31 octobre 2016

«Chaque siècle a son moyen-âge»

Chaque siècle a son moyen-âge, disait Stanislaw Jerzy Lec, et nous y sommes! 
J’ai un faible pour cet écrivain polonais dont l’humour sociopolitique me fait penser à celui de Mark Twain.

Florilège dédié au troublant zigzag politique... halloweenesque!
Source des citations : Nouvelles pensées échevelées, Stanislaw Jerzy Lec (1909-1966), trad. André et Zofia Kozimor, Rivages poche, 1993

«Celui qui est affamé de gloire n’hésite pas à dévorer aussi l’homme qui est en lui.»

«Applaudis-toi toi-même si tu veux, du moment que ce ne soit pas sur le visage de ton prochain.»

«Même le tyran ne bénéficie pas de la liberté d’opinion.»

«La bêtise ne dépasse jamais les bornes, où qu’elle pose le pied, là est son territoire.»

«Quand un caméléon est au pouvoir, tout ce qui l’entoure change de couleur.» 
   C’est jaune-orange chez nos voisins!  

Caricature : Theo Moudakis, Toronto Star


«Politiciens, demandez conseil aux gastro-entérologues : que peut-on encore faire avaler aux citoyens?» 
   Pratique quand on a des médecins au pouvoir...

«J'en connais certains qui s'excitent érotiquement pour se réaliser politiquement. Et inversement.» 
   Ouille!

«Un monde sans psychopathes? Il ne serait pas normal.»

«En histoire, même les faits non accomplis comptent.»
   Adaptation du jour : 
   En politique, même les promesses non tenues comptent...

«Difficile de dire qui suit le courant de son plein gré.»

«Hésiter, c’est déjà prendre une décision.»

«Ce n’est pas le gouffre qui sépare, mais la différence de niveau.» 

«Les valeurs humaines universelles sont celles qu’on ne passe pas en contrebande de pays en pays, car elles ne rapportent rien.»

«Quel est le destin de l’homme? Être un homme.» 

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Le Choix d’un Président... 

Vote for Mark Twain!



“I shall not often meddle with politics, because we have a political Editor who is already excellent and only needs to serve a term or two in the penitentiary to be perfect.” [In the Galaxy Magazine] ~ Mark Twain, a Biography

“Suppose you were an idiot. And suppose you were a member of Congress. But I repeat myself.” ~ Mark Twain

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“We apply our brain power to bullshit. We have a Bill of Rights. What we need is a Bill of Responsibilities. The Democrats have moved to the right, and the Republicans have moved to a mental hospital. I find that the world is changing much, much faster than I can even bitch about it.”
~ Bill Maher https://www.facebook.com/Maher/?ref=py_c

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“The destiny of history's most powerful nation comes down to a choice between Trump's hot hands or Weiner's weeny. Lord have mercy...”
~ David Seaton http://seaton-newslinks.blogspot.ca/

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The Man in the Mirror: Donald Trump is not an outlier, but the distillation of our dominant values
[...] “The political constitution of the United States is not, as Madison envisaged, representation tempered by competition between factions. The true constitution is plutocracy tempered by scandal. In other words, all that impedes the absolute power of money is the occasional exposure of the excesses of the wealthy. What distinguishes Trump’s political career is that, until recently, his scandals have done him no harm.
   Trump disgusts us because, where others use a dog whistle, he uses a klaxon. We hate to hear his themes so clearly articulated. But we know in our hearts that they suffuse the way the world is run.
   Because this story did not begin with Trump, it will not end with Trump, however badly he might lose the election. Yes, he is a shallow, mendacious, boorish and extremely dangerous man. But those traits ensure that he is not an outsider but the perfect representation of his caste, the caste that runs the global economy and governs our politics. He is our system, stripped of its pretences.” 
~ George Monbiot www.monbiot.com

30 octobre 2016

Quand cesserons-nous de varloper la terre?!

«Il n’est pas d’impasse là où on peut faire marche arrière.»
~ Stanislaw Jerzy Lec, 1909-1966 (Nouvelles pensées échevelées)


La photo utilisée est de Tom Jefferson / Greenpeace. En 2010, on présumait qu’il restait tout au plus 400 tigres de Sumatra. Imaginons en 2016... 

Entre 1970 et 2012, la Terre a perdu plus de la moitié de ses animaux vertébrés (et ça continue)

Huffington Post fr  27/10/2016

Le nouveau rapport «Planète Vivante 2016» dévoilé le 27 octobre fait état d'une accélération alarmante de la disparition des animaux. 
     Ce sera le cas si l'humanité continue à surexploiter la Terre, car entre 1970 et 2012, l'effectif des populations de vertébrés avait déjà reculé de 58 %. Dans le précédent rapport, on rapportait que ce déclin était de 52 % entre 1970 et 2010. En d'autres termes, l'abondance des populations de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens et de poissons a, en moyenne, chuté de plus de moitié en l'espace de 40 ans.

Avec une moyenne de 2 % d'animaux en moins par an, en 2020, il y aura donc 67 % de vie en moins sur Terre.

Ce sont surtout les animaux vivant en eau douce qui subissent le plus l'impact de l'activité humaine. Entre 1970 et 2012, l'effectif moyen de ceux-ci a baissé de 81%. Pour les autres animaux marins (des océans et des mers donc), le déclin est de 36 %. Quant à celui des animaux terrestres, il est de 38 %. 
     Les principales menaces concernant les espèces terrestres et d'eau douce sont la perte et la dégradation des habitats ainsi que la surexploitation. Pour les espèces marines, il s'agit aussi de la dégradation des habitats et de la surexploitation, mais également du réchauffement climatique. 
     On rappelle que nous avons probablement déjà entamé la sixième extinction de masse. Il s'agit d'une disparition massive des animaux, qui d'habitude a mis des milliers voire des millions d'années à se produire, sauf que cette fois-ci elle se réalise à l'échelle d'une vie humaine.

Article intégral : http://www.huffingtonpost.fr/2016/

2020 c’est demain!! (38 mois en fait). 


Quand on déboise on ne coupe pas seulement des arbres. Photo : campagne de sensibilisation de Greenpeace. 

Merci donc, à la déforestation irresponsable.

