27 octobre 2016

Libre-échange, cheap labour et esclavage

Dommage que la Wallonie se résigne.

Pourquoi une telle frénésie, une telle précipitation à se jeter dans l'abîme sans filet de sécurité? Est-ce la fin du monde si l'accord n'est pas signé dans l'heure?

3 minutes pour comprendre l’imposture
 


J’appartiens à la catégorie des «bornés» allergiques à l’ACGE. Même si la Norvège et la Suisse ne sont pas membres de l’UE cela ne les empêche pas de commercer et de bien vivre... Ah mais, si Jean Charest et Brian Mulroney sont d’accord, le pacte doit certainement être équitable, transparent et avantageux; et selon le site gouvernemental Affaires mondiales Canada, les Canadiens devraient connaître un sommet de prospérité.

Pas le choix de suivre le troupeau.
Nous pleurnicherons plus tard – à chacun son tour.  
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2016/10/le-libre-echange-enfonce-dans-la-gorge.html

Les échanges commerciaux entre continents et pays ont toujours existé. Autrefois, les commerçants magasinaient pour l’empire, les monarques et l’aristocratie, aujourd’hui les traders magasinent pour les multinationales qui gouvernent les pays.

Une fois de plus : free trade n’est pas synonyme de fair trade.

Au 19e siècle, la traite des hommes, des femmes et des enfants a connu une croissance exceptionnelle en raison de la révolution industrielle. Dans le contexte de la mondialisation, le libre-échange (1) est un ogre omnivore qui n’avale pas seulement la nature et les animaux, il mange aussi les enfants!

La souffrance est la matière première de tout ce que nous consommons 

Qui fait le sale boulot? Les pauvres. En particulier les enfants des pays émergeants mais aussi des pays riches. La majorité des objets que nous achetons sont passés entre les mains d’enfants exploités à un moment ou un autre de la chaîne de fabrication. Ah mais, c’est vrai, l’industrie a besoin d’une main-d’œuvre abondante qui meurt rapidement. Le capital humain étant gérable, jetable, biodégradable et renouvelable, ne nous en privons pas. D’autant plus que beaucoup d’enfants exploités dans les pays émergeants n’ont même pas de certificats de naissance. Pratique n’est-ce pas? Du raw material (voyez «Les verreries», ci-après).

On ne réglemente pas l’exploitation des enfants, on l’abolit!


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Source : http://aipe-cci.org/pourquoi-travaillent-ils

Pourquoi les enfants travaillent-ils?

Le travail des enfants ne tient ni à la culture ni à l’éthique du travail. Il tient plutôt aux entreprises et aux sous-traitants qui cherchent à verser de faibles salaires et à avoir une main-d’oeuvre docile. 
     Tout ce qui cause ou perpétue la pauvreté encourage le travail des enfants. Depuis de nombreuses années, les gouvernements des pays industrialisés restructurent leur économie pour répondre aux besoins des bailleurs de fonds. 
     Le Fonds monétaire international de la Banque mondiale soumet les pays lourdement endettés à un Programme d’ajustement structurel (PAS). Le PAS force les gouvernements à accroître leurs exportations, à privatiser les écoles et les soins de santé, et à déréglementer l’industrie
     Ces pays restructurent l’ensemble de leur économie en fonction des exportations, en incitant les fabricants étrangers à venir s’établir chez eux. Ils leur promettent une main-d’oeuvre bon marché et non syndiquée, ainsi qu’une législation du travail assez lâche. Les exigences de la Banque mondiale ont des répercussions dévastatrices sur les familles pauvres, particulièrement sur les enfants
     De nombreux secteurs industriels confient une grande partie de leur production à la sous-traitance*. Cela permet aux grandes entreprises de réaliser d’importantes économies de main-d’oeuvre et de frais généraux. Les entreprises locales se font une vive concurrence pour obtenir les contrats. Elles utilisent la main-d’oeuvre la moins chère possible, ce qui entraîne le travail des enfants. Certaines entreprises, parmi les plus grandes et les plus rentables du monde, n’assument pas la responsabilité des pratiques de leurs sous-traitants
     La pauvreté, le nivellement par le bas, la sous-traitance, la technologie, une économie informelle en expansion, les exigences de restructuration de Fonds monétaire international, voilà tous les facteurs de la «nouvelle économie mondiale» qui ont provoqué l’augmentation du travail des enfants.

* En passant, les diamants extraits de la mine Renard de Stornoway Diamond Corporation ne seront pas taillés au Québec – cela se fera en sous-traitance, peut-être en Inde (voyez «Le secteur industriel» ci-après). 

