La
chute d’Icare par Marc Chagall (1887-1985)
J’ai
suivi en direct le retour des astronautes au Kazakhstan jusqu’à très tard dans
l’espoir d’être rassurée sur l’état de David Saint-Jacques qui éprouvait des
malaises. L’émission a pris fin avant de savoir. J’ai appris ce matin avec
soulagement qu’il se portait mieux. On est toujours émus et admiratifs devant
ces courageux astronautes.
La
Presse canadienne
Le
24 juin 2019
À
l’Agence spatiale canadienne à Longueuil, une salle bondée d’employés et de
membres de la famille de David Saint-Jacques ont chaudement applaudi
l’atterrissage réussi.
Les astronautes Robert Thirsk et Jeremy
Hansen ont animé la soirée en décrivant chacune des étapes du voyage de retour
de l’équipage formé de David Saint-Jacques, l’astronaute américaine Anne
McClain et le cosmonaute russe Oleg Kononenko.
«En descendant, la force de gravité est
forte. C’est comme s’il y avait quatre personnes assises sur votre poitrine.
C’est difficile d’inspirer, mais il faut se concentrer pour s’assurer de bien
respirer pour ne pas se trouver mal», explique Robert Thirsk.
«Quand le parachute s’ouvre, il y a un grand
mouvement de pendule, de gauche à droite, et l’atterrissage est un écrasement
comme un accident de voiture», poursuit-il. Au
cours de la descente, la capsule va se détacher de plusieurs sections et seule
la partie où se trouvent les astronautes va atteindre la Terre.
L’équipage devrait atteindre une vitesse de
pointe de plus de 27 000 kilomètres par heure avant l’ouverture d’un premier
parachute pour ralentir la chute, puis d’un deuxième qui va permettre de
stabiliser l’atterrissage.
L'agence assure que l'astronaute québécois
se porte bien même si à son arrivée au Kazakhstan, il a éprouvé des
symptômes typiques d’après vol, dont des nausées. Il a pu parler à sa femme et
à ses parents après l’atterrissage.
Source :
En
tout cas, pour moi, c’est du sport extrême! Je regardais les astronautes sortir
par le goulot du petit chaudron de métal calciné où ils avaient passé des heures
recroquevillés comme des embryons dans des bocaux de laboratoires, pour ensuite
vivre la terrible entrée dans l’atmosphère terrestre et finalement atterrir à l’aide
de mini explosions radioactives pour réduire l’impact au sol. En plein désert à
une température de plus 35°C. Mais bon, ce sont des cobayes consentants qui
assument les conséquences de leur choix. Je suppose aussi qu'ils croient au bien-fondé de leurs missions.
Photo : Bill Ingalls / NASA AFP.
Mon admiration se limite cependant aux astronautes (pris individuellement) car la face cachée de l’industrie spatiale, c’est-à-dire l’énorme pollution atmosphérique et terrestre qu’elle induit, donne le tournis et envie de vomir. Si tout l'argent investi dans ce domaine était alloué à la sauvegarde de la planète et du vivant, bien des grands maux causés par les activités de l'homme seraient enrayés.
On nous rabâche que le principal but de l’exploration
spatiale est de faire progresser la science et d’augmenter le bien-être de l’humanité.
Mon œil. La poubelle spatiale est un copié-collé de la poubelle terrestre qui, en
plus, ajoute plusieurs couches à la pollution déjà existante.
Je
vous propose l’introduction et la conclusion d’un rapport sur la déchetterie spatiale,
qui affecte la terre et d’autres planètes, notamment avec sa pollution radioactive.
Mais l’entre deux (photos et cartes incluses) est ahurissant, hallucinant! J’ai tout lu aujourd’hui. Je vais me coucher
moins ignorante, mais une fois de plus extrêmement déçue de la stupidité et de
l’avidité de notre espèce. Parfois je serais même tentée de croire à un complot
de la part de créatures extrêmement malveillantes incarnées dans des sacs de
peau humains biodégradables...
L’on
comprend mieux aussi pourquoi certains médecins ne cessent de répéter qu’une personne sur
deux mourra du cancer dans les années qui viennent.
Bref,
une lecture accessible à tous, sauf à celles et ceux qui croient que la terre
est plate et que c’est uniquement la Main Magique de Dieu qui fait fonctionner
leur smartphone.
Les déchets de l’espace
Robin
des Bois, juin 2011
Introduction
La
conquête spatiale a réussi un exploit considérable. En 50 ans, l’humanité a disséminé
dans l’espace des milliards de déchets d’origine terrestre. «L’océan d’en haut»
comme l’appelait Victor Hugo est victime d’une pollution industrielle d’un
genre nouveau, foudroyant, proliférant et durable du même type en plus irrécupérable
que la pollution de l’océan d’en bas par les déchets de plastique, de polystyrène
et d’hydrocarbures.
