5 septembre 2021

Pas de masques? Plus de contamination!

Le port du masque semblait être la mesure sanitaire la plus détestée. Malheureusement, les gens ignorent ou ne veulent pas reconnaître l’importance de cette mesure, ou sont carrément de mauvaise foi. Comme ils ont jeté leurs masques aux rebuts en juin, l’influenza pointe le nez – nous avions été épargnés en 2020 parce nous les portions sur le nez. La contamination se fait par aérosols (1). À mon avis les «vaccinés démasqués» (qui se croient invincibles mais qui peuvent contaminer) sont aussi dangereux que les «non-vaccinés démasqués», de sorte que les «non-vaccinés masqués» sont peut-être les moins dangereux. Alors, parlons du masque, pour l’énième fois.

Les deux articles suivants nous montrent des complotistes de mauvaise foi – ils ont l’indécence d’affirmer des propos qu’ils savent foncièrement faux ou injustifiés, mais ils continuent à les clamer comme des vérités. Peut-être que nos complotistes ignorent que plusieurs gros leaders américains anti-vaccination-masques sont récemment morts du coronavirus? Notamment la plus grande gueule antimasques du Texas : Caleb Wallace. Ces leaders (Marc Bernier, Dick Farrell, Phil Valentine, etc.) ont tous déclaré avant de mourir : «Cette chose-là est vraie, ce n’est pas un canular. Faites-vous vacciner.» Hé, trop tard!

Photo : Graham Hugues / La Presse canadienne. Manifestation antimasques, Montréal 12 septembre 2021

Des Québécois défient les limites du port du masque

Sarah R. Champagne / Le Devoir 13 juillet 2021

Des Québécois exaspérés de porter le masque défient les limites de cette obligation sanitaire. Près de 400 adresses qui n’imposeraient pas cette mesure activement sont compilées sur une carte circulant largement en ligne, parfois à l’insu des commerçants eux-mêmes, a constaté Le Devoir.

Le port du couvre-visage reste obligatoire dans tous les lieux publics fermés du Québec, y compris dans les commerces de détail, pour les personnes de 10 ans et plus. Les experts en santé publique considèrent toujours que c’est l’une des manières les plus efficaces de freiner la propagation de la COVID-19.

Si les consignes sanitaires se sont assouplies dans les dernières semaines, c’est justement en grande partie grâce au port du masque et à la vaccination de masse, rappelle l’expert en virologie Benoit Barbeau. «Ce n’est pas le temps de sauter des étapes qui doivent être franchies progressivement», dit celui qui est également professeur au département des sciences biologiques de l’UQAM.

(1) Le fait que le virus se transmette par aérosols fait aujourd’hui l’objet d’un consensus scientifique et, par conséquent, la pertinence du port du masque aussi. «Le masque a vraiment changé la lutte contre la pandémie et a donné des résultats probants partout sur la planète. Il demeure un élément essentiel de notre capacité à maintenir un faible taux de transmission», souligne M. Barbeau.

Cette obligation pourrait même être parmi les dernières à se maintenir, croit-il, puisque la mesure «n’est pas très contraignante» au regard de son «grand impact». C’est aussi une mesure qu’une majorité de Canadiens appuient.

Un groupe Facebook opposé au port obligatoire du couvre-visage a néanmoins récolté plus de 52 000 adeptes en une semaine. Certaines personnes s’y affichent ouvertement «conspirationnistes», selon leur propre vocabulaire. D’autres disent plutôt en avoir assez de se couvrir la bouche et le nez à l’intérieur ou sont confus par rapport aux normes en vigueur. Les égoportraits sans masque à l’intérieur de lieux publics restent parmi les publications les plus populaires.

Israël a aussi rétabli cette obligation devant la hausse des contaminations liées au variant Delta. D’autres villes dans le monde ont aussi fait marche arrière.

Benoit Barbeau invite à songer à la rentrée automnale, quand le quotidien des Québécois sera de retour entre les murs des écoles et des bureaux. «Le masque est une mesure simple, qui donne des résultats», résume-t-il.

https://www.ledevoir.com/societe/sante/617691/coronavirus-des-quebecois-se-rebiffent-contre-le-port-obligatoire-du-masque

Un juge refuse de suspendre l’obligation du port du couvre-visage au Québec

Stéphane Martin – La Presse canadienne / Le Devoir 3 septembre 2021

La Cour supérieure a rejeté la demande de trois Québécois qui voulaient que soit suspendue immédiatement l’obligation du port du couvre-visage.

Dans sa décision rendue vendredi, le juge Frédéric Pérodeau a refusé de suspendre immédiatement l’application des décrets et arrêtés ministériels en lien avec la COVID-19 qui imposent le port du couvre-visage à tous dans divers lieux publics intérieurs.

Ce refus du juge ne met toutefois pas un terme à leurs démarches en justice. Ils veulent que cette mesure sanitaire soit abolie pour de bon – et déclarée «illégale et inconstitutionnelle». Il y aura éventuellement un procès qui videra cette question.

Mais d’ici là, le masque restera sur le visage des Québécois, jusqu’à ce que le gouvernement en décide autrement.

Les trois personnes qui ont porté cette demande devant les tribunaux, Francesco Platania, William Thomas et Marie Tranquille, sont d’avis – preuve d’experts à l’appui – que la COVID-19 n’est pas une menace grave à la santé de la population et qu’il n’y a aucune raison de maintenir l’état d’urgence sanitaire ni le port du masque.

Ils soutiennent que l’obligation de porter le couvre-visage porte atteinte à leurs droits fondamentaux, dont le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à la liberté d’expression.

