2020 ne
changera rien à la destinée de notre civilisation «bulldozer» : une chute
vertigineuse dans l’abîme à plus ou moins court terme.
Longue vie à
la pollution industrielle! Le projet de saccager la terre jusqu’au dernier cm2
a le vent dans les voiles. Ce serait dommage que l’humanité disparaisse avant
d’avoir vu ça!
Certains
projets «phare» garantissent l’atteinte de nos objectifs : «augmentation des
GES», «consommation ostentatoire» et «paix économique». Trinquons avec les
Albertains. À bas l’écologie, cessons d’être à contre-courant, polluons dans la
joie et la bonne humeur! Remercions notre leader environnemental autoproclamé
Justin Trudeau, et dansons le rigodon avec François Legault et ses députés (1a)
[avec pareille vidéo, ils ne devraient pas se moquer de Catherine Dorion!].
«La forêt précède les peuples; le désert les
suit.» ~ Chateaubriand
Je venais de regarder
le documentaire Invasion, lorsque l’article
du Guardian a été publié le 20 décembre dernier. Selon l’article, en janvier
2019, la GRC avait planifié un raid militarisé pour se débarrasser des
militants (non armés) de la Première nation Wetʼsuwetʼen, qui contestait le
passage du gazoduc Coastal GasLink sur son territoire. ‘Lethal overwatch is
req’d’ lit-on dans un communiqué, ce qui signifie déployer des tireurs d’élite
(snipers), et dans un autre «des arrestations seront nécessaires pour stériliser le site». On se croirait au
Brésil où les persécutions contre les peuples autochtones sont violentes, sinon
létales. Ça prouve que nous sommes tous à la merci des criminels financiers qui
mènent le monde et que les armes ont le dernier mot.
Photo : Alexander Shafir. Canyon à Moricetown, un village Wet'suwet'en
situé à mi-chemin entre Smithers et Terrace
Rivière Morice
Pourquoi saccager un territoire d'une telle beauté?! Nous sommes saturés de
gaz, on en respire, on en boit, on en mange, ça nous sort par les oreilles, le
nez, la bouche, la peau et le reste! Le gazoduc Coastal GasLink acheminera le gaz
naturel vers Kitimat où des méthaniers l’expédieront vers les marchés
asiatiques. Encore et toujours l’Asie (1b).
Invasion a été filmé lors des événements de
janvier 2019.
Invasion
Franklin López 2019 18:19
Invasion is a short film about the Unist’ot’en camp,
where Wetʼsuwetʼen First Nation peoples have been living on their traditional
unceded territory since time immemorial, only to face repeated threats in the
past decade by the Canadian government and corporations that are relentlessly
pushing to install oil pipelines and other extractive industries on their land.
Wetʼsuwetʼen feel they have a sacred duty to protect their land from harm and
preserve it for future generations, and so formed the Unist’ot’en camp to
resist the colonisers and their destructive ways. Located 1,200 km from
Vancouver, the camp is on the shores of the Wedzin Kwah and mouth of Gosnell
Creek, as a healing space for Indigenous people and settlers alike, and an
active example of decolonisation and resistance.
À voir :
https://thoughtmaybe.com/invasion/
La «violence» pour protéger un gazoduc
en Colombie-Britannique
Marco Fortier
21 décembre 2019
Le Devoir /
Société
Le recours
autorisé à la force policière «létale» pour déloger des Autochtones opposés à
la construction d’un pipeline de gaz naturel en Colombie-Britannique, en
janvier dernier, soulève l’indignation des Premières Nations et des défenseurs
des droits de la personne.
Les policiers de la Gendarmerie royale du
Canada (GRC) ont reçu l’autorisation de tirer sur les manifestants et de
recourir à toute la «violence» nécessaire pour démanteler une barricade érigée
par des Autochtones non armés, a révélé une enquête du quotidien britannique
The Guardian.
Le
gazoduc Coastal GasLink, long de 670 kilomètres, fait partie du «plus grand
projet d’investissement privé de l’histoire canadienne», avait
déclaré le premier ministre Justin Trudeau en octobre 2018. Ottawa a investi 275 millions dans ce projet qui comporte une usine de
liquéfaction du gaz naturel, un pipeline et un terminal maritime. Le projet de
40 milliards de dollars créera 10 000 emplois au plus fort des travaux de
construction, avait souligné le premier ministre.
Le terminal doit permettre d’exporter au moins 26 millions de tonnes
de gaz naturel liquéfié par année, principalement vers l’Asie, ce qui représente environ 20 % de la
production de gaz au Canada.
