Si
nous suivons le raisonnement illogique de l’industrie et de nos gouvernements,
à savoir qu’il faut extraire et vendre à l’étranger de plus en plus d’hydrocarbures
de schiste pour financer notre transition «verte», eh bien la vallée du
Saint-Laurent (merci à Questerre/Utica et la CAQ) deviendra une jolie
courtepointe constituée de puits de fracturation. Mignon, n’est-ce pas?
Freaking fracking...
Photo: Simon Fraser
University, Flickr CC BY 2.0. Vue
aérienne de puits de fracturation et de routes qui ont transformé une région rurale en réseau d'infrastructures industrielles.
Peu
importe le parti pour lequel vous voterez en octobre, la courtepointe couvrira
le pays et nous gardera au chaud dans la serre. L’idéologie néolibérale ne tolère que la «transition lente»... verbale. À tour de rôle, les partis élus ont ignoré les ententes
internationales de réduction de GES et ont fait tout leur possible pour
accroître la production d’hydrocarbures pour le bien de l’économie. Et ils le
font toujours plus agressivement. Alors, amusez-vous, polluez, faites tout ce
que vous voulez dans la joie et la bonne humeur car voter n’aidera aucunement la
cause environnementale.
Photo : Ashley Cooper / Corbis
“Boreal forest trees clear felled to make way for a new tar sands mine north of Fort McMurray, Alberta, Canada. The Alberta tar sands are the largest industrial project on the planet, and the world's most environmentally destructive. The tar sands are responsible for the second fastest rate of deforestation on the planet. Second only to that of the Amazon Rainforest. Each 2.5 square Km of Boreal forest supports 500 breeding pairs of migrant birds, as well as being home to Wolf, Lynx, Cougar, Black Bear, Grizzly Bear, Wolverine, Bison, Moose, Caribou, Beaver. It is also an important carbon sink.” (Ashley Cooper)
“Boreal forest trees clear felled to make way for a new tar sands mine north of Fort McMurray, Alberta, Canada. The Alberta tar sands are the largest industrial project on the planet, and the world's most environmentally destructive. The tar sands are responsible for the second fastest rate of deforestation on the planet. Second only to that of the Amazon Rainforest. Each 2.5 square Km of Boreal forest supports 500 breeding pairs of migrant birds, as well as being home to Wolf, Lynx, Cougar, Black Bear, Grizzly Bear, Wolverine, Bison, Moose, Caribou, Beaver. It is also an important carbon sink.” (Ashley Cooper)
L’énorme
désastre écologique du pétrole bitumineux – La forêt boréale est la première
victime de l’exploitation des sables bitumineux – des millions de sapins,
mélèzes et thuyas ont été abattus en Alberta pour aménager les quelque142 000
kilomètres carrés de carrières – une superficie supérieure à celle de l’Angleterre. Et l'on prévoit en ajouter d'autres.
D'autres photos d'Ashley Cooper :
Vive la transition durable ...à la torchère
gazière!
La combustion de carburants fossiles
atteint un nouveau record, écrasant les efforts en matière d'énergie propre et
de lutte contre le changement climatique
Barry Saxifrage | National Observer, 31 août 2019
Malgré
des décennies de promesses visant à prévenir une crise climatique, sa
principale cause – la combustion d’énergies fossiles dans le monde – continue
d'augmenter rapidement. Celle-ci a battu tous les records l'an dernier
selon les dernières données de «BP Statistical Review of World Energy».
Et l'énergie renouvelable – une solution
climatique espérée – n'a pas seulement échoué à stopper l'explosion de la
combustion de carbone, elle est de plus en plus en retard.
J'ai fouillé le dernier rapport de BP Oil sur
l'énergie et créé 10 graphiques qui illustrent notre montée en flèche vers le
sommet de la crise climatique.
Le feu continue de monter
Au
total, l'humanité brûle aujourd'hui deux tiers de plus de combustibles fossiles
qu'en 1990.
Voyez-vous un indice de «progrès climatique»
dans ces données? Bien sûr que non. Je vois exactement le contraire. (Les
graphiques de cette chronique sont ahurissants)
Il n'est pas étonnant que des millions de
jeunes dans le monde aient de plus en plus peur de ce que les adultes font à
leur avenir et qu'ils aient commencé à «faire la grève à l'école» pour essayer
de se sauver. Ou que la rébellion contre l'extinction, ou le contrôle de la
natalité, ou l’écoanxiété émergent.
