28 juillet 2015

Les trophées de la cupidité et de la vanité

En complément à «La barbarie : une maladie de civilisation» (21.07.2015)

Suite du safari 29.07.2015  

J’haïs royalement la vaine arrogance des riches basée sur leur opulence. Ils se considèrent au-dessus des lois. Diable! pour qui se prennent-ils?

«Après la partie d’échecs, le roi et le pion retournent dans la même boîte.»
(Proverbe italien)

«C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches.» ~ Victor Hugo

«L’égoïsme,  par nature, est sans borne : l’homme n’a qu’un désir absolu, conserver son existence, s’affranchir de toute douleur, même de toute privation; ce qu’il veut, c’est la plus grande somme possible de bien-être, c’est la possession de toutes les jouissances qu’il est capable d’imaginer, et qu’il s’ingénie à varier et à développer sans cesse. Tout obstacle qui se dresse entre son égoïsme et ses convoitises excite son humeur, sa colère, sa haine : c’est un ennemi qu’il faut écraser.»
~ Arthur Schopenhauer 

Il n’y a pas qu’en Afrique où des safaris du genre s’organisent. Les montagnes Rocheuses albertaines sont fréquentées par une clientèle américaine (à 95%) et aussi européenne. 4600 permis ont été accordés à des étrangers en 2014. Parfois ça grimpait à 6000 / 7000. 
   On chasse les mouflons, notamment les bêtes qui ont les plus grosses cornes à accrocher dans un pavillon à trophées. De sorte qu’il ne reste plus que des individus à petites cornes. On chasse aussi les couguars, en principe une espèce protégée, l’ours noir, etc. La chasse au grizzli est interdite, mais l’an dernier 25 grizzlis ont été tués par des braconniers. Et voilà pour les lois.
   Selon les dires d’un organisateur canadien de safaris, si dispendieux que seuls les richissimes désœuvrés peuvent se les payer, ce lucratif loisir est très populaire. Il comparait l’affaire Cecil au syndrome de Bambi – pauvre type, on est passé à autre chose depuis longtemps... Il tentait de justifier ses safaris de chasse en Afrique en disant n’importe quoi comme Walter Palmer (ce dernier s’est évaporé dans la nature d’ailleurs...). 

Voyez un palmarès de tueurs célèbres qui veulent prouver leur masculinité et afficher leur richesse. Quant aux tueuses, j’ignore sincèrement ce qu’elles cherchent à prouver! 
http://www.theguardian.com/environment/2015/jul/29/cecil-the-lions-big-game-hunters-social-media

The Trump Kids


Donald Trump Jr and Eric Trump with a leopard they killed on a trip to Zimbabwe. Photograph: Hunting Legends (Via The Guardian)

Of course Donald Trump’s sons are doing rich people things like hunting big game to prove their wealth and masculinity. Wonder where they got that from? Maybe dad needed material for a new toupee?

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Mise à jour 28.07.2015, 20h00  

Justice comes when enough is enough.

Quel chasseur!

Au départ on soupçonnait que le tueur du lion Cecil était originaire d'Espagne. Mais le Telegraph d’aujourd’hui rapporte qu’il s’agit d’un dentiste américain, Walter Palmer, habitant au Minnesota. Toutes les personnes impliquées dans cette affaire devront paraître en cour sous des accusations de braconnage et/ou de chasse interdite.

http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/africaandindianocean/zimbabwe/11767119/Cecil-the-lions-killer-revealed-as-American-dentist.html

Walter Palmer, à gauche avec l’un de ses nombreux trophées de chasse interdite Cecil. L'album de trophées de ce tueur inclut même un rhinocéros blanc!
Photo : The Telegraph.

Walter Palmer. J’espère que toute la clientèle de ce boucher se paiera sa tête en désertant son cabinet à jamais, et je ne suis pas la seule à le souhaiter. Photo : The Telegraph.

"Les photos où il pose avec ses trophées de chasseur d’élite, son adresse, celle de son cabinet et son numéro de téléphone sont tweetés des milliers de fois assortis de commentaires vengeurs et sarcastiques : «Si vous avez été client de Walter Palmer, sachez que votre argent a servi à financer ceci» commente un tweetos au-dessus d’une photo de Walter Palmer avec un autre lion tué en Afrique. Un autre prévient en légende d’un cliché de son cabinet dentaire : «Walter Palmer est un tueur. N’allez pas vous faire soigner chez lui. Il tue des animaux avec votre argent.» Et c'est ainsi que le chasseur devint chassé..."


Comme je le suggérais au sujet de Melissa Bachman (La barbarie : une maladie de civilisation) : je verrais bien Palmer derrière les grilles d’un zoo avec des lions et des tigres non domptés et sans arme à feu ni arc comme les gladiateurs au Colisée de Rome : Hé! À mains nues, mon homme, ça c’est du sport!

Cecil the lion in Hwange, Zimbabwe. Photograph: Bryan Orford/YouTube. L'animal a été retrouvé décapité et dépecé hors de la réserve il y a deux semaines – pour 72 500 $ CAN. Celui qui a commandé l’acte vendra sans doute la tête empaillée de Cecil pour plusieurs millions de dollars. Big deal, trinquons à la stupidité humaine!

Cecil, le lion à la crinière noire du Zimbabwe,
tué pour 50 000 euros

Le Monde
27 juillet 2015

Le carnassier n'est pas toujours celui qu'on croit. Le lion Cecil, qui était depuis treize ans l'icône du parc national Hwange au Zimbabwe, en a fait les frais. Le fauve a été retrouvé dépecé, la tête tranchée, rapporte lundi 27 juillet la BBC.