La nation Wet’suwet’en s’oppose au passage
du gazoduc sur un territoire qu’elle revendique devant les tribunaux. Celui-ci
doit passer sous la rivière Morice, jugée cruciale pour la région. Le consortium LNG Canada, promoteur du
projet, avait obtenu une injonction provisoire interdisant la présence de
barricades pour bloquer les ouvriers de TC Energy (anciennement TransCanada) – responsable de la
construction.
La GRC était prête à prendre les grands
moyens pour faire respecter l’injonction, a découvert le quotidien britannique
en mettant la main sur des documents internes de la police fédérale. La police a arrêté 14 manifestants
pacifiques le 7 janvier 2019. Les agents étaient prêts à recourir à la
force «létale».
L’expression «létale» a été utilisée hors
contexte, explique au Devoir la sergente Janelle Shoihet, de la GRC en
Colombie-Britannique. Il s’agit d’un terme générique [«observation létale»] qui
ne mène pas à une action autre que
l’observation», a-t-elle précisé. «La référence à l’observation létale, pour la
GRC et pour les forces policières partout dans le monde, indique une position
d’observation prise par des policiers armés pour assurer la protection de la
police et de la population», écrit la sergente.
Le «progrès» d’abord
Les
explications de la GRC n’ont pas convaincu les Premières Nations de la
Colombie-Britannique, qui luttent depuis des décennies pour revendiquer des
droits ancestraux. «Rien n’a changé en
150 ans! Ils sont prêts à nous tuer pour nos terres et à voler nos enfants», a réagi sur Twitter le groupe Gidimt’en
Checkpoint.
Dans ses documents internes, la GRC avait évoqué la possibilité de
remettre aux services sociaux des enfants qui se seraient trouvés sur les lieux
de la barricade – d’où l’accusation de «voler nos enfants», un traumatisme
bien documenté par l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones
disparues et assassinées.
«La GRC ne fait que renouveler ses premières
responsabilités qui étaient de tasser
les peuples autochtones pour laisser place au progrès», dit Ghislain
Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. Cet
épisode rappelle que les mentalités restent les mêmes malgré les excuses de la
GRC dans la foulée de l’enquête sur les femmes autochtones, souligne le chef
Picard.
L’avocate Karina Kesserwan, spécialiste du
droit autochtone, explique que le statut juridique des Premières Nations dans
cette région de la Colombie-Britannique est très complexe : le consortium LNG
Canada affirme avoir signé des ententes avec le conseil de bande de toutes les
nations situées le long du gazoduc projeté, mais d’autres groupes traditionnels
– opposés au projet – ont aussi voix au chapitre.
«Les tribunaux n’ont pas encore tranché au
sujet des revendications territoriales dans cette région. D’ici là, la
jurisprudence indique que les Autochtones doivent être consultés et accommodés,
mais ces notions laissent place à interprétation», dit-elle.
L’article du
Guardian (en anglais) :
Mise à jour
: réponse de la GRC à l’article du Guardian
CBC / La
Presse canadienne / Radio-Canada Espaces autochtones / 23.12.2019 – La Gendarmerie royale du Canada (GRC) nie
avoir voulu tirer sur des manifestants autochtones qui bloquaient la
construction d'un gazoduc dans le nord de la Colombie-Britannique, comme le
révélait The Guardian la semaine dernière.
«La GRC a commencé à examiner tous les
documents relatifs à l’exécution de l’injonction ordonnée par le tribunal et, à
ce jour, elle n’a trouvé ni document ni référence qui reflète les déclarations
faites dans l’article», affirme Dwayne McDonald, commandant divisionnaire
intérimaire de la GRC en Colombie-Britannique, dans un communiqué envoyé mardi.
«Quelle que soit la source, les affirmations
faites dans l’article ne sont aucunement représentatives de l’esprit et de
l’intention de la directive des commandants de la GRC chargés de planifier et
d’exécuter la directive du tribunal, et elles ne correspondent pas non plus à
ce qui s’est réellement passé.» (Dwayne McDonald)
La GRC a arrêté 14 manifestants membres de
la Première Nation Wet’suwet’en en janvier 2019.
La police fédérale dénonce en outre un
article «non corroboré, incomplet et de nature incendiaire», qui compromet les
relations entre «la GRC et l’ensemble des intervenants, nouées après des années
d’efforts».
Le Guardian a déclaré mardi dans un
communiqué que son article avait été soigneusement fouillé et préparé.