En fait, plus de 80 % de toute la combustion
de carburants fossiles s'est produite durant la vie de la génération des
baby-boomers. C'est ma génération. Nous avons profité des avantages étonnants
d'un climat stable.
Au lieu de sauvegarder ce patrimoine pour le
transmettre aux générations futures, nous y avons mis le feu. Et chaque année,
nous agrandissons le bûcher.
Ce que nous transmettons aux jeunes
générations, c'est une Hydre climatique turbocompressée qui commence à s'en
prendre aux humains et aux écosystèmes dont nous dépendons.
Hercule / Héraclès combattant l'Hydre
Dans
la mythologie grecque, Hercule / Héraclès combattit l'Hydre [le serpent à plusieurs
têtes – quand on en coupait une, il en poussait deux autres]. Dans notre
réalité moderne, nous en nourrissons de plus grandes quantités d’année en année.
Les serpents de la sécheresse, des vagues de chaleur, des inondations, de la montée
des eaux, des super tempêtes, des incendies de forêt, des océans acidifiés et de
l'effondrement écologique, sont de plus en plus puissants et agressifs.
Les politiciens canadiens aiment à dire que
nous sommes des chefs de file mondiaux dans la lutte contre le changement
climatique.
Les données sur l'énergie dans ce rapport de
BP montrent le contraire. Il montre que les Canadiens brûlent plus de
combustibles fossiles par habitant que dans presque tous les autres pays. Et
cela montre qu'au lieu de freiner comme il se doit pour éviter une véritable
crise climatique, nous continuons à en produire de plus en plus.
Si les Canadiens veulent transmettre un
système climatique sain et sécuritaire aux générations futures, nous devons
rapidement changer de cap. Bon nombre de pays pairs ont atteint un pic de
combustion de carburants fossiles il y a des années et ont des politiques que
nous pourrions adopter.
Photo :
Jacques Demers / Le Devoir, mars 2017. Tim McMillan, président et chef de la
direction de l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP)
Le
serpent à cravate ne rit plus. Il sollicite l’aide des accros au pétrole, bitume,
béton, etc.
Le lobby du pétrole réclame davantage
de soutien pour les pipelines
Le
Droit, 3 juin 2019 / mise à jour 4 août 2019
À l'approche de l'élection fédérale de
l'automne, le plus grand lobby pétrolier et gazier au pays exhorte tous les
partis politiques à soutenir les grands projets de gazoducs et de gaz naturel
liquéfié et à créer un régime de réglementation permettant de mener à terme ces
projets plus rapidement.
L'Association canadienne des producteurs
pétroliers a publié lundi sa «plateforme» fédérale sur l'énergie, qui décrit
les problèmes auxquels est confrontée l'industrie pétrolière et gazière et explique
comment le gouvernement fédéral peut créer de meilleures conditions pour la
croissance du secteur.
Le chef de la direction de l'association,
Tim McMillan, affirme que le Canada a perdu son avantage concurrentiel à la
suite de modifications apportées à la réglementation et aux politiques, qui ont
dissuadé les investisseurs.
Il a ajouté que le gouvernement devrait
avoir pour priorité de veiller à ce que les grands projets d'oléoducs tels que
Trans Mountain soient complétés, afin de permettre aux producteurs de pétrole
de vendre leurs produits sur les marchés mondiaux, où la demande en énergie
augmente.
Le groupe s'est également associé à
Manufacturiers et exportateurs du Canada et à l'association canadienne des
entrepreneurs en puits de forage pour demander à la Chambre des communes
d'adopter les quelque 200 amendements que le Sénat a apportés à la nouvelle
législation des libéraux en matière d'évaluation environnementale.
Le regroupement affirme que sans les
changements proposés par le Sénat, le projet de loi C-69 rendrait trop
difficile la construction de projets énergétiques au Canada.
