Paix et harmonie sur terre!
Fin de la pauvreté et de la faim sur
terre!
Amour, joie, bonheur et prospérité
pour tous!
Sommes-nous
sérieux, euh, je veux dire… sincères?
Toujours les
mêmes combats pour la suprématie depuis que le «vivant» a envahi la terre. Les
virus, les bactéries, les végétaux, les animaux, les humains au sein des
tribus, clans, régions, pays, royaumes, états et continents luttent pour
survivre. Mais les humains disposent maintenant d’un arsenal nucléaire capable de
détruire la planète en entier. À échelle réduite, on ne tue
plus avec des haches et des flèches, mais avec des drones, des armes d’assaut, des
révolvers, on attaque avec des Tasers, des gaz toxiques et autres. Nous n’avons
pas évolué. Nous vivons dans un monde de brutalité et de violence que le
vernis socioculturel ou religieux, quelle qu’en soit l’épaisseur, n’éliminera
jamais. À quand la sixième extinction, le kali yuga?
Image :
Godin, Le Devoir 27 décembre 2019
En droite ligne vers la paix
universelle :
Vladimir Poutine vantait son nouveau type de missile hypersonique Avangard; doté
d’une portée de 4000 kilomètres, il le qualifie d’arme invincible. Il évoquait aussi des mini-submersibles. Une
nouvelle course aux arsenaux nucléaires en perspective? C’est du délire.
«Depuis qu’il
y eu deux hommes sur la terre, cela a été un écœurant spectacle de les regarder
agir; cela n’a pas changé depuis et ne changera vraisemblablement jamais. Le
plus surprenant dans ce scénario qui se déroule dans un Olympe quelconque et
qui a pour personnages de petits dieux qui s’ennuient, c’est que l’actualité y
est présente dans ce qu’elle a de plus horrible : la bombe atomique qui a
réduit à néant Hiroshima et que les Français viennent d’expérimenter à Bikini.
Les petits dieux jouent à la bombe atomique et se bousculent pour mieux voir ‘le spectacle d’annihilation’.» (1946)
~ Alexandra
David-Néel; biographie
Dans un texte
intitulé «La guerre et la construction de l’État en tant que crime organisé»
l’historien et sociologue américain Charles Tilly démontrait que l’État-nation
s’était construit sur le racket des populations, en ce qu’il produisait à la
fois le danger et la protection, payante, contre celui-ci. Il soutenait qu’à
l’origine de la construction des États on trouvait bien la même pulsion que
chez les bandes de pillards, de pirates dont il rappelait la longue proximité
avec les souverains «légitimes». La convoitise, la cupidité, l’orgueil... Avec
cette agrégation de territoires et de populations sous la coupe de moins en
moins contestée des gouvernants, on voit se bâtir tout l’édifice de coercition
des États. Des impôts qui deviennent réguliers, pour payer une armée qui se
professionnalise, une administration vouée à remplacer les alliances avec les
petits notables locaux afin de mieux collecter les impôts, une industrie
subventionnée par les impôts afin de renforcer l’armée qui permettra de mieux
lever les impôts...
Chaque État a mené, dans des proportions conditionnées
par sa situation historique, géographique et sociale, ces activités
fondamentales :
– Conduite de la guerre : tournée vers
l’extérieur, elle vise à éliminer les rivaux situés hors du territoire, afin de
maintenir le monopole de la domination sur celui-ci.
– Formation de l’État : élimination des
rivaux intérieurs, pour le même objectif. Cela passe par la répression, les
exécutions, mais aussi les alliances avec des clients.
– Protection : comme toute mafia, l’État
justifie son existence par la protection de ses clients (les sujets, mais aussi
les clients de certaines castes qui peuvent tirer un bénéfice privilégié du
monopole d’État) contre les menaces extérieures, qu’il participe lui-même à
exacerber en menant des guerres.
– Prélèvement : acquisition des moyens de
mener à bien les trois premières activités (impôts).
