~ Claude Duneton
La revanche des canards
Le point de vue des chasseurs
«Parfois, on sent réellement le besoin de fuir pour ne plus entendre toutes ces nouvelles de guerres et de violence. Alors je vais à la chasse pour goûter les beautés de la nature, en toute simplicité.»
La chasse rend plus humain :
«Je pense que les mouvements anti-chasse ont à leur tête nul autre que des profiteurs et des gens en mal de publicité. Si ces groupes avaient orienté leur action pour la protection des humains, nous aurions une société plus heureuse de vivre et plus humaine.»
«Les chasseurs sportifs sont fondamentalement de profonds amants de la nature. Malgré l’acharnement à défendre une cause noble, les chasseurs seront toujours une cible pour certains groupes extrémistes. J’apprendrai à mon fils et à ma fille à respecter profondément la nature et à chasser selon les règles de l’art; la joie indescriptible et la fierté de la première perdrix ou du premier lièvre récolté feront partie de leurs valeurs et de leur apprentissage. L’amour de la nature est le plus bel héritage que nous puissions recevoir.»
Beaucoup de chasseurs affirment que ce sport leur permet de s’adonner «au plaisir de tuer» légalement.
«L'essence de ce prétendu ‘sport’ consiste en une sorte d’excitation dérivant de la poursuite et de la mise à mort des animaux. Parmi les arguments du sportsman, le fleuron de l’absurdité, une absurdité qui bat toutes les faussetés servies, est l’affirmation que ce sport ennoblie le caractère parce qu’il adoucie et humanise! Le vrai sportsman, comme le vrai soldat, n'est jamais cruel. Il est miséricordieux, chevaleresque, réfléchi, il a le cœur tendre, et il est sympathique. Et ces qualités résultent de la pratique du sport. Il est parfois difficile de rester sérieux quand on essaie de réfuter ces fieffés nonsenses. La chasse sportive est peut-être la plus stupide et la plus vulgaire de toutes les formes de cruauté.»
~ Henry S. Salt (1851-1939) humaniste et homme de lettre britannique
«Il mesure à peu près 1,60 m, porte une veste rouge, sent la bière, et m’a visé avec son arme.»
De terribles accidents
Il faut lui dire : «Papa, ne tire pas sur moi»...
- Papa, t'es sûr que je dois y aller avec toi?
- Évidemment, ça te fera du bien.
- Mais, tu sais que j'aime pas tu...
- Recommence pas avec ça! Ta mère elle s'en fout peut-être mais moi, j'ai pas envie que tu deviennes pédé et écolo en plus!
- C'est pas trop mon truc...
- M'en branle! Dans la famille, la chasse, on l'a dans la peau depuis longtemps, ton grand-père m'a donné ce goût, je ferai pareil avec toi, allez prépare-toi et magne-toi...
Faire naître des vocations, c'est pas évident : En voulant dégommer un lapin, un chasseur a arrosé de plombs son fils qui l'accompagnait. (Feuchy, à proximité d'Arras, 23 octobre 2011)
~ Par TAOMUGAIA
Le 3 octobre 2016 – Un homme de 60 ans a perdu la vie à la suite d'un accident de chasse survenu samedi à St-Claude (Estrie). Il a été retrouvé inanimé dans sa cache située sur le 7e rang de la municipalité. C'est un proche inquiet de son absence qui l'a retrouvé et il a constaté que le chasseur s'était blessé avec une arbalète. Des expertises seront effectuées pour déterminer ce qui a pu causer le décès.
«Chaque année, des chasseurs tiraient sur des
vaches ou des chevaux, sur des chiens ou des chats, et les uns sur les autres.
Incroyablement, il leur arrivait de se tirer eux-mêmes, peut-être au cours d’un
épisode psychotique où ils se prenaient pour du gibier. Les gens savaient que
certains chasseurs – pas tous – ont de la difficulté à distinguer un pin d’une
perdrix ou d’une personne.» ~ Louise Penny, En plein cœur (Still life), Éd.
Flammarion 2010
«En conséquence, la chasse est utile, car elle contribue à un contrôle efficace et à un maintien des populations fauniques*. Aussi, elle constitue une activité saine et légitime qui rapproche ses adeptes à des valeurs liées à la nature.» ~ Site du Ministère Forêts, Faune et Parcs du Québec
* Également
des populations de chasseurs.
En principe, la sélection naturelle fait en sorte que certaines espèces croissent tandis que d’autres déclinent, souvent en alternance. Le problème avec le prétendu contrôle des populations par les chasseurs, est que si une espèce est en abondance, ils la déciment quasiment jusqu’à l’extinction. Ensuite, les gouvernements essaient de contrôler la prédation. En favorisant la chasse des prédateurs naturels, le loup par exemple, pour protéger le bétail, la population de cerfs est en surnombre. Par conséquent, le cycle des massacres reprend.
En principe, la sélection naturelle fait en sorte que certaines espèces croissent tandis que d’autres déclinent, souvent en alternance. Le problème avec le prétendu contrôle des populations par les chasseurs, est que si une espèce est en abondance, ils la déciment quasiment jusqu’à l’extinction. Ensuite, les gouvernements essaient de contrôler la prédation. En favorisant la chasse des prédateurs naturels, le loup par exemple, pour protéger le bétail, la population de cerfs est en surnombre. Par conséquent, le cycle des massacres reprend.
