19 août 2019

Le sauveteur de chats d’Alep

Une amie à qui j’ai relayé le photoreportage du Guardian m’a répondu : «This man is an angel!» En effet, c’est un humain qui a les qualités des anges tels qu’on les décrit généralement.

Encore une fois, c’est le genre de nouvelle qui me réconcilie avec l’espèce humaine – partiellement – car les abrutis machiavéliques qui alimentent cette guerre ignoble en Syrie, semblent en expansion. On n’arrive même plus à faire le décompte des raids aériens qui pilonnent sans répit Alep, Idlib (une zone supposément démilitarisée), Hama, Lattaquié, et ainsi de suite, depuis fin avril (1).

Bien sûr on s’occupe des humains, mais il y a aussi des gens compatissants qui s’occupent des animaux abandonnés à eux-mêmes après des raids. Il y a encore des hommes «bons» envers les animaux. Je les salue respectueusement, ainsi que le photographe qui a choisi de raconter cette histoire touchante (pour qui aime les animaux...) 

L’homme aux chats d’Alep

Photoreportage d’Anas Alkharboutli / DPA
The Guardian, 6 août 2019

Mohammad Aljaleel s'est occupé des chats sans abri pendant le bombardement aérien d'Alep. Depuis, il a mis en place un refuge et une clinique vétérinaire dédiés aux félins errants.

Aljaleel partage un moment de tendresse avec l'un de ses chats rescapés, au refuge pour chats d'Ernesto, qu'il dirige à Kafr Naya. On le surnomme l'homme aux chats d'Alep.  

Aljaleel sauve un chat des décombres d'une zone bombardée de Khan Sheikhun alors qu'il cherche des survivants à emmener dans son refuge.

Le chat est prêt pour le transport.

La santé du chat rescapé sera évaluée au refuge de Kafr Naya.

Aljaleel aide le vétérinaire Mohammad Youssef à examiner un chat.

C'est l'heure du lunch!

Toutes les photos :

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(1) Les enfants considérées comme des victimes collatérales : je suis d’accord avec l’auteur de l’article, c’est une forme d’infanticide, comme dans génocide. Plusieurs factions se disputent les lambeaux d'un pays comme un groupe de hyènes déchiquètent une proie. Dégueulasse. Après on se demande pourquoi tant de gens veulent fuir ce cloaque  immonde?! 

N’appelez pas les enfants syriens «victimes accidentelles». Il s’agit d’un massacre d’innocents.  

Simon Tisdall
The Guardian, 4 août 2019

Avec l'escalade de la violence [selon Save the Children] plus d'enfants sont morts dans les zones tenues par les rebelles au cours du mois dernier qu'au cours de toute l'année 2018. Mais, est-ce que ça intéresse qui que ce soit?

Photo : Muhammed Said / Getty Images. Un secouriste avec un enfant sauvé des décombres dans le district d'Arihah à Idlib après les frappes aériennes de la Russie et du régime Assad le 24 juillet.

Les enfants assassinés ne sont plus d'actualité. La couverture médiatique internationale de la guerre en Afghanistan, où le nombre de décès d'enfants a atteint un niveau record l'an dernier, est au mieux sporadique. Au Yémen, on estime qu'au moins 85 000 enfants de moins de cinq ans sont morts de faim depuis 2015, un chiffre qui paralyse d’horreur. En Syrie, en particulier, il est difficile de tenir le compte parce que des enfants sont tués presque tous les jours – et qui compte vraiment?

Les images déchirantes attirent brièvement l'attention du public. L'une des plus récentes montre Riham, cinq ans, luttant pour sauver sa petite sœur Tuqa au milieu des décombres de sa maison bombardée à Ariha, dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie. Riham est morte plus tard à l'hôpital avec sa mère et une autre sœur. Grâce à ses efforts et aux sauveteurs de l'organisme Casque Blanc, Tuqa a survécu.

Mais le lendemain, au moins 10 autres civils, dont trois enfants, ont été tués dans des raids aériens sur des villages et des villes des zones contrôlées par les rebelles d'Idlib, Alep et Hama.

Il existe des façons plus confortables de décrire les morts d'enfants. Le mot «victimes» suggère que les meurtres pourraient même être accidentels. Mais le meurtre est ce qu'il est, et c’est ainsi qu’il devrait s'appeler. Il s'agit de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, perpétrés à la demande de deux dirigeants – Bachar al-Assad en Syrie et Vladimir Poutine en Russie – qui devront un jour faire face à la justice, faute de quoi le droit international sera vide de sens.

Les dirigeants russes et syriens nient qu'ils prennent délibérément pour cible des civils. Ils mentent, tout comme ils ont menti à maintes reprises sur les attaques aux armes chimiques. Les preuves accumulées au cours des trois derniers mois indiquent une politique préméditée de pulvérisation de la population civile d'Idlib afin d'isoler et de chasser les rebelles et les djihadistes.

Dans une tactique précédemment utilisée autour de Damas et dans la ville d'Alep, des dizaines d'hôpitaux, cliniques, écoles, marchés et lieux publics à Idlib ont été bombardés.
[...] 

Article intégral en anglais :

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