21 octobre 2016

Le baiser maléfique

«Qu'est-il donc ce serpent qui, dit-on, habite chacun de nous? Égoïsme, Jalousie, Destin? Peut-être quelque chose d'analogue au ‘karma’, qui les contient tous trois, et dont nous ne pouvons disposer à notre gré. Quelle est donc cette écoeurante, cette effroyable, cette triste chose que nous portons au dedans de nous?»
~ Yasushi Inoué (Le Fusil de chasse)

Il y a des types à qui nous dirions spontanément «vade retro satana» plutôt que de les laisser nous approcher. Malheureusement, une fois à proximité, le serpent hypnotise sa proie...

Je relisais les dénonciations d’agression sexuelle au sujet de Donald Trump. Même moches, beaucoup d’hommes s’imaginent irrésistibles. Au point de croire qu’ils peuvent harceler et séduire toutes les femmes qu'ils croisent, les plaquer au mur, les embrasser, les tripoter et passer à l’acte en criant lapin (en un rien de temps).



Si le séducteur est le moindrement expérimenté, il saura franchir la ligne de démarcation entre le flirt consenti et l’acte sexuel non consenti. Trump et ses semblables n'ont pas l'air de comprendre la notion de «consentement» (1).

Quand un individu comme Trump, parfaitement conscient de sa position de force se vante de l'utiliser pour obtenir ce qu'il veut d’une femme sans son consentement, on comprend que ses victimes hésitent à le démasquer par crainte de représailles. L’agresseur qui jouit d’une quelconque notoriété publique peut facilement user de menaces pour empêcher quelqu’un de révéler ses inconduites.

Il faudrait donc crier NON avec un porte-voix au moment où se produisent les agressions. Autant hurler dans le désert.

Les dernières agressions survenues dans des résidences de l’Université Laval, et les allégations contre le député libéral Gerry Sklavounos sont démoralisantes. Le député provincial a quitté le caucus, mais il réfute les allégations et entend se défendre bec et ongles (il est avocat de formation) contre la plaignante Alice Paquet – adieu pays des merveilles...


Gerry Sklavounos – étonnant ce que la physionomie révèle presque instantanément d’un parfait inconnu...

Extrait d’un article de la journaliste Francine Pelletier relativement aux plaintes d’agression sexuelle : 
     Au moment où l’on croit faire de grands pas en ce qui concerne la violence sexuelle (merci Donald Trump, Jian Ghomeshi, Marcel Aubut, Bill Cosby...), où l’on pense voir le début du commencement d’une notion de ce que c’est que de se faire sauter dessus, on voit combien, encore une fois, on part de loin. Pourquoi est-ce donc si compliqué? Pourquoi malgré les plans d’action, les politiques, les milliers de mains sur le coeur professant la valeur suprême de l’égalité hommes-femmes... est-on toujours à refaire la roue? [...] Mais disons, d’abord, qu’il y a un paquet de gens dans nos ministères qui dorment au gaz. [...] Et puis, bien sûr, les fameux préjugés. Les femmes ont peur d’être jugées, mal accueillies, ridiculisées. Et "parce qu’on est en 2016" n’y change pas grand-chose. Les femmes qui osent hausser le ton, réclamer leur voix au chapitre se font parfois violemment rabrouer.» [...]

Source : Des ours mal léchés http://www.francinepelletierleblog.com/

Le baiser maléfique

L’histoire d’Alice Paquet me rappelle la légende de Rose Latulippe (appelée aussi Le Diable beau danseur...)

Selon nos légendes, si le démon intervint souvent chez nous, ce fut, la plupart du temps, par l’intermédiaire de nos aïeules. À l’instar d’Ève, avaient-elles des charmes dont Satan n’aurait pu se passer pour arriver à ses fins? Chose certaine, du moins, nos ancêtres, là comme ailleurs, étaient restés bien fidèles aux traditions de la Bible. Des pères qui, ayant des filles belles et coquettes et craignant qu’elles se fissent croquer, leur rappelèrent à travers les générations la triste aventure de Rose Latulippe.



Rose Latulippe était une très jolie jeune fille de 16 ans, déjà fiancée comme c’était fréquent à l'époque. Elle demanda à son père de célébrer le Mardi-gras en invitant la famille, les amis et les voisins du village. Son père y consentit à la condition d'arrêter la fête à minuit, avant le début du Carême.
     Affrontant une terrible tempête, les invités s'amusèrent follement durant la soirée. Très excitée, Rose dansait sans répit mais peu avec son fiancé Gabriel. Vers onze heures alors que la fête battait son plein, on entendit frapper très fort à la porte. Le père Latulippe ouvrit et se trouva face à un beau jeune homme, élégamment vêtu de velours noir. Celui-ci demanda refuge le temps de se réchauffer avant de reprendre la route. M. Latulippe l'invita à se joindre aux fêtards et à prendre un verre. L'étranger invita Rose à danser et l'accompagna pendant toute la soirée. Gabriel boudait dans son coin. Soudain le premier coup de minuit sonna. Musiciens et danseurs s'immobilisèrent. Seuls Rose et son cavalier continuèrent à valser accompagné par le violoneux. La danse terminée, l'étranger serra Rose contre lui et lui murmura à l’oreille qu’ils seraient unis à jamais. Ses yeux lancèrent deux cercles de feu. Il leva son verre à Satan et une longue flamme bleue jaillit de son verre. Puis il posa ses lèvres enflammées sur la bouche de Rose qui perdit connaissance. Un tonnerre assourdissant retentit dans le ciel et l'inconnu disparu dans un tourbillon de flammes. Affolés, les villageois se sauvèrent en faisant le signe de la croix. Un incendie éclata également dans l'étable du père Latulippe. 
     À l'aube, Rose avait vieilli de cinquante ans, ses cheveux étaient blancs et ses traits flétris. Sur ses lèvres superbes et roses, où la veille encore s’épanouissait un sourire tentateur, s’étalait une cicatrice, trace du dernier baiser de Satan. Ses beaux yeux, qui avaient fait battre tant de jeunes cœurs, étaient fixes et hagards, et disaient la triste vérité : elle était devenue folle.

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(1) L’agression sexuelle en bref Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par chantage. Il s’agit d’un acte visant à assujettir une autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite
     Une agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment à l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne. Cette définition s’applique, peu importe l’âge, le sexe, la culture, la religion et l’orientation sexuelle de la personne victime ou de l’agresseur sexuel, peu importe le type de geste à caractère sexuel posé et le lieu ou le milieu dans lequel il a été fait, et quelle que soit la nature du lien existant entre la personne victime et l’agresseur sexuel. 
     Qui peut être victime d’une agression sexuelle?
     Une agression sexuelle peut prendre plusieurs formes, que ce soit dans les gestes posés ou dans le degré de violence utilisé. Un individu, femme ou homme, peut être victime d’une agression sexuelle dans l’enfance, à l’adolescence et à l’âge adulte.
     Qui peut être l’agresseur? 
     L’agresseur sexuel peut être un conjoint, un ami, une connaissance, un professionnel, un collègue de travail, un employeur, un camarade d’études, un voisin, un membre de la famille, un client, un patient ou un inconnu.

Source : http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sociaux/agression_sexuelle/index.php?cest-quoi-au-juste

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