24 août 2019

L’enfer tel que la bible le décrit

Si votre taux d’écoanxiété n’est pas assez élevé, pensez à l’Amazonie. «Le plus difficile, c’est incendier l’enfer», disait Stanislaw Jerzy Lec. Guidés par la «Main de Dieu», je crois que Jair Bolsonaro et sa clique vont enfin réussir ce coup de maître. Qui oserait contester que «Dieu» détruit la terre pour que son «règne vienne» plus vite? Hé! 
   Au Brésil, les évangéliques vont chercher dans les textes sacrés ce qui appuie leur projet de société. La Chambre des députés compterait quelque 80 députés appartenant à des groupes évangéliques. Le front évangélique de l’Assemblée, plus large, compte quelque 180 députés qui se réclament de la «préservation de la famille monogame formée par des hommes et des femmes». [On croirait entendre le chef du PCC Andrew Scheer.] Ce front rassemble également des députés catholiques et représente ce qu’on appelle le groupe BBB avec les grands propriétaires terriens et les défenseurs du port d'arme.

Illustration : Isabel Espanol https://www.isabelespanol.com/
Le Brésil sous l’emprise des BBB : Bœuf, Bible, Balle (Boi, la Biblia, la Bala).

Le climat social et économique étant plutôt toxique, il est conséquemment difficile d’abaisser notre niveau d’écoanxiété puisque, selon un scientifique loin d’être optimiste, «le monde est désormais dans un état d’effondrement permanent».

Au feu! Au feu!

Le président brésilien Jair Bolsonaro, qui a dénoncé jeudi une «psychose environnementale», a été vivement interpellé par l'ONU et la France sur les feux de forêt en Amazonie, tandis que ses voisins s'inquiétaient d'une possible propagation.
   Au moment où cette crise s'internationalisait, il a par ailleurs lancé une nouvelle charge contre les ONG, «soupçonnées» d'être responsables des départs de feu.
Si la situation dans la plus vaste forêt tropicale de la planète était très difficile à évaluer, l'Institut national de recherche spatiale (INPE) a fait état de près de 2500 nouveaux départs de feu en l'espace de seulement 48 heures dans l'ensemble du Brésil.
   D'après l'INPE, 75 336 feux de forêt ont été enregistrés dans le pays, de janvier jusqu'au 21 août, soit 84 % de plus que sur la même période de l'an dernier. Selon un collectif d'ONG, 54 % de ces feux concernent l'Amazonie.
   Le président d'extrême droite a expliqué qu'il pourrait tout aussi bien accuser de ces «incendies criminels [...] les indigènes, les Martiens ou les grands propriétaires terriens». «Tout le monde peut être suspect. Mais les plus forts soupçons pèsent sur les ONG.»

Agence France-Presse   

Photo : Corpo de Bombeiros de Mato Grosso via Associated Press. L'Institut national de recherche spatiale du Brésil, une agence fédérale qui surveille notamment la déforestation et les feux de forêt, a déclaré que le pays a connu cette année un nombre record de feux de forêt.

La hausse dramatique du nombre d’incendies en Amazonie brésilienne est avant tout causée par la progression de la déforestation, explique Paulo Moutinho, chercheur à l’Institut de recherche environnementale sur l’Amazonie (IPAM).
   Paulo Moutinho :
   «La déforestation explique la majorité des incendies. Historiquement, ils sont liés à l’avancée de la déforestation, conjuguée à des périodes de saison sèche intense. Mais en 2019 nous n’avons pas une sécheresse aussi sévère que lors des années précédentes, or il y une hausse substantielle des incendies. Tout indique donc que la saison sèche n’est pas du tout le facteur prédominant. S’il y avait eu plus de sécheresse, cela aurait été bien pire.
   Il y a d’abord une perte de la biodiversité et de la fonction de la forêt, celle de fournir des nuages à l’atmosphère pour produire la pluie. En outre, les fumées au-dessus des villes amazoniennes ont de graves conséquences sur la santé, provoque de sérieux problèmes respiratoires. Et cela se traduit en dommages économiques.
   Je peux dire que le problème est très sérieux et que le gouvernement devrait lancer immédiatement une campagne de contrôle et de prévention de la déforestation. Cette progression doit cesser. L’occupation illégale de terres publiques signifie un vol pour tous les Brésiliens. Dans la majorité des cas, la déforestation permet de spéculer en revendant les terres plus tard.
   La zone du bassin amazonien [au Brésil et dans d’autres pays] qui a été déforestée est équivalente à la surface du territoire français. Cela représente environ 20 %. Il en reste encore 80 %. Nous avons encore le temps d’éviter un effondrement fonctionnel de la forêt, mais la solution doit être rapide. Il faut prendre en compte également le fait que la dégradation de la forêt ne vient pas seulement de la déforestation. Il y aussi les effets du changement climatique, des phénomènes toujours plus fréquents tels que «El Niño», qui apportent beaucoup de sécheresse en Amazonie.»

