28 septembre 2013

Ça chauffe et ça coule

Effet inattendu du réchauffement climatique…  

Voulez-vous voir ce qui peut arriver à deux pas de chez vous?  

Conduite à risque (version web – transcriptions, cartes et vidéos) :
http://www.radio-canada.ca/special/enquete/pipeline9B/index.shtml

La question de la sécurité du transport du pétrole se pose avec acuité au Québec depuis la catastrophe de Lac-Mégantic. Les pipelines, l’autre principale option, sont sous les projecteurs de l’actualité avec la demande d’Enbridge d’inverser le sens de sa ligne 9B au Québec et en Ontario. L’entreprise veut ainsi transporter jusqu’à 300 000 barils par jour de pétrole issu, entre autres, des sables bitumineux. C’est un autre oléoduc d’Enbridge qui est à l’origine de l’un des plus importants déversements terrestres de pétrole enregistrés aux États-Unis. Enquête se penche sur les similitudes entre les deux pipelines.

En passant : 117 des 125 sites de pompage d’Enbridge ne sont pas conformes aux normes de sécurité. Comme dit l’une des victimes : «Le profit avant la sécurité


La terre s’est tue...

Gavé de junk food
L’obèse morbide s’épand,
Se remplit la panse
Au point d’exploser

Gavée de junk industriel 
La terre craque, fend 
Se vide les tripes
Avant d’exploser

Irruptions cutanées
Vidange et remplissage
Fukushima mon amour… 
Aux entrailles stériles

Vents, pluies et océans
Crachent du césium   
Partout sur terre
Vive le nucléaire!

Une poignée d’individus  
Aveugles, sourds, insensibles 
Réduisent les peuples à la famine 
Pour satisfaire leurs vices délétères

La terre s’est tue…

Cris et gémissements
Ont cessé d’étourdir

Sang et pétrole
Ont cessé de couler

Silence des silences
Paix des paix

L’humanité s’est tue…

~ Boudabla, mars 2012

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Le Misanthrope
Molière (1622-1673)

[Extraits] 

ALCESTE  

Je ne me moque point,
Et je vais n’épargner personne sur ce point.
Mes yeux sont trop blessés ; et la cour, et la ville,
Ne m’offrent rien qu’objets à m’échauffer la bile :
J’entre en une humeur noire, en un chagrin profond,
Quand je vois vivre entre eux, les hommes comme ils font ;
Je ne trouve, partout, que lâche flatterie,
Qu’injustice, intérêt, trahison, fourberie ;
Je n’y puis plus tenir, j’enrage, et mon dessein
Est de rompre en visière à tout le genre humain.

PHILINTE
Ce chagrin philosophe est un peu trop sauvage,
Je ris des noirs accès où je vous envisage ;
Et crois voir, en nous deux, sous mêmes soins nourris,
Ces deux frères que peint l’École des maris,
Dont...

ALCESTE
Mon Dieu, laissons là, vos comparaisons fades.

PHILINTE
Non, tout de bon, quittez toutes ces incartades,
Le monde, par vos soins, ne se changera pas ;
Et puisque la franchise a, pour vous, tant d’appas,
Je vous dirai tout franc, que cette maladie,
Partout où vous allez, donne la comédie,
Et qu’un si grand courroux contre les mœurs du temps,
Vous tourne en ridicule auprès de bien des gens.

ALCESTE
Tant mieux, morbleu, tant mieux, c’est ce que je demande,
Ce m’est un fort bon signe, et ma joie en est grande :
Tous les hommes me sont, à tel point, odieux,
Que je serais fâché d’être sage à leurs yeux.

PHILINTE
Vous voulez un grand mal à la nature humaine !

ALCESTE
Oui ! j’ai conçu pour elle, une effroyable haine.

PHILINTE
Tous les pauvres mortels, sans nulle exception,
Seront enveloppés dans cette aversion ?
Encor, en est-il bien, dans le siècle où nous sommes...

ALCESTE
Non, elle est générale, et je hais tous les hommes :
Les uns, parce qu’ils sont méchants, et malfaisants ;
Et les autres, pour être aux méchants, complaisants,
Et n’avoir pas, pour eux, ces haines vigoureuses
Que doit donner le vice aux âmes vertueuses.
De cette complaisance, on voit l’injuste excès,
Pour le franc scélérat avec qui j’ai procès ;
Au travers de son masque, on voit à plein le traître,
Partout, il est connu pour tout ce qu’il peut être ;
Et ses roulements d’yeux, et son ton radouci,
N’imposent qu’à des gens qui ne sont point d’ici.
On sait que ce pied plat, digne qu’on le confonde,
Par de sales emplois, s’est poussé dans le monde :
Et, que, par eux, son sort, de splendeur revêtu,
Fait gronder le mérite, et rougir la vertu.
Quelques titres honteux qu’en tous lieux on lui donne,
Son misérable honneur ne voit, pour lui, personne :
Nommez-le fourbe, infâme, et scélérat maudit,
Tout le monde en convient, et nul n’y contredit.
Cependant, sa grimace est, partout, bienvenue,
On l’accueille, on lui rit ; partout, il s’insinue ;
Et s’il est, par la brigue, un rang à disputer,
Sur le plus honnête homme, on le voit l’emporter.
Têtebleu, ce me sont de mortelles blessures,
De voir qu’avec le vice on garde des mesures ;
Et, parfois, il me prend des mouvements soudains,
De fuir, dans un désert, l’approche des humains.

PHILINTE
Mon Dieu, des mœurs du temps, mettons-nous moins en peine,
Et faisons un peu grâce à la nature humaine ;
Ne l’examinons point dans la grande rigueur,
Et voyons ses défauts, avec quelque douceur.
Il faut, parmi le monde, une vertu traitable,
À force de sagesse on peut être blâmable,
La parfaite raison fuit toute extrémité,
Et veut que l’on soit sage avec sobriété.
Cette grande raideur des vertus des vieux âges,
Heurte trop notre siècle, et les communs usages,
Elle veut aux mortels, trop de perfection,
Il faut fléchir au temps, sans obstination ;
Et c’est une folie, à nulle autre, seconde,
De vouloir se mêler de corriger le monde.
J’observe, comme vous, cent choses, tous les jours,
Qui pourraient mieux aller, prenant un autre cours :
Mais quoi qu’à chaque pas, je puisse voir paraître,
En courroux, comme vous, on ne me voit point être ;
Je prends, tout doucement, les hommes comme ils sont,
J’accoutume mon âme à souffrir ce qu’ils font ;
Et je crois qu’à la cour, de même qu’à la ville,
Mon flegme est philosophe, autant que votre bile.

