus longtemps pour en ramener davantage?,
demande l’entrepreneur.
Le
Mexicain répond que ces quelques poissons suffisent à assurer la subsistance de
sa famille.
L’Américain demande alors :
– Mais
que faites-vous le reste du temps?
– Je fais
la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste
avec ma femme. Le soir, je vais au village voir mes amis, nous buvons un peu de
vin et jouons de la guitare. J’ai une vie bien remplie.
L’homme
d’affaires reprend :
– J’ai un
MBA de l’université de Harvard et je peux vous aider. Vous devriez commencer
par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un
plus gros bateau. Avec l’argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez
en acheter un deuxième et ainsi de suite jusqu’à ce que vous possédiez une flotte.
Au lieu de vendre votre poisson à un intermédiaire, vous pourriez négocier
directement avec l’usine et même ouvrir votre propre usine. Vous pourriez ensuite
quitter votre petit village pour Mexico, Los Angeles, et même New-York d’où
vous pourriez gérer toutes vos affaires.»
Le
Mexicain demande alors :
– Et
combien de temps cela prendrait-il?
– 10 ou
20 ans, répond l’Américain.
– Et après?
– Ensuite?
C’est là que ça devient intéressant, répond l’Américain en riant. Quand le
moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et vous
gagnerez des millions.
– Des
millions... Et après?
–
Après?
– Eh
bien, vous pourrez prendre votre retraite, vivre dans un petit village côtier,
faire la grasse matinée, jouer avec vos enfants, pêcher un peu, faire la sieste
avec votre femme et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec
vos amis...
«Je suis
d’avis que si le travail était une chose vraiment merveilleuse, les riches en
auraient gardé pour eux.» ~
Bruce Grocott
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