«La terre est bien plus belle que le monde qui vit dessus.» (Auteur inconnu)
Je ne suis pas complotiste. Cependant je sais que les multinationales pharmaceutiques et les médecins n’ont pas tous le bien-être des malades à cœur, leur but étant plutôt de s’enrichir personnellement à leurs dépens.
Des drug dealers en sarraus blancs
Le crime du siècle : «...Le documentaire montre que l’horreur se résume à un mot. AVARICE.» Les comprimés OxyContin, pour ne citer que ceux-là, contenaient des doses de Fentanyl excédant largement la norme permise; ils ont tué beaucoup de monde directement et indirectement.
Photo : producteur de contenus HBO
Chronique : Natalia Wysocka, collaboratrice au Devoir / 7 mai 2021
Dans The Crime of the Century, le documentariste Alex Gibney, oscarisé en 2008 pour Taxi on the Dark Side n’y va pas par quatre chemins.
Une crise, c’est quelque chose qui arrive. Et la crise des opioïdes n’est pas simplement «arrivée», dit Alex Gibney. Elle a été fomentée, réfléchie avec attention, élaborée avec le consentement, la complicité ou l’ignorance des institutions, alimentée par la permissivité des lois, le manque d’éthique et l’arrogance de personnages tout-puissants. «Ce n’est pas une crise. C’est une escroquerie.»
Milliardaires magouilleurs
Il montre comment des milliardaires ont magouillé pour prescrire un médicament, l’OxyContin, au plus grand nombre de personnes possible. Même, et surtout, à ceux qui n’en avaient pas besoin. Pour «créer une drogue blockbuster». Pour la proposer en doses trop élevées non pas comme dernier recours, mais bien comme première option. Portée par le slogan sinistre «OxyContin, le médicament avec lequel vous commencez – et avec lequel vous resterez».
«Ce sont de bons médicaments pour calmer les souffrances après une chirurgie grave, après un accident. Pour calmer les douleurs en fin de vie, celles du cancer, explique à l’écran le Dr Andrew Kolodny, directeur exécutif des Physiciens pour la prescription responsable d’opioïdes. Mais pas pour une douleur chronique commune. Pas pour des ados ayant mal au genou.»
Les quatre heures que dure The Crime of the Century, créé en collaboration avec une équipe du Washington Post, secouent. Surtout que les reporters ne sont pas à l’avant-scène. Ce sont les victimes – et les responsables – qui le sont.
... Les Sackler, bonzes de la compagnie Purdue Pharma, ont fait rouler le marketing médical sans arrière-pensées. «Faites affaire avec ceux qui prescrivent. C’est là que se trouve le fric.»
Invité récemment dans le balado The Book Review, [le journaliste] Patrick Radden Keefe faisait d’ailleurs remarquer ceci : «C’est l’histoire d’une saga familiale. Mais c’est surtout l’illustration de la façon dont, aux États-Unis, l’argent pollue toute chose.»
De fait, en décrivant cette situation complexe et labyrinthique, le documentaire montre que l’horreur se résume pourtant à un mot. Avarice.
En détail, Alex Gibney décortique le dédain des patrons de Purdue. Il révèle leurs messages méprisants qui pressent les équipes à écouler ce qu’ils nomment de la «hillbilly heroin». En quantité industrielle, à qui en voudrait bien, et tant pis pour les morts. Il raconte les partys de la compagnie. Une mascotte de pilule géante qui danse sur un classique de Van Halen modifié pour vanter le Fentanyl. Des vendeurs qui chantent avec enthousiasme une relecture de Taking Care of Business. «Selling OxyContin, everyday! Selling OxyContin, every way!»
Ce serait caricatural si ce n’était pas aussi tragique.
Coté 4 étoiles et demi (sur 5) par l’auteure de l’article
Article intégral : https://www.ledevoir.com/culture/ecrans/600256/le-crime-des-opioides
Sur Crave; mais peut-être sur d’autres plateformes... car à n’en pas douter, ce documentaire aura un succès monstre.
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