28 mars 2011

Quotient Émotionnel

On parle d’intelligence émotionnelle (ou quotient émotionnel – QE) depuis quelques décennies déjà. Mais, on ne peut pas dire qu’elle fait «fureur», contrairement à l’épidémie de rage universelle.

Quand on observe les débats politiques, entre autres, on peut légitimement se demander ce que signifie l’adjectif «civilisé»!

Caucus de mâles empereurs
Si j’étais whip j’obligerais tous les députés participant aux assemblées à lire «Zoom sur l’intelligence émotionnelle» (un whip ou chief whip est le membre d'un parti politique élu au parlement dont le rôle est de s'assurer que les membres du parti soient présents lors des votes à la chambre et suivent les consignes données par les chefs du parti).

Beaucoup de gens semblent confondre intelligence émotionnelle avec charisme, ou la considèrent comme un don inné – «on l’a ou on ne l’a pas». Or il s’agit d’une faculté qu’on peut développer par un training conscient en apprenant à remplacer une réponse automatique par une autre plus adéquate qui aura pour effet d’améliorer nos rapports sociaux plutôt que de les envenimer.

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Extrait de Zoom sur l’intelligence émotionnelle; Travis Bradberry, Ph.D., Jean Greaves, Ph.D.; Éditions Un monde différent. (Cette synthèse sur l’intelligence émotionnelle inclut les techniques de training.) 

Voyez l’addenda d’«Impact de la colère sur le corps» pour un extrait introduisant ce livre :  

Chapitre 6
PERFECTIONNEZ VOS COMPÉTENCES

Comment mieux vous comprendre et améliorer la gestion de vos émotions

«Vous ne vous noyez pas en tombant dans l’eau, vous vous noyez en restant là.» ~ Edwin Louis-Cole

La compétence personnelle se traduit par la connaissance de soi et l’optimisation de vos ressources. Cela n’a rien à voir avec la perfection et un contrôle total de vos émotions. C’est plutôt permettre à vos sentiments de vous informer et de modeler votre comportement.

Plongez-vous dans l’inconfort

Comme le démontre nos propres recherches, le plus grand obstacle à l’accroissement de la compétence personnelle est la tendance à éviter l’inconfort qui accompagne une plus grande conscience de soi. Plus des deux tiers des gens que nous avons étudiés avaient beaucoup de difficulté à admettre leurs défauts. Les choses auxquelles on ne pense pas ne figurent pas sur notre radar pour une raison bien précise : elles peuvent empester lorsqu’elles font surface. Le fait d’éviter cette douleur crée des problèmes, car c’est une solution à court terme. Se plonger dans son inconfort est la seule façon de changer. Vous ne pourrez pas exercer une gestion adéquate de vous-même si vous ignorez ce qu’il faut changer.

Plutôt que d’éviter un sentiment, vous devriez plutôt vous tourner vers lui, y faire face et, éventuellement, en devenir maître. Cela s’applique même au plus léger inconfort émotionnel, comme l’ennui, la confusion ou l’anticipation. Lorsque vous ignorez ou minimisez une émotion, même si elle a peu d’importance, vous ratez l’occasion d’en faire quelque chose de productif. Pire encore, le fait d’ignorer vos sentiments ne les fait pas disparaître; cela ne fait que les aider à refaire surface lorsque vous vous y attendez le moins.

Le théoricien du management, Peter Drucker, dit que pour arriver à mieux se gérer soi-même, il faut découvrir sa propre arrogance. Nous écartons des choses que nous jugeons trop peu importantes pour nous donner la peine d’en apprendre davantage sur elles. Dans le domaine de la compétence personnelle, un individu peut penser que les excuses sont pour les personnes lâches, et il n’apprend jamais à reconnaître le moment où il convient d’en faire. Un autre individu peut détester se sentir déprimé, et consacre donc tout son temps à jouer le boute-en-train. Tous deux doivent réagir et explorer les sentiments qui pourront générer un changement. Autrement, ils continueront d’emprunter une trajectoire improductive et insatisfaisante, répétant encore et encore les mêmes schémas de comportement.