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Source : http://aipe-cci.org/le-travail-des-enfants

Le secteur agricole

L’agriculture est le secteur qui emploie le plus d’enfants dans le monde. Le problème ne se limite pas, comme on voudrait bien le croire, aux pays en voie de développement. Environ 70% des enfants travailleurs sont employé dans le secteur agricole, soit 132 millions d’enfants âgés de moins de 15 ans.
     Par travail agricole l’UNICEF définit les domaines suivants: exploitation de la terre, la pêche et l’aquiculture, l’exploitation des forêts et l’élevage de bétail. Les enfants travaillent autant dans les exploitations familiales, qui pratiquent l’agriculture de subsistance, que dans le secteur de l’agriculture commerciale, où les enfants sont employés dans de vastes exploitations appartenant à de puissants groupes agricoles alimentaires.

Ces belles fleurs qui ornent la table coûtent des vies : Par exemple, en Égypte, dans les champs de jasmin, on préfère employer les enfants lors de la récolte, qui se fait souvent la nuit. Ils ont entre 6 et 13 ans et cueillent le jasmin 10 heures d’affilé, sans pause ni repas.

Ce T-shirt griffé coûte des vies : En Ouzbékistan, durant la récolte du coton, le gouvernement central a mit en place un système infaillible afin de se procurer la main-d’oeuvre nécessaire. Tous les enfants du pays sont mis à contribution. On ferme les écoles et les professeurs s’assurent que chacun de ses élèves est aux champs.

Le taux de mortalité des enfants travailleurs agricoles est le deuxième plus élevé parmi les enfants travailleurs.

L’industrie chimique

Cette branche d’activités emploie un nombre considérable d’enfants, surtout en Asie. Elle est l’une des plus dangereuses sur le plan physique et psychologique. Elle regroupe la fabrication de pesticides, de teintures, de produits à base d’encens, des explosifs, des munitions, des feux d’artifices et des allumettes.
     Les fabriques de pétards sont plus dangereuses encore, car s’y ajoutent les fréquents risques d’explosion qui brûlent ou qui blessent mortellement. Dans cette industrie, on commence également à travailler très jeune, dès l’âge de 5 ou 6 ans, 9 à 10 heures par jour. On y compte plus de 45000 enfants travailleurs en Inde. Dans ce secteur, comme dans celui des allumettes et du tapis, la majorité des petits ouvriers travaillent gratuitement, liés par la servitude pour dettes.

Cette petite allumette pour allumer une cigarette coûte des vies : Dans le secteur de la fabrication des allumettes, les ouvriers ont rarement plus de 10 ou 11 ans. Tous, après quelques années de travail, ont les poumons consumés, les os déformés et les muscles atrophiés.



Les verreries

Dans les verreries indiennes, le quart de la main-d’ œuvre, soit 50.000 employés, ont moins de 14 ans, selon les chiffres publiés par UNICEF France en 2003. Selon une étude de Bureau international du travail, ils s’activent dans des ateliers mal éclairés, mal aérés, où la température ambiante dépasse souvent 40 à 45 degrés. Selon le BIT, lorsque survient un accident mortel, il arrive que l’on jette le corps de l’enfant dans le fourneau pour le faire disparaître.

Le secteur industriel

On trouve de nombreux enfants dans toutes les industries dites extractives, comme dans les mines de charbon, d’étain, de cuivre, d’or et de diamants, mais aussi dans les carrières de sable, de gravier, d’ardoise et de sel. À l’heure actuelle, l’OIT estime qu’il existe un million d’enfants mineurs à temps plein en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.



Ces enfants travaillent à moitié nus, sans l’équipement nécessaire à leur protection. Ils travaillent 8 à 10 heures par jour, et remplissent des sacs plus lourds qu’eux. Ils s’enfoncent à plusieurs centaines de mètres sous terre, et manient la pelle et la pioche à la lueur, souvent, d’une simple bougie. Ils ne sont pas à l’abri de violences sociales, physiques et même sexuelles. À titre d’exemple, dans la région minière de Mirerarie, en Tanzanie, 85 filles minières sur 130 avouaient être forcées à se prostituer. S’ils échappent à la mort, ces enfants vivent dans des conditions de travail et de vie qui influenceront irrémédiablement leur développement et leur vie future. Ils ne sont pas à l’abri de contaminations chimiques (par le mercure, le plomb, etc.), d’accidents de travail, d’éboulements, de maladies ou malformations.