Indonésie : de l’huile de palme sur le feu
Johan Verburg

Oxfam Novib (Pays-Bas) 10/07/2013

Le déboisement par brûlis est une pratique annuelle en Indonésie. L’huile de palme est si couramment utilisée que la moitié des produits emballés que nous achetons au supermarché en contiennent. Elle offre de formidables perspectives économiques aux pays tropicaux qui peuvent exporter cette matière première et l’Indonésie en est le premier producteur mondial. 
     Selon le classement des 40 premières grandes fortunes d’Indonésie établi en 2010 par le magazine Forbes, le pays compte 21 milliardaires, dont 16 ont fait fortune dans l’huile de palme ou le charbon. De toute évidence, ça rapporte de défricher des terres. 


Mais l’essor de l’huile de palme se poursuit à un rythme irresponsable. En dix ans, les indonésiens ont extrait davantage de tourbe en vue de produire de l’huile de palme que les Pays-Bas en un siècle. La pratique du brûlis est interdite en Indonésie, aussi bien pour les grandes entreprises que pour les petits agriculteurs. Pourtant, des études ont récemment mis en évidence le danger que représente cette réussite économique, par exemple dans la province de Riau, l’une des principales régions touchées par les incendies. 
     Le développement de l’huile de palme bouleverse l’affectation des sols en Indonésie et, ce faisant, entraîne un recul des forêts, la perte de moyens de subsistance, des dangers pour la faune, la réduction de la sécurité alimentaire, l’aggravation du changement climatique et des accaparements de terres.


Photo : Oxfam

Le secteur de l’huile de palme produit énormément de gaz à effet de serre, ce qui n’empêche pas certains d’affirmer que son utilisation dans les agrocarburants pourrait permettre la neutralité carbone de nos déplacements en voiture. Oxfam et d’autres organisations ont calculé qu’il faudrait rouler aux carburants dits écologiques pendant 300 ans pour compenser la perte de tourbières.
     La majorité des producteurs d’huile de palme se sont engagés à ne jamais recourir au brûlis, à respecter les droits fonciers et à préserver les forêts. Sur le terrain, cette politique n’est pas vraiment appliquée et la corruption favorise le non-respect des obligations légales. Le bruit se répand même que les petits agriculteurs seraient payés pour incendier des terres ensuite rachetées par les grandes sociétés. [...]

Article intégral : https://blogs.oxfam.org/fr/blogs/13-07-10-indonesie-huile-palme-feu

«Le plus difficile, c’est incendier l’enfer.» ~ Stanislaw Jerzy Lec

En complément

Graisse de palme

Si notre cœur se sent loin de l’Indonésie, des tigres, des orangs-outangs et des forêts tropicales, nos artères sont très proches de notre pompe cardiaque.

L’huile de palme est l’huile la moins chère mais aussi la plus toxique car c’est une graisse dite «trans» génératrice de mauvais cholestérol : elle bouche les artères, favorise l’obésité et peut par conséquent causer des maladies cardiovasculaires. La cuisson accroît les effets néfastes. 
     Cette huile est présente dans 40 à 60% des produits que nous achetons. L’industrie agroalimentaire l’utilise dans la nourriture préfabriquée (chocolat, confiserie, fromage à pizza par exemple), dans les produits de beauté, de soins corporels et d’entretien ménager. Lisez les étiquettes, vous aurez des surprises; il faut jouer les détectives.

Différentes appellations pour l’huile de palme et ses dérivés :
Palm Kernel Oil; Palm Kernel Stearin; Palm Kernel Olein; Partially Hydrogenated Palm; Palm Kernel Oil; Fractionated Palm et Palm Kernel Oil; Palmitate Vitamin A ou Ascorbyl Palmitate; Sodium Laureth ou Lauryl Sulphates (aussi dérivés d’autres huiles végétales); Sodium dodecyl Sulphate; Elaeis Guineensis; Glyceryl Stearate et Stearic Acid; Steareth -2 and Steareth -20; Hydrated palm glycerides; Sodium isostearoyl lactylaye; Cetyl palmitate et octyl palmitate.

Facile à mémoriser...

Donc, ne serait-ce que pour notre propre santé, boycottons tout ce qui contient de l'huile de palme (dénomination «matière grasse végétale»), puisque nos législateurs s'en fichent royalement.

27 octobre 2016

Libre-échange, cheap labour et esclavage

Dommage que la Wallonie se résigne.

Pourquoi une telle frénésie, une telle précipitation à se jeter dans l'abîme sans filet de sécurité? Est-ce la fin du monde si l'accord n'est pas signé dans l'heure?

3 minutes pour comprendre l’imposture
 


J’appartiens à la catégorie des «bornés» allergiques à l’ACGE. Même si la Norvège et la Suisse ne sont pas membres de l’UE cela ne les empêche pas de commercer et de bien vivre... Ah mais, si Jean Charest et Brian Mulroney sont d’accord, le pacte doit certainement être équitable, transparent et avantageux; et selon le site gouvernemental Affaires mondiales Canada, les Canadiens devraient connaître un sommet de prospérité.

Pas le choix de suivre le troupeau.
Nous pleurnicherons plus tard – à chacun son tour.  
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2016/10/le-libre-echange-enfonce-dans-la-gorge.html

Les échanges commerciaux entre continents et pays ont toujours existé. Autrefois, les commerçants magasinaient pour l’empire, les monarques et l’aristocratie, aujourd’hui les traders magasinent pour les multinationales qui gouvernent les pays.

Une fois de plus : free trade n’est pas synonyme de fair trade.

Au 19e siècle, la traite des hommes, des femmes et des enfants a connu une croissance exceptionnelle en raison de la révolution industrielle. Dans le contexte de la mondialisation, le libre-échange (1) est un ogre omnivore qui n’avale pas seulement la nature et les animaux, il mange aussi les enfants!

La souffrance est la matière première de tout ce que nous consommons 

Qui fait le sale boulot? Les pauvres. En particulier les enfants des pays émergeants mais aussi des pays riches. La majorité des objets que nous achetons sont passés entre les mains d’enfants exploités à un moment ou un autre de la chaîne de fabrication. Ah mais, c’est vrai, l’industrie a besoin d’une main-d’œuvre abondante qui meurt rapidement. Le capital humain étant gérable, jetable, biodégradable et renouvelable, ne nous en privons pas. D’autant plus que beaucoup d’enfants exploités dans les pays émergeants n’ont même pas de certificats de naissance. Pratique n’est-ce pas? Du raw material (voyez «Les verreries», ci-après).

On ne réglemente pas l’exploitation des enfants, on l’abolit!


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Source : http://aipe-cci.org/pourquoi-travaillent-ils

Pourquoi les enfants travaillent-ils?

