8 janvier 2018

Problème psychologique «stable»

«Des ministres tarés et d’anciennes filles publiques étaient tenus pour des parangons de vertu.» ~ Marcel Proust

Pour se faire une idée de l’état de santé mentale du président américain, il suffit de lire ses tweets intempestifs et grossiers ainsi que ses justifications misogynes des inconduites sexuelles. Sa dernière trouvaille : il serait un genie – “I went from VERY successful businessman, to top T.V. Star to President of the United States (on my first try). I think that would qualify as not smart, but genius... and a very stable genius at that!” (Donald Trump, Twitter)
   Dunning-Kruger effect: “The more limited someone is in reality, the more talented the person imagines himself to be. Difficulties in recognizing one's own incompetence lead to inflated self-assessments.”

Je serais d’accord pour qu’on décerne à Trump un Nobel «pour avoir apporté un plus grand bénéfice à l'humanité», soit, en préservant la stupidité, notre unique ressource renouvelable, dont il ne faut pas surestimer la pérennité cependant.

«On ne sait prévoir que des répétitions, et comprendre, c'est dégager le quelque chose qui se répète.» ~ Antoine de Saint-Exupéry (Carnets, 1953)

«Plusieurs psychiatres ont déclaré que la santé mentale de Donald Trump ne pouvait être évaluée que par des experts lors de rencontres privées avec lui. Je considère cet argument stupide. Il n'y a pas de test sanguin ou de scan cervical pouvant confirmer un trouble de personnalité narcissique; il n’y a qu’une liste de caractéristiques observables. Le professionnel étudie simplement les raisonnements et les comportements du patient à l’aide d’une liste de symptômes servant à le diagnostiquer. Il est absurde de croire qu'un psychiatre qui a passé quelques heures à parler avec un patient dans un bureau est qualifié pour rendre ce diagnostic mais celui qui a accès à des centaines d'heures d'entrevues, de remarques improvisées, ainsi qu'à une petite bibliothèque d'information biographique et à des témoignages de ses plus proches confidents – le peut. Prétendre le contraire revient à mystifier la pratique de la psychiatrie; c'est prétendre qu'il y a certaines connaissances chamaniques auxquelles seuls les psychiatres peuvent avoir accès en échange d’une rémunération.» (Traduit/adapté de l’article d’Eric Levitz)

The President Is Mentally Unwell and Everyone Around Him Knows It
By Eric Levitz

For most of his presidency, the conversation about Trump’s mental well-being, and consequent capacity to perform the duties of his office, has been characterized by a willed naïvety. The president’s signs of senility aren’t subtle. His narcissistic self-regard is not mildly delusional; his impulse control is more than a little bit lacking.
   Progressives’ fixation on the 25th Amendment is far less deluded than the rationalizations that keep Republicans from invoking it. By all accounts, most GOP  
Congress members recognize that Donald Trump is a pathological narcissist with early stage dementia and only peripheral contact with reality — and they have, nonetheless, decided to let him retain unilateral command of the largest nuclear arsenal on planet Earth because it would be politically and personally inconvenient to remove his finger from the button.
   You don’t need a degree in psychiatry to call that crazy.


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[Je ne suis pas un expert médical, mais est-il possible que quelque chose ait mal tourné durant la «greffe de cheveux»?]
I'm no medical expert, but is it possible that something went badly wrong during the 'scalp reduction surgery'?”

[Quiconque est sain d’esprit peut-il se déclarer lui-même un génie?]
“Does anyone who is stable call himself a genius?”

“America elected Trump. All those qualities we abhor- racism, sexism, deceitfulness, ignorance, adolescent rage, denial of science, white supremacy, violent aggression. These qualities do describe our nation. We need a long look in the mirror. Time we impeach ourselves as well.”
   “Drill. Frack. Pillage. Loot. Destroy. Refute history. Refuse to learn from our mistakes. Burn down the world. Race the climate apocalypse along. Just another day under Trump's obscenity.”

“Trump's EPA is making it easier to dump 1.4 billion pounds of toxic coal ash into community water supplies per year.” (PSR Environment)

Trump administration approves Eni plan to drill offshore Alaska
WASHINGTON (Reuters) Eni US will become the first energy company allowed to explore for oil in federal waters off Alaska since 2015 after the Trump administration this week approved a drilling plan on leases the company has been sitting on for 10 years.

