«Qu'est-il donc ce serpent qui, dit-on, habite
chacun de nous? Égoïsme, Jalousie, Destin? Peut-être quelque chose d'analogue
au ‘karma’, qui les contient tous trois, et dont nous ne pouvons disposer à
notre gré. Quelle est donc cette écoeurante, cette effroyable, cette triste
chose que nous portons au dedans de nous?»
~
Yasushi Inoué (Le Fusil de chasse)
Il y a des types à qui nous dirions spontanément «vade
retro satana» plutôt que de les laisser nous approcher. Malheureusement, une
fois à proximité, le serpent hypnotise sa proie...
Je relisais les dénonciations d’agression sexuelle
au sujet de Donald Trump. Même moches, beaucoup d’hommes s’imaginent irrésistibles.
Au point de croire qu’ils peuvent harceler et séduire toutes les femmes qu'ils croisent, les plaquer au mur, les embrasser, les tripoter et passer à l’acte
en criant lapin (en un rien de temps).
Si le séducteur est le moindrement expérimenté, il
saura franchir la ligne de démarcation entre le flirt consenti et l’acte
sexuel non consenti. Trump et ses semblables n'ont pas l'air de comprendre la
notion de «consentement» (1).
Quand un individu comme Trump, parfaitement
conscient de sa position de force se
vante de l'utiliser pour obtenir ce qu'il veut d’une femme sans son
consentement, on comprend que ses victimes hésitent à le démasquer par crainte
de représailles. L’agresseur qui jouit d’une quelconque notoriété publique peut
facilement user de menaces pour empêcher quelqu’un de révéler ses inconduites.
Il faudrait donc crier NON avec un porte-voix au
moment où se produisent les agressions. Autant hurler dans le désert.
Les dernières agressions survenues dans des
résidences de l’Université Laval, et les allégations contre le député libéral
Gerry Sklavounos sont démoralisantes. Le député provincial a quitté le caucus,
mais il réfute les allégations et entend se défendre bec et ongles (il est avocat
de formation) contre la plaignante Alice Paquet – adieu pays des merveilles...
Gerry Sklavounos – étonnant ce que la
physionomie révèle presque instantanément d’un parfait inconnu...
Extrait d’un article de la journaliste Francine
Pelletier relativement aux plaintes d’agression sexuelle :
Au
moment où l’on croit faire de grands pas en ce qui concerne la violence
sexuelle (merci Donald Trump, Jian Ghomeshi, Marcel Aubut, Bill Cosby...), où
l’on pense voir le début du commencement d’une notion de ce que c’est que de se
faire sauter dessus, on voit combien, encore une fois, on part de loin. Pourquoi
est-ce donc si compliqué? Pourquoi malgré les plans d’action, les politiques,
les milliers de mains sur le coeur professant la valeur suprême de l’égalité
hommes-femmes... est-on toujours à refaire la roue? [...] Mais
disons, d’abord, qu’il y a un paquet de gens dans nos ministères qui dorment au
gaz. [...] Et puis, bien sûr, les fameux préjugés.
Les femmes ont peur d’être jugées, mal accueillies, ridiculisées. Et "parce
qu’on est en 2016" n’y change pas grand-chose. Les femmes qui osent hausser le
ton, réclamer leur voix au chapitre se font parfois violemment rabrouer.» [...]
Source : Des
ours mal léchés http://www.francinepelletierleblog.com/
Le baiser
maléfique
L’histoire d’Alice Paquet me rappelle la légende
de Rose Latulippe (appelée aussi Le Diable
beau danseur...)
Selon nos légendes, si le démon intervint
souvent chez nous, ce fut, la plupart du temps, par l’intermédiaire de nos aïeules.
À l’instar d’Ève, avaient-elles des charmes dont Satan n’aurait pu se passer
pour arriver à ses fins? Chose certaine, du moins, nos ancêtres, là comme
ailleurs, étaient restés bien fidèles aux traditions de la Bible. Des pères qui,
ayant des filles belles et coquettes et craignant qu’elles se fissent croquer,
leur rappelèrent à travers les générations la triste aventure de Rose
Latulippe.
Rose Latulippe était une très jolie jeune fille de
16 ans, déjà fiancée comme c’était fréquent à l'époque. Elle
demanda à son père de célébrer le Mardi-gras en invitant la famille, les amis
et les voisins du village. Son père y consentit à la condition d'arrêter la
fête à minuit, avant le début du Carême.
Affrontant
une terrible tempête, les invités s'amusèrent follement durant la soirée. Très
excitée, Rose dansait sans répit mais peu avec son fiancé Gabriel. Vers onze
heures alors que la fête battait son plein, on entendit frapper très fort à la
porte. Le père Latulippe ouvrit et se trouva face à un beau jeune homme, élégamment
vêtu de velours noir. Celui-ci demanda refuge le temps de se réchauffer avant
de reprendre la route. M. Latulippe l'invita à se joindre aux fêtards et à prendre
un verre. L'étranger invita Rose à danser et l'accompagna pendant toute la
soirée. Gabriel boudait dans son coin. Soudain le premier coup de minuit sonna.
Musiciens et danseurs s'immobilisèrent. Seuls Rose et son cavalier continuèrent
à valser accompagné par le violoneux.
La danse terminée, l'étranger serra Rose contre lui et lui murmura à l’oreille
qu’ils seraient unis à jamais. Ses yeux lancèrent deux cercles de feu. Il leva
son verre à Satan et une longue flamme bleue jaillit de son verre. Puis il posa
ses lèvres enflammées sur la bouche de Rose qui perdit connaissance. Un
tonnerre assourdissant retentit dans le ciel et l'inconnu disparu dans un
tourbillon de flammes. Affolés, les villageois se sauvèrent en faisant le signe
de la croix. Un incendie éclata également dans l'étable du père Latulippe.
À
l'aube, Rose avait vieilli de cinquante ans, ses cheveux étaient blancs et ses
traits flétris. Sur ses lèvres superbes et roses, où la veille encore s’épanouissait
un sourire tentateur, s’étalait une cicatrice, trace du dernier baiser de Satan.
Ses beaux yeux, qui avaient fait battre tant de jeunes cœurs, étaient fixes et
hagards, et disaient la triste vérité : elle était devenue folle.
~~~
(1) L’agression
sexuelle en bref – Une agression
sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis
par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains
cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par
chantage. Il s’agit d’un acte visant à
assujettir une autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par
l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou
explicite.
Une
agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment à
l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne. Cette
définition s’applique, peu importe l’âge, le sexe, la culture, la religion et
l’orientation sexuelle de la personne victime ou de l’agresseur sexuel, peu
importe le type de geste à caractère sexuel posé et le lieu ou le milieu dans
lequel il a été fait, et quelle que soit la nature du lien existant entre la
personne victime et l’agresseur sexuel.
Qui peut être victime d’une agression
sexuelle?
Une
agression sexuelle peut prendre plusieurs formes, que ce soit dans les gestes
posés ou dans le degré de violence utilisé. Un individu, femme ou homme, peut
être victime d’une agression sexuelle dans l’enfance, à l’adolescence et à
l’âge adulte.
Qui peut être l’agresseur?
L’agresseur
sexuel peut être un conjoint, un ami,
une connaissance, un professionnel, un collègue de travail, un employeur, un
camarade d’études, un voisin, un membre de la famille, un client, un patient ou
un inconnu.
Source : http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sociaux/agression_sexuelle/index.php?cest-quoi-au-juste
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