Jordi Miro - Agence France-Presse à Salvador :

L’Amazonie brûle. La faute à qui?
Alexandre Shields | Le Devoir 23 août 2019

Le facteur aggravant, cette année, serait donc plutôt l’augmentation marquée de la déforestation, essentiellement dans le but de faire davantage de place au développement agricole, et notamment à l’élevage bovin (le Brésil est un important exportateur de viande de boeuf). Selon des données publiées au début du mois d’août par l’INPE, la déforestation au Brésil a bondi de 67 % sur un an au cours des sept premiers mois de l’année. Entre janvier et juillet, pas moins de 4699 km² de forêt tropicale ont été rayés de la carte, contre 2810 km² pendant la même période de 2018. Au cours du seul mois de juillet, 2255 km² de forêt amazonienne ont disparu.
   «L’Amazonie est à nous, pas à vous», a déclaré le président brésilien. Ce dernier a d’ailleurs promis, dès son arrivée au pouvoir, d’accélérer le développement économique du pays en misant sur l’exploitation des ressources naturelles, dont les immenses superficies de terres qui, une fois déboisées, pourraient favoriser l’expansion du secteur agricole. L’ancien militaire a aussi promis de revoir la protection des territoires autochtones, qui constituent dans plusieurs cas les seuls véritables remparts contre la déforestation ou l’exploitation des énergies fossiles et des ressources minières.

Un joyau de biodiversité de 5,5 millions de km²
• 40 000 espèces végétales
• 400 espèces de mammifères
• 1300 espèces d’oiseaux
• 3000 espèces de poissons

Article intégral :

Trudeau ne devrait pas se péter les bretelles au G7 :

Les travaux d'expansion du pipeline Trans Mountain reprendront dans les prochaines semaines, selon la société Trans Mountain et le gouvernement fédéral qui ont confirmé aux sous-traitants mercredi qu'ils avaient un mois pour mobiliser leurs ressources.
   «Les travaux vont bientôt commencer dans les communautés le long du tracé en Alberta, entre Edmonton et Edson, et dans la région métropolitaine d'Edmonton», a-t-il ajouté.
   Ils doivent également reprendre au terminal de Burnaby, en Colombie-Britannique, d'où le pétrole doit être acheminé avant d'être exporté vers les marchés étrangers.
   Le gouvernement de Justin Trudeau a donné son deuxième feu vert au projet d'expansion en juin après l'annulation de l'approbation initiale par les tribunaux.

ICI Alberta, 21 août 2019  

L’injonction contre l’expansion de Keystone est annulée
Radio-Canada,  le 6 juin 2019

Un juge américain a levé l’injonction qui pesait sur le projet Keystone XL jugeant qu’elle se rapportait à un permis invalide. D’autres obstacles devront cependant être franchis pour permettre au projet d’aller de l’avant.
   L’injonction était basée sur l’ancien permis accordé à Keystone XL, qui a été remplacé par l’administration de Donald Trump. Selon le jugement rendu jeudi au Montana, ce premier permis n’est plus valide et l’injonction qui s’y rapportait non plus.
   «En ce moment, il n’y a pas d’injonction qui empêche la construction de Keystone XL de commencer», précise James Coleman, professeur de droit à l’Université méthodiste du sud à Dallas.
   Selon lui, c’était exactement là que le président américain voulait en arriver lorsqu’il a révoqué l’ancien permis de construction de Keystone XL, ainsi que tout le procédé en place pour les oléoducs qui doivent traverser des frontières, pour les remplacer par des nouveaux.

Photo : Reuters / Dennis Owen. L'oléoduc Keystone XL devrait relier le nord de l'Alberta au Texas, en passant par le Montana.