***
ALCESTE
Allons, c'est trop souffrir les chagrins qu'on nous forge:
Tirons-nous de ce bois et de ce coupe-gorge.
Puisque entre humains ainsi vous vivez en vrais loups,
Traitres, vous ne m'aurez de ma vie avec vous.

***
ALCESTE
Trahi de toutes parts, accablé d’injustices,
Je vais sortir d’un gouffre où triomphent les vices ;
Et chercher sur la terre, un endroit écarté,
Où d’être homme d’honneur, on ait la liberté.

COMMENTAIRE
À l’époque de Molière, je suppose qu’il était facile de trouver un lieu isolé, non touché  par les affaires humaines. Il n’y a pas si longtemps, je pensais fuir à Anticosti; mais là, on s’apprête à vider l’île de ses entrailles…  

26 septembre 2013

Oiseaux chanteurs en flamme

La vidéo a été retirée... Well.
(Excusez les pubs, je n'ai pas de contrôle sur ce type de vidéos)

Impossible de conserver quoi que ce soit de beau sur cette planète.

Un autre pas sur le chemin du «Printemps Silencieux»… parmi des millions.
«Merci» au merveilleux gaz naturel…

Commentaire d’un internaute :

Elegy
Steff Wiltse
(Guest post)

Their songs are silent now
No breeze again will carry them
Beauty could not resist the flames
Now gone are the 7500.

What price we paid on that dark night
How precious a trade was bargained
We will not know until the Spring
Now gone are the 7500.

There is no embassy to express regrets
No one to question, too late to ask
are these but the least to lose at last
Now gone are the 7500.

Sweet souls that surely heaven holds most dear
Forgive our thoughtless cruelty
Pity those who can value only what is lost
Now gone are the 7500.

Source : CBC News – New Brunswick

(Extraits)

Environ 7500 oiseaux chanteurs, incluant peut-être certaines espèces menacées d'extinction, sont morts en s’approchant de la torchère Canaport LNG de Saint John en fin de semaine dernière. La tour de torchage du terminal de regazéification de Canaport mesure environ 30 mètres de haut, et la taille de la flamme varie selon les conditions météorologiques; elle est généralement plus énorme quand la pression est basse.

«Même s'il s'agit certainement d'un événement tragique et qu’il est choquant de voir autant d’oiseaux morts, c'est une goutte dans l'océan par rapport au nombre d'oiseaux tués chaque année par l'action de l'homme.»
~ Don McAlpine, zoologiste (Nouveau-Brunswick) 

«Les oiseaux semblent avoir été attirés par la flamme comme des papillons de nuit, et c’est un événement extrêmement inhabituel, selon Don McAlpine. Ils auraient volé en cercle autour de la torchère et, compte tenu du format et de la température élevée de la flamme, ils n’avaient pas besoin d’être proches pour brûler ou être abimés. Les conditions météorologiques étaient brumeuses, ce qui peut avoir contribué à l'incident. On ne sait pas grand-chose sur la façon dont volent ces oiseaux la nuit, mais les employés croient qu'ils sont attirés par la lumière (notamment rouge) ou les clignotements lumineux.»

Don McAlpine

Environ 6800 oiseaux ont été tués, plusieurs centaines d'autres ont été seulement blessés mais on a dû les achever. «Il y en avait trop pour pouvoir les compter. Notre estimation approximative se situe à environ 7500 oiseaux. Il y en a certainement plus de 5000 et moins de 10 000», a déclaré McAlpine, encore en train d'examiner plusieurs centaines d’oiseaux stockés dans un congélateur pour identifier les espèces.

«De nombreux oiseaux ont été gravement brûlés, mais certains semblent complètement indemnes», dit McAlpine. Il suppose qu'ils étaient peut-être désorientés et qu’ils ont frappé la tour ou sont tombés au sol. Plusieurs ont été envoyés au Collège vétérinaire de l'Atlantique à l'Île-du-Prince-Édouard pour déterminer si des conditions sous-jacentes ou des facteurs externes ont pu causer leur mort.

Photo : viréo, par Suzanne Labbé 

 Il y a un grand nombre de viréos aux yeux rouges, plusieurs espèces de fauvettes, des parulines noir et blanc, à tête cendrée et à gorge ardoisée, ainsi que des grives et des gros-becs à poitrine rose. «Il est possible qu’on retrouve des moucherolles verts et des parulines du Canada qui sont des espèces en péril selon le registre du gouvernement fédéral. Mais je n’en ai pas encore identifiés», a déclaré McAlpine. 

Les oiseaux touchés, qui sont pour la plupart des insectivores, passent leurs étés au Nouveau-Brunswick pour la nidification et l'élevage avant de mettre le cap sur le Mexique, l'Amérique Centrale et du Sud pour l'hiver.

25 septembre 2013

Les animaux qu’on nous cache

Le documentaire «The Ghosts in Our Machine» porte sur le travail de terrain de la photographe Jo-Anne McArthur qui se voit un peu comme un photoreporter de guerre. Elle a dû se déguiser et parfois entrer par effraction dans les camps de concentration animaliers. Je salue sa détermination et son courage car c’est en effet comme aller au front (première ligne).

Hier, un journaliste disait que sa fille, après avoir a vu le documentaire Food Inc., avait cessé de manger de la viande le lendemain et n’y avait pas retouché depuis un an. Je crois que c’est l’ignorance de ce qui se passe en coulisses qui fait en sorte que ces barbaries se perpétuent. http://www.takepart.com/foodinc



THE GHOSTS IN OUR MACHINE met en lumière les vies de divers animaux rescapés, ou vivant encore le cauchemar «mécanique» de notre monde moderne. À travers les lentilles de la célèbre photographe animalier Jo-Anne McArthur, le spectateur se familiarise avec une pléiade de «personnages» animaux non-humains.

Le film présente les voyages et rencontres de la photographe qui passa une année complète à documenter diverses histoires animales au Canada, aux États-Unis et dans quelques pays européens. Chacune de ces histoires est une fenêtre sur les industries qui exploitent les animaux : alimentation, divertissement, mode, recherche pharmaceutique, etc. Faisant partie intégrante du volumineux projet-photo We Animals www.weanimals.org , déjà dans sa quinzième année d’existence, l’œuvre de Jo-Anne McArthur respire l’empathie sans perdre de son professionnalisme.