Le plus célèbre félidé du pays a d'abord été attiré grâce à une carcasse d'animal à l'extérieur du parc national, dans l'enceinte duquel la chasse est strictement prohibée. Cecil a ensuite été blessé par une flèche, puis pourchassé pendant une quarantaine d'heures par les chasseurs. Épuisé, il a finalement été achevé d'une balle à bout portant. "C'est la manière la plus silencieuse de chasser, et c'est la technique employée quand il s'agit de chasse illégale", rapporte ainsi le directeur de la mission de conservation animale du Zimbabwe, M. Rodrigues. 
   Deux Zimbabwéens soupçonnés d'avoir abattu l'animal vont être jugés mercredi par le tribunal de Victoria Falls pour "braconnage", selon un communiqué des parcs nationaux publié mardi. Theo Bronkhorst, un chasseur professionnel de la société Bushman Safari – une entreprise spécialisée dans les grandes chasses de "léopards" – comparaitra aux côtés de Honest Trymore Ndlovu, le propriétaire de la ferme où le lion aurait été tué et qui aurait donné son accord pour y organiser la battue. 
   Les autorités avaient fait savoir dans un premier temps qu'elles recherchaient un homme de nationalité espagnole, soupçonné d'avoir versé 50 000 euros, pour tuer le lion. On ignore toutefois pour l'heure si cet homme a été identifié, mais le communiqué publié mardi parc l'organisme de protection de la faune du Zimbabwe a précisé que la tête du lion avait été saisie. 
   L'association des chasseurs du Zimbabwe avait affirmé que le chasseur recherché ne pouvait être accusé de braconnage, dans la mesure où l'animal se trouvait à l'extérieur du parc Hwange, rapporte le Guardian. La chasse n'est autorisée que dans les réserves privées, selon certains quotas, mais pas dans les parcs nationaux comme Hwange, ou le Kruger en Afrique du Sud. Mais le gouvernement refuse l'argument des chasseurs, estimant que le lion, qui était à la tête d'une des plus importantes meutes du parc, vivait dans la réserve et devait à ce titre être protégé.  De plus, les deux hommes arrêtés ne possédaient "pas de permis justifiant la chasse de l'animal", précise le communiqué.
   Les équipes du parc ont été en mesure de retrouver le corps de Cecil grâce à une puce GPS qu'il portait depuis qu'il faisait l'objet d'une étude menée par l'université d'Oxford. Ironie du sort, celle-ci porte sur les conséquences de la "chasse sportive" sur la population de lions dans la région. Selon les chercheurs, 34 des 62 lions suivis depuis le début de l'étude en 1999 sont morts, dont 24 sous les balles des chasseurs
   Un braconnage qui fait en plus de nombreuses victimes collatérales. Les six lionceaux de Cecil vont en effet subir les conséquences de ce parricide et seront tués par le nouveau mâle dominant de la meute, qui encouragera ainsi les lionnes à se reproduire avec lui et éloignera d'éventuels rivaux en devenir.

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/07/27/cecil-le-lion-a-la-criniere-noire-du-zimbabwe-tue-pour-50-000-euros/

A trophy display at a taxidermy workshop in Namibia where Hunters from Europe and North America take their ‘kills’ to stuff them. Photograph: Ton Koene/Alamy (Via The Guardian)

Et que se passe-t-il avec les éléphants?


Illicit Ivory Trade Threatens African Elephants

Alex A. Kecskes
June 1, 2015

Today, poachers kill an African elephant every 20 minutes to feed an insatiable demand for ivory. As a result, these elephants may be gone in as little as ten years. This large scale wanton destruction of these intelligent animals is a global tragedy. What’s particularly sad is that these fine creatures are in many ways similar to humans. According to Cynthia Moss, who has conducted the longest running study of elephants in the wild, elephants have strong feelings and emotions. They have a distinct family structure, bathing rituals and a mourning process not unlike our own.
(...)

Ivory Trinkets Popular in China

Kenya is the only country that has chosen to destroy their seized ivory—as opposed to selling it to China, a huge consumer of ivory. “The biggest problem we’ve seen since the total ban on ivory in the 80s is that other African countries are choosing to enter the black market, become traders and profit from the sale of illegal ivory,” said Van Straten. “And that has fueled this drive to move ivory overseas again.” Most people in China don’t realize that an elephant has to be killed for their ivory trinket. The word ivory in China translates into “teeth.” So many assume that ivory tusks simply fall out of living elephants. Ivory has become a status symbol in China; it’s how the Chinese middle class show they have arrived. “We’re trying to get an all-out ban on ivory, but we’re getting all kinds of blowback from the people who would profit from its sale,” noted Van Straten. 
   “The slaughtering of these 15,000 pound animals for four percent of their body for a trinket is appalling.”

Public Pressure Needed

One positive note is that public pressure can have an impact in saving these regal creatures. “From what I saw in Kenya, the people there are astoundingly optimistic,” said Van Straten, adding, “The more who get involved, the greater chance we have of keeping elephants on Earth. I watched two animal species go extinct in the last two years, which is very sad. The only thing we can do is try to support what these heroes in Kenya are doing.”

What You Can Do

So how can people help this noble cause? “Depending on the person’s resources, if all they have is a voice, that’s huge,” said Van Straten. “We need the world to declare an all-out ban on ivory. We need to spread the word as fast as we can,” she added. You can also add your name to this petition asking the Tanzanian President to ban the ivory trade. (You can learn more at Van Straten’s website.)
EARTH FOCUS: Illicit Ivory airs on KCET. The program will also be available on http://www.kcet.org/ivory .

The trailer can be seen on http://bcove.me/slkmg39e  
(warning: contains shocking footage of killed elephants)

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