22 juin 2011

Pater noster, Mater nostra

Un retour à la catégorie fêtes «obligées», peu révélatrices de l’amour qu’on peut ressentir envers nos proches mais qui rapportent des milliards de dollars aux commerçants. Donner des gadgets ne prouve rien… (Voyez l’article «Les Fêtes», 13 décembre 2010)

Fête des pères
Fête des mères
Une cravate pour Pépé
Un parfum pour Mémé
Le tour est joué! 

«Ton père et ta mère tu honoreras» préconise un commandement de l’Église – qu’on retrouve formulé autrement dans diverses cultures.

Les enfants doivent-ils honorer des parents bourreaux?

Actuellement, la quantité de procès corrélés à la maltraitance d’enfants, allant des sévices corporels et psychologiques jusqu’aux meurtres qualifiés, montre que beaucoup de parents souffrent d’un manque de maturité tel, que leur confier la garde de leurs propres enfants devient une entreprise à haut risque.

Mark Twain disait :
«Si ce n’était de l’alcool, la terre serait beaucoup moins peuplée» et
«La familiarité fait naître le mépris – et les enfants».

On peut notamment penser au glorieux party de bureau avec son importante contribution aux naissances involontaires...

Nous touchons donc ici à la poignante misère des «enfants non désirés», car même les «désirés» sont parfois maltraités, voire, assassinés par leurs parents. (Sans parler de l’inceste entre père/fille ou mère/fils, le second n’étant pas si rare qu’on le croit semble-t-il.) Il pourrait y avoir un lien direct entre immaturité sexuelle et immaturité parentale...

Ne vaudrait-il pas mieux tuer un foetus «dans l’œuf» au lieu de tuer un enfant une fois qu’il a commencé à vivre, et mieux encore, utiliser la contraception? Je n’arrive pas à croire qu’en 2011, certaines religions «charismatiques» condamnent encore la contraception et l’avortement.

Malheureusement, il est vrai que la procréation tous azimuts fournit du bétail juvénile qui fait les belles heures de diverses industries – pédophilie et prostitution, guerre, fabrication d’objets polluants, et ainsi de suite. De la main d’œuvre à bon marché, voire, gratuite.

Quelle sorte de monde avons-nous créé pour l’amour du ciel!

***
Pour conclure cette réflexion, je vous propose un condensé du livre suivant (source : Stéphanie Martin, journal Le Soleil / Québec; 11 février 2008:

Parents toxiques: comment se libérer de leur emprise
SUSAN FORWARD



«Mes parents sont toxiques.» L’affirmation, lourde de sens, vient d’Étienne, qui a coupé les ponts avec ses parents pendant 10 ans. Sans le savoir, il empruntait l’expression de la psychothérapeute et auteure américaine Susan Forward.

«Existe-t-il un mot plus approprié pour décrire les parents qui infligent à leurs enfants des traumatismes, des abus et un dénigrement continuels?» écrit-elle dans son livre Parents toxiques, dans lequel elle identifie les divers types de parents nocifs. D’abord, ceux qui sont déficients: ils sont incapables de répondre adéquatement aux besoins physiques et émotionnels de leurs enfants et, pire, exigent de ceux-ci qu’ils prennent soin d’eux. Dans ce contexte, les rôles familiaux sont inversés et les enfants perdent leurs repères, leurs balises.

Il y a également les parents dominateurs qui exercent une autorité excessive et manipulent, car ils sont incapables de laisser l’enfant faire ses propres expériences. Leur crainte d’être abandonnés ou de n’être plus nécessaires les pousse à étouffer toute tentative d’indépendance de la part de leur progéniture. «C’est pour ton bien», répètent-ils. Les enfants, eux, se sentent impuissants, craintifs, anxieux, et recherchent désespérément l’approbation de leurs parents.

L’auteur cible aussi les parents alcooliques, violents, abuseurs et incestueux. Dans tous ces cas, la confiance de l’enfant envers l’adulte qui devrait être son protecteur est fortement ébranlée, écrit la Dre Forward. Souvent, le secret qui entoure la très pénible réalité que vivent ces enfants est malsain. Et il est fréquent qu’ils en gardent des séquelles psychologiques profondes jusqu’à l’âge adulte.

Reprendre le contrôle

Pour briser le cercle vicieux, Susan Forward encourage à se libérer des parents toxiques pour reprendre le contrôle de sa vie. Elle prend pour point de départ le fait qu’il n’est pas nécessaire de pardonner pour aller de l’avant. Le pardon inconditionnel, dit-elle, empêche les personnes d’exprimer des émotions comme la colère et le chagrin. Il n’est utile que quand les parents se sont amendés. La clé est de se soustraire au contrôle des parents toxiques.

Sans prôner une séparation complète, la Dre Forward estime qu’il faut rejeter la responsabilité sur les véritables coupables et cesser de porter le blâme de l’enfance malheureuse. Puis, quand le temps est venu, il faut en venir à la confrontation. C’est-à-dire avoir le courage d’affronter les parents et de dire la vérité. Et aussi de poser les limites des relations qu’on veut entretenir avec eux.

À partir de là, écrit-elle, l’important est de briser le cercle vicieux. L’enfant devenu parent à son tour doit protéger ses propres enfants et ne pas reproduire le schéma toxique qu’il a lui-même expérimenté.

***
COMMENTAIRE

Par ailleurs, il y aurait beaucoup à dire sur les enfants eux-mêmes devenus toxiques grâce aux médias qui ne cessent de promouvoir la violence sous toutes ses formes. Certains parents paient cher la facture d’hébergement de leurs tortionnaires... notamment avec des «Tanguy» encore plus manipulateurs que lui.

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