Gif: Head Like an Orange, Mushroom
Le Québec, route des Indes du pétrole
des sables bitumineux
Alexandre
Shields | Le Devoir | 1er
mars 2017
La construction du pipeline Énergie
Est de TransCanada est essentielle pour permettre à l’industrie pétrolière
canadienne de rejoindre un marché indien lucratif et de plus en plus gourmand.
La route du pétrole des sables bitumineux passe donc par le Québec, a fait
valoir le président et chef de la direction de l’Association canadienne des
producteurs pétroliers (ACPP), Tim McMillan. [...]
L’industrie doit plus que jamais se tourner
vers de «nouveaux marchés» promoteurs.
Avec l’approbation du pipeline Trans
Mountain, de Kinder Morgan, le pétrole des sables bitumineux devrait se frayer
un chemin vers la côte ouest canadienne. S’il est construit, ce pipeline
transportera au total 890 000 barils par jour, des barils qui devraient ensuite
être exportés vers la Chine.
M. McMillan a toutefois insisté sur
l’importance de rejoindre également le marché indien. Ce pays de plus d’un
milliard d’habitants est déjà le troisième importateur mondial de pétrole et de
produits pétroliers. Qui plus est, la demande quotidienne de pétrole devrait
atteindre 10 millions de barils en 2040. Pour le Canada, qui détient les
troisièmes réserves pétrolières mondiales, il s’agit donc d’un marché
prometteur.
Pour
rejoindre le marché indien, a insisté Tim McMillan, il faudra impérativement construire le pipeline Énergie Est, de
TransCanada. Ce pipeline voué surtout à l’exportation transporterait chaque jour 1,1 million de barils de
pétrole des sables bitumineux en sol québécois, sur une distance de 625
kilomètres.
Pendant
ce temps... explosions et déversements se multiplient. Aucun mode de transport n’est
sécuritaire – cargo, pipeline, gazoduc, wagons, camions – aucun. Plus il y aura de matière dangereuses en circulation, plus il y aura d’incidents. Mais les
lobbytomisés de l’industrie s’en moquent éperdument.
Gif: Head Like an Orange, Great Spotted Woodpecker
Quatre explosions dans des
installations pétrolières en deux jours (USA)
Au
cours des deux derniers jours, quatre explosions survenues dans des
installations pétrolières et gazières de différents États, ont eu des résultats
tragiques. Ces événements nous rappellent tragiquement ce que notre société n’a
pas encore laissé derrière elle.
Mercredi 31
juillet :
–
Une personne est décédée lors d’une explosion
sur un site pétrolier, près de Windsor, Colorado.
– Cinq
personnes ont été blessées et une maison a été rasée par une explosion de gaz naturel dans le comté de Washington, en Pennsylvanie. Columbia Gas effectuait
des travaux de maintenance qui ont augmenté la pression dans une conduite de
service et causé l'explosion.
– Des
rapports contradictoires après l'explosion
dans une raffinerie de pétrole d'Exxon-Mobile à Baytown, au Texas : certains rapportent 37 blessés et
d’autres 66. Il s'agit du quatrième incendie majeur à cette raffinerie cette
année.
Jeudi 1er
août :
– Une
explosion de gazoduc dans le Kentucky a coûté la vie à au moins une
personne et en a fait disparaître sept autres. Les images aériennes de
l'explosion montrent des maisons rasées et carbonisées qui traversent une voie
ferrée en activité.
Quelques
déversements et fuites de pétrole en 2019
28 juillet 2019 La Marine chilienne confirme le
déversement de 40 000 litres de pétrole à la suite d’un incident sur le
terminal d’une compagnie minière. Lieu :
Terminal de l’Île de Guarello dans l'archipel Madre de Dios en Patagonie à 250
kilomètres au nord-ouest de la petite ville de Puerto Natales dans l’extrême
sud du Chili. Le pétrole s'est déversé dans une zone réputée pour ses eaux
parmi les plus pures de la planète et pour son riche écosystème marin. Source :
Sputnik News.