Cette superbe bague de fiançailles en or sertie de diamants coûte des vies : L’extraction engendre un travail de sous-traitance qui utilise grandement les enfants : la taille des pierres précieuses. Pour la seule taille des diamants, les ateliers de Jaipur et Surot emploient 65 000 enfants qui taillent et polissent 65 % des diamants du monde entier. Ils travaillent souvent 100 heures par semaine, vivant et dormant sur leur lieu de travail.



Ce smartphone dernier cri coûte des vies : Les enfants inhalent des poussières toxiques lorsqu’ils extraient le cobalt qui fait fonctionner les batteries indispensables à nos téléphones et autres appareils électroniques portables. Ces enfants mineurs, âgés de sept ans pour les plus jeunes, vivent en République démocratique du Congo (RDC), en Afrique centrale. La moitié du cobalt commercialisé dans le monde provient de la RDC, 20 % est extrait par des minières artisanales (ou clandestines), et près de 40 000 enfants travaillent dans des mines de cobalt dans le sud de la RDC, de sorte que nos appareils ont été fabriqués en recourant à la main d’œuvre infantile. Pourtant, les fabricants de téléphone – des marques internationales comme Apple et Samsung – refusent de nous dire si des enfants travaillent au sein de leurs chaînes d’approvisionnement en cobalt. Il est de leur responsabilité de vérifier leurs chaînes d’approvisionnement et d’agir en cas de travail des enfants, afin de montrer l’exemple à suivre au reste de l’industrie. (Amnistie Internationale)

À lire absolument – Le Washington Post a récemment publié un reportage d’enquête sur les conditions de travail des «creuseurs» en RDC.
Article intégral en anglais (incluant des vidéos) :
The Cobalt Pipeline, Tracing the path from deadly hand-dug mines in Congo to consumers’ phones and laptops’ (September 30, 2016) 
Story by Todd C. Frankel; Photos by Michael Robinson Chavez; Video editing by Jorge Ribas
Subtitles: ‘Lungs of the Congo’ / ‘La fleur du cobalt’ / Child Labor / Skyrocketing Demand / ‘We sell this to the Chinese’ / What the companies say / Birth defects, illness / The ‘creuseurs’ wait /  
https://www.washingtonpost.com/graphics/business/batteries/congo-cobalt-mining-for-lithium-ion-battery/?tid=a_inl

Résumé en français : http://www.mediacongo.net/article-actualite-21136.html



Le coltan et les crimes contre l'humanité (diaporama)
http://www.portail-humanitaire.org/Coltan.php?

Cash investigation – les secrets inavouables de nos téléphones 
(France 2, 2014)
https://www.youtube.com/watch?v=w2PZQ-XprQU

Améliorer les conditions de travail augmenterait les coûts de production, de sorte que les grands fabricants de portables se lavent les mains dans le sang. Tous les smartphones mènent à la Chine et à la RDC... 

Le secteur industriel est de loin le plus dangereux pour les enfants en matière de mortalité.

À tous ces aberrants secteurs d’exploitation infantile ajoutons l’industrie du tapis et des textiles, les métiers de rue, la mécanique, la pêche, la guerre (enfants-soldats), et bien entendu, l’exploitation domestique et sexuelle.

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(1) Impérialisme et libre-échange

IMPÉRIALISME
Brève définition - Équipe Perspective monde

De manière générale, l'impérialisme suppose une asymétrie systémique entre des pays. Une nation est dite impérialiste lorsqu'elle en contrôle une ou plusieurs autres. Cette domination peut être politique ou institutionnelle, ce qui est généralement associé au colonialisme. L'impérialisme peut aussi avoir un caractère économique, par le contrôle des entreprises, des marchés ou plus généralement des systèmes de production; on parle aussi de néocolonialisme. Enfin, cette domination peut avoir un caractère culturel : cinéma, médias, etc. Ces différentes facettes ne sont évidemment pas exclusives; généralement, il y a combinaison des modes de domination.

Cet usage général du terme impérialisme vient de la notion d'empire, laquelle désigne tout autant la soumission à un empereur que le contrôle d'un groupe d'États par un pouvoir central. Au début du XIXe siècle, l'impérialisme pouvait en France désigner par exemple des partisans de l'empereur Napoléon 1er. L'empire romain de l'antiquité évoque autant le contrôle impérial -avec Auguste- que la domination de Rome sur une large part de l'Europe et de l'Afrique du Nord. Ces usages des notions d'empire et d'impérialisme sont moins répandus aujourd'hui. 