«Si le racket en échange de protection
représente la forme la plus manifeste du crime organisé, alors la guerre et
l’État – quintessence de ce type de racket avec l’avantage de la légitimité – apparaissent
comme les plus grands exemples de crime organisé. Sans taxer tous les généraux
et hommes d’État de meurtriers ou de voleurs, je veux souligner la valeur de
cette analogie. [...] Les réflexions qui suivent illustrent simplement, à
partir de quelques siècles d’histoire européenne, l’analogie de la guerre et de
la construction de l’État avec le crime organisé et tentent d’offrir des
arguments relatifs aux principes de changement et de variation qui sous-tendent
cette histoire. Mes réflexions sont liées à des préoccupations contemporaines :
inquiétudes face au caractère de plus en plus destructeur de la guerre, au rôle
croissant des grandes puissances dans la fourniture d’armes et d’organisation
militaire aux pays pauvres, et à l’importance grandissante des élites
militaires dans ces pays. Elles sont motivées par l’espoir qu’une bonne
compréhension de l’expérience européenne nous aidera à saisir ce qui se passe
aujourd’hui dans notre monde, et peut-être même à pouvoir agir sur lui.» ~ Charles
Tilly
Article
intégral :
Un mini état des lieux en quelques photos cueillies sur le site du quotidien
Le Devoir, section Grand format / Galeries de photos
Royaume-Uni 3 décembre 2019 | Les dirigeants des pays membres de l’OTAN prennent la pose avec la
reine Élisabeth II et le prince Charles afin de commémorer 70 ans d’alliance.
L’attention lors de ce sommet, du moins au Canada, a été monopolisée par
l’apparente boutade de Justin Trudeau au sujet de Donald Trump captée par un
microphone qui a valu au premier ministre canadien de se faire traiter
d’«hypocrite» par le président américain. Photo : Yui Mok / Agence
France-Presse
[Ndlr : Salutations distinguées de la
part des élites : «Nous allons régler, aujourd’hui même, la crise alimentaire,
la crise politique et la crise environnementale.» Quand les rois préparaient la
guerre ils se courtisaient toujours avant, histoire de tester les alliances
possibles... C’est le but des réunions de l’OTAN.]
Chennai (Inde) 29 novembre 2019 | Un enfant
joue dans un bain de mousse s’étendant sur plusieurs kilomètres de plages
de cette ville du sud de l’Inde. Cette mousse,
qui est provoquée par des agents polluants, revient
chaque année. La substance pourrait causer des problèmes de peau, selon des
médecins. Les pêcheurs de la région ont reçu le conseil d’éviter la zone
touchée. Photo : Arun Sankar / Agence
France-Presse
Feux en Amazonie | Quand des images ont révélé cet été
que la forêt amazonienne était en train de brûler à un rythme affolant en
raison, principalement, de la déforestation, un mouvement d’indignation a s’est
propagé à l’échelle internationale. Toutes les flèches ont visé le président
brésilien, Jair Bolsonaro, un climatosceptique d’extrême droite dont les
politiques, notoirement nocives pour l’environnement, faisaient déjà polémique.
Sa gestion de la crise en Amazonie a d’ailleurs été au centre du sommet du G7 à
Biarritz, en août. Photo : Carl de Souza / Agence France-Presse
Incendies en Australie | Si la Californie a continué de
lutter contre des incendies dangereusement invasifs cet automne, une nouvelle
urgence est apparue en novembre: des
feux de forêt incontrôlables en Australie, près de Sydney. Le scénario est
tristement le même: la sécheresse et des chaleurs records (près de 50 degrés),
quand ce n’est pas en plus du vent, attise des incendies d’une intensité déjà
inquiétante. L’état d’urgence a été décrété à la mi-décembre en
Nouvelles-Galles du Sud, dont la capitale est Sydney. Un mot a résumé cette
saison d’incendies: catastrophique. Photo : Peter Parks / Agence
France-Presse
[27 décembre 2019 : Après avoir connu
un court répit, les pompiers devront redoubler d'efforts pour combattre les
incendies qui font rage en Australie. Une alerte rouge a été émise vendredi
dans l’État de l’Australie-Méridionale, où les températures pourraient
atteindre jusqu’à 42 degrés en fin de semaine. Depuis plusieurs semaines, la
côte orientale du pays est en proie à d'importants feux de forêt. Les États de
l’Australie-Méridionale, de Victoria et de la Nouvelle-Galles du Sud sont les
plus gravement touchés par les incendies, dont certains sont devenus
incontrôlables. D'autant plus que l’importante taille des brasiers complique la
tâche des autorités. Au cours des derniers mois, près de 5 millions d'hectares
ont brûlé au pays. Imaginez les animaux qui disparaissent brûlés vifs. Horrible!]