17 juillet 2019 Le producteur américain
d'hydrocarbures ExxonMobil a annoncé que sa plateforme Hibernia a déversé
environ 12 000 litres d'un mélange d'eau et de pétrole depuis l'un des
réservoirs de la plateforme. La nappe
s'étendait, le 18 juillet 2019, approximativement sur un rayon de trois miles
nautiques, soit 5.6 km à environ 328 km à l'est de Saint-jean-de-Terre-neuve et
dérivait vers l'est à moins de 2km/h. Lieu : Atlantique Nord, au large de
l'île canadienne de Terre-Neuve (Terre-Neuve
et Labrador, Canada). Source : Agence France-Presse / TVA Nouvelles.
06 juillet 2019 Un déversement d'hydrocarbures (entre
200 et 400 litres) s’est produit durant une opération de soutage en mer, une
opération de transfert de carburant vers le MV Chrysanthi S. battant pavillon
libérien. Lieu : Océan Indien dans la baie d'Algoa à Anchorage 1, du port
de Ngqura, Province du Cap oriental, Afrique
du Sud. La baie d'Algoa qui abrite la plus importante colonie de manchots
au monde, a été partiellement souillée. Source : World Maritimes News /
Fiducie de soutien à La Presse.
Ce n'est pas tant la quantité déversée d'un
événement de pollution qui effraie mais le nombre de déversements au quotidien
qu'un site comme MétéoPolitique ne peut couvrir. Ce n'est pas parce que nous en
présentons un en Afrique qu'il n'y en a pas ailleurs. Nous voulons simplement
démontrer qu'il y en a partout.
La calotte glaciaire du Groenland a
déversé 197 milliards de tonnes d'eau dans l'Atlantique Nord en juillet seulement
Il
s'agit d'une fonte glaciaire rugissante, sous le pont de Kangerlussiauq, au
Groenland, où il fait 22°C aujourd'hui et les autorités danoises disent que 12
milliards de tonnes de glace ont fondu en 24 heures, hier. Deuxième fonte cet
été! – Laurie Garrett, scientifique et écrivaine américaine
Vidéo :
Aux
amateurs de tourisme de masse – participez à l’accélération de la fonte :
Image :
Bob Al-Greene / Mashable
Partout
dans le monde, les gouvernements font de plus en plus souvent l’objet de
poursuites judiciaires relatives aux droits de la personne pour leur inaction
vis-à-vis les changements climatiques. Plus de 20 poursuites sont actuellement
en instance devant des tribunaux nationaux et régionaux. Nombre d’entre elles
ont été intentées par des acteurs de la société civile représentant de grands
groupes de personnes et ont pour but de léguer un environnement viable aux
générations de demain.
En novembre 2018, une demande a été déposée
auprès de la Cour supérieure du Québec au motif que les actions du gouvernement
du Canada en matière de changements climatiques violeraient les droits des
jeunes. En l’occurrence, ENvironnement JEUnesse soutient qu’il y aurait
violation du droit à la vie et à la sécurité des jeunes ainsi que de leur droit
à l’égalité, garantis respectivement par les articles 7 et 15 de la Charte
canadienne des droits et libertés. Ces cas nous amènent à nous demander si les
droits environnementaux pourraient, aujourd’hui ou demain, être protégés par la
Charte. (Notes de la colline; Ottawa 6 février 2019)
Gif: Head Like an Orange, Patagonian Mara
Un groupe de scientifiques poussent
l'ONU à faire de la destruction de l'environnement un crime de guerre
Paola
Rosa-Aquino
Mother
Jones | 27 juillet 2019
Cette histoire a été publiée à
l'origine par Grist et apparaît ici dans le cadre de la collaboration Climate
Desk.
«Le
tribut toxique de la guerre sur le monde naturel est bien documenté.»
Qu'il
s'agisse de l'épandage de l'herbicide «agent orange» sur la jungle vietnamienne
ou sur les marais des barrages de Saddam Hussein en Irak, les conflits humains
ont souvent intentionnellement infligé d’immenses dommages à la fois aux
écosystèmes et aux populations. Et tout comme certains actes de violence contre
les personnes sont considérés comme intolérables, un groupe de chercheurs a
demandé qu'un ensemble de préjudices contre l'environnement soit qualifié de
«crimes de guerre».