Le travail des enfants ne tient ni à la culture ni à l’éthique du travail. Il tient plutôt aux entreprises et aux sous-traitants qui cherchent à verser de faibles salaires et à avoir une main-d’oeuvre docile. 
     Tout ce qui cause ou perpétue la pauvreté encourage le travail des enfants. Depuis de nombreuses années, les gouvernements des pays industrialisés restructurent leur économie pour répondre aux besoins des bailleurs de fonds. 
     Le Fonds monétaire international de la Banque mondiale soumet les pays lourdement endettés à un Programme d’ajustement structurel (PAS). Le PAS force les gouvernements à accroître leurs exportations, à privatiser les écoles et les soins de santé, et à déréglementer l’industrie
     Ces pays restructurent l’ensemble de leur économie en fonction des exportations, en incitant les fabricants étrangers à venir s’établir chez eux. Ils leur promettent une main-d’oeuvre bon marché et non syndiquée, ainsi qu’une législation du travail assez lâche. Les exigences de la Banque mondiale ont des répercussions dévastatrices sur les familles pauvres, particulièrement sur les enfants
     De nombreux secteurs industriels confient une grande partie de leur production à la sous-traitance*. Cela permet aux grandes entreprises de réaliser d’importantes économies de main-d’oeuvre et de frais généraux. Les entreprises locales se font une vive concurrence pour obtenir les contrats. Elles utilisent la main-d’oeuvre la moins chère possible, ce qui entraîne le travail des enfants. Certaines entreprises, parmi les plus grandes et les plus rentables du monde, n’assument pas la responsabilité des pratiques de leurs sous-traitants
     La pauvreté, le nivellement par le bas, la sous-traitance, la technologie, une économie informelle en expansion, les exigences de restructuration de Fonds monétaire international, voilà tous les facteurs de la «nouvelle économie mondiale» qui ont provoqué l’augmentation du travail des enfants.

* En passant, les diamants extraits de la mine Renard de Stornoway Diamond Corporation ne seront pas taillés au Québec – cela se fera en sous-traitance, peut-être en Inde (voyez «Le secteur industriel» ci-après). 

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Source : http://aipe-cci.org/le-travail-des-enfants

Le secteur agricole

L’agriculture est le secteur qui emploie le plus d’enfants dans le monde. Le problème ne se limite pas, comme on voudrait bien le croire, aux pays en voie de développement. Environ 70% des enfants travailleurs sont employé dans le secteur agricole, soit 132 millions d’enfants âgés de moins de 15 ans.
     Par travail agricole l’UNICEF définit les domaines suivants: exploitation de la terre, la pêche et l’aquiculture, l’exploitation des forêts et l’élevage de bétail. Les enfants travaillent autant dans les exploitations familiales, qui pratiquent l’agriculture de subsistance, que dans le secteur de l’agriculture commerciale, où les enfants sont employés dans de vastes exploitations appartenant à de puissants groupes agricoles alimentaires.

Ces belles fleurs qui ornent la table coûtent des vies : Par exemple, en Égypte, dans les champs de jasmin, on préfère employer les enfants lors de la récolte, qui se fait souvent la nuit. Ils ont entre 6 et 13 ans et cueillent le jasmin 10 heures d’affilé, sans pause ni repas.

Ce T-shirt griffé coûte des vies : En Ouzbékistan, durant la récolte du coton, le gouvernement central a mit en place un système infaillible afin de se procurer la main-d’oeuvre nécessaire. Tous les enfants du pays sont mis à contribution. On ferme les écoles et les professeurs s’assurent que chacun de ses élèves est aux champs.

Le taux de mortalité des enfants travailleurs agricoles est le deuxième plus élevé parmi les enfants travailleurs.

L’industrie chimique

Cette branche d’activités emploie un nombre considérable d’enfants, surtout en Asie. Elle est l’une des plus dangereuses sur le plan physique et psychologique. Elle regroupe la fabrication de pesticides, de teintures, de produits à base d’encens, des explosifs, des munitions, des feux d’artifices et des allumettes.
     Les fabriques de pétards sont plus dangereuses encore, car s’y ajoutent les fréquents risques d’explosion qui brûlent ou qui blessent mortellement. Dans cette industrie, on commence également à travailler très jeune, dès l’âge de 5 ou 6 ans, 9 à 10 heures par jour. On y compte plus de 45000 enfants travailleurs en Inde. Dans ce secteur, comme dans celui des allumettes et du tapis, la majorité des petits ouvriers travaillent gratuitement, liés par la servitude pour dettes.

Cette petite allumette pour allumer une cigarette coûte des vies : Dans le secteur de la fabrication des allumettes, les ouvriers ont rarement plus de 10 ou 11 ans. Tous, après quelques années de travail, ont les poumons consumés, les os déformés et les muscles atrophiés.



Les verreries

Dans les verreries indiennes, le quart de la main-d’ œuvre, soit 50.000 employés, ont moins de 14 ans, selon les chiffres publiés par UNICEF France en 2003. Selon une étude de Bureau international du travail, ils s’activent dans des ateliers mal éclairés, mal aérés, où la température ambiante dépasse souvent 40 à 45 degrés. Selon le BIT, lorsque survient un accident mortel, il arrive que l’on jette le corps de l’enfant dans le fourneau pour le faire disparaître.

Le secteur industriel

On trouve de nombreux enfants dans toutes les industries dites extractives, comme dans les mines de charbon, d’étain, de cuivre, d’or et de diamants, mais aussi dans les carrières de sable, de gravier, d’ardoise et de sel. À l’heure actuelle, l’OIT estime qu’il existe un million d’enfants mineurs à temps plein en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.



Ces enfants travaillent à moitié nus, sans l’équipement nécessaire à leur protection. Ils travaillent 8 à 10 heures par jour, et remplissent des sacs plus lourds qu’eux. Ils s’enfoncent à plusieurs centaines de mètres sous terre, et manient la pelle et la pioche à la lueur, souvent, d’une simple bougie. Ils ne sont pas à l’abri de violences sociales, physiques et même sexuelles. À titre d’exemple, dans la région minière de Mirerarie, en Tanzanie, 85 filles minières sur 130 avouaient être forcées à se prostituer. S’ils échappent à la mort, ces enfants vivent dans des conditions de travail et de vie qui influenceront irrémédiablement leur développement et leur vie future. Ils ne sont pas à l’abri de contaminations chimiques (par le mercure, le plomb, etc.), d’accidents de travail, d’éboulements, de maladies ou malformations.

