En passant, la récente plateforme de Blogger est de plus en plus exécrable - je n'arrive même pas à insérer des photos (récemment c'était les vidéos)! Si ça continue, je ferme boutique.
Les choses semblent "replacées"....
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En complément à l’article précédent. Oh les vilains petits amis qui passent avant «l’intérêt supérieur du Québec et des concitoyens»...
Le troisième lien : une horrible magouille de lobbyistes. Quelles seront les entreprises «amies» soumissionnaires pour construire le monstre? N’oublions pas que la main invisible qui gouverne, ce n’est pas Dieu, mais la mafia – elle est tout partout. Tant qu’à encourager la mafia, le gouvernement devrait l’obliger à réparer/reconstruire toutes les routes et infrastructures du Québec qu’elle a construites avec des matériaux bas-de-gamme. Il y en aurait pour plus de 10 milliards de dollars!
Caricature : André-Philippe Côté / Le Soleil, 21 mai 2021
Ce projet mégalo
est anti écologique. Non seulement le tunnel va perturber la faune fluviale sous-marine
mais en plus, l’axe routier devrait empiéter sur une vaste zone agricole. Une fois
de plus, les lobbies l’emportent sur le gros bon sens. C’est une insulte à la
minorité intelligente! Pas d’inquiétude, si la contestation devenait trop vive,
notre colonelle Geneviève Guilbault, vice première-ministre et ministre de la
Sécurité publique, va nous enfoncer le tuyau dans la gorge, d’une main de
fer...
Il serait temps que la CAQ revienne sur terre
Antoine Robitaille / Journal de Montréal, 27 mai 2021
Il serait temps que les membres du gouvernement, au premier chef François Legault, relisent les premiers discours du chef de la CAQ comme premier ministre.
Que disait-il le 18 octobre 2018, en soulignant que son caucus comptait 74 députés (maintenant 75)? Que cela lui conférait «une grande marge de manœuvre», mais qu’une telle situation n’était pas sans risque : «On pourrait être tentés de gouverner comme bon nous semble.»
Il fallait plutôt faire preuve d’«humilité», commandait-il à ses députés : «Ça nous oblige à nous élever au-dessus des considérations partisanes, dans l’intérêt supérieur du Québec et de nos concitoyens.»
Duplessis
Tous ces beaux principes, ces belles résolutions, semblent être foulés aux pieds par les membres du gouvernement, actuellement.
François Legault, un Maurice Duplessis 2.0? Je me méfie habituellement de ces rapprochements, faciles et souvent excessifs, servant simplement à démoniser une personnalité à peu de frais.
Reste que mardi, en chambre, le premier ministre servit une réponse digne du «cheuf» à la co-porte-parole de QS, Manon Massé. Il lui reprochait son refus du projet (objectivement délirant) de tunnel autoroutier Québec-Lévis à 10 milliards $ : «Je comprends qu’elle a deux députés à Québec, mais on verra, l’année prochaine, combien il en reste. Puis, à ce que je sache, elle n’en a aucun dans Chaudière-Appalaches, puis ça va rester comme ça.»
Présumer ainsi des décisions des électeurs, c’est de l’arrogance politique pure. On comprend que les sondages, dont raffole la CAQ, sont excellents. Selon la firme Léger, 82 % des Québécois seraient satisfaits du gouvernement. Du jamais-vu ou presque.
[...]
Ces succès se traduisent en chiffres d’appui populaire mirobolants. Mais tout cela semble doper gravement le gouvernement Legault. Or, la drogue, comme chacun le sait, fait perdre le contact avec la réalité.
C’est particulièrement manifeste chez le premier ministre et sa vice-première ministre, Geneviève Guilbault.
Tous l’ont constaté à l’étude des crédits de la Capitale, qui se transforma en passe d’armes stupéfiante avec la libérale Marwah Rizqy. Mme Guilbault faisant preuve d’une désinvolture, d’une partisannerie crasse, rappelant celle de son ancien patron Jacques Dupuis.
Même attitude hier, en chambre. Elle a, sans rire, parlé de «toile de mobilité durable» pour désigner le projet de REC (Réseau express de la Capitale), dont la pièce centrale est un tunnel autoroutier; lequel congestionnera des quartiers ayant déjà assez souffert du déferlement automobile : Saint-Roch et Saint-Sauveur.
Le succès politique peut gravement monter à la tête. Surtout quand on gouverne à coup de décrets depuis un an. Et ça croît avec l’usage. Une désintox à partir des principes de 2018 ne ferait pas de tort.
https://www.journaldemontreal.com/2021/05/27/il-serait-temps-que-la-caq-revienne-sur-terre
Le troisième lien Québec-Lévis : le hasard et le gâteau
Michel C. Auger / ICI Radio-Canada Info, 24 mai 2021
Le pont de l’Île-aux-Tourtes dans l’Ouest de l’Île de Montréal doit être refait. Il a succombé aux mêmes problèmes qui ont affecté le pont Champlain. Actuellement on essaie de prolonger sa vie, mais une "erreur humaine" a fait en sorte de le fragiliser davantage et de forcer sa fermeture.
Ce pont de 2 kilomètres est une infrastructure névralgique où circulent 87 000 véhicules chaque jour. Il sert deux axes autoroutiers cruciaux pour Montréal, soit la route de Toronto et celle vers Ottawa.