Les animaux sont-ils de simples marchandises assujettis à l’Homme ou est-il temps pour l’humanité de revoir ses positions face à des êtres sensibles partageant notre planète?

«Impliquant et touchant, “The Ghosts in Our Machine” est un travail documentaire solide et captivant sur l’amour que porte Jo-Anne McArthur aux animaux. Le film peut interpeller aussi bien les militants des droits des animaux que les simples amoureux de ceux-ci.» ~ KIRK HAVILAND, EXAMINER.COM

«Le documentaire de Liz Marshall sur la photographe Jo-Anne McArthur, qui a pour mission de documenter la guerre invisible face au monde animal, est une puissante charge contre les abus de l’Homme envers les animaux… un exemple superbe de cinéma engagé.» ~ SUSAN G. COLE, NOW MAGAZINE

«Il est impossible pour quiconque, après le visionnement de ce film, de ne pas remettre en question sa vision des animaux.» ~ MELISSA SILVERSTEIN, INDIEWIRE

À l’affiche 5 jours à compter du 29 septembre :
http://www.cinemaduparc.com/prochainement.php?id=ghostsinourmachine#top

Site de production et achat en ligne : Ghosts Media Inc. was set up by us, Liz Marshall and Nina Beveridge, to produce the award-winning cross-platform documentary THE GHOSTS IN OUR MACHINE. We are based in Toronto Canada. http://www.theghostsinourmachine.com/

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With the exception of our companion animals and a few wild and stray species within our urban environments, we experience animals daily as the food, clothing, animal tested goods and entertainment we make of them.
This moral dilemma is often hidden from our view.

THE GHOSTS IN OUR MACHINE illuminates the lives of individual animals living within and rescued from the machine of our modern world. Through the heart and photographic lens of acclaimed animal photographer Jo-Anne McArthur, we become intimately familiar with a cast of non-human animals. The film follows McArthur over the course of a year as she photographs several animal stories in parts of Canada, the U.S. and in Europe. Each story and photograph is a window into global animal industries: Research; Food; Fashion and Entertainment. The question is posed: Are non-human animals property to be owned and used, or are they sentient beings deserving of rights?


About Jo-Anne McArthur
My mother once told me to figure out what I love doing best, and then find a way to make a living doing it.
       I’ve been working as a documentary photographer since 2000.  My love of travel, curiosity about people, animals and different cultures has lead me to over 40 countries on all 7 continents.  A Magnum Photos internship, as well as the mentorship of amazing photographers such as Larry Towell, David Trattles, John Makinson and Lorraine Gilbert, have all helped to shape the path I‘m travelling. Though I shoot portrait, editorial, food and event photography in my home town of Toronto, Canada, I also spend 5 to 6 months of each year abroad working on documentary stories such as We Animals.


My documentary work with animals attempts to cover a lot of ground but ultimately, it’s about illuminating the lives of individuals and sharing their personal stories. While we filmed The Ghosts in Our Machine, we met some animals who lived in sheds by the thousands, like at the mink farms. But we also met individuals whom I’ve often recalled and some whom I’ve had the great pleasure of seeing again.”
www.weanimals.org
http://www.joannemcarthur.com/main/

World Day for Farmed Animals
Every year on or around October 2nd, animal activists across the globe join in solidarity to express their opposition to the exploitation and killing of billions of cows, pigs, chickens, fish and other animals raised for food. Most of these animals are raised on factory farms, where they are confined, mutilated, and bred to grow so large, so quickly, that many of them literally suffer to death. Even animals raised on small family farms endure many of these abuses, and all animals raised for food face a gruesome slaughter. http://www.10billionlives.com/

Gene Baur, Refuge pour rescapés d'abattoirs Farm Sanctuary

Si vous êtes prêt à réviser le contenu de votre assiette, vous aimerez peut-être les libellés «Végétarisme» et «Zoofriendly»  
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/11/refuges-pour-rescapes-dabattoirs.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/03/ne-me-dites-pas-quoi-faire-dont-tell-me.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/01/perdus-davance.html

24 septembre 2013

Est-il trop tard?

Biblio surf
 

Présentation de l’éditeur :

C'est la question à laquelle le spécialiste des changements climatiques, CLAUDE VILLENEUVE, répond, avec clarté et sagesse, dans son nouveau livre préfacé par Frédéric Back.

Les indicateurs pointent tous dans la même direction. Les forces directrices continuent d'amplifier les pressions de l'humanité sur le système planétaire. Notre compréhension du système permet d'accorder une certaine confiance aux prévisions sur l'évolution du climat et ses conséquences à court et moyen terme. Allons-nous inéluctablement vers la catastrophe?

Avec l'acuité et la clarté qui le caractérisent, Claude Villeneuve présente et explique l'évolution récente et prévisible de la situation.

Plusieurs éléments interagissent dans le système planétaire, le climat qui résultera de l'Anthropocène, cette nouvelle ère géologique causée par les humains, ne sera pas aussi confortable que celui de l'Holocène, mais il ne sera pas le seul déterminant de l'évolution de l'humanité. Surtout, l'humanité dispose de moyens pour réduire ses émissions, atténuer les impacts des changements climatiques et s'adapter à un nouveau climat avec lequel il faudra bien vivre.

Ce livre examine la fiabilité des modèles climatiques et des prédictions qui en résultent, les réactions de la communauté internationale à la notion de risque climatique et les conséquences auxquelles on peut s'attendre pour la suite des choses.

Il est d'ores et déjà acquis qu'il faudra transformer notre société pour nous adapter à un climat différent, à l'avenir, et cela, dès maintenant. L'auteur décrit à quelles conditions cette adaptation peut se faire et quels moyens doivent être mis en œuvre pour y arriver. Enfin, il passe en revue quelques techniques permettant la séquestration du carbone déjà présent dans l'atmosphère et des outils pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à la source. Peut-être qu'au bout de cette analyse, un certain espoir sera-t-il permis.

EST-IL TROP TARD?
Le point sur les changements climatiques
Claude Villeneuve
Préface de Frédéric Back
Éditions MultiMondes, 2013* 


http://multim.com/titre/?ID=372

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Claude Villeneuve est biologiste. Depuis plus de 35 ans, il partage sa carrière entre l’enseignement supérieur, la recherche, les travaux de terrain et la communication publique en sciences de l’environnement. Il a publié plusieurs ouvrages de grande qualité, dont Vivre les changements climatiques, un ouvrage de référence reconnu internationalement qu’il a cosigné avec François Richard. Il est actuellement professeur titulaire et directeur de la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi.

