Il n’y a peut-être pas de complot, mais il est impossible de croire à la bonne volonté du mastodonte de l’agrochimie Monsanto quand on examine les multiples dégâts environnementaux, accidents industriels et scandales sanitaires dont cette entreprise est responsable. Un Tribunal de la société civile (sans portée pénale) jugera Monsanto pour violations des droits humains, pour crimes contre l‘humanité et pour écocide les 14 et 16 octobre 2016 à La Haye, aux Pays-Bas; le procès sera mené selon les procédures de la Cour Internationale de Justice. Ce sera à suivre : http://www.monsanto-tribunalf.org/
L’agriculture avant et après Monsanto. Des questions?
– Vous souvenez-vous du vilain insecticide DDT, massivement pulvérisé dans les années 50/60? «DDT is good for me!», disait la pub. Plusieurs pays commencèrent à l’interdire après la publication du «Printemps silencieux» de Rachel Carson en 1962.
– Comment oublier la dispersion aérienne du défoliant appelé agent orange (un produit Monsanto/DowChemicals)? Il fut interdit seulement en 1970 (2).
– Ne se tenant pas pour vaincu, Monsanto créa en 1975 l’herbicide Roundup à base de glyphosate (3). Son usage massif débuta au milieu des années 1990 et se poursuit depuis.
– Avec le virus Zika, qui menacerait soi-disant 2,6 milliards d’habitants, imaginez un peu comme il va pleuvoir du Naled sur nos têtes (4).
– Les insecticides néonicotinoïdes, sont plus puissants que le DDT. «En 2013, un ‘Bee Summit’ fut organisé par Monsanto et un ‘Bee care centre’ par Bayer AG pour prouver aux dirigeants politiques européens et américains que les fabricants de pesticides sont de bonne volonté et qu’ils prennent les mesures nécessaires afin de protéger les populations d’abeilles. Selon ces entreprises, leurs pesticides ne posent aucun problème. Par contre, les détracteurs déclarent que la science prouve le contraire. Les insectes disparaissent, puis les plantes «normales», puis les oiseaux, et puis... La chaîne se rompt et compromet l’alimentation planétaire au complet.» (5)
Au diable la chaîne alimentaire, tout ce qui compte c’est le profit.
70 % de l’eau potable contient du Roundup
[aux États-Unis]
(Monsanto’s Roundup Found in 70% of Drinking Water)
Par Michelle Schoffro Cook *
Si nous sommes ce que nous mangeons et buvons, alors nous avons de sérieux problèmes. Non seulement les recherches indiquent-elles qu’il y a du glyphosate dans nos aliments, mais il s'avère qu’on en trouve aussi en quantité excessive dans notre eau potable. Selon une recherche référée par la coalition nationale Moms Across America and Sustainable Pulse, aux États-Unis la quantité de glyphosate (Roundup) autorisée dans l'eau potable dépasse de beaucoup la limite permise.
D’après cette étude, près de 70 % de l'eau potable testée dans les foyers contenait entre 0,085 et 0,33 parties par milliard de glyphosate. La limite actuelle admise est de 0,4 parties par milliard. Cela semble minime, mais la recherche montre qu’avec seulement le quart (0,1) de cette quantité (limite actuelle de l'Union Européenne), le glyphosate peut endommager 4000 gènes et entraîner plusieurs graves problèmes de santé. Une quantité de glyphosate supérieure à 0,4 se traduit par dix fois plus de glyphosate dans l'urine des Américains comparativement aux Européens, ce qui est très inquiétant.
Le glyphosate est l'herbicide le plus utilisé dans le monde et il est autorisé dans 130 pays. Les États-Unis utilisent environ 20 % de toute la production de Roundup, soit environ 280 millions de livres (127 millions kg), ce qui équivaut à près d'une livre (2,2 kg) par personne. De sorte qu’il n’est pas du tout étonnant que notre eau potable contienne du glyphosate.
Tandis que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déjà déclaré que le glyphosate – l'ingrédient principal de l'herbicide Roundup de Monsanto, ainsi que d'autres pesticides – étaient des substances «probablement cancérigènes», le produit chimique est abondamment pulvérisé sur les terres agricoles, les pelouses et les jardins partout dans le monde. Il suffit de se promener dans n'importe quelle quincaillerie pour voir des piles de sacs de Roundup dans les allées.
Pulvérisation (manuelle) de Roundup. (Photo : ICI Radio-Canada)
Des études indépendantes ont associé le glyphosate à la maladie d'Alzheimer, au parkinson et à l'autisme, pour ne citer que quelques-unes des préoccupations relatives à la santé. Selon une étude publiée dans Environmental Toxicology and Pharmacology, il affecte également le système de reproduction et le système hormonal.
Alors, sachant à quel point ce produit est dangereux, et que le nombre de cancers ne cesse d’augmenter, pourquoi le gouvernement l’autorise-t-il encore?
