13 août 2010

À l’heure des excès

Congruence … Ce matin, alors que je m’apprêtais à publier ce billet, on parlait à la radio du livre de Jean-Louis Servan-Schreiber «Trop vite! Pourquoi nous sommes prisonniers du court terme». Cocasse.

Nous vivons en effet à une époque d’excès, dont l’excès de vitesse, entre autres…
«Un ancien état social est en train de mourir; un nouvel état social est en train de naître… et la lutte est vive entre le moribond et le nouveau-né. C’est de cet antagonisme que sont faits le déséquilibre présent et cette agitation dont, pour la première fois sur notre planète, on enregistre universellement les remous.

Le machinisme, sur lequel on comptait pour remédier à la faiblesse humaine a, dans une certaine mesure, soulagé la peine des corps mais il a accru la détresse des esprits.

La paix intérieure (la seule qui compte véritablement) est devenue presque impossible dans un âge où les principales caractéristiques sont la vitesse, la mobilité et l’efficacité.

En réalité, l’homme s’est laissé gagner par le rythme des machines et des techniques dont la course précipitée n’est possible qu’en raison de leur caractère inhumain. On peut accroître de plus en plus – et on s’accroît effectivement – la rotation de la machine, mais on ne peut accroître le rythme de l’homme qui s’efforce de suivre haletant.

À partir d’une certaine vitesse, la cadence de l’inanimé devient tyrannique et c’est à ce moment que le moteur, créé par l’homme pour être à son service, asservit l’homme à son tour.

Tout être dont le rythme est dépassé est candidat à la folie. Toute la collectivité dont la cadence n’est pas celle du reste du monde court à sa ruine et à sa dispersion.


Nous sommes tous plus ou moins atteints de ce mal des inadaptés depuis la fin du XIXe siècle, mais les découvertes scientifiques du XXe siècle l’ont rendu insupportable et dangereux.

Tant que l’humanité sera en proie à la peur, non pas à la peur accidentelle, mais à ces peurs multiples et endémiques, aucune amélioration de son état ne sera possible parce qu’elle chancellera sur ses fondations.

La paix du monde ne peut s’asseoir que sur la paix intérieure, et cette paix intérieure ne peut être réalisée que si l’individu échappe à la peur.

Mais pour être sans peur, il faut être sans reproche et, par conséquent, s’astreindre aux disciplines de vie que mérite la liberté.

L’homme n’est une créature supérieure aux autres que par sa faculté d’exercer son libre arbitre. Or, le libre arbitre est absolument inconciliable avec la peur. Un homme terrorisé n’a plus de libre arbitre : ses pensées et ses actes sont conditionnés par la peur. Chez lui, tout est en porte à faux, tout est en déséquilibre; c’est ce qui permet aux mauvais de l’ébranler facilement.»

-- GEORGES BARBARIN; Comment vaincre peurs et angoisses – Guide pratique pour retrouver confiance, sérénité et joie de vivre
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Quelques mots bien agencés pour se rappeler de ralentir et de rester soi-même.

Slow me down, Lord

Ease the pounding of my heart by the quieting of my mind. Steady my hurried pace. Give me, amidst the day's confusion, the calmness of the everlasting hills.

Break the tensions of my nerves and muscles with the soothing music of singing streams that live in my memory.

Help me to know the magical, restoring power of sleep. Teach me the art of taking "minute vacations"...slowing down to look at a flower, to chat with a friend, to read a few lines from a good book.

Remind me of the fable of the hare and the tortoise; that the race is not always to the swift; that there is more to life than measuring its speed.

Let me look up at the branches of the towering oak and know that it grew slowly and well. Inspire me to send my own roots down deep into the soil of life's endearing values... that I may grow toward the stars of my greater destiny.

Slow me down, Lord.

-- Wilfred Arlan Peterson

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Modère-moi, Seigneur

Allège les battements de mon cœur en pacifiant mon esprit. Stabilise l’allure précipitée de mon pas. Accorde-moi, au milieu de la confusion quotidienne, la quiétude des collines éternelles.

Dissous la tension de mes nerfs et de mes muscles avec le murmure apaisant du ruisseau qui vit dans ma mémoire.

Aide-moi à connaître le pouvoir magique et revitalisant du sommeil. Apprends-moi l'art des «vacances-minute»… de sorte que je m’arrête pour regarder une fleur, causer avec un ami, lire quelques lignes d'un bon livre.

Rappelle-moi la fable du lièvre et de la tortue; que le plus rapide ne gagne pas toujours la course; que la vie ne se mesure pas à sa vitesse.

Laisses-moi regarder les hautes branches de l’immense chêne et découvrir qu'il a grandi lentement et sainement. Encourage-moi à implanter mes propres racines profondément dans le sol des valeurs inspirantes de la vie… de sorte que je puisse atteindre l’étoile de ma plus haute destinée.

Modère-moi, Seigneur

-- Wilfred Arlan Peterson

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Be yourself 

The world would like to change you;
There are pressures all around,
You must decide just who you are,
Then firmly hold your ground.

You have an image of yourself,
An ideal sense of you;
And to this vision you must always
Struggle to be true.

You know what you are good at,
And you know where talents lie;
But if you're ruled by others,
Your uniqueness could pass by.

Remember, there is much to learn,
All new things aren't good,
Wisdom lies in what you've learned
And what you have withstood.

So be yourself and don't allow
The world to take control,
Preserving your identity
Is life's most precious goal.

-- Bruce B. Wilmer

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