Incendies en Californie 1er novembre 2019 | L’incendie
Maria a éclaté tard jeudi soir dans le comté de Ventura, à une centaine de
kilomètres au nord-ouest de Los Angeles. Des centaines de pompiers appuyés par
des moyens aériens ont combattu toute la nuit l’incendie, qui menaçait deux
petites communautés agricoles et qui a provoqué des évacuations préventives
concernant plus de 7000 personnes. Photo : Josh Edelson / Agence
France-Presse
Invasion de la Syrie par la Turquie | Quelques jours après le retrait
brutal des troupes américaines du nord de la Syrie sur ordre de Donald Trump,
en octobre, les forces turques lançaient en catimini une offensive contre les
Kurdes – précisément dans cette zone. L'affaire a soulevé un violent tollé
international et causé une querelle interne à l'OTAN, jamais mis au courant de
cette initiative. Pour échapper aux combats, plus de 100 000 Syriens ont dû
fuir leur domicile, faisant craindre un nouveau désastre humanitaire dans un
pays déjà exsangue. Photo : Delil Souleiman / Agence France-Presse
Manifestations au Chili | Une banale augmentation du prix du
billet de métro a mis le feu aux poudres au Chili, donnant naissance en octobre
à un mouvement de contestation contre les inégalités socio-économiques. Manifestation
après manifestation, qui ont fait une vingtaine de morts et quelque 2000
blessés, plusieurs voix – dont celle de femmes en noir, symboliquement
endeuillées – se sont élevées pour dénoncer la répression policière, finalement
montrée du doigt par l’ONU en décembre. Malgré la promesse du gouvernement de
réviser la Constitution, héritée de la dictature de Pinochet, le ras-le-bol n’a
pas dit son dernier mot. Photo : Martin Bernetti / Agence France-Presse
Venise inondée | Ce n’est hélas pas pour la beauté de
son architecture, mais plutôt pour ses marées hautes exceptionnelles (les acqua
alta) que Venise a fait le tour du monde en novembre – où, le 12 du mois, une
marée haute de 187 cm a battu tous les records depuis 1966. La ville, qui se
trouve déjà à plus d’un mètre sous le niveau de la mer, a été envahie par des
eaux qui ont dévasté plusieurs de ses joyaux. Cet épisode historique est venu
rappeler la vulnérabilité de Venise, qui s’enfonce peu à peu dans la mer. Photo :
Luca Bruno / Associated Press
Cyclone au Mozambique | Après le passage du puissant
cyclone Idai sur la côte du Mozambique, en mars, la désolation s’étalait à
perte de vue. Étant donné l’ampleur de la destruction, l'acheminement de l'aide
a été d'une complexité inouïe. Des milliers de sinistrés sont ainsi restés
démunis, sans toit, comme ces deux soeurs réfugiées sous une bâche pour se
protéger de la pluie. Cette énième catastrophe est venue confirmer à quel point
les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient dans le monde, quel que soit
le continent. Photo : Yasuyoshi Chiba / Agence France-Presse
Louisiane 22 juin 2019 | Theresa et Donald
Dardar vont à la rencontre de chevaux près de l’Isle de Jean-Charles, en
Louisiane. En 60 ans, 98 % de la surface
de l’Isle de Jean-Charles, située dans le sud de la Louisiane, a disparu sous les eaux du golfe du Mexique.
«Ses habitants sont les premiers réfugiés liés à la montée des eaux en Amérique»,
souligne Marie-France Coallier. Au banc
des accusés, l’industrie pétrolière, qui a creusé des dizaines de milliers de
kilomètres de canaux permettant à l’eau salée d’entrer dans les terres. À
bord de leur barque, Theresa et Donald Dardar vont caresser des chevaux, eux
aussi touchés par le dérèglement climatique. Photo : Marie-France Coallier
/ Le Devoir
Montréal 18 décembre 2019 | SNC-Lavalin a plaidé
coupable à une accusation de fraude, concernant des gestes posés en Libye entre
2001 et 2011. Sa division de construction a ainsi reconnu avoir versé des
pots-de-vin à l’un des fils de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi. La firme
d’ingénierie et de construction devra payer une amende de 280 millions. Photo :
Marie-France Coallier / Le Devoir
[Ndlr : On peut dire que la haute gomme
de SNC Lavalin s’en tire à très bon compte! Comme beaucoup d’autres du même statut. «Selon Harriet,
les tribunaux sont une ‘foutue mascarade’.