De manière plus stricte, l'impérialisme se rattache à une phase du développement de l'économie capitaliste qui prend forme à la fin du XIXe siècle. Le passage du colonialisme à l'impérialisme s'opère ainsi avec la fin des restrictions commerciales traditionnelles liant d'une manière exclusive une métropole et une colonie. Avec l'adoption du libre-échange, notamment par les Britanniques au milieu du XIXe siècle, et la montée de la puissance américaine, la domination économique change de forme puisqu'elle repose d'abord sur le contrôle des mouvements de capitaux. L'impérialisme se distingue alors nettement du colonialisme traditionnel; le premier n'étant pas conditionnel au second. C'est ici que les notions d'impérialisme et de néocolonialisme deviennent synonymes. [...]

LIBRE-ÉCHANGE
Brève définition - Équipe Perspective monde

Rapport économique fondé sur le principe que plus les pays échangent des produits, des capitaux et des services, plus leurs économies sont susceptibles de prospérer. Selon ce principe qui se situe au coeur de la mondialisation, la spécialisation de la production est à l'avantage de toutes les parties. Le libre-échangisme est donc une doctrine opposée au protectionnisme.

Il existe plusieurs modalités d'entente entre les pays.

Dans une zone de libre-échange, les pays s'entendent pour abaisser les barrières commerciales existantes entre eux avec l'objectif de faciliter le développement des échanges au sein de la zone. Une entreprise productrice d'un bien déterminé pourra ainsi le vendre dans tous les pays participants. Son marché est ainsi plus grand; il en va de même de ses concurrents. Les tenants du libre-échange estiment que cet élargissement de la compétition commerciale incite davantage à l'innovation qu'un marché protégé par des mesures protectionnistes. Généralement, les pays membres d'une zone de libre-échange n'ont pas adopté une politique commerciale commune vis-à-vis des autres pays, ceux qui sont extérieurs à la zone. Exemple: l'Asociación Latinoamericana del Libre Comercio (ALALC) ou, en français, l'Association latino-américaine de libre-échange (ALALE). Ses premiers membres furent: l'Argentine, le Brésil, le Chili, le Mexique, le Paraguay et l'Uruguay. Par après, la Bolivie, la Colombie, l'Équateur, le Pérou et le Venezuela. Au cours des années, cette organisation va évoluer vers une plus grandes intégration et former l'Association latino-américaine d'intégration (ALADI) formée de douze pays : l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, le Chili, l'Équateur, le Mexique, le Paraguay, le Pérou, l'Uruguay, le Venezuela, et Cuba, depuis 1998.

Une union douanière va plus loin. Non seulement le libre-échange doit-il prévaloir entre les pays membres, mais les pays ont aussi établi une politique commerciale commune à l'endroit des pays extérieurs à la zone. L'intégration est plus forte. Exemple: L'Union douanière et économique de l'Afrique centrale regroupant le Congo, le Gabon, la République centreafricaine et le Tchad.

Le marché commun va encore plus loin en matière d'intégration puisqu'il ajoute aux critères précédents celui de la mobilité des facteurs de production. Non seulement les produits doivent-ils circuler librement, mais aussi les investissements et les travailleurs. Dans un marché commun, il est ainsi possible pour un individu de travailler dans un autre pays que le sien.

L'union économique constitue quant à elle la dernière forme d'intégration. S'ajoute alors des politiques fiscales communes. Une politique monétaire commune est aussi instaurée, ce qui facilite les échanges de toutes sortes. Dans certains cas, les monnaies nationales peuvent être remplacées par une monnaie commune.

L'Union européenne est évidemment l'exemple classique pour les deux derniers cas. Elle illustre aussi le caractère dynamique du processus. La Communauté économique européenne (CEE) a été fondée par le Traité de Rome (1957). En 1992, est née l'Union européenne selon les règles du Traité de Maastricht. Avec la création de l'Euro -monnaie mise en place en janvier 2002-, l'union économique existe bel et bien, voire davantage puisque le niveau d'intégration des pays a dépassé la sphère économique. Par exemple, les pays membres ont mis en place une Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). On y trouve aussi des ententes en matière de Justice et affaires intérieures, lesquelles permettent une coopération policière et judiciaire. En un mot, le processus d'intégration amorcé après la Seconde Guerre mondiale a conduit l'Europe à se «fédéraliser», du moins jusqu'à un certain point.

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire?iddictionnaire=1693

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