Le ministère des Transports, sachant que le pont est condamné, a demandé à une firme indépendante d’étudier trois options : un tunnel, un pont avec une section à haubans comme le nouveau pont Samuel-de-Champlain, ou un pont conventionnel, pas très haut au-dessus du niveau du lac des Deux Montagnes, comme le pont actuel.
Nos collègues de Quebecor ont révélé ces derniers jours que cette solution, étant considérablement moins chère, c'est celle que le ministère a choisie.
Comparons maintenant avec le troisième lien. Les études définitives ne sont pas encore terminées, mais le ministère des Transports estime actuellement que 50 000 véhicules par jour circuleront dans ce tunnel de 8,3 kilomètres. Plusieurs estiment d’ailleurs que ce chiffre est exagéré.
La largeur du fleuve à l’endroit choisi est d’un peu plus d’un kilomètre. Mais on a choisi de faire un tunnel de l’ExpoCité du côté de Québec (près du très achalandé Centre Vidéotron) et jusqu’à l’autoroute 20 du côté de Lévis, donc assez loin du centre-ville, d’où les 8,3 kilomètres.
Résultat : le projet coûterait entre 7 et 10 milliards de dollars, ce qui, dans l’hypothèse la plus élevée, serait la moitié du coût du tunnel sous la Manche, qui fait pourtant 50 kilomètres. Même en admettant qu’un dollar ne vaut pas la même chose qu’il y a trente ans, c’est un coût faramineux.
Passons maintenant à l’aspect politique. Ce qui se dit beaucoup à Québec ces jours-ci, c’est que ce projet de 10 milliards de dollars vise essentiellement à garantir une dizaine de sièges à la CAQ dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.
«Sa part du gâteau»
La ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, s’est sans doute échappée quand elle a déclaré, lors de la conférence de presse, que ce lien entre Québec et la Rive-Sud serait réalisé pour éviter «que la région de Chaudière-Appalaches n’ait pas droit à sa part du gâteau».
La beauté avec le gouvernement de la CAQ, c’est qu’il y aura toujours quelques ministres un peu moins expérimentés qui viendront dire la vérité. On ne sait où se trouve ce proverbial gâteau, mais ce qui importe, c’est de pouvoir dire qu’on a eu sa part. C’est, au fond, la seule justification du troisième lien.
Évidemment, le malheureux pont de l’Île-aux-Tourtes est situé dans le West Island de Montréal, là où la CAQ n’a aucune chance de gagner des sièges. On peut bien y être économe avec les deniers publics. La région de Québec, elle, est la base politique de la CAQ, rien ne serait trop beau pour la conserver.
Pourtant, sur tant d’autres choses, le gouvernement est capable de se montrer radin. Il négocie encore à la baisse avec certains de ses employés qui étaient pourtant en première ligne lors du début de la pandémie la plus meurtrière qu’ait connue le Québec moderne. Il chipote encore sur le statut d’immigration de ceux qui ont été nos «anges gardiens» pendant cette pandémie. Il y a encore quelques semaines, il remettait en question le projet de tramway à Québec, un projet autrement plus structurant pour l’avenir que le troisième lien.
C’est sans compter les aspects environnementaux du troisième lien qui, quoi qu’en dise le gouvernement, ne devrait pas réduire la congestion automobile, mais devrait certainement contribuer à l’étalement urbain.
Ce qui devrait faire en sorte que, pour la première fois, le premier ministre Legault risque de se retrouver du mauvais côté de l’opinion publique.
L’environnement est plus que jamais l’angle mort de ce gouvernement. Et un troisième lien de 10 milliards de dollars qui ne sera populaire que sur la Rive-Sud de Québec et dans les puissantes radios privées de la Capitale. Ce qui pourrait bien, à terme, lui coûter encore plus cher électoralement.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1795579/troisieme-lien-quebec-levis-tunnel-auger
Pétage de bretelles et «électoralisme», les oppositions fustigent le 3e lien
Jonathan Lavoie / ICI Québec, 26 mai 2021
«Folie des grandeurs», «catastrophique pour les contribuables», «projet ridicule et inutile» : les partis d’opposition ont multiplié pour une deuxième journée consécutive les critiques au sujet du tunnel Québec-Lévis présenté la semaine dernière par le gouvernement Legault.
Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) se sont indignés des réponses offertes la veille par le premier ministre. Selon le chef du PQ, Paul St-Pierre-Plamondon, François Legault «parle d'électoralisme de manière décomplexée en répondant tant à Québec solidaire qu'au Parti québécois : «Vous n'avez pas de députés dans la région de Québec ».
Il accuse la CAQ de vouloir «dépensez dix milliards de dollars pour la satisfaction de dix comtés» et déplore de la part du parti au pouvoir «un niveau d'arrogance qu'on n’a pas vu depuis longtemps ici à l'Assemblée nationale».
«Cette manière-là méprisante de balayer les critiques de l'opposition sur le 3e lien, moi ça me rappelle la politique à la Maurice Duplessis», a renchéri le cochef de QS, Gabriel Nadeau-Dubois. «Ça me rappelle la politique où on achète des votes avec des bouts de route payés par les contribuables.»
À la période de questions, la ministre responsable de la Capitale-Nationale a balayé ces critiques du revers de la main. «Que les partis d'opposition soient contre, bon, à quel point sont-ils représentés dans ces régions là? La question se pose. Ça explique peut-être en partie leur désintérêt pour la chose», a répondu Geneviève Guilbault.
Bien que toutes les questions des libéraux étaient adressées au ministre de l’Environnement, c’est systématiquement la vice-première ministre qui s’est levée pour prendre la parole.
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