Pour cette histoire, le quotidien dit se
baser sur des notes de la GRC provenant d'une séance préparatoire à une
opération policière datant du 6 janvier dernier, à Smithers, en
Colombie-Britannique. Radio-Canada n'a pas eu accès aux documents originaux.
ICI
Radio-Canada, le 2 août 2019 : L'entreprise à l'origine du projet affirme
pour sa part avoir signé des accords avec les 20 Premières Nations élues, le
long de la route de 670 kilomètres menant au terminal d’exportation de LNG
Canada, sur la côte à Kitimat, dont le conseil des Wet'suwet'en.
~~~
(1a) GNL Québec est une filiale de Pacific
NorthWest LNG (LNG Canada), géré par le géant énergétique privé Petronas
Malaisie œuvrant dans le nord de la Colombie-Britannique et promoteur de l’usine
de liquéfaction à Kitimat en vue d’acheminer le gaz vers les marchés asiatiques.
Gazoduq,
une nouvelle entreprise fondée par GNL Québec, avait annoncé en novembre 2018 son
projet de conduite souterraine de gaz naturel reliant l'Ontario au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Le corridor de 750 kilomètres proposé débute en Ontario, à l’ouest de
Rouyn-Noranda, puis passe par le sud du lac Saint-Jean pour finalement se
rendre à Saguenay dans le secteur de La Baie. Il vise à alimenter le port de
Grande-Anse. La société en commandite GNL Québec est propriétaire de Gazoduq
ainsi que de l’entreprise Énergie Saguenay. Le projet gazier est scindé en deux
: l'usine de liquéfaction et le gazoduc seraient construits par des entreprises
différentes, bien qu'elles aient toutes deux le même actionnaire principal, GNL
Québec.
(1b) Quand
t’as épuisé tes propres ressources, tu vas en chercher ailleurs, si? Les
investisseurs chinois grafignent pour
s’approprier le pétrole canadien, nos minéraux, nos terres agricoles et notre
surproduction de bétail – nous en produisons trop pour répondre à leur demande,
et ce faisant nous polluons irrémédiablement notre environnement... Allez
visiter une mégaporcherie vous en aurez une idée.
Le Dragon
à mille têtes crache le feu et donne des coups de queue... Le chantage des
Chinois concernant l’affaire Meng Wanzhou, ayant entraîné l’emprisonnement de
deux Canadiens, est une mascarade car ils ne cesseront jamais de faire main
basse sur nos ressources par tous les moyens, avec la bénédiction de nos
gouvernements. Y a-t-il quelqu’un d’assez naïf pour croire qu’ils laisseraient
tomber leur participation au développement du leur réseau sans fil 5G au Canada?
Ben voyons. Voilà pourquoi en dépit de la discorde politique visant à protéger l’image de
Pékin :
«[En juillet dernier] ...Huawei Canada a
lancé une opération charme, avec publicité, lobbying et, surtout, l’annonce de
son soutien au déploiement, d’ici 2025, de services haute vitesse sans fil dans
au moins 70 communautés nordiques, dont 50 dans le Nord-du-Québec. [...] Mais
quel est l’intérêt véritable de Huawei dans cette affaire? Est-on face à une
entreprise simplement désireuse d’entrer dans les bonnes grâces des Canadiens
ou à une compagnie qui exploite une faille canadienne pour faire d’une pierre
deux coups, c’est-à-dire charmer d’un côté et, de l’autre, servir les intérêts du
gouvernement chinois? [...] La Chine a des visées sur l’Arctique et le
gouvernement chinois ne s’en cache d’ailleurs pas. En janvier 2018, il a publié
un livre blanc décrivant ses ambitions d’édification d’une «route de la soie
polaire» qui mise sur l’ouverture des voies maritimes arctiques pour, entre
autres, accéder aux ressources. Ses entrepreneurs sont déjà actifs dans
l’Arctique canadien et au Groenland. Des communautés inuit ont été approchées
avec des propositions d’investissements dans des infrastructures importantes. Huawei
est une entreprise chinoise, soumise à la loi chinoise. La réponse musclée de
Pékin à l’arrestation en décembre dernier [2018] de Mme Wanzhou démontre
l’importance stratégique de ce fleuron industriel pour les autorités chinoises.
La détention arbitraire de deux Canadiens accusés faussement d’espionnage et
les représailles commerciales contre des produits agricoles d’ici ne visent
qu’à forcer le Canada à refuser l’extradition de cette femme qui fait face à
des accusations de fraude aux États-Unis.» (Manon Cornellier, Le Devoir / 29
juillet 2019)
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