La validité du nouveau permis remise en question
Une cour du Montana devra bientôt décider si le nouveau permis, qui donne au président l’autorité d’approuver le projet Keystone XL, est lui-même valide.
   Un jugement précédent avait conclu que le premier permis s’était basé sur une évaluation environnementale incomplète, et ne prenait pas en compte les développements récents dans le dossier. C’est ce permis que les groupes opposés à Keystone XL tentaient de faire annuler en cour.
   Le président Donald Trump a court-circuité ces obstacles en créant un nouveau permis qui lui permet d’approuver des projets d’oléoducs sans passer par de telles étapes.


Une catastrophe environnementale annoncée et approuvée dans l’intérêt public. Quel public? Les propriétaires de conglomérats industriels assis sur leur tas d’or?

Le projet de mine Frontier est proposé par l’entreprise de la Colombie-Britannique Teck Resources. Son coût est estimé à plus de 20 milliards de dollars.
   Devant produire 260 000 barils de bitume par jour, il comprend deux mines à ciel ouvert, une usine de préparation du minerai, une usine de traitement du bitume, des installations de préparation et de gestion des résidus, des aires d’élimination et de stockage des résidus, une prise d’eau fluviale, un aérodrome et un campement pour les travailleurs.
   Le projet «est susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants sur les milieux humides, les forêts anciennes, la biodiversité et les espèces en périls dépendantes des milieux humides et des forêts anciennes», indique le rapport, qui précise que les lynx, les caribous des bois et la harde de bisons du lac Ronald seront touchés.
   Le rapport révèle aussi que «le projet Frontier enlèvera tous les milieux humides de [sa] zone de développement».
   «La perte de plus de 14 000 hectares de milieux humides est un effet de grande ampleur et irréversible», ajoutant que le projet aura «des effets cumulatifs négatifs importants sur les milieux humides de la région».


Résister à l’énergie sale de l’Alberta
Michel Houle
Le Devoir | Lettres | 7 août 2019

À la suite de la décision de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale d’approuver l’exploitation de gisements de sables bitumineux du projet Frontier, j’ai senti le besoin de monter aux barricades.

L’exploitation de ce gisement à ciel ouvert mettrait en danger la harde de bisons du lac Ronald ainsi que l’équilibre fragile du parc national Wood Buffalo, le plus grand parc du Canada.

Nous devrions avoir plus de reportages filmés des sites d’exploitation de gisements de sables bitumineux de l’Alberta. Notre boîte à images du petit écran ne devrait-elle pas nous mettre au parfum? Ces cratères infâmes sont de véritables plaies d’Égypte pour notre planète bleue. L’environnement à proximité de ces lieux d’enfer était paradisiaque avant la ruée vers cet or noir et sale.

Allez demander aux communautés qui vivent dans cette région si elles boivent l’eau des rivières. Des milliers de poissons et d’oiseaux sont morts de s’être abreuvés à des lacs contaminés de produits polluants comme le sulfate et le mercure.

Il nous faut résister aux sirènes de l’industrie pétrolière qui enregistre des profits de milliards de dollars sur le dos de l’écologie. Notre existence est en jeu.


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Les gens ont terriblement peur de se sentir coupables de sorte qu’ils sont prêts à justifier leurs habitudes les plus néfastes. Certains mouvements radicaux ont répandu une fausse conception de la liberté qui sous-entend qu’en vertu d’un droit individuel illimité (absolu) le Roi de la Création (l’homme) peut polluer et tout massacrer à sa guise en se fichant des conséquences : «Ne me dites pas quoi faire!»
   Or le sentiment de culpabilité peut motiver un changement positif. Par exemple, si un alcoolique, après avoir causé de graves dommages (parfois irréparables) autour de lui, ressent un jour de la culpabilité, il lâchera peut-être la bouteille.
   Les grandes industries ne veulent surtout pas que les rats de laboratoire que nous sommes cessent de consommer leurs produits délétères. Et plus nous aurons le cerveau intoxiqué, plus leur marketing aura de pouvoir sur nos comportements.

Voilà pourquoi Greta Thunberg est devenue le bouc émissaire de la planète climatosceptique. Tout le monde a pris un malin plaisir à se moquer d’elle et à la dénigrer; des écologistes se sont même joints au tintamarre injurieux.