Cette superbe bague de fiançailles en or sertie de diamants coûte des vies : L’extraction engendre un travail de sous-traitance qui utilise grandement les enfants : la taille des pierres précieuses. Pour la seule taille des diamants, les ateliers de Jaipur et Surot emploient 65 000 enfants qui taillent et polissent 65 % des diamants du monde entier. Ils travaillent souvent 100 heures par semaine, vivant et dormant sur leur lieu de travail.



Ce smartphone dernier cri coûte des vies : Les enfants inhalent des poussières toxiques lorsqu’ils extraient le cobalt qui fait fonctionner les batteries indispensables à nos téléphones et autres appareils électroniques portables. Ces enfants mineurs, âgés de sept ans pour les plus jeunes, vivent en République démocratique du Congo (RDC), en Afrique centrale. La moitié du cobalt commercialisé dans le monde provient de la RDC, 20 % est extrait par des minières artisanales (ou clandestines), et près de 40 000 enfants travaillent dans des mines de cobalt dans le sud de la RDC, de sorte que nos appareils ont été fabriqués en recourant à la main d’œuvre infantile. Pourtant, les fabricants de téléphone – des marques internationales comme Apple et Samsung – refusent de nous dire si des enfants travaillent au sein de leurs chaînes d’approvisionnement en cobalt. Il est de leur responsabilité de vérifier leurs chaînes d’approvisionnement et d’agir en cas de travail des enfants, afin de montrer l’exemple à suivre au reste de l’industrie. (Amnistie Internationale)

À lire absolument – Le Washington Post a récemment publié un reportage d’enquête sur les conditions de travail des «creuseurs» en RDC.
Article intégral en anglais (incluant des vidéos) :
The Cobalt Pipeline, Tracing the path from deadly hand-dug mines in Congo to consumers’ phones and laptops’ (September 30, 2016) 
Story by Todd C. Frankel; Photos by Michael Robinson Chavez; Video editing by Jorge Ribas
Subtitles: ‘Lungs of the Congo’ / ‘La fleur du cobalt’ / Child Labor / Skyrocketing Demand / ‘We sell this to the Chinese’ / What the companies say / Birth defects, illness / The ‘creuseurs’ wait /  
https://www.washingtonpost.com/graphics/business/batteries/congo-cobalt-mining-for-lithium-ion-battery/?tid=a_inl

Résumé en français : http://www.mediacongo.net/article-actualite-21136.html



Le coltan et les crimes contre l'humanité (diaporama)
http://www.portail-humanitaire.org/Coltan.php?

Cash investigation – les secrets inavouables de nos téléphones 
(France 2, 2014)
https://www.youtube.com/watch?v=w2PZQ-XprQU

Améliorer les conditions de travail augmenterait les coûts de production, de sorte que les grands fabricants de portables se lavent les mains dans le sang. Tous les smartphones mènent à la Chine et à la RDC... 

Le secteur industriel est de loin le plus dangereux pour les enfants en matière de mortalité.

À tous ces aberrants secteurs d’exploitation infantile ajoutons l’industrie du tapis et des textiles, les métiers de rue, la mécanique, la pêche, la guerre (enfants-soldats), et bien entendu, l’exploitation domestique et sexuelle.

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(1) Impérialisme et libre-échange

IMPÉRIALISME
Brève définition - Équipe Perspective monde

De manière générale, l'impérialisme suppose une asymétrie systémique entre des pays. Une nation est dite impérialiste lorsqu'elle en contrôle une ou plusieurs autres. Cette domination peut être politique ou institutionnelle, ce qui est généralement associé au colonialisme. L'impérialisme peut aussi avoir un caractère économique, par le contrôle des entreprises, des marchés ou plus généralement des systèmes de production; on parle aussi de néocolonialisme. Enfin, cette domination peut avoir un caractère culturel : cinéma, médias, etc. Ces différentes facettes ne sont évidemment pas exclusives; généralement, il y a combinaison des modes de domination.

Cet usage général du terme impérialisme vient de la notion d'empire, laquelle désigne tout autant la soumission à un empereur que le contrôle d'un groupe d'États par un pouvoir central. Au début du XIXe siècle, l'impérialisme pouvait en France désigner par exemple des partisans de l'empereur Napoléon 1er. L'empire romain de l'antiquité évoque autant le contrôle impérial -avec Auguste- que la domination de Rome sur une large part de l'Europe et de l'Afrique du Nord. Ces usages des notions d'empire et d'impérialisme sont moins répandus aujourd'hui. 

De manière plus stricte, l'impérialisme se rattache à une phase du développement de l'économie capitaliste qui prend forme à la fin du XIXe siècle. Le passage du colonialisme à l'impérialisme s'opère ainsi avec la fin des restrictions commerciales traditionnelles liant d'une manière exclusive une métropole et une colonie. Avec l'adoption du libre-échange, notamment par les Britanniques au milieu du XIXe siècle, et la montée de la puissance américaine, la domination économique change de forme puisqu'elle repose d'abord sur le contrôle des mouvements de capitaux. L'impérialisme se distingue alors nettement du colonialisme traditionnel; le premier n'étant pas conditionnel au second. C'est ici que les notions d'impérialisme et de néocolonialisme deviennent synonymes. [...]

LIBRE-ÉCHANGE
Brève définition - Équipe Perspective monde

Rapport économique fondé sur le principe que plus les pays échangent des produits, des capitaux et des services, plus leurs économies sont susceptibles de prospérer. Selon ce principe qui se situe au coeur de la mondialisation, la spécialisation de la production est à l'avantage de toutes les parties. Le libre-échangisme est donc une doctrine opposée au protectionnisme.

Il existe plusieurs modalités d'entente entre les pays.

Dans une zone de libre-échange, les pays s'entendent pour abaisser les barrières commerciales existantes entre eux avec l'objectif de faciliter le développement des échanges au sein de la zone. Une entreprise productrice d'un bien déterminé pourra ainsi le vendre dans tous les pays participants. Son marché est ainsi plus grand; il en va de même de ses concurrents. Les tenants du libre-échange estiment que cet élargissement de la compétition commerciale incite davantage à l'innovation qu'un marché protégé par des mesures protectionnistes. Généralement, les pays membres d'une zone de libre-échange n'ont pas adopté une politique commerciale commune vis-à-vis des autres pays, ceux qui sont extérieurs à la zone. Exemple: l'Asociación Latinoamericana del Libre Comercio (ALALC) ou, en français, l'Association latino-américaine de libre-échange (ALALE). Ses premiers membres furent: l'Argentine, le Brésil, le Chili, le Mexique, le Paraguay et l'Uruguay. Par après, la Bolivie, la Colombie, l'Équateur, le Pérou et le Venezuela. Au cours des années, cette organisation va évoluer vers une plus grandes intégration et former l'Association latino-américaine d'intégration (ALADI) formée de douze pays : l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, le Chili, l'Équateur, le Mexique, le Paraguay, le Pérou, l'Uruguay, le Venezuela, et Cuba, depuis 1998.