De plus, les études ne montrent pas l’efficacité du couvre-visage pour empêcher la transmission du virus, clament-ils, ajoutant que son port cause des «effets nocifs et indésirables pour la santé», particulièrement pour les enfants. Il engendre des «problèmes physiques et psychologiques», ont-ils plaidé.

Ils veulent donc qu’il soit tout de suite mis au rancart.

De plus, ils demandent au juge de déclarer formellement qu’il n’existe pas d’urgence sanitaire au Québec.

Urgence?

D’entrée de jeu, le magistrat rappelle qu’il ne revient pas aux tribunaux de déterminer si une mesure législative est bien fondée ou pas : ils ne peuvent que contrôler sa légalité. Et puis, il y a une présomption selon laquelle les lois et actes législatifs sont censés être adoptés dans l’intérêt public : ceux qui veulent les suspendre ont le fardeau de démontrer le contraire.

Article intégral :

https://www.ledevoir.com/societe/629754/un-juge-refuse-de-suspendre-l-obligation-du-port-du-couvre-visage-au-quebec 

La grippe est de retour au Québec après plus d’un an d’absence

Marie-Ève Cousineau / Le Devoir 3 septembre 2021

Depuis le déconfinement, les virus respiratoires se propagent au Québec. L’influenza vient maintenant de réapparaître après plus d’un an d’absence. Au moins une demi-douzaine de cas d’influenza ont été détectés aux urgences du CHU Sainte-Justine depuis le week-end dernier. Faut-il s’en inquiéter? Le Dr Gaston De Serres est médecin-épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec et il traque le virus de la grippe depuis plus de 20 ans. Il répond aux questions du Devoir. Propos recueillis par Marie-Ève Cousineau.

Les cas d’influenza se multiplient-ils au Québec?

Le Laboratoire de santé publique du Québec fait la surveillance des virus respiratoires, et en particulier de l’influenza. La semaine dernière, le bulletin rapportait deux cas d’influenza (ce bilan ne tenait pas compte des infections recensées au CHU Sainte-Justine). C’était une première depuis plus d’un an.

C’était l’une des choses qu’on anticipait : que l’arrêt des mesures de précaution, qui étaient suivies de façon intense jusqu’au mois de juin, permette vraisemblablement aux virus respiratoires usuels de reprendre du service.

Effectivement, au cours des derniers mois, on a vu réapparaître ce qu’on appelle le virus respiratoire syncytial, un virus très présent chez les jeunes enfants et qui cause la bronchiolite. Il est en hausse depuis plusieurs semaines.

Là, on commence à revoir apparaître des cas d’influenza parce qu’on a déjà relâché nos mesures depuis un certain temps. C’est certain que la situation actuelle ressemble à une situation qui se rapproche du début d’une activité grippale normale.

Le pic de la saison de la grippe survient généralement de quatre à six semaines après que le virus a commencé à se manifester. Une vague d’influenza est-elle à prévoir dès octobre?

Je ne m’attends pas à ce que le pic soit là dans quatre semaines, pas du tout. Maintenant, on est au début du mois de septembre. Qu’il y ait une activité grippale, je dirais, au mois de novembre, ça ne serait pas surprenant. Ça va dépendre beaucoup de ce qui va se passer avec les mesures non spécifiques dans la population, c’est-à-dire les restrictions [sanitaires en place] en ce qui a trait aux contacts, au port du masque, etc.

Ce qu’on sait pour l’influenza et les virus respiratoires en général, c’est que le moteur de l’épidémiologie pour ces virus-là, ce sont les jeunes enfants, à la différence de la COVID-19 qui touche moins les jeunes enfants. C’est sûr que les enfants dans les [centres de la petite enfance] et les enfants d’âge préscolaire n’ont pas beaucoup de contraintes [ils ne portent pas le masque, par exemple] et qu’ils sont susceptibles de contracter le virus de la grippe. 

La saison grippale achève dans les pays de l’hémisphère sud, comme l’Australie. Comment cela s’est-il passé là-bas cette année? Quelles conclusions peut-on en tirer?

L’Australie a enregistré de 10 à 20 cas par semaine durant la période grippale. En 2017, ça a monté jusqu’à 25 000 cas par semaine. Dans le Cône Sud (Argentine, Chili, Uruguay), il n’y a pas de circulation, ou presque. La situation de l’influenza est directement liée aux mesures de précaution non spécifiques de chaque pays.

Au Québec, grâce aux mesures générales de santé publique qui persistent, la transmission va peut-être être moins élevée que celle qu’on aurait normalement, parce qu’il y a quand même toutes sortes d’activités pour lesquelles les gens continuent à porter un masque. À l’école, le port du masque est encore exigé.

La grippe risque-t-elle de frapper plus fort cet automne et cet hiver parce que la population n’a pas été infectée l’année dernière et n’a donc pas développé une certaine immunité contre le virus?

On a comme sauté une année d’influenza. Souvent, quand on saute une année, il y a plus d’individus vulnérables et on risque d’avoir plus de transmissions.

Par exemple, en Australie, l’année 2016 a été tranquille et a été suivie par une grosse année. Ce qu’on peut penser, c’est que si l’Australie saute deux saisons, il va y avoir une grosse année [d’infections en 2022].

Est-ce que la transmission au Québec va entraîner plus d’hospitalisations cette année?

Il est bien possible que les gens aient appris que, quand on a des symptômes d’infection respiratoire, ce n’est pas le temps d’aller voir ses grands-parents ou ses arrière-grands-parents [susceptibles d’être hospitalisés]. Avant la pandémie, les gens symptomatiques qui allaient visiter d’autres personnes, ce n’était pas rare.

https://www.ledevoir.com/societe/sante/629334/sante-l-influenza-est-de-retour-apres-plus-d-un-an-d-absence

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