Caricature : Éric Godin, La Presse 15 août 2019

«On observe une multiplication de l’utilisation des termes «religion du climat» et «climato-hystérie», expressions le plus souvent utilisées pour décrédibiliser le discours environnementaliste. Alors qu’en Allemagne les attaques sur la maladie de la jeune fille, atteinte du syndrome d’Asperger, ont été nombreuses, en France le discours a plutôt pris sur l’idée que la lutte contre le dérèglement du climat serait une religion dont la Suédoise serait «la prêtresse». Un dénigrement marqué règne dans la fachosphère ou les réseaux d’extrême droite. Certains parlementaires européens ont utilisé des termes comme «écomorveuse», «prophétesse en culottes courtes», «mini-gourou»... Les attaques sont dirigées non pas contre la défense de l’environnement mais contre la personne.» ~ Cécile Guerin, chercheuse à l’Institute for Strategic Dialogue

«Vous n’êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants, après tout. Mais vous devez écouter la science. C’est tout ce que nous demandons : unissez-vous derrière la science», a déclaré Greta Thunberg, renvoyant à la lecture du dernier rapport alarmant du groupe d’experts de l’ONU sur le climat (GIEC).
   «Nous sommes devenus les méchants qui doivent dire aux gens des choses pas faciles, parce que personne ne veut le faire ou n’ose le faire. Et [pour cela], nous recevons un déferlement de haine et de menaces. Des députés et journalistes se moquent de nous et mentent à notre sujet.» (Greta Thunberg) 


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Lorsqu’un vampire financier disparaît, en l’occurrence David Koch, dix autres attendent en ligne pour le remplacer.
   Pourquoi la presse officielle omet-elle de parler des principaux propriétaires du site pétrolier albertain – Koch Industries? Rappelons que Koch Industries possède de nombreux claims d’exploitation pétrolière en Alberta valides jusqu’à 2040, peut-être davantage. Le pétrole albertain raffiné dans leurs usines au Texas est à l’origine de la fortune de Charles et David Koch (1). L’expansion de l’oléoduc Keystone XL est d’une importance capitale pour la bonne marche du business.

Associated Press / Radio-Canada David Koch avait des liens étroits avec des personnalités clés à Washington, notamment le vice-président Mike Pence et le secrétaire d'État Mike Pompeo. L’un des combats qu’ont financé les frères Koch a été celui de jeter le doute sur les changements climatiques et de contrecarrer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique.
   «David Koch restera probablement dans les mémoires comme une des rares personnes qui, à elles seules, ont contrecarré les efforts pour lutter contre les changements climatiques», a déclaré Michael Mann, un chercheur en climatologie à l'Université de l’État de Pennsylvanie. Les frères Koch ont par ailleurs investi dans la lutte contre la réforme de Barack Obama sur les soins de santé.
   Fondée par leur père Fred Koch en 1940, la société qui, plus tard, est devenue Koch Industries est un conglomérat basé à Wichita, au Kansas. Il regroupe des activités dans les raffineries de pétrole, les papeteries, les usines d’engrais, les élevages de bétail et d'autres entreprises.

Caricature : Victor Juhasz – Koch Brothers

Le milliardaire américain David Koch est mort

Le milliardaire américain David Koch, qui a dépensé avec son frère Charles des centaines de millions de dollars pour peser sur la politique américaine, est décédé, a annoncé son frère vendredi.
   «C’est avec un coeur lourd que j’annonce la disparition de mon frère David», a déclaré Charles Koch, p.-d.-g. du conglomérat Koch Industries, dans un communiqué, en indiquant que son frère avait eu un cancer avancé de la prostate il y a 27 ans.
   David Koch, qui avait 79 ans, contrôlait avec son frère Koch Industries, la deuxième plus grande entreprise non cotée des États-Unis, basée à Wichita dans le Kansas et avec des activités allant des secteurs chimique et pétrolier à celui du papier.
   Il était, en 2018, la 11e personne la plus riche du monde, ex aequo avec son frère, selon le classement Forbes, avec une fortune estimée à 42 milliards de dollars.
Libertarien, il finançait avec Charles Koch un réseau d’organisations conservatrices dans le but affiché d’influencer les élections américaines, en particulier Americans for Prosperity, axée sur les baisses d’impôts et la déréglementation.
   Ces organisations ont accompagné l’essor du Tea Party à partir de 2010 et largement soutenu les candidats du parti républicain, s’opposant frontalement à l’ancien président démocrate Barack Obama.
   Le pouvoir des frères Koch était tel que lors de la dernière élection présidentielle, les candidats républicains à l’investiture du parti se disputèrent leur adoubement et se rendaient aux conférences très sélectes qu’ils organisaient. À l’exception de Donald Trump, dont les deux milliardaires doutaient de la pureté libérale et qui les a souvent raillés.
   C’est Charles qui animait principalement les réseaux politiques, tandis que David Koch exerçait plus d’activités de mécénat, notamment à New York.