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Illustration de Jeffrey Smith. «On a vu en un peu plus d'une heure, un Trump stupéfié se transformer en un Trump incrédule, et ensuite en un Trump horrifié. Mais une transformation finale s’est produite : soudain, Donald Trump est devenu un homme qui croyait mériter d'être le président des États-Unis et entièrement capable de l’être.» ~ Steve Bannon

Une histoire adaptée de Fire and Fury: Inside the Trump White House, par Michael Wolff; Henry Holt & Co.:
Donald Trump Didn’t Want to Be President
Election Night: It “looked as if he had seen a ghost.”
By Michael Wolff




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Ironie du sort (l’arroseur arrosé)

Photo : Reuters/Jonathan Ernst.

Washington, États-Unis – Le nouveau sénateur de l’Alabama, Doug Jones, portait fièrement le drapeau américain à la boutonnière au moment d’être assermenté par le vice-président Mike Pence, lors d’une cérémonie qui se tenait au Capitole, à Washington. Sa femme et ses deux fils assistaient à l’événement, qui fut une occasion pour les photographes de saisir un cliché de M. Pence, reconnu pour ses positions contre les droits des LBGT+, et le fils du nouveau sénateur, Carson, ouvertement gai et militant. La rencontre de deux Amériques...

[Ndlr : Pence devait être indigné au plus profond de ses tripes de Born Again Christian!]

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Bien sûr, l’entourage de Trump et des sénateurs républicains se sont empressés de nier le contenu du livre de Wolff. On le dit dépourvu de rigueur journalistique et qu'il est avant tout un diffuseur de potins. Autre énigme à résoudre : qui fabule? 

Nous sommes de plus en plus biaisés, manipulés et trompés par les médias; la presse «officielle» n’y échappe même pas.

«Le danger, ce n’est pas ce qu’on ignore, c’est ce que l’on tient pour certain et qui ne l’est pas. Si vous ne lisez pas le journal, vous n’êtes pas informé. Si vous lisez le journal, vous êtes mal informé.» ~ Mark Twain

«La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat.» 
~ Hannah Arendt

Par d’exemple :

Comment les climatosceptiques se retrouvent en tête des recherches Google
Les groupes qui rejettent la science climatique établie peuvent utiliser la publicité à leur avantage dans le moteur de recherche, jouant avec le système pour trouver une plate-forme de masse pour faire circuler des allégations fausses ou trompeuses.
   Voulez-vous recevoir les dernières nouvelles sur le climat dans votre compte internet? Tapez les mots «changement climatique» dans Google et vous pourriez obtenir un résultat inattendu : des annonces disant que le réchauffement est un canular.
   «Des scientifiques nient le changement climatique», titrait un message apparu récemment en haut de la page des résultats de recherche et pointant vers le site web DefyCCC qui affirmait : «Rien n'a été mieux étudié et n’est plus inoffensif que les émissions anthropiques de CO2.»

Source :
How Climate Change Deniers Rise to the Top in Google Searches
By Hiroko Tabuchi, Dec. 29, 2017

J’ai visité le site DefyCCC. J’ai reconnu la propagande qu’on entend sur nos radios-poubelles québécoises... Yuck.

Dans la marée des dégâts pétroliers  

Le pétrolier iranien Sanchi, qui brûle depuis plus de 24 heures en mer de Chine orientale après être entré en collision avec un navire céréalier chinois, «risque d'exploser ou de sombrer», affirme le ministère chinois des Transports, alimentant les craintes d'une marée noire. (...)


À titre de comparaison, soulignons que le pétrolier américain Exxon Valdez transportait 1,26 million de tonnes lorsqu’il s’est échoué sur la côte de l’Alaska en 1989, engendrant une des pires marées noires de l’histoire.
   Un responsable de la garde-côtière sud-coréenne souligne cependant qu’une catastrophe pourrait être limitée dans la mesure où le condensat transporté par le Sanchi pourrait s’évaporer, voire brûler plus facilement que le brut lourd qui s’échappait de l’Exxon Valdez.
   La cargaison du pétrolier était destinée à la firme sud-coréenne Hanwha Total, coentreprise entre le français Total et le conglomérat sud-coréen Hanwha.