C’est
arrivé au Dindon sauvage et à la Tourte voyageuse (Passenger pigeon). Les
meilleurs moyens pour faire disparaître des espèces sont la perte des habitats
(forêts) et la prédation humaine. Autrefois très commune dans l'Est de
l'Amérique du Nord, la Tourte voyageuse a complètement disparu en peu de temps
au Canada. Des documents datant de 1830 décrivent la façon dont ces oiseaux se
rassemblaient en grand nombre lors de la migration et de la nidification. En
1912, on offrait des récompenses à ceux qui pouvaient encore repérer une Tourte
vivante.
L’humain est l’unique responsable de sa
disparition. Tuée pour le sport, pour le commerce, pour nourrir les esclaves ou
les porcs, la Tourte fut exterminée. Le dernier spécimen est mort dans un zoo
en 1914. Il existe un exemplaire naturalisé au Musée de la Nature et des
Sciences situé à Sherbrooke, Québec, Canada. La Tourte mesurait environ 32 cm
(13 po) de longueur.
Il est possible que la Tourterelle triste
subisse le même sort, dépendant du nombre de chasseurs intéressés :
Ottawa veut ouvrir la chasse à la
tourterelle au Québec – Si le règlement actuel est modifié comme proposé, la
chasse à la Tourterelle triste sera permise dès cet automne au Québec. Des ornithologues
s’y opposent. La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs presse Ottawa
depuis des années de permettre cette chasse ici, comme c’est le cas en Ontario,
en Colombie-Britannique et dans la majorité des États américains. [...] Une
saison de chasse de 107 jours, dès septembre 2016. Dans la proposition étudiée,
les chasseurs pourraient abattre (au fusil sans grenailles de plomb) 8
tourterelles par jour, pour un maximum de possession de 24 oiseaux, en même
temps. Si le chasseur cuisine ses prises, il peut reprendre des tourterelles
dans la même saison, toujours en respectant les limites permises. La
tourterelle a une chair rouge, comparable à celle du pigeon et fait le bonheur
des amateurs de petit gibier. (La Presse)
Tire, tire, tire, sur tout ce qui bouge! pour le plaisir du sport et du palais. Comme s'il n'y avait pas suffisamment de production de viande (incluant beaucoup de gaspillage) pour satisfaire les plus voraces des carnivores.
Pitié
Géo Norge (1898-1990)
Tire, tire, tire, sur tout ce qui bouge! pour le plaisir du sport et du palais. Comme s'il n'y avait pas suffisamment de production de viande (incluant beaucoup de gaspillage) pour satisfaire les plus voraces des carnivores.
Pitié
Géo Norge (1898-1990)
Qui la flèche ou le gibier
Qui la dent, qui l’aloyau.
Pitié pour la chair, pitié!
Qui le mangé, le mangeur,
Le tueur et le tué.
De ces barèmes loyaux,
Un bon sang sait les rigueurs.
Qui la balle, qui la cible.
L’homme est aussi comestible
Que les autres animaux.
Les Coq-à-l’âne
Tous les ramiers sont morts
Anne-Marie Kegels (1912-1994)
Tous les ramiers sont morts. Les forêts sont éteintes
où luisait leur envol.
Leur soyeux va-et-vient n’a laissé d’autre empreinte
qu’un peu de sang au sol.
J’ai retrouvé leurs corps exilés des feuillages
gisant dans les sentiers.
Celui qui les tirait savourait ce carnage.
Pas un n’eut sa pitié.
Tous les ramiers sont morts? Je marche sur des plumes
de terrible douceur.
Ils se sont débattus follement dans la brume
avant de perdre cœur.
Je fais craquer les os qui furent fuite tendre
sous la haute futaie.
Je foule tant d’amour retourné à la cendre
et piétine les plaies.
Que vienne le néant sur ces formes légères,
le travail des fourmis.
Les sous-bois ravagés dans l’aube douce-amère
n’ont besoin que d’oubli.
Haute Vigne
Source : Cent poèmes pour l’écologie; Choisis par René Maltête; Le cherche midi éditeur; 1991
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Tant qu’à y être, puisque la passion de la gâchette n’a pas de frontières et que la vente d’armes compte parmi les commerces les plus lucratifs de la planète. Dans ce documentaire présenté par The Guardian, un activiste proclame : «Avec une Bible dans une main et un gun dans l’autre, nous pouvons une fois de plus faire de ce pays une nation unie sous l’autorité de Dieu. Au nom de nos Pères fondateurs, ne laissez jamais le gouvernement vous retirer vos armes. L’arme est ‘le’ grand égalisateur. Quand deux individus ont chacun une arme, ils sont égaux; à défaut, celui qui a une arme est supérieur.»
Photographe : Zed Nelson
GUN NATION
A revealing and unsettling journey to the heart of America’s deadly love affair with the gun
In the 18 years since Zed Nelson’s seminal photography book Gun Nation was published, 500,000 Americans have been killed by firearms in the US and many more injured. Nelson returns to the people he met, photographs them again, and asks why America is a nation still with an insatiable appetite for firearms.
Avoiding stereotypical images of gang members or extremists, Nelson focuses instead on another side of America’s gun culture: the mainly white middle classes who sell and purchase guns in vast numbers.
Nelson’s two-decade-long rapport with his photographic subjects gives unique and intimate access to the minds of gun owners. As they cling to the notion of a centuries-old ‘right to bear arms’, Nelson seeks to understand why – despite the enormous death toll – there is such fierce resistance to gun control laws, particularly the debate about ownership of assault weapons.
Gun Nation explores the paradox of why America's most potent symbol of freedom is also one of its greatest killers. [...]
https://www.theguardian.com/world/ng-interactive/2016/sep/16/gun-nation-a-journey-to-the-heart-of-americas-gun-culture-video?INTCMP=inart_docs_gunnation1
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