«Jusqu’ici tout va bien!, c’est ce que l’optimiste tombant en chute libre du 50e étage confie à un collègue, en passant devant le sixième palier. À plusieurs points de vue, notre société est aussi mal partie et aussi inconsciente du danger que notre optimiste en chute libre. Pour l’instant, la force gravitationnelle accélère sa vitesse chaque seconde. C’est grisant.
       Si l’homme qui tombe n’a pas préparé son atterrissage, les conséquences seront catastrophiques. Pour la société moderne, la  croissance de la population et sa dépendance à la société de consommation dopée aux carburants fossiles rend à chaque année plus difficile d’infléchir la dégradation des systèmes entretenant la vie. Que restera-t-il comme marge de manœuvre en 2020? Que restera-t-il en 2030 et en 2050?» 

http://synapse.uqac.ca/
SYNAPSE : un endroit d’échange, de participation et de collaboration sur des thèmes de développement durable. Ce site se veut d’être convivial, facile à naviguer et ouvert aux commentaires et suggestions de tous.

AUDIO FIL (interview) :
http://www.radio-canada.ca/emissions/les_annees_lumiere/2012-2013/

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* Ce livre est le premier livre carbo-neutre produit au Québec. Son empreinte carbone a été compensée en double par la plantation de 36 arbres par le programme Carbone boréal de l’Université du Québec à Chicoutimi.   

22 septembre 2013

Pensées du 22.09


Pourquoi les hommes se battent-ils?
Pourquoi des centaines de milliers ou même des millions d'hommes s'entretuent-ils?
Est-ce la colère et la peur qui sont à l'origine des guerres?
Ou bien celles-ci ne sont-elles que différentes manifestations de la même âme guerrière?

~ Haruki Murakami


Si je t'ai blessé, c'est que ta blessure est aussi la mienne.
Alors, ne m'en veux pas. Je suis un être inachevé.
Bien plus que tu ne le crois.

~ Haruki Murakami
La Ballade de l'impossible

21 septembre 2013

Voyez d'où nous venons

Et là où nous ne voulons pas retourner!


Pendant qu’on ratiocine à propos de codes vestimentaires je crois primordial de se rappeler de l’essentiel derrière ces fumeux débats : égalité des droits entre femmes et hommes et neutralité confessionnelle dans les institutions gouvernementales.

On a beau se poster nu devant un miroir aussi longtemps qu'on le souhaite, ce qui est à l'intérieur ne s'y reflète pas.
~ Haruki Murakami

Et, pas plus que la nudité, le vêtement peut-il refléter l’intérieur. Les symboles, les objets et les vêtements ont la signification que les humains leur attribuent. Étudiez l’histoire du vêtement et vous verrez comme cet aspect du débat est futile. En fait, étudiez donc plutôt les lois et rituels religieux (créés par des hommes) dont découlent les lois civiles en certaines sociétés inégalitaires...


Un rappel donc :
Bien que les femmes aient obtenu le droit de vote dans plusieurs provinces canadiennes, le statut de la femme restait à définir. La reconnaissance juridique des femmes en tant que « personnes » ayant des droits n'a pas été obtenue simultanément au mouvement des suffragettes. Même si les femmes avaient obtenu le droit de voter en 1920, jusqu'en 1929, le terme juridique de «personne» ne s'appliquait pas aux femmes en vertu de la Constitution canadienne. Afin de clarifier la définition du terme, les femmes ont dû faire appel à la Cour suprême du Canada, pour finalement obtenir des droits similaires à ceux des hommes.
 
Une brève histoire de ces femmes courageuses qui furent des éclaireuses  

L'action de ces femmes au début des années 1900 nous permettent de vivre comme nous le faisons aujourd'hui. Nous leur devons le droit de voter, d'être propriétaires et de jouir de l'égalité entre femmes et hommes. Nous devons nous rappeler qu’au Canada aussi, les femmes ont dû se battre pour obtenir ces droits.
 
Lorsqu'aux États-Unis, des femmes inoffensives et pacifiques ont manifesté devant la Maison Blanche pour réclamer le droit de vote, on les a incarcérées. Cela s’est produit pendant la «Nuit de la terreur», le 15 novembre 1917. Le directeur de l’Occoquan Workhouse (Virginie) a ordonné aux gardes de donner une leçon aux suffragettes, emprisonnées pour avoir osé piqueter devant Woodrow Wilson.

Des affidavits attestent que les gardiens ont attrapé les femmes, les ont traînées, frappées, pincées, battues à coups de pied et quasiment strangulées. À la fin de leur première nuit de prison, ces femmes étaient à peine vivantes. Les 40 gardiens armés de bâtons (et avec la bénédiction de leur supérieur) s’étaient déchaînés sur les 33 femmes condamnées à tort pour «obstruction à la circulation sur le trottoir».
 
(Lucy Burns)
Ils ont battu Lucy Burns, lui ont enchaînée les mains aux barreaux de la cellule au-dessus de sa tête et l’ont laissée pendre toute la nuit à saigner et à haleter.

(Dora Lewis)
Ils ont jeté Dora Lewis dans une cellule sombre, on fracassé sa tête contre le lit en fer et littéralement assommée. Sa codétenue, Alice Cosu, cru que Lewis était morte et fit une attaque cardiaque.

(Alice Paul)
Lorsqu'une des leaders, Alice Paul, a entrepris une grève de la faim, ils l’ont attachée à sa chaise, ont inséré un tube dans sa gorge et versé du liquide jusqu'à ce qu'elle vomisse. Elle a été torturée ainsi pendant des semaines jusqu'à ce que la nouvelle soit divulguée par la presse.

Pendant des semaines, ces femmes ne reçurent que de l'eau insalubre provenant d'un seau non couvert et de la nourriture infestée de vers.

Nos filles savent-elles le prix que les femmes ont payé pour obtenir des droits égaux, ici, en Amérique du Nord?

16 septembre 2013

Ta charte, notre charte, leur charte…

Ainsi soit-il J  
 

Accorder des droits égaux aux autres
ne compromet ni ne vous enlève vos droits.
Cela rend simplement illégal d’imposer
vos préjugés et votre haine.
C’est aussi simple que ça.

[Giving someone else equal rights
does not infringe or take away rights from you.
It just makes it illegal to enforce
your prejudice and hate.
It’s that simple.]  