Il semble que les lobbyistes (ceux qui fabriquent, distribuent ou vendent ces poisons) ont les mains dans les poches des fonctionnaires gouvernementaux. Pas convaincu? Voyez EPA Classified Roundup as Carcinogen 30 Years Ago but… Mysteriously Reversed Decision et un article d’Organic Consumers Association intitulé “Monsanto’s Sealed Documents Reveal the Truth Behind Roundup’s Toxicological Dangers.
Les organismes de réglementation fédéraux devraient tirer des leçons de la crise sanitaire [eau contaminée au plomb entre 2014 et 2016] survenue à Flint au Michigan. Le manque d'éthique corporatif et la corruption des fonctionnaires menacent la santé des Américains.
Il est temps d'interdire complètement le glyphosate, une fois pour toutes.
EPA Classified Roundup as Carcinogen 30 Years Ago
http://www.care2.com/greenliving/has-monsanto-hid-evidence-of-roundups-health-risks-for-decades.html
* Site de l’auteur : http://www.drmichellecook.com/
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(1) Ces vapeurs de condensation qui se forment dans le sillage des avions, les contrails, sont étudiées par les scientifiques depuis les années 1940. «L’air chaud et humide, qui sort des turbines de l’avion, se mélange avec l’air plus froid et plus sec de l’atmosphère. Sous certaines conditions, ce mélange déclenche la condensation de la vapeur d’eau de l’atmosphère en gouttelettes d’eau liquide qui gèlent ensuite quasi-instantanément pour former un nuage de petits cristaux de glace. Tous les avions sont susceptibles de faire des traînées. Cela dépend seulement de la quantité d’humidité et la température de la haute atmosphère. (Olivier Boucher, chercheur CNRS au laboratoire de météorologie dynamique) Si l’on voit davantage de traînées, c’est surtout en raison de l’augmentation continue du trafic aérien depuis un demi-siècle. De 108 millions en 1960, le nombre de passagers est ainsi passé à 1 milliard au début des années 1990 et à 3,1 milliards en 2013, soit 33 millions de vols, selon les chiffres de l’Organisation de l’aviation civile internationale. (Source : lemonde.fr)
(2) L’agent orange fut créé pour le département de la Défense des États-Unis par Monsanto et Dow Chemical. C’est le défoliant le plus connu car il fut largement utilisé au Viêt Nam. L’Académie nationale des sciences des États-Unis estime aujourd'hui que près de 80 millions de litres de ce défoliant ont été déversés. Selon Franz J. Broswimmer dans son ouvrage Ecocide, cet épandage a touché 20 % des forêts du Sud Viêt Nam et empoisonné 400 000 hectares de terrain agricole.
Photo : Épandage aérien de l'agent orange dans le delta du Mékong le 26 juillet 1969. Photographe : Brian K. Grigsby, SPC5; National Archives and Records Administration.
Le 8 décembre 2006, le quotidien The Guardian révèle que Sir Richard Doll, épidémiologiste et toxicologue anglais réputé, célèbre pour avoir établi le lien entre l'usage de tabac et le cancer du poumon, a été sous contrat de Monsanto de mai 1979 à mai 1986 (période durant laquelle il aurait reçu selon The Guardian 1 500 dollars par jour de la firme et cela durant un an). C'est durant cette époque qu'il a affirmé à une commission australienne qu'il n'y avait pas de relation entre le cancer et l'agent orange. Richard Doll aurait aussi reçu de l'argent de l'industrie chimique durant plus de vingt ans selon le quotidien. Il avait, avec son collègue Sir Richard Peto, produit en 1981 un article concluant que seuls 1 à 3 % des cancers avaient une cause environnementale.
En réponse au refus de la justice américaine de juger l'utilisation de l'agent orange, un tribunal d'opinion présidé par Jitendra Sharma s'est tenu du 15 au 16 mai 2009 à Paris. Sans portée juridique, ce tribunal visait à définir les responsabilités dans l'utilisation de ce défoliant et à la dénoncer devant l'opinion mondiale.
En septembre 2007 le gouvernement canadien s'engageait à dédommager les victimes de l’épandage de l’Agent Orange et autres défoliants ayant eu lieu sur la base de Gagetown au Nouveau-Brunswick, entre 1966 et 1967.
Ce produit était d'usage courant dans l'agriculture aussi bien aux États-Unis qu'en URSS, dans les années 1960. On ne pensait pas alors qu'il était toxique pour l'être humain. (Source Wikipédia)
Aujourd’hui on asperge les animaux à l'intérieur de leurs camps de concentration, à l'abri du regard des consommateurs...
(3) Roundup est le nom commercial (nom de marque) d'un herbicide produit par la compagnie américaine Monsanto et commercialisé depuis 1975. Il est utilisé en épandage et peut l'être en pulvérisateur manuel. C'est un herbicide non sélectif, d'où le qualificatif d’«herbicide total», dont la substance active (herbicide) est le glyphosate. Son usage massif par les agriculteurs depuis la fin des années 1990 (c'était alors l'herbicide le plus vendu au monde) a conduit à l'apparition de mauvaises herbes résistantes au glyphosate. En terme de toxicité aiguë, le glyphosate seul est réputé très peu toxique pour les animaux à sang chaud; cependant ajouté aux additifs et au surfactant qui composent le Roundup, il forme un produit irritant, toxique et écotoxique.