L’inspectrice Manon Bradshaw sait qu’à l’instar d’Harriet, la plupart de ses
collègues sont persuadés que les
criminels finissent toujours pas voir leur peine revue à la baisse, quand ils
ne sont pas tout simplement acquittés, et que le système entier est ligué
contre la police. Si l’on permettait aux policiers de réécrire la législation,
les mots ‘prison pour l’éternité’ y
apparaîtrait sûrement. Elle a parfois l’impression de lutter contre une marée
crasse, et de s’y noyer.» (Présumée
disparue; Susie Steiner, Guy Saint-Jean Éditeur 2019)]
Jérusalem 2 août 2019 | À la sortie de la prière
du vendredi, des centaines de musulmans affluent dans les rues du
Vieux-Jérusalem; un soldat israélien patrouille le secteur, la main sur son
revolver. «J’ai attendu deux heures avant d’avoir cette photo», raconte Jacques
Nadeau. Jérusalem, c’est le carrefour des trois religions monothéistes. C’est
aussi le lieu de toutes les tensions, où la moindre étincelle peut se muer en
un geyser de violence. Une discordance ici captée au détour d’une rue étroite.
«Les croyants étaient dans un état méditatif et marchaient très vite en sortant
de la mosquée. J’attendais d’avoir des soldats dans ma lentille. Mais je ne
pensais jamais qu’il y en aurait un qui serait prêt à dégainer.» Photo : Jacques Nadeau / Le Devoir
Montréal 13 juillet 2019 | Le premier coup
d’éclat du groupe écologiste Extinction Rebellion à Montréal se solde par
l’arrestation de 25 activistes. L’image est chargée. Et le contraste saisissant
entre le manifestant, dépouillé, qui s’abandonne à son arrestation, et les
policiers, lourdement équipés, qui encerclent l’activiste, lui tordent les
poignets et lui mettent les mains au visage. Au plus fort de l’été, des membres
d’Extinction Rebellion s’étaient enchaînés les uns aux autres au pied du bureau
du premier ministre québécois, au centre-ville de Montréal, avant de se faire
déloger par des policiers. «Je voulais documenter leurs techniques pour
neutraliser les manifestants.» Photo : Jacques Nadeau / Le
Devoir
Montréal 10 juillet 2019 | Une manifestante
interpelle le chef libéral Justin Trudeau lors de l’investiture de Steven
Guilbeault dans Laurier — Sainte-Marie. Une campagne électorale, c’est
l’apothéose du contrôle de l’image. Tout est calculé et judicieusement encadré.
L’investiture du candidat libéral Steven Guilbeault au Lion d’or, à Montréal,
n’y a pas fait pas exception. Jusqu’à ce qu’une activiste s’opposant au
pipeline Trans Mountain réussisse à se frayer un chemin jusqu’au premier
ministre. «Je voulais avoir cette image où les deux éléments se rencontrent.
C’est l’une des seules images que j’ai prises de la campagne électorale qui
n’est pas contrôlée.» Photo : Jacques Nadeau / Le Devoir
La terre a
mangé des claques monumentales en 2019. Voici
deux exemples apparemment anodins mais qui parlent quand même fort...
Barbare! ils pourraient au moins les tuer avec de leur arracher les pattes.
Harvesting Frogs' Legs : En Roumanie, des grenouilles aux pattes arrachées à des fins de consommation luttent pour remonter à la surface, au milieu de leurs œufs tout juste pondus. Photo : Bence Máté, Gagnant – Section Nature | World Press photos
Harvesting Frogs' Legs : En Roumanie, des grenouilles aux pattes arrachées à des fins de consommation luttent pour remonter à la surface, au milieu de leurs œufs tout juste pondus. Photo : Bence Máté, Gagnant – Section Nature | World Press photos
Un hippocampe
nageant avec un coton-tige jeté illustre les enjeux de la pollution plastique dans nos océans. Photo:
Justin Hofman (via The Guardian)