***
L’intégrité c’est choisir vos pensées et vos actions
en fonction de vos valeurs au lieu du gain personnel.

***
Donnez aux politiciens le salaire minimum
Et vous verrez comme les choses changeront vite

***
Je choisis…
d’être motivé, non pas manipulé
d’être utile, non pas utilisé
de changer, non pas de m’excuser
l’excellence, non pas la compétition  
l’estime de soi, non pas l’apitoiement
d’écouter ma voix intérieure,
   non pas l’opinion des autres

15 septembre 2013

Opulence dorée et sale indigence…

La semaine dernière j’ai reçu un mail illustrant quelques extravagances alimentaires à prix exorbitant; c’est inimaginable. Ces rubriques orientées sur l’opulence dorée du petit nombre d’individus qui en sont pourvus ne m’intéressent pas; mais elles apparaissent parfois sur mon écran… deux ans après le boom. Difficile d’ignorer celle qui suit.

Faut-il être fou pour payer si cher des aliments/produits qui aboutiront aux égouts…
Avis aux chercheurs : il y a de l’or dans les étrons!

Quelques exemples en dollars US (chiffres non vérifiés; mais bon, les humains sont capables des pires excentricités quand ils ne savent pas quoi faire de leurs fortunes). 

Bagel : 1000$
Des truffes blanches, du fromage à la crème aux baies de goji infusées au Riesling et des flocons de feuilles d’or. Westin Hotels, chef Frank Tujague. Le prix inclut une donation aux étudiants de l’école hôtelière Les Amis d’Escoffier. (Il faut quand même se donner bonne conscience…)

Popsicle : 1000$
Recette : Tequila Premium Clase Azul Ultra à 1500$ la bouteille, sucre et flocons de feuilles d’or.

Café Wild Kopi Luwak : entre 1000$ et 3000$ le kilo
Ce café est récolté dans les excréments de la civette asiatique, le luwak. La civette mange les cerises du caféier et digère leur pulpe mais pas leur noyau qui se retrouve dans les excréments qu’on récolte. Ce café est essentiellement produit dans l'archipel indonésien (Sumatra, Java, Bali, Sulawesi, Philippines, Timor oriental).

Pizza : 4,200$
Une pizza de 12 po : homard mariné dans le cognac et caviar trempé dans le champagne, garniture de feuilles d’or 24-carats (ce n’est pas celle qu’on voit sur la photo – celle-ci est sans doute moins dispendieuse). Restaurant Maze, chef Gordon Ramsay, Londres.
(Avec ou sans gluten?)

Melon d’eau Densuke : 6100$
Ce melon «noir» (en fait vert très foncé) est cultivé uniquement sur l’île Hokkaido au nord du Japon. (Un internaute originaire de l’Idaho en fait pousser dans son jardin…) 

Caviar Almas : 25000$ (le kilo)
Les oeufs proviennent d’esturgeons iraniens âgés entre 60 et 100 ans. Unique distributeur en Occident : Caviar House & Prunier, Londres.

Truffes blanches : 330 000$ (un kilo et demi)
La truffe blanche est au second rang des denrées les plus dispendieuses extrêmement prisée par les grands chefs. Elle pousse sous une espèce de chênes particulière à Alba, en Italie, où sangliers et chiens la récoltent. (Stanley Ho a payé 330 000$ pour deux truffes pesant au total moins d’un kilo et demi.) 

The Frozen Haute Chocolate : 25000$
Ce sundae incluant 28 sortes de chocolat (dont 14 sont les plus dispendieux au monde) est servi dans un gobelet chemisé d’or, et décoré de pépites d’or. Au fond du récipient se trouve un bracelet en or 18-carats orné de diamants 1-carat. La cuillère en or, on vous la donne aussi... Restaurant Serendipity 3, New-York, US. 

Gâteau de mariage : 52 millions $ (pas de photo)
Un gâteau de six étages atteignant 1,50 m de haut, décoré de 2000 diamants (totalisant 2046 carats). Le gâteau a été créé par Tim et Jules Smith de la pâtisserie Cake à Chester, Angleterre. (Quel dommage, aux égouts…)

Photo (La boîte verte) : En 1920, le roi George V d’Angleterre se rend, comme chaque année, au traditionnel Derby d’Epsom. Sur sa route, le carrosse royal croise un mendiant. Celui-ci court aux côtés du carrosse pour essayer de recueillir une aumône. Le mendiant ne récoltera rien, pas même un regard. Le roi ne semble s’intéresser qu’au photographe. 

Sale indigence


Comparons ce luxe alimentaire à l’indigence où pataugent près des trois-quarts de l’humanité, notamment à cause du gaspillage alimentaire.

Selon une analyse menée en 2011 par la FAO, on estime que la quantité de gaspillage alimentaire dans le monde s’élève à 1,3 milliard de tonnes par an (1 300 000 000 000 kilos par an), soit environ un tiers de la production totale de denrées alimentaires destinée à la consommation humaine.
       Une autre étude (Smil, 2010) indique que 43% seulement des produits cultivés mondialement dans un but alimentaire sont consommés par les humains.
       Pour l'ensemble des pays développés, le gaspillage alimentaire est évalué entre 30 et 40% de la production de nourriture.
       Dans les pays riches, le gaspillage serait essentiellement dû au circuit de distribution : les distributeurs prennent peu de risque avec les dates de péremption et jettent les produits qui sont visuellement imparfaits. D’énormes quantités de nourriture sont également perdues au cours des processus de transformation des aliments, lors de leur transport, mais aussi dans nos cuisines.
       Dans les pays les plus pauvres, une très grandes quantité de nourriture est perdue avant même d’avoir pu être consommée. En fonction du type de culture, de 15 à 35% des produits alimentaires sont perdus directement dans le champ. 10 à 15% supplémentaires sont perdus au cours de leur transformation, du transport et du stockage.


L’alimentation est une des premières sources d’émission de gaz à effet de serre. Depuis la production jusqu’au traitement des déchets, le cycle de vie de la nourriture d’un Français, par exemple,  moyen représente environ 20% du total de ses émissions quotidiennes.
       Une étude publiée lors de la Semaine mondiale de l'eau à Stockholm en 2008 rappelle aussi que le gaspillage alimentaire au cours de la chaîne de production et dans les foyers revient à perdre les volumes d'eau importants qui ont été nécessaires à sa fabrication.