Les scientifiques ont cosigné une lettre
ouverte aux législateurs internationaux les exhortant à adopter un nouvel élément
aux Conventions de Genève, l'ensemble des accords internationaux sur le
traitement des victimes et des prisonniers des conflits armés, négociés après
la Seconde Guerre mondiale. La nouvelle convention proposée ajouterait certains
types de destruction de l'environnement – comme l'extinction de la mégafaune et
l'empoisonnement des sources d'eau – à la liste des actes inacceptables.
«Le bilan toxique de la guerre dans le monde
naturel est bien documenté; elle a détruit les moyens d'existence des communautés
vulnérables et poussé vers l'extinction de nombreuses espèces, déjà
soumises à une pression intense», a déclaré Sarah Durant, chercheuse à la Zoological Society of London et l'une
des signataires, à The Guardian.
Les quatre Conventions de Genève existantes
et leurs trois protocoles additionnels sont des traités mondialement reconnus
pour réglementer la conduite de la guerre, y compris l'établissement de normes
en vertu du droit international humanitaire pour le traitement des troupes
blessées sur le terrain, des soldats naufragés en mer, des prisonniers de
guerre et des civils. Violer les traités équivaut à un crime de guerre.
«L'industrie militaire doit être tenue
davantage responsable de l'impact de ses activités», peut-on lire dans la
lettre. Et bien qu'il soit naturel de se concentrer sur le coût immédiat d'une
guerre pour la vie humaine, les actes de destruction environnementale peuvent
entraîner des douleurs et des souffrances à long terme qui durent de nombreuses
années après le conflit.
Ce
n'est pas la première fois que les scientifiques demandent une cinquième
convention. Après la guerre du Golfe de 1991, lorsque les troupes de Saddam
Hussein ont incendié des centaines de puits de pétrole koweïtiens et que les
États-Unis ont largué des bombes et des missiles contenant de l'uranium
appauvri sur l'Irak, un mélange de préoccupations environnementales et de
droits humains s'est fait jour.
Comme l'a rapporté le Guardian en 2014, «Les
chercheurs ont suggéré que les radiations de ces armes ont empoisonné le sol et
l'eau de l'Irak, rendant l'environnement cancérigène».
Mais l'idée remonte à la guerre du Vietnam.
Afin de débusquer les guérilleros, les Américains ont dépouillé les feuillus de
la jungle avec des défoliants, dont l'infâme agent orange – un herbicide
forestier qui a été associé à de graves anomalies congénitales des décennies
après exposition. La Croix-Rouge vietnamienne estime que l'agent orange a
touché 3 millions de Vietnamiens, dont au moins 150 000 enfants. Au Vietnam,
des bébés naissent encore avec des malformations congénitales dues à l'agent orange.
De même, dans les années 1990, les deux côtés du conflit rwandais et congolais ont déboisé de vastes étendues de végétation que les arbres ne pouvaient plus dissimuler une attaque. Quelque 720 000 Rwandais ont été contraints de s'installer dans des camps de réfugiés en marge d'un parc national, qui a été dénudé et transformé en abris et en bois de chauffage.
Et aussi au début des années 1990, Saddam
Hussein a frappé à nouveau : il a endigué et drainé de nombreux marais célèbres
d'Irak pour punir les tribus rebelles qui vivaient à proximité. En l'an 2000,
cette série de digues et de canaux avait réduit les marais du pays à moins de
10 % de leur superficie d'origine, transformant le paysage en un désert
desséché. Les températures locales ont augmenté de 9 degrés Fahrenheit. (Après
le renversement d’Hussein, les habitants ont démoli de nombreux barrages et
réparé une partie des dégâts.)
Les victimes de la guerre environnementale
ne sont évidemment rien de nouveau, mais la lettre ouverte des scientifiques
aux législateurs est délibérément chronométrée. L'argument arrive juste avant
une réunion de la Commission du droit international des Nations Unies, qui se
tiendra à l'Office des Nations Unies à Genève, en Suisse, plus tard ce mois-ci.
[La réunion se termine le 9 août 2019]
«Nous
espérons que les gouvernements du monde entier intégreront ces protections
dans le droit international», a dit M. Durant. «Cela permettrait non seulement de sauvegarder les espèces menacées,
mais aussi de soutenir les communautés rurales, tant pendant qu'après les
conflits, dont les moyens d'existence sont victimes à long terme de la
destruction de l'environnement.»
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