7 septembre 2021

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Mise à jour 8 septembre 2021 : La pauvre madame n’avait pas soupçonné que ses mensonges concernant ses prétendues origines autochtones puissent un jour la rattraper. De toute façon, l’idée de détruire 5000 livres, laisse supposer que son QI était peut-être insuffisant ... Ça ramène une question récurrente : pouvons-nous aveuglément croire les gens sur parole?

Livres détruits : la «gardienne du savoir» n’est pas autochtone

Thomas Gerbet / ICI Radio-Canada, 08.09.2021

La «gardienne du savoir» autochtone gardait aussi certains secrets. Suzy Kies, coprésidente de la Commission autochtone du Parti libéral du Canada, n'a pas de statut d'Indien en vertu de la Loi, elle ne figure pas dans les registres des conseils de bande abénakis et on ne lui trouve aucun ancêtre autochtone jusqu'à au moins l'année 1780.

Celle qui a accompagné le Conseil scolaire catholique Providence dans la destruction controversée de 5000 livres jugés néfastes aux Autochtones dénonçait pourtant les Blancs qui s'approprient l'histoire des Premières Nations.

Suzy Kies démissionne

Réagissant aux révélations de Radio-Canada, Suzy Kies a annoncé en fin de journée sa démission de son poste de coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1822333/livres-suzy-kies-gardienne-savoir-parti-liberal-autochtones

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Une idée stupide qui a provoqué le contraire de l’effet voulu... À mon avis, bannir ou brûler des bibles serait plus pertinent puisque c'est l’église catholique qui a causé le plus de tort aux autochtones, plus que toutes les bandes dessinées réunies – incluant les plus stéréotypées. Les «gardiens du savoir autochtone» du panel de sélection avaient-ils lu les 5000 livres?  

Faire semblant qu’une chose n’existe pas ne la fait pas disparaître.

Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, qui «voue un culte aux livres», s’oppose au bannissement d’œuvres littéraires : «Il y a eu des millions de livres écrits dans l’histoire. Je dirais que la quasi-totalité d’entre eux, selon leurs époques, véhicule sûrement des idées qu’aujourd’hui on ne cautionne plus. On ne va pas tous les brûler!»

Plutôt qu’imiter les nazies ou les Talibans qui brûlent des livres, pour compenser, il vaut mieux expliquer la vraie histoire aux jeunes et leur apprendre à faire la part des choses...

En juin 2019, en Pologne (pas en Afghanistan), des prêtres ont brûlé des exemplaires des sagas Harry Potter et Twilight qu’ils jugeaient comme étant «des sacrilèges». «Nous obéissons à la parole divine», ont expliqué sur la page Facebook du groupe religieux SMS des Cieux les auteurs de ce «bûcher», photos à l'appui.

Dingue non?

Quand l’homme se prend pour Dieu, il brûle des livres  

C’est une des constantes de l’Histoire : de tous temps on a brûlé des livres. Le poète et essayiste vénézuélien Fernando Baez s’est lancé dans un impressionnant recensement de ces autodafés. Une étude aussi érudite que passionnante. De l’Antiquité jusqu’aux guerres en Yougoslavie et en Irak, l’auteur nous explique cette folie destructrice : «On brûle des livres ou on bombarde des bibliothèques parce que ce sont des symboles.» Sinon pourquoi la bibliothèque de Madrid aurait-elle été bombardée en 1937 et celle de Sarajevo en 1992 alors qu’elles ne pouvaient être considérées comme des objectifs militaires?

https://www.ladepeche.fr/article/2008/03/25/444545-histoire-quand-homme-prend-dieu-brule-livres.html

Des écoles détruisent 5000 livres jugés néfastes aux Autochtones, dont Tintin et Astérix

Thomas Gerbet / ICI radio-Canada info, 7 septembre 2021

Ils ont été jetés, certains brûlés et enterrés, par un conseil scolaire de l’Ontario qui les accuse de propager des stéréotypes. Les auteurs sont consternés.

Une grande épuration littéraire a eu lieu dans les bibliothèques du Conseil scolaire catholique Providence qui regroupe 30 écoles francophones dans tout le sud-ouest de l’Ontario. Près de 5000 livres jeunesse parlant des Autochtones ont été détruits dans un but de réconciliation avec les Premières Nations, a appris Radio-Canada.