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(1) In Canada, Koch presides over an interlocking empire of interests, from the Alberta oil sands to fibre and fuel-additive producer INVISTA in Ontario and building products distributor Georgia-Pacific in Quebec. It employs, by its own account, 2,000 people, donates to charitable causes and supports the influential pro-oil Fraser Institute.
   Its oil sands interests are top-to-toe, from leasing and selling holdings for prospective development to exploring, drilling and mining bitumen, to marketing and exporting oil to the U.S. through its own and other pipelines, to selling lucrative byproducts.

How Canada made Koch Brothers rich
National Observer, 2015

Koch Industries, the second-largest private company in the US, has become infamous for playing hardball.
   Yet the broadsides on articles linking the Koch brothers to Canada might have had another purpose: to direct prying eyes away from their company’s history in this country. After all, few people know how Canada and its oil riches have been central to creating their vast fortune.
   And what a fortune it is: today, Koch Industries is a global behemoth with annual sales of US$115-billion and a presence in 60 countries and employing more than 100,000 people worldwide. It has invested US$70-billion in capital expenditures over the past 12 years. They produce a wide range of products, and not only from the 750,000 barrels of oil they process every day: fertilizers, drywall, windowpanes, carpets, Brawny paper towels, Dixie cups, chemicals, and fibre optics.
   As it turns out, Koch Industries also controls anywhere from 1.1 million to as much as two million acres of Alberta’s oil sands – or the equivalent of around 4,500 square kilometers – thereby guaranteeing the company’s prosperity for decades to come. The value of their oil sands holdings is in the tens of billions of dollars.
   “You can say a lot of things about the Koch brothers, you can have a lot of criticisms – but what you cannot say is that they're stupid business people,” remarks Mike Casey, campaign manager of NextGen Climate, a Virginia-based environmental group founded by American hedge fund manager Tom Steyer. “They're very smart, they play for the long-term… And that's why they're invested in tar sands to such a huge huge extent.”

Refining Canadian oil creates the Kochs' fortune 
Today, Pine Bend refines around 320,000 barrels a day of primarily Canadian oil – and covers 1,000 acres with 16 kilometres of roads. Canadian sour crude travels through a network of pipelines that begin in Hardisty, Alberta, where the Kochs own an oil terminal with 670,000 barrels of capacity. The Kochs also control a 864-kilometre pipeline system that distributes its Pine Bend products to customers.
   “They’ve made untold millions from that refinery from Canadian oil, for many decades now,” says Kert Davies, executive director of the Climate Investigations Center in Washington, DC. At times it refined as much as one quarter of the 1.3 million barrels of oil exported from Canada to the US per day.
   But Pine Bend also has a troubling environmental legacy. By the late ‘90s, the company was being investigated by the EPA and FBI for illegally dumping millions of gallons of ammonia-laced wastewater and 600,000 gallons of fuel into the Mississippi River from the refinery. Allegations arose that Koch had tried to hide its environmental crimes by dumping the pollutants at night and falsifying records.

Kochs developing their tar sands holdings
While the Kochs bought up leases to the oil sands, most of this land has remained untouched. This might soon change.
   Historically, Koch made its fortune not in exploring and drilling for oil, but in the transportation and refining part of the business – and then converting it into other products (like jet fuel or asphalt). In contrast, Dunkirk indicates the company is planning to develop their oil sands holdings themselves.
   In fact, since 2011, KOSO has applied to Alberta’s energy regulator to drill dozens of exploratory wells on their land, and build at least one other in situ bitumen recovery project – called the Gemini Oil Sands Project.
   If true, it might explain why the Koch brothers want the Keystone XL pipeline built, why the oil sands are a critical asset to the company’s future – and why they are taking such an active role in American politics.

Kochs fund both climate denial and a political machine
The wealth generated by refining Canadian oil not only helped the Koch brothers expand their empire, but gave them cash to pursue their ideological ambitions.
   Following in the footsteps of their father and his John Birch Society roots, Charles and David began setting up and financing right-wing foundations, front groups and political lobbying organizations – often called the “Kochtopus” by critics.
   Today, this network consists of at least 17 different organizations, including the Cato Institute, Americans for Prosperity and the Heritage Foundation.

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