16 août 2019

Un Prix Darwin pour Jeffrey Epstein

Difficile d’ignorer le scandale retentissant provoqué par l’arrestation et l’étrange auto-pendaison en cellule du financier Jeffrey Epstein. Le dossier épaissit au jour le jour, on verra bientôt un rapport intitulé Epstein Papers, comme les Paradise Papers, Monsanto Papers, etc. Le contexte est truffé d’incongruités. Les employés de la prison serviront de boucs émissaires comme d’habitude. Ça fait penser à l’affaire Khashoggi (en moins barbare), qui étrangement était sur la liste de contacts de Jeffrey Epstein... Enfin, comble de l’absurdité, les gens qui se questionnent sont immédiatement accusés de tomber dans une théorie du complot. Ridicule! Les humains complotent depuis l’aube des temps, du bas au top de la pyramide inclusivement. Alors, euh... il suffit de réviser les livres d'histoire pour s'en convaincre.

J’avais glané quelques éléments épars, mais c’est déjà passé date. Tant pis.

Qui peut s’affliger de la disparition de l’investisseur en fonds spéculatifs qui gérait un réseau de prostitution de mineures? Le réseau comblait certes les déviances sexuelles d’Epstein mais aussi des élites politiques/corporatives qui le fréquentaient : les vieux croûtons qui se partagent le monde et menacent la minorité intelligente, ainsi que les serpents à cravates qui sillonnent les chambres et les antichambres des gouvernements. L’affaire n’a rien d’exceptionnel en soi, Internet est un réservoir infini de porno et d’exploitation sexuelle juvénile. Cependant, le cas présent touche le haut de la pyramide. Tout comme le réseau de prêtres pédophiles protégé par le haut clergé de l’Église catholique...

Peut-être que la clientèle de dépravés et la présumée rabatteuse du financier, Ghislaine Maxwell, le regretteront. Après la mort de Jeffrey Epstein, la fille du défunt magnat britannique des médias Robert Maxwell, devient le suspect numéro 1, même si elle nie toute implication – le médicament DENIETOL pourrait l’aider si elle subit un éventuel procès (1). Elle est accusée par certaines victimes présumées du financier d’avoir activement recruté de jeunes adolescentes afin de satisfaire l’appétit d’Epstein et d’avoir même participé aux abus. La fortune de son père ayant fondu, l’héritage ne lui permettait pas de maintenir son train de vie. Une de ses amies disait : «Pour fréquenter cette clique de milliardaires mondains, tu dois coucher avec eux ou leur trouver des filles. Il n’y a pas de milieu dans ce monde-là. Une autre solution est de leur organiser des partouzes.»

Crédit photo d’origine : BestImage. (Dessin au crayon – une envie irrésistible de lui «maganer le portrait» à ce type, comme on dit au Québec)

Parmi les documents non scellés, les enquêteurs ont trouvé des relevés d'achats en ligne, entre autres de livres qui ne laissent aucun doute sur la nature des intérêts d’Epstein : SlaveCraft: Roadmaps for Erotic Servitude; Training with Miss Abernathy: A Workbook for Erotic Slaves and Their Owners et SM 101: A Realistic Introduction. Des centaines d'images pédopornographiques, dont certaines étaient conservées dans un coffre-fort, ont aussi été découvertes lors des perquisitions.
   La presse américaine surnommait son île Little St. James dans les Îles Vierges, «Pedophile Island» ou «Orgy Island». Selon Virginia Roberts Giuffre, une des accusatrices d'Epstein qui s'était confiée au «Miami Herald», Little St. James était le lieu idéal pour «organiser des grandes fêtes et d'énormes orgies sans que personne ne s'en doute». Mineure à l'époque, la jeune femme de 35 ans avait affirmé en 2016 lors d'une déposition avoir eu des rapports sexuels avec Marvin Minsky, un scientifique spécialiste de l'intelligence artificielle, lors d'un séjour sur l'île.

Un curriculum partiel de la présumée recruteuse Ghislaine Maxwell :
   Town & Country est un magazine «people» américain qui couvre des événements mondains de la haute société. Leurs articles sur le cas Jeffrey Epstein m’ont paru «honnêtes» et s’en tenir aux faits.

Au moins ça de gagné : Le ministre américain de la Justice a promis de poursuivre l'enquête pour traquer d'éventuels complices des agressions sexuelles dont était accusé Jeffrey Epstein, après avoir reconnu de «graves irrégularités» dans la prison où le financier américain a été retrouvé mort samedi. «Je peux vous assurer que l'enquête va continuer, visant quiconque (ayant été) complice d'Epstein. Aucun complice ne dormira tranquille», a déclaré le ministre William Barr, lors d'une conférence.

Donc, seul véritable regret concernant la disparition d’Epstein : on n’aura pas droit au «lâcher de noms». Pas plus qu’on ne saura s’il s’est réellement pendu, ou s’il a été assassiné ou «enlevé /substitué» (une hypothèse suggérée par des internautes) pour étouffer des révélations scandaleuses sur sa clientèle jet-set internationale : monarques, oligarques, aristocrates, politiciens, promoteurs immobiliers, banquiers, gens d’affaires, lobbyistes, avocats, juges, fonctionnaires, etc. Des gens par ailleurs souvent soupçonnés ou accusés de fraude, corruption, escroquerie, malversations, manipulations litigieuses, blanchiment d’argent, collusion, vols, voire de meurtres...
   Correction : Sa propre liste de contacts fournit un volumineux «lâcher de noms».    
   Une étude attentive de son cercle – social, professionnel, transactionnel – révèle un portrait accablant de l'élite new-yorkaise. Peut-être qu'enfin le pédophile et violeur en série serait traduit en justice, plus d'une douzaine d'années après avoir été accusé pour la première fois de crimes de violence envers d'innombrables femmes et adolescentes. Mais ce qui ne changera pas, c'est ceci : le cloaque des élites, dont plusieurs à New York, ont permis à Jeffrey Epstein de prospérer en toute impunité. Pendant des décennies, des personnes importantes, influentes et «sérieuses» ont assisté aux réceptions d'Epstein, ont voyagé à bord de son jet privé et fait progresser la légende qu'il était une sorte de milliardaire génial en fonds spéculatifs.