Je ne sais pas ce que les gérants autoproclamés de la planète ont dans la caboche (s’ils en ont une...), mais ça pue le gaz. Si seulement la clique de la Maison Blanche pouvait freiner la production d’énergies fossiles au lieu de l'augmenter.
   Imaginez-vous donc que la famille Rockefeller craint (depuis 2006) que sa descendance ne puisse plus respirer éventuellement. Preuve que les gens changent uniquement lorsqu’ils sont eux-mêmes menacés par leurs propres entreprises délétères. Rappelons que la famille était derrière Standard Oil qui contrôla 90 % de la production du pétrole jusqu’en 1911, avant que la Cour suprême ne décide de scinder le quasi monopole en 34 compagnies dont l’une fut ExxonMobil...

The Rockefellers vs. the Company That Made Them Rockefellers
The family that pioneered the oil industry in America wants to expose what Exxon hid from the public about climate change.
By Reeves Wiedeman

“Don’t believe for a minute that ExxonMobil doesn’t think climate change is real.” (Steve Coll, a former Exxon manager)  

So what did Exxon know? “There is general scientific agreement that the most likely manner in which mankind is influencing the global climate is through carbon-dioxide release from the burning of fossil fuels,” James Black, an Exxon scientist, told company executives in 1977. “Present thinking holds that man has a time window of five to ten years before the need for hard decisions regarding changes in energy strategies might become critical.” Five years later, an internal report declared that without “major reductions in fossil fuel combustion,” a number of “potentially catastrophic” events, such as the eventual flooding of “much of the US East Coast, including the State of Florida and Washington D.C.,” could occur. The changes wouldn’t come for decades, the report said, but “once the effects are measurable, they might not be reversible.”
   “We considered climate change in a number of operational and planning issues,” Brian Flannery, Exxon’s in-house climate adviser at the time, told the Columbia reporters. In 1989, Shell raised a natural-gas platform in the North Sea by several feet to accommodate rising sea levels, while engineers designing a pipeline owned by several companies, including Exxon, said they would have to account for the “considerable increase of the frequency of storms as a result of climate change.” A researcher at an Exxon subsidiary even argued that climate change offered a silver lining as the company looked for oil in the Arctic: “Potential global warming can only help lower exploration and development costs.”
   Publicly, however, Exxon was working to cloud the debate. In 1988, an Exxon spokesperson wrote a memo arguing the company should “emphasize the uncertainty in scientific conclusions.” In the decades to come, Exxon gave millions to groups that denied climate change, including the American Petroleum Institute, which waged a $6 million public-relations battle in the late ’90s against the Kyoto Protocol, one of the world’s first attempts to deal with the issue. “Victory will be achieved when: average citizens ‘understand’ (recognize) uncertainties in climate science” and when “recognition of uncertainties becomes part of the ‘conventional wisdom,’ ” one memo read. The strategy echoed one promoted by a tobacco executive in 1969: “Doubt is our product.”


Trump Moves to Open 90 Percent of Our Coastal Waters to Oil Drilling
January 04, 2018 Rhea Suh

The administration’s new five-year offshore drilling plan puts polluter profits over the public good and risks another BP oil spill–style disaster.

«Que feraient les victimes si le naufrage du Titanic se déroulait aujourd'hui?» (thème choisi par le caricaturiste Pierre Brignaud au Concours international d'arts visuels Juste pour Rire 2015, catégorie humour noir)

Our response to the climate crisis has been to rearrange deckchairs on the Titanic but whatever we do, it isn’t working. It’s time to try something new.
Kevin Buckland

Organizing on a Sinking Ship: The Future of the Climate Justice Movement
Climate change rarely comes up at the top of the list when people are asked about issues that concern them most. While this is not surprising, it is nonetheless disturbing considering the gravity of the climate crisis. Yet the key problem of our collective negligence of the climate crisis is reflected in the question itself, rather than the answer. Let us be clear: climate change is not an “issue.” Rather, it is now the entirety of the biophysical world of which we are part. It is the physical battleground in which every “issue” is played out — and it is crumbling.

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Jouet de l'ouragan qui l'emporte et le mène,
Encombré de trésors et d'agrès submergés,
Ce navire perdu, mais c'est la nef humaine,
Et nous sommes les naufragés.

L'équipage affolé manœuvre en vain dans l'ombre;
L'Épouvante est à bord, le Désespoir, le Deuil;
Assise au gouvernail, la Fatalité sombre
Le dirige vers un écueil.

Le Cri
Louise Ackermann; 1813-1890 (Poésies philosophiques, 1871)

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