Une union douanière va plus loin. Non seulement le libre-échange doit-il prévaloir entre les pays membres, mais les pays ont aussi établi une politique commerciale commune à l'endroit des pays extérieurs à la zone. L'intégration est plus forte. Exemple: L'Union douanière et économique de l'Afrique centrale regroupant le Congo, le Gabon, la République centreafricaine et le Tchad.

Le marché commun va encore plus loin en matière d'intégration puisqu'il ajoute aux critères précédents celui de la mobilité des facteurs de production. Non seulement les produits doivent-ils circuler librement, mais aussi les investissements et les travailleurs. Dans un marché commun, il est ainsi possible pour un individu de travailler dans un autre pays que le sien.

L'union économique constitue quant à elle la dernière forme d'intégration. S'ajoute alors des politiques fiscales communes. Une politique monétaire commune est aussi instaurée, ce qui facilite les échanges de toutes sortes. Dans certains cas, les monnaies nationales peuvent être remplacées par une monnaie commune.

L'Union européenne est évidemment l'exemple classique pour les deux derniers cas. Elle illustre aussi le caractère dynamique du processus. La Communauté économique européenne (CEE) a été fondée par le Traité de Rome (1957). En 1992, est née l'Union européenne selon les règles du Traité de Maastricht. Avec la création de l'Euro -monnaie mise en place en janvier 2002-, l'union économique existe bel et bien, voire davantage puisque le niveau d'intégration des pays a dépassé la sphère économique. Par exemple, les pays membres ont mis en place une Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). On y trouve aussi des ententes en matière de Justice et affaires intérieures, lesquelles permettent une coopération policière et judiciaire. En un mot, le processus d'intégration amorcé après la Seconde Guerre mondiale a conduit l'Europe à se «fédéraliser», du moins jusqu'à un certain point.

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire?iddictionnaire=1693

23 octobre 2016

Pseudo-démocratie

«Notre vie est devenue une affaire. Autrefois elle était une existence.»
~ Jacob Burckhardt (1)

Les humains sont du capital gérable, jetable et biodégradable. Tout est matière à gestion d’ailleurs. Mensonges, désinformation, altération de l’histoire et de la réalité au gré des valeurs politiques courantes continuent de semer toujours plus de confusion. Les vraies causes des conflits internationaux ou civils sont dissimulées; on cache ce qui doit être caché et l’on diffuse ce que le public doit voir et entendre. Dans les médias, on exclut donc habilement tout ce qui induirait les gens à questionner leurs croyances et leurs idéologies.

Comment faire la part des choses? Comment assembler un puzzle quand il manque des pièces? On les cherche... le documentaire HyperNormalisation nous en fournit quelques-unes.



HyperNormalisation
Writer & editor: Adam Curtis (2016)
https://thoughtmaybe.com/hypernormalisation/

HyperNormalisation wades through the culmination of forces that have driven this culture into mass uncertainty, confusion, spectacle and simulation. Where events keep happening that seem crazy, inexplicable and out of control from Donald Trump to Brexit, to the War in Syria, mass immigration, extreme disparity in wealth, and increasing bomb attacks in the West this film shows a basis to not only why these chaotic events are happening, but also why we, as well as those in power, may not understand them. We have retreated into a simplified and often completely fake version of the world. And because it is reflected all around us, ubiquitous, we accept it as normal. This epic narrative of how we got here spans over 40 years, with an extraordinary cast of characters the Assad dynasty, Donald Trump, Henry Kissinger, Patti Smith, early performance artists in New York, President Putin, Japanese gangsters, suicide bombers, Colonel Gaddafi and the Internet. HyperNormalisation weaves these historical narratives back together to show how today’s fake and hollow world was created and is sustained. This shows that a new kind of resistance must be imagined and actioned, as well as an unprecedented reawakening in a time where it matters like never before.

«La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.»
~ Paul Valéry



Les stratégies actuelles de manipulation de l’opinion publique dépassent les plus grands espoirs du psychopathe Edward Bernays (auteur de Propaganda, Comment manipuler l'opinion en démocratie) dont le leitmotiv était grosso modo «tous les humains sont des imbéciles extrêmement faciles à manipuler».

«La propagande consiste essentiellement à associer des images et des mots à charge émotive à une idée politique ou économique qui, en réalité, n'a rien à voir avec les images et les mots utilisés.
     Imaginez une publicité politique montrant des enfants adorables qui jouent sur une pelouse verte (au ralenti, bien entendu, avec fond de musique douce) et un parent concerné disant : «Je veux que mes enfants aient un avenir sûr, une bonne éducation et la chance d’avoir une vie heureuse (avec plus d'images d'enfants en train de jouer ou assis sur les genoux de leurs parents ou qui vont à l'école); j’ai travaillé très fort pour assurer leur sécurité et je crains (notez l’émotion associée à ‘je crains’) qu'ils la perdent.» À la fin, le clip est suivi d’un votez pour ...  
     Cette mini pièce de théâtre évoque l'enfance, la sécurité, le bonheur, l'éducation et l'inquiétude. Rien d'essentiel n’a été dit, et les financiers derrière la pub se fichent probablement de vos enfants, de leur éducation ou de leur sécurité. En fait, ils pourraient également couper les budgets de l’éducation, couper le soutien aux enfants défavorisés, et siphonner votre argent durement gagné pour renflouer des guerres et l'exploitation. Mais peu importe – vos émotions ont déjà été subtilement biaisées de sorte que vous pensez que les enfants heureux et vos propres craintes sont liés à votre vote. La même annonce pourrait, bien entendu, vendre presque n’importe quoi.»

