Toutes ces qualités, telles que l’amour, la compassion, la paix intérieure, la beauté… que nous souhaiterions manifester ne portent en réalité qu’un seul nom : CONSCIENCE. |
La douleur
Ananda, le cousin et disciple du Bouddha, est resté aux côtés de son maître durant plus de quarante ans, veillant en permanence à satisfaire ses besoins. À la mort du Bouddha, dit-on, Ananda était présent. Il pleurait. Les autres disciples le grondèrent pour son manque d’entendement. Le Bouddha étant parti dans une plénitude absolue, il convenait de se réjouir. Ananda répondit : «C’est vous qui ne comprenez pas. Je ne pleure pas sur le Bouddha, mais sur ma propre personne. Pendant toutes ces années, j’étais constamment avec lui et pourtant, je n’ai pas réalisé l’éveil.» Ananda veilla toute la nuit, en méditation, dans une affliction profonde. Le lendemain matin, raconte-t-on, il était illuminé.
Les grandes souffrances sont potentiellement des moments de transformation majeure. Mais pour que la mutation s’opère, nous devons nous abandonner à la douleur et descendre jusqu’à ses racines, vivre l’épreuve telle qu’elle est sans auto-commisération.
La douleur et la souffrance ne devraient pas vous affliger. C’est une erreur très courante… La douleur a une valeur, la tristesse est là pour vous rendre plus vigilant. Vous ne prenez conscience d’une chose que lorsque la flèche transperce votre cœur et vous blesse profondément. Sans cela, vous ne vous rendez compte de rien. Quand la vie est légère, facile, confortable, vous ne vous posez aucune question. Pourquoi essaieriez-vous de nettoyer le miroir de votre cœur conscient? Mais quand un être cher meurt, une chance vous est donnée. Lorsque votre compagne vous quitte, l’obscurité tombe sur votre vie et la solitude vous torture. Vous aimiez votre femme, elle était le centre de votre vie et voici qu’elle a disparu. Votre douleur et vos larmes sont une occasion bénie de prendre conscience. Utilisez la flèche qui vous a fait tellement mal.
La seule raison d’être de la douleur est de secouer votre sommeil. Quand l’intelligence consciente s’éveille, c’en est fini de souffrir.
TAROT ZEN
Éditions du Gange
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L’éveil
Le mental influence généralement notre vie de manière soit stupide, soit oppressive. Le Bouddha est si grand qu’il dépasse les étoiles. Au-dessus de sa tête règne le vide pur. Il représente l’intelligence consciente qui s’épanouit en tous ceux qui deviennent le seigneur et maître de leur mental et sont désormais capables de l’utiliser comme le serviteur qu’il est.
Cette lame signifie qu’une clarté cristalline est à présent possible, un détachement enraciné dans le profond silence qui règne au cœur de votre être. Ne cherchez pas à comprendre en termes intellectuels. L’entendement est existentiel, global, en harmonie avec la pulsation de la vie, et c’est un don immense à partager avec autrui.
Nous sommes issus de l’inconnu et y retournons. Mais nous reviendrons, nous l’avons déjà fait des milliers de fois et le ferons encore. Notre essence est immortelle, mais notre corps (la manifestation physique de notre réalité profonde) est éphémère, passager. Notre enveloppe actuelle, notre entité psychosomatique, est constituée d’éléments matériels qui se fatiguent, s’usent et se désintègrent. Notre intelligence consciente, par contre, que le Bouddha et Bodhidharma appelaient le non-mental, transcende tous les phénomènes. Ce non-mental n’a ni commencement ni fin. Il s’exprime puis retourne au silence.
Ce mouvement de balancier entre le connu et l’inconnu se poursuit jusqu’à ce qu’en l’être humain la conscience s’éveille pleinement. Alors, c’est la dernière incarnation; pour cette fleur épanouie il n’y aura plus de retour. Comme elle a découvert son être profond, elle n’a plus besoin de l’école de la vie. Les naissances et les morts successives ne sont rien d’autre qu’un apprentissage. L’être dont le miroir intérieur est nettoyé des voiles de l’illusion a appris la leçon. Pour la première fois, il n’ira plus du connu à l’inconnu, mais du connu à l’inconnaissable.
Éditions du Gange
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