2 juin 2015

«Ils m’attrapaient et m’amenaient à ce pédophile...»

Quand on observe les maîtres du monde concurrencer sur l’échiquier planétaire, soutenir les tensions raciales, les désordres sociaux, les guerres frontalières et économiques, armer simultanément les factions opposées, vendre des humains comme du bétail, et génocider des populations autochtones pour s’accaparer leurs ressources, il ne reste guère de place pour l’optimisme.

Photo : pensionnat autochtone, Alberta (via ICI Radio-Canada)
«150 000  enfants ont été arrachés à leur famille et placés dans des pensionnats pour la plupart sous l’égide de différentes communautés religieuses.»

Pensionnats autochtones : un génocide culturel, dit la Commission de vérité et réconciliation

(...) La Commission recommande essentiellement de redéfinir, repenser et mieux financer tous les systèmes d'éducation et de santé des Premières Nations, et de prendre les moyens pour contrer la surreprésentation des Autochtones dans le système carcéral. À ce chapitre, elle suggère d'abolir l'article 53 du Code criminel qui légalise les châtiments corporels par des adultes en position d'autorité, et de déroger aux peines minimales obligatoires. 
     Elle somme par ailleurs le gouvernement d'adopter des lois sur l'éducation et les langues autochtones. Et afin d'éviter que les nouvelles générations soient à nouveau déracinées de leur milieu, elle propose une nouvelle approche face à la protection des enfants afin de privilégier les familles et mieux intégrer la communauté. 
     Cette nouvelle approche entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones, qui serait scellée après une proclamation royale de réconciliation, devrait répudier les concepts de supériorité qui ont animé les politique assimilationnistes à l'égard des autochtones, réaffirmer les traités ancestraux, et établir des bases juridiques et constitutionnelles pour assurer que « les peuples autochtones soient des partenaires à part entière au sein de la confédération ». 
     La Commission demande en outre au pape de présenter au nom de l'Église catholique des excuses aux survivants à leurs familles et à leurs communautés, dans un délai d'un an suivant la présentation du rapport. (...)

Extraits de témoignages

«Dès que nous sommes entrées dans le pensionnat, les abus ont immédiatement commencé. Nous avons été déshabillées, amenées dans un dortoir. Nos cheveux ont été vaporisés. [...] On nous a dit que nous étions des petites sauvages stupides, et qu'ils devaient nous éduquer.»
~ Élaine Durocher

«Puisque je ne pleurais pas après avoir été battue, elles devenaient furieuses, vous savez, les deux religieuses. Elles commençaient tout simplement à nous battre et elles perdaient le contrôle. Elles nous jetaient contre le mur, nous jetaient sur le plancher, nous lançaient, nous frappaient à coups de pieds, à coups de poing.»
~ Géraldine Bob

«J'ai vu la religieuse pousser cette fille en bas de l'escalier. Elle ne s'est jamais relevée, et on nous a éloignés de là, on nous a envoyés en bas. Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais elle n'est pas revenue pendant des mois. Et quand elle est revenue, elle était un peu paralysée.»
~ Margaret Plamondon

«Ils me couraient après, m'attrapaient et m'amenaient à ce pédophile pour qu'il puisse m'agresser, profiter de moi comme il le voulait. Et on vivait dans la peur permanente»
~ Richard Hall

«On me sortait chaque soir. Et ça a continué jusqu'à ce que j'aie environ 12 ans. Et il y avait plusieurs superviseurs, des hommes et une femme. Et c'était dans le dortoir, c'était dans leur chambre; c'était dans l'abri d'auto; c'était dans son auto à lui; c'était dans le gymnase; à l'arrière du véhicule...»
~ Frances

«J'ai toujours blâmé le pensionnat d'avoir tué mon frère. Il s'appelait Dalton. [...] Ils m'ont autorisé à aller le voir une fois avant sa mort, et il ne m'a même pas reconnu. Il n'était qu'un petit garçon allongé dans un lit, à l'infirmerie en train de mourir.»
~ Ray Silver

«Ils ont volé ma langue. Ils l'ont sortie droit de ma bouche. Je ne l'ai plus jamais parlée. Ma mère me demandait "pourquoi, pourquoi? tu peux m'écouter". Elle disait "je pourrais te l'apprendre". J'ai dit "non". Et quand elle m'a demandé pourquoi, j'ai répondu : "j'en ai assez d'avoir des claques sur la bouche. Je suis tannée. Je suis tannée, c'est tout.»
~ Rose Dorothy Charlie

Source :
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2015/06/02/005-pensionnats-autochtones-genocide-culturel-selon-commission-verite-reconciliation.shtml

Complémentaire :
http://situationplanetaire.blogspot.fr/2014/08/par-chemins-autochtones.html

http://situationplanetaire.blogspot.fr/2013/04/ce-que-largent-devore.html

http://situationplanetaire.blogspot.fr/2013/04/defaut-de-civilisation.html

http://artdanstout.blogspot.ca/2013/07/sommes-nous-racistes.html

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