Après vous être permis à quelques reprises de vous pencher sur l’inconfort, vous découvrirez rapidement qu’il a des avantages. … Ce qui est étonnant à propos de cette amélioration de la conscience de soi, c’est que le seul fait d’y penser vous aidera à changer, même si vous vous concentrez surtout de prime abord sur ce que vous faites «mal». N’ayez pas peur de vos «erreurs émotionnelles». Elles vous indiquent ce que vous devriez faire différemment et sont une source constante d’informations qui vous aideront à mieux comprendre jour après jour.

Pour accroître votre habileté à reconnaître les émotions, examinez la gamme d’émotions que les gens expriment. Nous disposons d’un grand nombre de qualificatifs pour décrire les sentiments qui déferlent sur nous pendant notre vie, bien que les émotions ne découlent que de cinq sentiments de base : le bonheur, la tristesse, la colère, la peur et la honte. La complexité de ces émotions apparaît lorsqu’on considère les divers degrés d’intensité avec lesquels elles se manifestent.

Le fait de ressentir une gamme d’émotions n’est pas synonyme de conscience de soi. Pour bien reconnaître une émotion, vous devez également prêter attention à votre thermostat interne, c’est-à-dire aux pensées et aux manifestations physiques qui accompagnent un sentiment. Ces signaux ne sont pas les sentiments eux-mêmes, mais les croyances et les sensations qui viennent d’eux. Une conscience de soi élevée permet de reconnaître les sensations qui vous habitent et d’être capable de nommer l’émotion qui y correspond.

Chacun d’entre nous a un thermostat différent. Les pensées et les sensations physiques sont des réactions parfaitement normales dans des situations propices à la naissance d’émotions. Vos pensées peuvent s’emballer ou votre esprit devenir vide. Vous pouvez vous sentir envahi pas une sensation de chaleur, de froid, ou encore vous sentir engourdi. Votre cœur peut s’arrêter le temps d’un battement ou s’emballer. Votre gorge peut se serrer ou vous pouvez éprouver des picotements dans un membre.

Il en va de même avec vos tendances; la façon dont vous avez l’habitude de réagir dans diverses situations et devant diverses personnes est unique. L’un des sentiments troublants que les gens ressentent généralement lorsqu’ils s’efforcent d’accroître leur compétence personnelle est l’impression d’être inachevé, de ne rien maîtriser encore.

Nous avons peur de faire une erreur devant ceux qui pourraient nous observer. Le développement personnel exige que nous fassions de nombreuses erreurs, même s’il est désagréable de les reconnaître. Nous nous surprenons à nous laisser emporter, ou bien à essayer de réprimer nos émotions et de les étouffer. C’est dans de tels moments que nous devons tenter quelque chose de différent. S’appliquer à développer nos compétences émotionnelles exige que nous assumions notre part de responsabilités dans les difficultés auxquelles nous devons faire face.

Les gens qui ont une grande intelligence émotionnelle se sont plongés dans leur inconfort, ont fait des erreurs, se sont exercés à mettre leurs habiletés en pratique et se sont améliorés au fil des ans.

Examinez la gamme d’émotions énumérées ci-après. Vous vient-il à l’esprit des exemples tirés de votre vie qui illustrent chaque degré d’intensité des cinq émotions de base? Afin de devenir plus personnellement compétent, établissez parmi ces émotions celles que vous avez tendance à éprouver le plus fréquemment. Ceci vous aidera à accroître la conscience que vous avez de vous-même et vous servira de guide quant à la manière de gérer ces émotions lorsqu’elles surgissent.

Les cinq émotions de base sont exposées de gauche à droite. Les manifestations de chacune de ces émotions, selon leur intensité, sont énumérées sous chaque colonne.


(Adapté par les auteurs de Zoom d’après le tableau de l’écrivaine Julia West – tableau complet en anglais : Character moods or emotions

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Compléments 

Excellent guide des émotions disponible sur redpsy :

Test de Quotient Émotionnel sur Psychologies.com : http://test.psychologies.com/calculez-votre-quotient-emotionnel

Autres tests (en anglais) sur Psychology Today :

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