Son carnet de contacts (via Intelligencer)

Comment expliquer qu’ils aient détourné le regard, ou flatté Epstein, alors qu'ils ont dû remarquer qu'il était souvent en compagnie d'un harem de jeunes filles? Facile : ils obtenaient de lui quelque chose en échange, soit un vol gratuit à bord de son Boeing 727 surnommé «Lolita Express», un cadeau monétaire, une entrée dans les soirées extravagantes de célébrités qu'il organisait à sa résidence, ou, peut-être crument, une livre ou deux de chair féminine.
   Mais toutes les personnes influentes énumérées ici étaient reliées d'une manière ou d'une autre au monde d'Epstein. La somme de leurs noms constitue une comptabilité plus concrète du pouvoir d'Epstein que ne le pourrait toute comptabilité de sa richesse contestée. Considérez ceci comme un portrait pointilliste des effrayantes ramifications clandestines de l'establishment.

Ses contacts, de A à Z
Visite guidée du cercle de pouvoir

Au fond le type avait créé une trappe à rats; ça marchait et c'était payant. On constate une fois de plus que statut social et fortune ne sont pas garants d’une quelconque grandeur personnelle!

«T’aurais mieux fait d’rester amibe, l’Homo Sapiens! [...] Narcisse à relents de cloaque, par ton nombril, hypnotisé, mais que n’es-tu resté macaque! Ou bien crapaud! Poisson! Amibe! Qu’ainsi n’y eût ni faits ni scribes et nulle Histoire à raconter!» ~ Esther Granek (De la pensée aux mots, 1997) 

Ou une méduse – le fait qu’elle ait survécu 650 millions d’années sans cerveau est rassurant pour l’humanité.

Voici pourquoi Jeffrey Epstein mérite un Prix Darwin* (s’il est réellement mort)

Intelligence artificielle 

Tous les milliardaires financent des causes philanthropiques. Epstein faisait des dons aux scientifiques universitaires – il leur promettait de «financer leurs projets favoris», rapporte le New York Times. C’est ainsi qu’il a attiré des personnalités de marque, dont plusieurs lauréats du prix Nobel, à son domicile pour des fêtes et des conférences scientifiques qu'il a parrainées.
   Epstein lui-même adhérait apparemment à plusieurs théories scientifiques, dont l'eugénisme. Le New York Times a découvert que l'une de ses ambitions était de féconder plusieurs femmes pour ainsi transmettre son ADN. Il prévoyait utiliser une vingtaine de mères porteuses, et faire du Zorro Ranch au Nouveau-Mexique un centre de reproduction. C'est peut-être en partie à cause de son intérêt pour le transhumanisme, une branche scientifique qui étudie la façon d'améliorer la population humaine grâce à des technologies comme le génie génétique et l'intelligence artificielle.

Un genre de Lebensborn! Parlant d’eugénisme, aucun avantage à multiplier les copies de ce pervers narcissique à l’ego démesuré. Ce serait un recul en matière d’évolution...  

* Les Prix Darwin récompensent les gens qui se sont accidentellement retirés du patrimoine génétique global à la suite de comportements particulièrement stupides et spectaculaires. Les prix sont généralement décernés à titre posthume, mais parfois à des survivants qui se sont auto-stérilisés. Les candidatures sont évaluées selon ces critères :
1. Le candidat doit s'être auto-éliminé, ou auto-stérilisé, de manière définitive (plus aucune descendance possible)
2. Le candidat doit avoir fait preuve d'une erreur de jugement phénoménale
3. Le candidat doit être lui-même la cause de son décès (ou de sa stérilité)
4. Le candidat devait être en pleine possession de ses facultés intellectuelles
5. Enfin l'acte et l'anecdote doivent être avérés (photos, vidéos, témoins, etc.)

Le lien suivant inclut la satire de Mark Twain sur la nature humaine où il fait la démonstration que les animaux sont supérieurs aux humains. On peut en rire, mais son côté «téléréalité» laisse déconfit :

Si Mark Twain vivait aujourd’hui, on peut imaginer sa consternation en voyant se métastaser les tendances sociales et politiques malignes dont il avait observé les développements initiaux. Que de cibles il trouverait : les hypocrites et menteurs bien nantis de la Maison-Blanche et du Congrès, les avaricieux compulsifs de l'aristocratie corporative, les éditeurs patriotiques justifiant la réémergence du colonialisme et du racisme, les prédicateurs évangéliques millionnaires, la propagande mensongère à la Fox News, les experts en «croissance économique» corrompus, et tous les autres détrousseurs de la population, tous mûrs – dans les mots de Twain – pour un enclos chauffé en enfer».  

(1) Le cas Epstein n’a rien de drôle. Mais on peut se permettre de rire de ces hommes de pouvoir qui nient tout et se blanchissent à renfort de parjures, mensonges, compensations monétaires et pots de vin pour éviter toute procédure judiciaire. Si le médicament est efficace pour les hommes il devrait l’être pour des complices telles que Guislaine Maxwell.

DENIETOL (Denie it all – littéralement «DénieTout»)

Un nouveau médicament pour les hommes accusés d’inconduites ou de violences sexuelles. Vous le méritez! N’utilisez pas Denietol si vous avez signé une entente avec une star porno. Disponible chez Walgreens.


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