~ William Martin
Article intégral (en anglais) : http://www.taoistliving.com/?p=628 

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«La vérité existe. On n'invente que le mensonge.» ~ Georges Braque

«Méfiez-vous des gens qui commencent toutes leurs phrases en employant cette expression : ‘pour être franc et honnête’. Ces gens-là ont quelque chose à cacher.»
~ Serge Bouchard (De la fin du mâle, de l'emballage et autres lieux communs)

«On commence à se méfier de la ‘transparence’, elle cache trop de choses. Quand ils parlent de transparence, les hommes politiques oublient d'être clairs.» ~ Yvan Audouard

«Quand on y pense, c’est un miracle d’arriver à faire confiance à quelqu’un.»
~ Nessa Stein (La femme honorable)

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(1) Philosophe et historien suisse, 1818-1897. Un penseur à découvrir ou redécouvrir; malheureusement les exemplaires de ses œuvres sont rarissimes sinon épuisés.
... Burckhardt resta à l'écart de la vie scientifique de son temps : adepte du vivre caché d'Épicure, il privilégia son poste discret à l'université de Bâle (en refusant des offres dans de grandes villes, Berlin par exemple), qui était alors une institution de dimension modeste. ... Il resta toute sa vie célibataire, et trouva dans l'enseignement, selon ses propres déclarations, un «véritable sentiment de bonheur». Il était un grand ami des chats. 
     Attaché au libre déploiement des facultés humaines, il tenait en horreur les progrès du capitalisme et le développement de l'esprit de propriété sur les œuvres culturelles; il craignait également le prolétariat qu'il estimait hostile à la culture. Il se méfiait de l'État tout-puissant et croyait inévitable le conflit entre prolétaires et capitalistes. ... Les études historiques selon lui devaient conduire à une contemplation de l'évolution humaine dans un esprit humaniste, mais il considérait lui-même l'histoire, non en esthète indifférent et apolitique, mais en moraliste épris de liberté. 
     Sa conception individualiste de la culture, et sa prédilection pour les petites républiques de citoyens libres, sa méfiance envers la violence de l'État et le fanatisme des religions monothéistes, son admiration de la Grèce et de la Renaissance, ainsi que son inspiration schopenhauerienne, en font le grand maître de Nietzsche; ce dernier est, pour ainsi dire, son héritier et son continuateur.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob_Burckhardt

21 octobre 2016

Le baiser maléfique

«Qu'est-il donc ce serpent qui, dit-on, habite chacun de nous? Égoïsme, Jalousie, Destin? Peut-être quelque chose d'analogue au ‘karma’, qui les contient tous trois, et dont nous ne pouvons disposer à notre gré. Quelle est donc cette écoeurante, cette effroyable, cette triste chose que nous portons au dedans de nous?»
~ Yasushi Inoué (Le Fusil de chasse)

Il y a des types à qui nous dirions spontanément «vade retro satana» plutôt que de les laisser nous approcher. Malheureusement, une fois à proximité, le serpent hypnotise sa proie...

Je relisais les dénonciations d’agression sexuelle au sujet de Donald Trump. Même moches, beaucoup d’hommes s’imaginent irrésistibles. Au point de croire qu’ils peuvent harceler et séduire toutes les femmes qu'ils croisent, les plaquer au mur, les embrasser, les tripoter et passer à l’acte en criant lapin (en un rien de temps).



Si le séducteur est le moindrement expérimenté, il saura franchir la ligne de démarcation entre le flirt consenti et l’acte sexuel non consenti. Trump et ses semblables n'ont pas l'air de comprendre la notion de «consentement» (1).

Quand un individu comme Trump, parfaitement conscient de sa position de force se vante de l'utiliser pour obtenir ce qu'il veut d’une femme sans son consentement, on comprend que ses victimes hésitent à le démasquer par crainte de représailles. L’agresseur qui jouit d’une quelconque notoriété publique peut facilement user de menaces pour empêcher quelqu’un de révéler ses inconduites.

Il faudrait donc crier NON avec un porte-voix au moment où se produisent les agressions. Autant hurler dans le désert.

Les dernières agressions survenues dans des résidences de l’Université Laval, et les allégations contre le député libéral Gerry Sklavounos sont démoralisantes. Le député provincial a quitté le caucus, mais il réfute les allégations et entend se défendre bec et ongles (il est avocat de formation) contre la plaignante Alice Paquet – adieu pays des merveilles...


Gerry Sklavounos – étonnant ce que la physionomie révèle presque instantanément d’un parfait inconnu...

Extrait d’un article de la journaliste Francine Pelletier relativement aux plaintes d’agression sexuelle : 
     Au moment où l’on croit faire de grands pas en ce qui concerne la violence sexuelle (merci Donald Trump, Jian Ghomeshi, Marcel Aubut, Bill Cosby...), où l’on pense voir le début du commencement d’une notion de ce que c’est que de se faire sauter dessus, on voit combien, encore une fois, on part de loin. Pourquoi est-ce donc si compliqué? Pourquoi malgré les plans d’action, les politiques, les milliers de mains sur le coeur professant la valeur suprême de l’égalité hommes-femmes... est-on toujours à refaire la roue? [...] Mais disons, d’abord, qu’il y a un paquet de gens dans nos ministères qui dorment au gaz. [...] Et puis, bien sûr, les fameux préjugés. Les femmes ont peur d’être jugées, mal accueillies, ridiculisées. Et "parce qu’on est en 2016" n’y change pas grand-chose. Les femmes qui osent hausser le ton, réclamer leur voix au chapitre se font parfois violemment rabrouer.» [...]

Source : Des ours mal léchés http://www.francinepelletierleblog.com/

Le baiser maléfique

L’histoire d’Alice Paquet me rappelle la légende de Rose Latulippe (appelée aussi Le Diable beau danseur...)

Selon nos légendes, si le démon intervint souvent chez nous, ce fut, la plupart du temps, par l’intermédiaire de nos aïeules. À l’instar d’Ève, avaient-elles des charmes dont Satan n’aurait pu se passer pour arriver à ses fins? Chose certaine, du moins, nos ancêtres, là comme ailleurs, étaient restés bien fidèles aux traditions de la Bible. Des pères qui, ayant des filles belles et coquettes et craignant qu’elles se fissent croquer, leur rappelèrent à travers les générations la triste aventure de Rose Latulippe.