La
durée de vie d’un satellite n’est guère plus longue que celle d’une voiture,
une bonne dizaine d’années. Sur Terre, la gestion des Véhicules Hors d’Usage – VHU
– et de leurs accessoires est un casse-tête. Dans l’espace, la gestion des
Satellites Hors d’Usage –SHU – est dominée par le «chaque État pour soi» et le
sans gêne à l’état pur. La gestion des
déchets de toutes les catégories est une science en même temps que le miroir
des comportements collectifs. Les déchets spatiaux n’échappent pas à la règle
sauf que personne et surtout pas les exploitants ne les ont vus venir. Dans les
années 1970, les premières détections analytiques de traces de titane et d’aluminium
sur des satellites cobayes ont été attribuées à des éjections solaires ou à la
chimie des astéroïdes alors qu’elles provenaient des peintures et des résidus
de combustion des engins spatiaux. Les industriels de l’espace n’ont pas non
plus anticipé l’expansion géométrique et la démultiplication en cascade des
déchets issus de collision et d’explosion orbitales. En 50 ans, les activités humaines dans l’espace ont créé sur les
orbites basses et hautes de la Terre plus de déchets que le système solaire n’y
a injecté de météorites en plusieurs milliards d’années.
Aujourd’hui,
aucun vol spatial habité ou satellite ou
encore mission interplanétaire n’est à l’abri d’une collision destructrice avec
un déchet. Sur Terre, nul non plus n’est à l’abri d’un déchet tombé de plus
haut que le ciel, d’une rentrée incontrôlée sur la planète mer, pas même une
baleine. Les déchets spatiaux contribuent à la pollution lumineuse de l’espace
et perturbent les observations des astronomes. Les réacteurs nucléaires embarqués sur les satellites masquent le
bruit de fond radioactif du cosmos en émettant des flux de rayons gamma
artificiels même quand les satellites ne sont plus en fonction.
Tout
ça pour internet, GPS, téléphone et radio satellitaires, autant
d’activités commerciales, de moyens de communication et de divertissement qui
rapportent infiniment d’argent et produisent des déchets à l’infini sans la
moindre contrainte à
verser une TGAP – Taxe Générale sur
les Activités Polluantes – spatiale.
Le droit spatial lui aussi est en panne;
les étages susceptibles de mettre en orbite une convention internationale sur
la prévention et la gestion des déchets dans l’espace sont très loin d’être sur
le pas de tir. Seule lueur d’espoir, les logisticiens de l’espace comprennent désormais
l’urgence à agir pour nettoyer les écuries spatiales et prévenir à la source la
production de déchets.
«Les
déchets dans l’espace» de Robin des Bois est le premier rapport à porter sur l’ensemble
de cette thématique nouvelle le regard d’une Organisation Non Gouvernementale environnementale. Les déchets dans l’espace, l’utilisation des sources radioactives et les risques mécaniques
et environnementaux des rentrées sur Terre sont une préoccupation majeure pour
Robin des Bois depuis 1987.
Conclusion
L’espace est animé par des enjeux
militaires, scientifiques et commerciaux. C’est une succursale de la Terre. Les déchets y posent
des problèmes multiples.
La
sécurité des activités spatiales est compromise par la prolifération et la
connaissance fragmentaire du nombre et de la trajectoire des déchets existants.
Les initiatives se multiplient chacune de leur côté pour en dresser la cartographie
et l’inventaire sans mutualisation des informations. La réduction à la source
des déchets dans l’espace est possible si l’ensemble des États de lancement et
des exploitants de satellites prennent conscience de la gravité du problème et
des risques associés. La responsabilisation de tous les acteurs y compris
commerciaux doit être accélérée par une pression accrue de la société civile,
des États de lancement et par la concertation internationale.
Le
droit de l’espace se doit d’être coopératif, évolutif et contraignant. Les règles
élémentaires de prudence doivent être respectées. Il est notable qu’aucune
protestation diplomatique officielle n’ait été émise après le tir antisatellite
réalisé par la Chine en janvier 2007. Il
est urgent que les États-Unis, la Russie, la Chine, le Japon et les autres principaux
États de lancement ratifient l’Accord sur la Lune et les autres corps célestes.
L’objectif suivant serait une convention internationale sur la prévention et la
gestion des déchets dans les orbites terrestres et le système interplanétaire.
Le
financement des recherches sur les modalités de capture ou de neutralisation in
situ des plus gros déchets susceptibles
de se fragmenter en des millions de micro-déchets projectiles pourrait être en
partie assuré par un fonds alimenté par tous les usagers de l’espace, en
premier lieu les exploitants de satellites commerciaux.
Pour
ce qui concerne l’environnement de la Terre, les retours de satellites doivent
faire l’objet d’une planification et d’une localisation précises et
respectueuses de l’environnement marin et des populations exposées. Les impacts
de l’incinération des parties combustibles des engins spatiaux lors de leurs
rentrées dans l’atmosphère doivent être mieux connus sans être systématiquement
balayés par la mise en avant de la dilution des polluants au dessus de
l’humanité.
Rédaction
: Jean-Pierre Edin et Jacky Bonnemains
Documentation
et iconographie : Jean-Pierre Edin, Jacky Bonnemains, Charlotte Nithart, Christine Bossard et
Miriam Potter
Secrétariat
de rédaction, illustration et architecture : Charlotte Nithart et Elodie
Crepeau Cartographie : Christine Bossard
Fond
de carte Terre : Daniel Dalet
Responsable
de la publication : Jacky Bonnemains
Aucun commentaire:
Publier un commentaire