Le fait est que le glyphosate serait selon Monsanto rapidement dégradé (des bactéries du genre Pseudomonas pourraient dégrader le glyphosate en glycine, en passant par un intermédiaire, la sarcosine CH3 - NH - CH2 -CO2-32), ses produits de dégradation dont l'AMPA s'accumulent en cas d'usage excessif dans les nappes phréatiques. Le glyphosate est également mis en cause dans l'apparition de la maladie cœliaque, qui provoque l'intolérance au gluten. (Source : Wikipédia)
(4) Des apiculteurs de Caroline du Sud, dans le sud-est des États-Unis, ont découvert cette semaine des millions d’abeilles mortes dans leurs exploitations. La cause : une campagne d’épandage aérien d’un pesticide controversé, afin d’éliminer les moustiques porteurs du virus Zika.
Apicultrice à Summerville, Juanita Stanley a trouvé des centaines de milliers d’abeilles mortes près de ses ruches de la Flowertown Bee Farm and Supplies, dont elle est copropriétaire. «Notre petite entreprise familiale a été détruite par la pulvérisation aérienne», a-t-elle dénoncé dans un texte posté sur Facebook. Selon la chaîne locale WCSC, le groupe apicole a perdu 46 ruches et 2,5 millions d’abeilles depuis lundi 29 août. Une collecte de dons a ainsi été lancée sur Internet.
Le comté de Dorchester, en Caroline du Sud, a reconnu avoir ordonné l’épandage aérien d’insecticide tôt dimanche 28 août, après la détection deux jours plus tôt de quatre cas de personnes touchées par le virus Zika. L’insecticide employé est le Naled, un pesticide organophosphaté servant à la lutte antimoustique depuis des décennies.
L’Union européenne en a interdit l’utilisation en 2012 en raison des dangers qu’il présente pour la santé et l’environnement. Il peut ainsi se révéler également toxique pour les papillons, les poissons et autres organismes aquatiques.
Mais les autorités américaines estiment qu’il est sans danger s’il est utilisé correctement et avec parcimonie. Le site de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) recommande tout de même aux personnes sensibles aux produits chimiques de rester enfermées chez elles, fenêtres fermées, pendant l’épandage.
Le territoire américain de Porto Rico, fortement touché par le virus Zika avec 14 000 cas d’infections locales a d’ailleurs refusé les campagnes de pulvérisation de cet insecticide depuis juillet.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/09/03/
Le Naled est modérément à fortement toxique par ingestion, inhalation et absorption cutanée. Les vapeurs ou fumées du Naled sont corrosives pour les membranes des muqueuses tapissant la bouche, la gorge et les poumons, et l'inhalation peut causer de graves irritations. Une sensation de serrement dans la poitrine et de la toux sont communément ressentis après l'inhalation. Comme avec tous les composés organophosphorés, le Naled est facilement absorbé par la peau. Si la peau a été en contact avec le produit elle doit être lavée immédiatement avec du savon et de l'eau et tous les vêtements contaminés doivent être retirés. Les personnes qui souffrent de problèmes respiratoires ou hépatiques qui sont exposées à des inhibiteurs du cholinestérase présentent un risque accru de problèmes de santé. Le Naled exposé à des températures ambiantes élevées ou des rayons UV visibles, peut augmenter sa toxicité. L’insecticide est très toxique quel que soit le mode d'exposition.
Le Naled est modérément à fortement toxique pour de nombreuses espèces d'oiseaux en particulier la Bernache du Canada. On a également prouvé qu'il affecte la reproduction chez les canards colverts. Il est toxique pour les abeilles et les insectes aquatiques.
http://pmep.cce.cornell.edu/profiles/extoxnet/metiram-propoxur/naled-ext.html
(5) Les insecticides néonicotinoïdes, plus puissants que le DDT, qu’on incorpore aux semences ou vaporise au-dessus des cultures, ont un mode d'action commun : ils affectent le système nerveux central des insectes, provoquant la paralysie et la mort. Les néonicotinoïdes sont parmi les insecticides les plus utilisés à travers le monde. Plusieurs études scientifiques ont souligné l'impact négatif de cette famille sur les abeilles et bourdons en laboratoire et lors de tests en conditions contrôlées; et de nombreux apiculteurs mettent en cause ces molécules pour expliquer le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles. Une étude suggère que les néonicotinoïdes pourraient affecter défavorablement la santé humaine, spécialement le développement du cerveau. Alors que la «production mondiale de néonicotinoïdes augmente toujours» et que «tous les autres pollinisateurs sauvages sont affectés», la synthèse recommande d'urgence d'interdire l'usage des néonicotinoïdes et de développer des alternatives aux insecticides qui soient inoffensives pour les pollinisateurs. (Wikipédia)
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