Rose Latulippe était une très jolie jeune fille de 16 ans, déjà fiancée comme c’était fréquent à l'époque. Elle demanda à son père de célébrer le Mardi-gras en invitant la famille, les amis et les voisins du village. Son père y consentit à la condition d'arrêter la fête à minuit, avant le début du Carême.
     Affrontant une terrible tempête, les invités s'amusèrent follement durant la soirée. Très excitée, Rose dansait sans répit mais peu avec son fiancé Gabriel. Vers onze heures alors que la fête battait son plein, on entendit frapper très fort à la porte. Le père Latulippe ouvrit et se trouva face à un beau jeune homme, élégamment vêtu de velours noir. Celui-ci demanda refuge le temps de se réchauffer avant de reprendre la route. M. Latulippe l'invita à se joindre aux fêtards et à prendre un verre. L'étranger invita Rose à danser et l'accompagna pendant toute la soirée. Gabriel boudait dans son coin. Soudain le premier coup de minuit sonna. Musiciens et danseurs s'immobilisèrent. Seuls Rose et son cavalier continuèrent à valser accompagné par le violoneux. La danse terminée, l'étranger serra Rose contre lui et lui murmura à l’oreille qu’ils seraient unis à jamais. Ses yeux lancèrent deux cercles de feu. Il leva son verre à Satan et une longue flamme bleue jaillit de son verre. Puis il posa ses lèvres enflammées sur la bouche de Rose qui perdit connaissance. Un tonnerre assourdissant retentit dans le ciel et l'inconnu disparu dans un tourbillon de flammes. Affolés, les villageois se sauvèrent en faisant le signe de la croix. Un incendie éclata également dans l'étable du père Latulippe. 
     À l'aube, Rose avait vieilli de cinquante ans, ses cheveux étaient blancs et ses traits flétris. Sur ses lèvres superbes et roses, où la veille encore s’épanouissait un sourire tentateur, s’étalait une cicatrice, trace du dernier baiser de Satan. Ses beaux yeux, qui avaient fait battre tant de jeunes cœurs, étaient fixes et hagards, et disaient la triste vérité : elle était devenue folle.

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(1) L’agression sexuelle en bref Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par chantage. Il s’agit d’un acte visant à assujettir une autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite
     Une agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment à l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne. Cette définition s’applique, peu importe l’âge, le sexe, la culture, la religion et l’orientation sexuelle de la personne victime ou de l’agresseur sexuel, peu importe le type de geste à caractère sexuel posé et le lieu ou le milieu dans lequel il a été fait, et quelle que soit la nature du lien existant entre la personne victime et l’agresseur sexuel. 
     Qui peut être victime d’une agression sexuelle?
     Une agression sexuelle peut prendre plusieurs formes, que ce soit dans les gestes posés ou dans le degré de violence utilisé. Un individu, femme ou homme, peut être victime d’une agression sexuelle dans l’enfance, à l’adolescence et à l’âge adulte.
     Qui peut être l’agresseur? 
     L’agresseur sexuel peut être un conjoint, un ami, une connaissance, un professionnel, un collègue de travail, un employeur, un camarade d’études, un voisin, un membre de la famille, un client, un patient ou un inconnu.

Source : http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sociaux/agression_sexuelle/index.php?cest-quoi-au-juste

18 octobre 2016

Des fusils et des hommes

«La chasse a toujours été la distraction favorite des hommes de guerre en temps de paix, c’est-à-dire dans les périodes plus ou moins brèves où la chasse à l’homme n’est pas ouverte.»
~ Claude Duneton


La revanche des canards

Le point de vue des chasseurs

«Parfois, on sent réellement le besoin de fuir pour ne plus entendre toutes ces nouvelles de guerres et de violence. Alors je vais à la chasse pour goûter les beautés de la nature, en toute simplicité.»

La chasse rend plus humain :
«Je pense que les mouvements anti-chasse ont à leur tête nul autre que des profiteurs et des gens en mal de publicité. Si ces groupes avaient orienté leur action pour la protection des humains, nous aurions une société plus heureuse de vivre et plus humaine.»

«Les chasseurs sportifs sont fondamentalement de profonds amants de la nature. Malgré l’acharnement à défendre une cause noble, les chasseurs seront toujours une cible pour certains groupes extrémistes. J’apprendrai à mon fils et à ma fille à respecter profondément la nature et à chasser selon les règles de l’art; la joie indescriptible et la fierté de la première perdrix ou du premier lièvre récolté feront partie de leurs valeurs et de leur apprentissage. L’amour de la nature est le plus bel héritage que nous puissions recevoir.»

Beaucoup de chasseurs affirment que ce sport leur permet de s’adonner «au plaisir de tuer» légalement. 
     «L'essence de ce prétendu ‘sport’ consiste en une sorte d’excitation dérivant de la poursuite et de la mise à mort des animaux. Parmi les arguments du sportsman, le fleuron de l’absurdité, une absurdité qui bat toutes les faussetés servies, est l’affirmation que ce sport ennoblie le caractère parce qu’il adoucie et humanise! Le vrai sportsman, comme le vrai soldat, n'est jamais cruel. Il est miséricordieux, chevaleresque, réfléchi, il a le cœur tendre, et il est sympathique. Et ces qualités résultent de la pratique du sport. Il est parfois difficile de rester sérieux quand on essaie de réfuter ces fieffés nonsenses. La chasse sportive est peut-être la plus stupide et la plus vulgaire de toutes les formes de cruauté.»
~ Henry S. Salt (1851-1939) humaniste et homme de lettre britannique


«Il mesure à peu près 1,60 m, porte une veste rouge, sent la bière, et m’a visé avec son arme.»

De terribles accidents 

Il faut lui dire : «Papa, ne tire pas sur moi»...
- Papa, t'es sûr que je dois y aller avec toi?
- Évidemment, ça te fera du bien.
- Mais, tu sais que j'aime pas tu...
- Recommence pas avec ça! Ta mère elle s'en fout peut-être mais moi, j'ai pas envie que tu deviennes pédé et écolo en plus!
- C'est pas trop mon truc...
- M'en branle! Dans la famille, la chasse, on l'a dans la peau depuis longtemps, ton grand-père m'a donné ce goût, je ferai pareil avec toi, allez prépare-toi et magne-toi... 
     Faire naître des vocations, c'est pas évident : En voulant dégommer un lapin, un chasseur a arrosé de plombs son fils qui l'accompagnait. (Feuchy, à proximité d'Arras, 23 octobre 2011)
~ Par TAOMUGAIA

Le 3 octobre 2016 – Un homme de 60 ans a perdu la vie à la suite d'un accident de chasse survenu samedi à St-Claude (Estrie). Il a été retrouvé inanimé dans sa cache située sur le 7e rang de la municipalité. C'est un proche inquiet de son absence qui l'a retrouvé et il a constaté que le chasseur s'était blessé avec une arbalète. Des expertises seront effectuées pour déterminer ce qui a pu causer le décès.

