30 octobre 2016

Quand cesserons-nous de varloper la terre?!

«Il n’est pas d’impasse là où on peut faire marche arrière.»
~ Stanislaw Jerzy Lec, 1909-1966 (Nouvelles pensées échevelées)


La photo utilisée est de Tom Jefferson / Greenpeace. En 2010, on présumait qu’il restait tout au plus 400 tigres de Sumatra. Imaginons en 2016... 

Entre 1970 et 2012, la Terre a perdu plus de la moitié de ses animaux vertébrés (et ça continue)

Huffington Post fr  27/10/2016

Le nouveau rapport «Planète Vivante 2016» dévoilé le 27 octobre fait état d'une accélération alarmante de la disparition des animaux. 
     Ce sera le cas si l'humanité continue à surexploiter la Terre, car entre 1970 et 2012, l'effectif des populations de vertébrés avait déjà reculé de 58 %. Dans le précédent rapport, on rapportait que ce déclin était de 52 % entre 1970 et 2010. En d'autres termes, l'abondance des populations de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens et de poissons a, en moyenne, chuté de plus de moitié en l'espace de 40 ans.

Avec une moyenne de 2 % d'animaux en moins par an, en 2020, il y aura donc 67 % de vie en moins sur Terre.

Ce sont surtout les animaux vivant en eau douce qui subissent le plus l'impact de l'activité humaine. Entre 1970 et 2012, l'effectif moyen de ceux-ci a baissé de 81%. Pour les autres animaux marins (des océans et des mers donc), le déclin est de 36 %. Quant à celui des animaux terrestres, il est de 38 %. 
     Les principales menaces concernant les espèces terrestres et d'eau douce sont la perte et la dégradation des habitats ainsi que la surexploitation. Pour les espèces marines, il s'agit aussi de la dégradation des habitats et de la surexploitation, mais également du réchauffement climatique. 
     On rappelle que nous avons probablement déjà entamé la sixième extinction de masse. Il s'agit d'une disparition massive des animaux, qui d'habitude a mis des milliers voire des millions d'années à se produire, sauf que cette fois-ci elle se réalise à l'échelle d'une vie humaine.

Article intégral : http://www.huffingtonpost.fr/2016/

2020 c’est demain!! (38 mois en fait). 


Quand on déboise on ne coupe pas seulement des arbres. Photo : campagne de sensibilisation de Greenpeace. 

Merci donc, à la déforestation irresponsable.

Indonésie : de l’huile de palme sur le feu
Johan Verburg

Oxfam Novib (Pays-Bas) 10/07/2013

Le déboisement par brûlis est une pratique annuelle en Indonésie. L’huile de palme est si couramment utilisée que la moitié des produits emballés que nous achetons au supermarché en contiennent. Elle offre de formidables perspectives économiques aux pays tropicaux qui peuvent exporter cette matière première et l’Indonésie en est le premier producteur mondial. 
     Selon le classement des 40 premières grandes fortunes d’Indonésie établi en 2010 par le magazine Forbes, le pays compte 21 milliardaires, dont 16 ont fait fortune dans l’huile de palme ou le charbon. De toute évidence, ça rapporte de défricher des terres. 


Mais l’essor de l’huile de palme se poursuit à un rythme irresponsable. En dix ans, les indonésiens ont extrait davantage de tourbe en vue de produire de l’huile de palme que les Pays-Bas en un siècle. La pratique du brûlis est interdite en Indonésie, aussi bien pour les grandes entreprises que pour les petits agriculteurs. Pourtant, des études ont récemment mis en évidence le danger que représente cette réussite économique, par exemple dans la province de Riau, l’une des principales régions touchées par les incendies. 
     Le développement de l’huile de palme bouleverse l’affectation des sols en Indonésie et, ce faisant, entraîne un recul des forêts, la perte de moyens de subsistance, des dangers pour la faune, la réduction de la sécurité alimentaire, l’aggravation du changement climatique et des accaparements de terres.


Photo : Oxfam

Le secteur de l’huile de palme produit énormément de gaz à effet de serre, ce qui n’empêche pas certains d’affirmer que son utilisation dans les agrocarburants pourrait permettre la neutralité carbone de nos déplacements en voiture. Oxfam et d’autres organisations ont calculé qu’il faudrait rouler aux carburants dits écologiques pendant 300 ans pour compenser la perte de tourbières.
     La majorité des producteurs d’huile de palme se sont engagés à ne jamais recourir au brûlis, à respecter les droits fonciers et à préserver les forêts. Sur le terrain, cette politique n’est pas vraiment appliquée et la corruption favorise le non-respect des obligations légales. Le bruit se répand même que les petits agriculteurs seraient payés pour incendier des terres ensuite rachetées par les grandes sociétés. [...]

Article intégral : https://blogs.oxfam.org/fr/blogs/13-07-10-indonesie-huile-palme-feu

«Le plus difficile, c’est incendier l’enfer.» ~ Stanislaw Jerzy Lec

En complément

Graisse de palme

Si notre cœur se sent loin de l’Indonésie, des tigres, des orangs-outangs et des forêts tropicales, nos artères sont très proches de notre pompe cardiaque.

L’huile de palme est l’huile la moins chère mais aussi la plus toxique car c’est une graisse dite «trans» génératrice de mauvais cholestérol : elle bouche les artères, favorise l’obésité et peut par conséquent causer des maladies cardiovasculaires. La cuisson accroît les effets néfastes. 
     Cette huile est présente dans 40 à 60% des produits que nous achetons. L’industrie agroalimentaire l’utilise dans la nourriture préfabriquée (chocolat, confiserie, fromage à pizza par exemple), dans les produits de beauté, de soins corporels et d’entretien ménager. Lisez les étiquettes, vous aurez des surprises; il faut jouer les détectives.

Différentes appellations pour l’huile de palme et ses dérivés :
Palm Kernel Oil; Palm Kernel Stearin; Palm Kernel Olein; Partially Hydrogenated Palm; Palm Kernel Oil; Fractionated Palm et Palm Kernel Oil; Palmitate Vitamin A ou Ascorbyl Palmitate; Sodium Laureth ou Lauryl Sulphates (aussi dérivés d’autres huiles végétales); Sodium dodecyl Sulphate; Elaeis Guineensis; Glyceryl Stearate et Stearic Acid; Steareth -2 and Steareth -20; Hydrated palm glycerides; Sodium isostearoyl lactylaye; Cetyl palmitate et octyl palmitate.

Facile à mémoriser...

Donc, ne serait-ce que pour notre propre santé, boycottons tout ce qui contient de l'huile de palme (dénomination «matière grasse végétale»), puisque nos législateurs s'en fichent royalement.

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