Selon la Commission Européenne les millions de tonnes d'aliments gaspillés par les européens se répartissent de la manière suivante :
- 42 % par les ménages
- 39% par l'industrie agroalimentaire
- 5% par les détaillants
- 14% par le secteur de la restauration

Des recherches menées aux États-Unis au niveau de l'industrie alimentaire, dont la production est la plus diverse et la plus abondante de tous les pays de la planète, indiquent des pertes alimentaires dés le début de la production. Après plantation, les cultures peuvent être perdues avant la récolte en raison de maladies ou du mauvais temps. L'utilisation de machines lors de la récolte peut augmenter les pertes puisqu’il est impossible de sélectionner ce qui est mûr de ce qui n’est pas.
       Une partie du gaspillage est dû au dépassement de quotas (agriculture, pêche) ou à des normes (tailles minimales des produits de la pêche, standards de qualité et d'apparence…) ou à des prix seuils en dessous desquels les produits ne sont pas commercialisés. On jette le surplus produit ou pêché ou ce qui ne correspond pas à la norme.
       En ce qui concerne la pêche, les chalutiers estiment que 30 à 40 % du total pêché est remis à la mer. Sept millions de tonnes de poissons seraient ainsi rejetés chaque année dans l'océan, soit un peu moins de 10 % des captures totales.
       Les agriculteurs quant-à-eux récoltent souvent de façon sélective, préférant laisser des cultures ne correspondants pas aux standards dans le champ (où ils peuvent être utilisés comme fertilisant ou nourriture animale), dans la mesure où les aliments seraient écartés plus tard de la chaîne.

Le gaspillage a de graves conséquences socioéconomiques. Il pèse sur le budget des familles. Ainsi que sur l’environnement : gaspillage d'eau, d'énergie, pollution des sols et des cours d’eau (engrais et pesticides utilisés en pure perte), augmentation du trafic routier et de la gestion des déchets, impact de carbone direct (émission de gaz à effet de serre des déchets) et indirect…

Source : http://www.planetoscope.com/restauration/542-cout-du-gaspillage-alimentaire-aux-etats-unis-en-euros-.html


Les villes tentaculaires
(Statistiques 2011)

- À chaque seconde, la population urbaine augmente de 2 personnes
- 95% de la croissance de la population urbaine dans les prochaines décennies se produira dans les pays en voie de développement
- 27% de la population urbaine dans les pays en voie de développement ne dispose pas de l'eau courante à la maison
- Pour faire face à une urbanisation rapide et répondre à la demande en eau croissante, les villes puisent leur eau plus profondément et plus loin : ce qui engendre une surexploitation des ressources en eau
- À chaque jour, 2 millions de tonnes de déchets d'origine humaine sont déversées dans les cours d'eau
- Dans de nombreuses villes, particulièrement dans les pays en voie de développement, le manque de traitement efficace des eaux usées et d'équipements de drainage entraine la pollution des ressources en eau souterraines et de surface
- Des installations sanitaires inadéquates ou de fortes pluies entrainent souvent la contamination de l'eau potable
- L'eau potable contaminée est alors source d'épidémies de choléra, de diarrhée et de malaria
- Alors que la malaria était souvent considérée comme une maladie rurale, elle est maintenant parmi les principales causes de maladie et de mort dans de nombreuses zones urbaines
- Des taux de perte d'eau potable de 50% dus aux fuites ne sont pas rares dans les systèmes de distribution urbains
- 493 millions d'habitants dans les villes partagent leurs installations sanitaires; en 1990, ce nombre était de 259 millions

11 septembre 2013

Peur des armes chimiques?

Pas besoin d’aller au bout du monde pour en trouver…

Vous n’avez qu’à lire les ingrédients des produits de nettoyage que vous utilisez (peut-être). Votre poudre magique bleu-vert-jaune-fluo au parfum étourdissant (arme chimique catégorie #1) fonctionne, c’est sûr, mais au péril de votre santé. Alors, pas besoin de drones, videz vos placards et amenez ces produits au centre de recyclage des matières dangereuses.
       Je me sers de bicarbonate de soude depuis des années, parfois combiné à du vinaigre, c’est magique et je ne m’empoisonne pas ni les eaux de vidange.
       Si vous avez besoin d’un tutoriel sur le nettoyage au bicarbonate : http://armandhammer.ca/solutions-fr

Lisez aussi la liste des ingrédients des aliments préfabriqués… 

Quant aux frites de McDonald’s, eh bien, je vous laisse en juger : 
Des ingrédients malsains
Par Michelle Schoffro
(Care 2)

Vous pourriez croire que les frites de McDonald’s n’incluent que trois ingrédients : pommes de terre, huile et sel. Eh bien, erreur.

L'an dernier McDonald a initié une campagne de transparence voulant ainsi montrer que l’entreprise se préoccupait de la santé des consommateurs. La société a donc publié sur son site web sa liste d’ingrédients et les techniques de traitement. J'étais curieuse d’en savoir plus sur les frites.

Les frites MickeyD’s contiennent 17 ingrédients (!) :

- Pommes de terre – ouf ! j’étais soulagée que ce soit le premier ingrédient. 

- Huile de Canola – la plupart des huiles de canola sont maintenant génétiquement modifiées.

- Huile de soja hydrogénée – comme l'huile de canola, l'huile de soja est maintenant extraite de soja génétiquement modifié. De plus, le procédé d'hydrogénation rend l'huile plus saturée que dans sa forme naturelle, et donc malsaine.

- Huile de carthame – considérée comme une huile de cuisson plus saine, mais l’huile est malheureusement chauffée à haute température longtemps avant d’être utilisée pour la cuisson; étant chimiquement modifiée par la chaleur elle devient une source d'inflammation dans le corps.

- «Arôme naturel» – la saveur naturelle de McDonald est apparemment obtenue à partir d'une source végétale, mais le mot «naturel» ne signifie rien puisqu'il peut contenir du glutamate monosodique (GMS) potentiellement dommageable pour le système nerveux et le cerveau. 

- Dextrose – un type de sucre.

- Pyrophosphate acide de sodium – cet ingrédient est apparemment utilisé pour conserver la couleur des frites. Sur les fiches de données de sécurité de l'industrie chimique il est répertorié comme étant dangereux à ingérer, et c’est exactement ce que vous allez faire en mangeant ces frites.

- Acide citrique – utilisé comme agent de conservation.

- Diméthylpolysiloxane – utilisé comme agent anti-mousse; ce produit chimique industriel est généralement utilisé dans les produits de calfeutrage et de scellage, et vient avec une liste de mises en garde de sécurité.