«Chaque année, des chasseurs tiraient sur des vaches ou des chevaux, sur des chiens ou des chats, et les uns sur les autres. Incroyablement, il leur arrivait de se tirer eux-mêmes, peut-être au cours d’un épisode psychotique où ils se prenaient pour du gibier. Les gens savaient que certains chasseurs – pas tous – ont de la difficulté à distinguer un pin d’une perdrix ou d’une personne.» ~ Louise Penny, En plein cœur (Still life), Éd. Flammarion 2010

«En conséquence, la chasse est utile, car elle contribue à un contrôle efficace et à un maintien des populations fauniques*. Aussi, elle constitue une activité saine et légitime qui rapproche ses adeptes à des valeurs liées à la nature.» ~ Site du Ministère Forêts, Faune et Parcs du Québec
* Également des populations de chasseurs.

En principe, la sélection naturelle fait en sorte que certaines espèces croissent tandis que d’autres déclinent, souvent en alternance. Le problème avec le prétendu contrôle des populations par les chasseurs, est que si une espèce est en abondance, ils la déciment quasiment jusqu’à l’extinction. Ensuite, les gouvernements essaient de contrôler la prédation. En favorisant la chasse des prédateurs naturels, le loup par exemple, pour protéger le bétail, la population de cerfs est en surnombre. Par conséquent, le cycle des massacres reprend.

C’est arrivé au Dindon sauvage et à la Tourte voyageuse (Passenger pigeon). Les meilleurs moyens pour faire disparaître des espèces sont la perte des habitats (forêts) et la prédation humaine. Autrefois très commune dans l'Est de l'Amérique du Nord, la Tourte voyageuse a complètement disparu en peu de temps au Canada. Des documents datant de 1830 décrivent la façon dont ces oiseaux se rassemblaient en grand nombre lors de la migration et de la nidification. En 1912, on offrait des récompenses à ceux qui pouvaient encore repérer une Tourte vivante. 
     L’humain est l’unique responsable de sa disparition. Tuée pour le sport, pour le commerce, pour nourrir les esclaves ou les porcs, la Tourte fut exterminée. Le dernier spécimen est mort dans un zoo en 1914. Il existe un exemplaire naturalisé au Musée de la Nature et des Sciences situé à Sherbrooke, Québec, Canada. La Tourte mesurait environ 32 cm (13 po) de longueur. 
     Il est possible que la Tourterelle triste subisse le même sort, dépendant du nombre de chasseurs intéressés : 
     Ottawa veut ouvrir la chasse à la tourterelle au Québec – Si le règlement actuel est modifié comme proposé, la chasse à la Tourterelle triste sera permise dès cet automne au Québec. Des ornithologues s’y opposent. La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs presse Ottawa depuis des années de permettre cette chasse ici, comme c’est le cas en Ontario, en Colombie-Britannique et dans la majorité des États américains. [...] Une saison de chasse de 107 jours, dès septembre 2016. Dans la proposition étudiée, les chasseurs pourraient abattre (au fusil sans grenailles de plomb) 8 tourterelles par jour, pour un maximum de possession de 24 oiseaux, en même temps. Si le chasseur cuisine ses prises, il peut reprendre des tourterelles dans la même saison, toujours en respectant les limites permises. La tourterelle a une chair rouge, comparable à celle du pigeon et fait le bonheur des amateurs de petit gibier. (La Presse)
     Tire, tire, tire, sur tout ce qui bouge! pour le plaisir du sport et du palais. Comme s'il n'y avait pas suffisamment de production de viande (incluant beaucoup de gaspillage) pour satisfaire les plus voraces des carnivores.

Pitié
Géo Norge (1898-1990)  

Qui la flèche ou le gibier
Qui la dent, qui l’aloyau.
Pitié pour la chair, pitié!
Qui le mangé, le mangeur,
Le tueur et le tué.
De ces barèmes loyaux,
Un bon sang sait les rigueurs.
Qui la balle, qui la cible.
L’homme est aussi comestible
Que les autres animaux.

Les Coq-à-l’âne



Tous les ramiers sont morts
Anne-Marie Kegels (1912-1994) 

Tous les ramiers sont morts. Les forêts sont éteintes 
        où luisait leur envol.
Leur soyeux va-et-vient n’a laissé d’autre empreinte 
       qu’un peu de sang au sol.

J’ai retrouvé leurs corps exilés des feuillages 
       gisant dans les sentiers.
Celui qui les tirait savourait ce carnage. 
       Pas un n’eut sa pitié.

Tous les ramiers sont morts? Je marche sur des plumes 
       de terrible douceur.
Ils se sont débattus follement dans la brume 
       avant de perdre cœur.

Je fais craquer les os qui furent fuite tendre 
       sous la haute futaie.
Je foule tant d’amour retourné à la cendre 
       et piétine les plaies.

Que vienne le néant sur ces formes légères, 
       le travail des fourmis.
Les sous-bois ravagés dans l’aube douce-amère 
       n’ont besoin que d’oubli.

Haute Vigne

Source : Cent poèmes pour l’écologie; Choisis par René Maltête; Le cherche midi éditeur; 1991

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Tant qu’à y être, puisque la passion de la gâchette n’a pas de frontières et que la vente d’armes compte parmi les commerces les plus lucratifs de la planète. Dans ce documentaire présenté par The Guardian, un activiste proclame : «Avec une Bible dans une main et un gun dans l’autre, nous pouvons une fois de plus faire de ce pays une nation unie sous l’autorité de Dieu. Au nom de nos Pères fondateurs, ne laissez jamais le gouvernement vous retirer vos armes. L’arme est ‘le’ grand égalisateur. Quand deux individus ont chacun une arme, ils sont égaux; à défaut, celui qui a une arme est supérieur.»


Photographe : Zed Nelson 
  
GUN NATION
A revealing and unsettling journey to the heart of America’s deadly love affair with the gun

In the 18 years since Zed Nelson’s seminal photography book Gun Nation was published, 500,000 Americans have been killed by firearms in the US and many more injured. Nelson returns to the people he met, photographs them again, and asks why America is a nation still with an insatiable appetite for firearms. 
     Avoiding stereotypical images of gang members or extremists, Nelson focuses instead on another side of America’s gun culture: the mainly white middle classes who sell and purchase guns in vast numbers. 
     Nelson’s two-decade-long rapport with his photographic subjects gives unique and intimate access to the minds of gun owners. As they cling to the notion of a centuries-old ‘right to bear arms’, Nelson seeks to understand why – despite the enormous death toll – there is such fierce resistance to gun control laws, particularly the debate about ownership of assault weapons. 
     Gun Nation explores the paradox of why America's most potent symbol of freedom is also one of its greatest killers. [...]  

https://www.theguardian.com/world/ng-interactive/2016/sep/16/gun-nation-a-journey-to-the-heart-of-americas-gun-culture-video?INTCMP=inart_docs_gunnation1


Photographe inconnu