L’auteure de la vidéo destinée aux élèves est Suzy Kies, présentée comme une «gardienne du savoir» autochtone. Elle fait partie de ceux qui ont accompagné le conseil scolaire dans sa démarche, à partir de 2019 dans son cas.

Elle dénonce les personnages autochtones présentés dans les livres pour enfants comme «pas fiables, paresseux, ivrognes, stupides...». «Quand on perpétue ce genre d’image dans la tête des jeunes, c’est difficile de s’en débarrasser.»

«C’est une pure censure! Sans nous consulter, sans amorcer une discussion. Est-ce qu’on retourne à l’Index», se demande Jean-Claude Larocque (coauteur du livre Le Fils des Hurons) en référence à la liste des livres interdits dans les écoles catholiques jusqu’aux années 1960.  

Suzy Kies juge que «ce sont des histoires écrites par les Européens, d’une perspective euro-centriste et non pas des Autochtones». Elle affirme que les «gardiens du savoir», comme elle, qui mémorisent la connaissance transmise oralement, sont plus fiables que les archives écrites.

Le philosophe spécialiste de l’éducation Normand Baillargeon amène une réflexion «nuancée» sur le sujet.

«Que le moment soit venu de repenser ce que l’on enseigne sur l’Histoire autochtone, c’est normal et sain», mais «que l’on brûle des livres me semble extrêmement troublant, ça a des relents historiques que je n’aime pas du tout.»

Selon lui, il peut y avoir des raisons de retirer un livre, par exemple s’il contient «des faussetés objectivement constatables». Mais le philosophe précise que «les raisons devraient être très sérieuses, étudiées très attentivement».

Normand Baillargeon ajoute d’autres nuances : «Ce n’est pas la même chose d’avoir un langage inacceptable dans un récit fantastique, avec un personnage, que dans un livre d’Histoire. De la même façon, ce n’est pas la même chose d’avoir un dessin fautif quand il s’agit d’une bande dessinée, que quand il s’agit d’une encyclopédie».

«Imaginez que tous les groupes sociaux se mettent à réclamer qu’on coupe ce qui ne fait pas leur affaire. Une grande quantité de livres seraient rapidement éliminés des bibliothèques. ~ Normand Baillargeon, philosophe spécialiste en éducation

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1817537/livres-autochtones-bibliotheques-ecoles-tintin-asterix-ontario-canada

Imaginez si Victor Hugo avait connu le nazisme...!

À qui la faute?

Victor Hugo

– Tu viens d'incendier la Bibliothèque?

– Oui.

J'ai mis le feu là.

– Mais c'est un crime inouï!

Crime commis par toi contre toi-même, infâme!

Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme!

C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler!

Ce que ta rage impie et folle ose brûler,

C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage

Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.

Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.

Une bibliothèque est un acte de foi

Des générations ténébreuses encore

Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.

Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,

Dans ces chefs-d’œuvre pleins de foudre et de clartés,

Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,

Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire,

Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,

Dans ce qui commença pour ne jamais finir,

Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles,

Dans le divin monceau des Eschyles terribles,

Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon,

Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,

Tu jettes, misérable, une torche enflammée!

De tout l'esprit humain tu fais de la fumée!

As-tu donc oublié que ton libérateur,

C'est le livre? Le livre est là sur la hauteur;

Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine,

Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine

Il parle, plus d'esclave et plus de paria.

Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.

Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille

L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille;

Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous;

Tu deviens en lisant grave, pensif et doux;

Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître,

Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître

À mesure qu'il plonge en ton cœur plus avant,

Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant;

Ton âme interrogée est prête à leur répondre;

Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre,

Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,

Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs!

Car la science en l'homme arrive la première.

Puis vient la liberté. Toute cette lumière,

C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins!

Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.

Le livre en ta pensée entre, il défait en elle

Les liens que l'erreur à la vérité mêle,

Car toute conscience est un nœud gordien.

Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.

Ta haine, il la guérit; ta démence, il te l'ôte.

Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute!

Le livre est ta richesse à toi! c'est le savoir,

Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,

Le progrès, la raison dissipant tout délire.

Et tu détruis cela, toi!

– Je ne sais pas lire.

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