- Huile végétale pour la friture – en réalité un mélange de 7 ingrédients : huile de canola, huile de maïs, huile de soja, huile de soja avec du tert-butylhydroquinone (TBHQ), acide citrique, et diméthylpolysiloxane hydrogéné. Nous avons discuté de la plupart de ces ingrédients ci-dessus. L’huile de maïs, comme les huiles de canola et de soja, est à base de maïs génétiquement modifié.
       Le TBHQ est une base de pétrole (semblable au butane utilisé pour les briquets!), et cet ingrédient est utilisé comme agent de conservation. Il a été associé à l'asthme, aux affections de la peau, à la perturbation des hormones, et dans les recherches sur des animaux, à long terme il cause le cancer et des dommages à l'ADN.

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C'est simple, quand vous ne comprenez pas le nom des ingrédients (quel que soit le produit) : ÉVITEZ!
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Vous êtes-vous déjà questionné sur les gens qui paient 2$ pour chacune de ces petites bouteilles d’eau Evian? Essayez d’épeler Evian à l’envers…
(George Carlin)

À votre santé!

10 septembre 2013

Brillante initiative de conscientisation!


Peut-être qu’avec ces slogans apposés aux pistolets à essence, les gens qui se sentent peu (ou pas du tout) concernés par les changements climatiques ouvriraient les yeux. (Vidéo ci-après; site bilingue – http://ourhorizon.org/fr/ )

Je trouve dommage que le véhicule utilitaire sport (SUV) soit si répandu, on en voit partout dans les villes. Même les «adaptés» consomment quand même plus d’essence que les petites voitures. Au Québec, le transport routier est responsable de 30 % des émissions de gaz à effet de serre (GES); les émissions des camionnettes et des véhicules utilitaires sport ont plus que doublé depuis 1990.

En outre, «on reproche aux SUV le risque qu'ils représentent au plan de la sécurité. En cas de collision avec un autre véhicule plus bas et plus léger par exemple, ou par rapport aux piétons en environnement urbain, notamment les enfants, qui ne sont pas toujours visibles depuis la place du conducteur». (Wikipédia)
       En effet. Quand mon auto est entourée de SUV de tous les côtés, je ne vois plus rien d’autre : ils sont trop hauts et larges.

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Aperçu
Nous voulons mettre des étiquettes d’avertissement sur les pompes à essence.

1) Pourquoi est-ce important?
Le premier pas pour adresser un problème c’est d’y faire face. C’est exactement ce que fait notre campagne. Après tout, si nous n’avons pas le courage de faire face au problème, comment pouvons-nous espérer l’adresser? Jusqu’à ce que l’on fasse cela, toute autre approche sera temporaire et ne résoudra rien. Nous venons d’atteindre 400 ppm de CO2 dans notre atmosphère et nous continuons à émettre toujours plus. Il est temps de faire face au changement.

2) Faire le lien
Il ne nous reste plus beaucoup de temps. Il nous faut quelque chose pour nous sortir de notre état de complaisance. Voici la solution. Les avertissements créent une boucle de rétroaction en apportant des conséquences lointaines – comme la famine, l’extinction d’espèces et les évènements météorologiques extrêmes – près de chez nous. En les plaçant sur les pompes à essence, nous sommes rappelés de notre contribution individuelle puisque notre responsabilité est mise entre nos mains. Finalement, les étiquettes captent les coûts de l’utilisation des combustibles fossiles de manière qualitative. Elles informent le marché en suscitant notre humanité, plus qu'une hausse de prix de 10 cents ne peut le faire.
Suite : http://ourhorizon.org/fr/apercu/

8 septembre 2013

Boomers

(Auteur inconnu)

Un étudiant arrogant explique à un senior pourquoi la vieille génération ne peut pas comprendre la sienne. «Vous avez grandi dans un monde différent, en fait dans un monde quasiment primitif», disait-il assez fort pour que tout le monde entende. «Les jeunes d’aujourd’hui ont grandi avec la télévision, les jets, les voyages spatiaux, l’homme qui marche sur la lune. Nous avons l’énergie nucléaire, des puces et des téléphones cellulaires, des ordinateurs qui fonctionnent à la vitesse de la lumière… et plus encore.»

Après un bref moment de silence, le senior répond ce qui suit : «T’as raison fiston. Nous n’avions pas ces choses quand nous étions jeunes… alors nous les avons inventées. Maintenant petit con, dis-moi, que fais-tu pour la prochaine génération?»

Les applaudissements furent étonnants!

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C’est vrai que les deux générations qui nous suivent nous dénigrent à bras raccourci. Un peu de baume :

Boomers
Par Jacques Languirand

Je suis un des rares de ma génération, si on excepte les démographes et autres experts en matière de population, à avoir pressenti l’impact qu’aurait la montée des boomers. Non seulement l’impact sur la société en général, mais aussi sur mon propre vécu. Si j’ai survécu à cette menace, c’est que j’ai pris la décision de me mettre au service de cette génération exceptionnelle*, du point de vue démographique bien sûr, mais aussi parce qu’elle est apparue à une étape cruciale de l’évolution de l’humanité, alors que nous sommes placés devant la perspective d’une autodestruction massive ou de la percée de la conscience collective. À l’époque d’une crise sans précédents, (je prends ici le mot crise au sens étymologique de krisis en grec, ce qui veut dire choix) la suite du monde dépend pour une grande part de nos choix, plus spécialement, des choix que feront les boomers dans les années qui viennent.

Les boomers forment la génération la plus instruite de l’histoire de l’humanité. C’est comme ça. Ayant fait cette découverte, je me suis dit : «On va enfin savoir ce que vaut l’instruction…»  Je cherche encore. À l’horizon, rien à signaler. Quant à moi, je suis fier d’appartenir à la génération qui a contribué à faire la révolution tranquille; qui a amorcé la laïcisation de l’instruction publique – qui n’a pas encore été complétée par les boomers; qui a entraîné notre société dans le virage social-démocrate, remis en question depuis.

Pendant ce temps-là, les boomers vieillissent. Je me dis que ces anciens jeunes qui se sont donné l’illusion d’inventer la vie vont finir, bon gré mal gré, par découvrir, comme s’ils étaient les premiers à le faire, le vieillissement et, éventuellement, la mort! Car c’est un fait qu’au cours des années, les boomers ont vécu toutes les étapes de la vie qu’ils ont traversé jusqu’ici comme si ils les avaient inventées. En particulier, l’adolescence, une étape qu’ils ont réussie comme aucune génération avant eux, au point de s’y attarder sur le tard. Ce dont témoigne, entre autres, le culte des jeans. N’ont-ils pas, à l’époque de leur formation, crié sur tous les toits : «On ne veut pas porter d’uniformes! Tout le monde en jeans! Ils auraient pu ajouter : «Pour toute la vie! ». En effet, j’observe que depuis quelques années, et de plus en plus avec le temps, on trouve des tailles fortes dans les jeans et même la coupe ample.

