21 septembre 2013

Voyez d'où nous venons

Et là où nous ne voulons pas retourner!


Pendant qu’on ratiocine à propos de codes vestimentaires je crois primordial de se rappeler de l’essentiel derrière ces fumeux débats : égalité des droits entre femmes et hommes et neutralité confessionnelle dans les institutions gouvernementales.

On a beau se poster nu devant un miroir aussi longtemps qu'on le souhaite, ce qui est à l'intérieur ne s'y reflète pas.
~ Haruki Murakami

Et, pas plus que la nudité, le vêtement peut-il refléter l’intérieur. Les symboles, les objets et les vêtements ont la signification que les humains leur attribuent. Étudiez l’histoire du vêtement et vous verrez comme cet aspect du débat est futile. En fait, étudiez donc plutôt les lois et rituels religieux (créés par des hommes) dont découlent les lois civiles en certaines sociétés inégalitaires...


Un rappel donc :
Bien que les femmes aient obtenu le droit de vote dans plusieurs provinces canadiennes, le statut de la femme restait à définir. La reconnaissance juridique des femmes en tant que « personnes » ayant des droits n'a pas été obtenue simultanément au mouvement des suffragettes. Même si les femmes avaient obtenu le droit de voter en 1920, jusqu'en 1929, le terme juridique de «personne» ne s'appliquait pas aux femmes en vertu de la Constitution canadienne. Afin de clarifier la définition du terme, les femmes ont dû faire appel à la Cour suprême du Canada, pour finalement obtenir des droits similaires à ceux des hommes.
 
Une brève histoire de ces femmes courageuses qui furent des éclaireuses  

L'action de ces femmes au début des années 1900 nous permettent de vivre comme nous le faisons aujourd'hui. Nous leur devons le droit de voter, d'être propriétaires et de jouir de l'égalité entre femmes et hommes. Nous devons nous rappeler qu’au Canada aussi, les femmes ont dû se battre pour obtenir ces droits.
 
Lorsqu'aux États-Unis, des femmes inoffensives et pacifiques ont manifesté devant la Maison Blanche pour réclamer le droit de vote, on les a incarcérées. Cela s’est produit pendant la «Nuit de la terreur», le 15 novembre 1917. Le directeur de l’Occoquan Workhouse (Virginie) a ordonné aux gardes de donner une leçon aux suffragettes, emprisonnées pour avoir osé piqueter devant Woodrow Wilson.

Des affidavits attestent que les gardiens ont attrapé les femmes, les ont traînées, frappées, pincées, battues à coups de pied et quasiment strangulées. À la fin de leur première nuit de prison, ces femmes étaient à peine vivantes. Les 40 gardiens armés de bâtons (et avec la bénédiction de leur supérieur) s’étaient déchaînés sur les 33 femmes condamnées à tort pour «obstruction à la circulation sur le trottoir».
 
(Lucy Burns)
Ils ont battu Lucy Burns, lui ont enchaînée les mains aux barreaux de la cellule au-dessus de sa tête et l’ont laissée pendre toute la nuit à saigner et à haleter.

(Dora Lewis)
Ils ont jeté Dora Lewis dans une cellule sombre, on fracassé sa tête contre le lit en fer et littéralement assommée. Sa codétenue, Alice Cosu, cru que Lewis était morte et fit une attaque cardiaque.

(Alice Paul)
Lorsqu'une des leaders, Alice Paul, a entrepris une grève de la faim, ils l’ont attachée à sa chaise, ont inséré un tube dans sa gorge et versé du liquide jusqu'à ce qu'elle vomisse. Elle a été torturée ainsi pendant des semaines jusqu'à ce que la nouvelle soit divulguée par la presse.

Pendant des semaines, ces femmes ne reçurent que de l'eau insalubre provenant d'un seau non couvert et de la nourriture infestée de vers.

Nos filles savent-elles le prix que les femmes ont payé pour obtenir des droits égaux, ici, en Amérique du Nord?

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