S’étant emparé du pouvoir des médias, les boomers ont aussi donné l’impression d’être les premiers à vivre le couple et à avoir des enfants. La découverte de la maternité par les boomers a été époustouflante! Personne n’a oublié, j’en suis certain, l’époque où on pouvait assister à au moins un accouchement par jour à la télévision. Comme si vous y étiez! La paternité, de même, a fait l’objet d’une telle découverte par les boomers, que j’avais l’impression de n’avoir jamais vécu cet état privilégié, moi qui pourtant était père de famille à 23 ans.

Tout ce que j’en dis démontre assez que les boomers forment la première génération des médias électroniques : celle qui s’est regardée vivre comme dans un miroir. Ce qui était peut-être d’autant plus nécessaire que les boomers n’avaient aucun modèle de ce qu’ils étaient et surtout de ce qu’ils allaient devenir. C’est la première génération qui ait rompu avec les modèles passés : «Jamais comme ma mère! , ont clamé les filles. «Jamais comme mon père!», ont clamé les garçons. «Avec nous, c’est différent!». Et je dois dire, quant à moi, que cette affirmation s’est avérée tout à fait fondée.

Au bout du compte, il faut bien reconnaître que, si il est vrai que les boomers n’ont inventé ni le couple, ni la maternité, ni l’éducation des enfants … (je pense tout à coup à la découverte qu’ils ont faite ces dernières années de l’adolescence de leur progéniture!), il n’en n’est pas moins vrai qu’ils ont dû découvrir sur le tas toutes les étapes de la vie et les expériences communes de l’humanité, qu’il leur a fallu vivre différemment, sans modèles, en cherchant à tâtons comment être et comment devenir, dans des conditions nouvelles, totalement différentes, qu’il fallait parfois subir et, le plus souvent, inventer.

Les boomers, en somme, ont le mérite d’avoir étrenné pour le reste du monde, la civilisation post-moderne. Ce n’est pas rien.

Archives Par 4 chemins 1998-2001, Radio-Canada :
http://www.radio-canada.ca/par4/

* Jacques Languirand est octogénaire... chut, c'est un secret!

Émission du 7 septembre 2013  
Audio : http://www.radio-canada.ca/emissions/par_4_chemins/2013-2014/

Jacques Languirand cite des passages du livre de Lodro Rinzler. Regarder ses pensées, voir monter ses émotions, apprendre à rester calme, extérieur, témoin, même si la vie est difficile. Surtout, ne pas changer sa vie pour devenir bouddhiste. Seulement intégrer un art de vivre bouddhiste dans son quotidien. Une approche décontractée.
(Lodro Rinzler, Prendre un verre avec Bouddha : sagesse moderne et décontractée, Éditions Le jour)

Site de Jacques Languirand : http://www.repere.tv/

6 septembre 2013

Bousculons l’incurable fatuité humaine



Les Voies du Monde

Cultiver des idées préconçues, avoir une haute estime de soi, se quereller avec autrui, adopter un comportement singulier, parler de manière hautaine en dénigrant les autres, voilà ce que font les gens arrogants, rancuniers et envieux.

Toujours parler de bienveillance, vertu, loyauté et bonne foi. Chercher à devenir humble et frugal, à se rabaisser et à être courtois, voilà le comportement des érudits rompus à la culture de soi et désireux de changer le monde.

Parler aux autres de leurs grands mérites et leur témoigner des marques de haute estime, assister aux cérémonies entre gouvernants et ministres, intercéder entre le peuple et les dirigeants, voilà ce que font les politiciens et les serviteurs de l’État.

Partir à la découverte des étangs et des lacs, rechercher des lieux sauvages, ne s’occuper que de pêche et de bien-être, tout ceci démontre l’intention de ne rien faire. Voilà ce que font ceux qui fuient la société et recherchent l’oisiveté.

Pratiquer des exercices respiratoires, suivre les enseignements secrets, vivre dans les arbres et apprendre les mouvements des oiseaux, voilà ce que font ceux qui entraînent leur corps pour acquérir la longévité.

Cependant, toutes ces activités n’ont aucun effet sur notre propre nature.

Les gens du Tao ont du caractère sans pour autant avoir d’idées préconçues. Ils n’ont besoin ni de vertu ni de bienveillance pour s’améliorer, ni d’actions prestigieuses ni de renommée pour diriger; ils savourent le plaisir de vivre sans besoin de mer ou de rivière et atteignent un grand âge sans techniques respiratoires.

Conclusion : L’homme ordinaire considère que pouvoir, bienveillance et vertu, mérite, position privilégiée et techniques d’épanouissement sont avantageux pour son développement. L’homme du Tao les considère plus comme des obstacles que des aides.

Source :

Tchouang Tseu 2, La musique de la vie  
Tsai Chih Chung
Coll. Philo-Bédé – Carthame Éditions; 1995

L’auteur de ces formidables bandes dessinées, Tsai Chih Chung, est originaire de Taiwan. Ce bédéiste est reconnu comme le pionnier de la traduction en bandes dessinées des grands classiques de la littérature et de la philosophie taoïstes.

Extraits de l’intro : Bien que Tchouang Tseu soit presque aussi connu que Lao Tseu, les informations historiques concernant ce grand sage du Taoïsme sont imprécises. Selon l’historien Sima Qian, il serait originaire de Meng dans la province de Henan. Il s’établit à Qi Yuan, dans l’état de Song, où il occupait le poste d’un petit fonctionnaire.  Il y écrivit son ouvrage, le Nanhua Zhenjing, composé de 33 chapitres. Tchouang Tseu aurait vécu de 369 à 286 av. J.-C. et serait contemporain de Mencius, le plus confucianiste après Confucius lui-même. Refusant de servir un prince ou un gouvernant, il vécût une vie humble (non misérable, mais pauvre, comme il le décrit lui-même). Il n’accordait aucune valeur ni au confort personnel ni à la renommée officielle. Le développement de la pensée philosophique et religieuse, notamment du Zen, s’en est largement inspiré. Selon Tchouang Tseu, l’homme atteint l’illumination lorsqu’il s’aperçoit que la vie est faite de mouvements et de transformations incessantes, quand il parvient à se libérer de ses aspirations personnelles, des traditions de toutes sortes et de sa participation à des situations qui l’empêchent de vivre en harmonie avec le Tao qui embrasse l’Univers.