25 février 2014

Des référendums s.v.p.!


Droit de mourir dans la dignité Je suis scandalisée que les partis d’opposition refusent d’adopter ce projet de loi* (qui répond en tous points aux attentes de la majorité des gens) parce qu’on est à la veille d’élections. Faudra-t-il attendre encore quatre ans à cause de stupides politicailleries? Incroyable que le lobbying religieux soit encore si puissant.
       Je pensais émigrer en Suisse, mais là, je songe à la Belgique – peut-être le pays le plus «ouvert» en matière d’accès à la mort dans la dignité (suicide assisté) en ce moment. (Voyez le libellé «Euthanasie») 

---
* Après le dépôt de projets de loi en 2005 et en 2008 qui sont morts au feuilleton, la députée bloquiste Francine Lalonde a déposé de nouveau en mai dernier [2010] le projet de loi C-384 sur la légalisation du suicide assisté.
       L’objet du  projet de loi C-384 est de modifier le Code criminel de façon à ce que des personnes souffrant d’une maladie en phase terminale puissent «mourir dignement» en légalisant le suicide assisté qui est présentement un acte criminel.  En effet, en vertu des articles 222 et 241 du Code criminel, un individu qui aide une autre personne à se donner la mort peut être accusé d’homicide ou d’aide au suicide et est passible d’une peine d’emprisonnement, peu importe la réussite ou l’échec du suicide.  Par contre, il est important de préciser que le projet de loi ne vise à légaliser que l’aide au suicide exécuté par un médecin et non toute personne. Suite :
http://coutureetassocies.com/legalisation-du-suicide-assiste/

Citations du médecin/écrivain Marc Zaffran (alias Martin Winckler, nom de plume) :

Certains n'avaient pas mal, mais ils souffraient beaucoup. Ce n'était plus la douleur physique ou morale. C'était cet état que ni les antalgiques ni les antidépresseurs ne parvenaient à lever.
       Ce qui les avaient soutenus jusque-là – un projet, un espoir, une date à atteindre – n'avait plus d'objet.
       Ils ne se sentaient plus concernés par rien, mais ils avaient peine à entendre leur femme, leurs enfants, les haranguer pour leur remonter le moral, pleurer pour les apitoyer, crier pour les secouer. Ils n'étaient pas indifférents, ils étaient fatigués.
(En souvenir d'André)

Pourquoi venez-vous me voir ce soir? […]
Parce que je n’ai que trente ans mais j’ai déjà mal partout.
Parce que j’ai déjà quarante ans et je commence à m’inquiéter.
Parce que j’ai passé la cinquantaine et il serait temps.
Parce que j’ai presque soixante ans et je voudrais que ça continue.
Parce que j’ai soixante-dix ans passés et que mon fils se fait du souci.
Parce que j’ai bientôt quatre-vingts ans et je veux mourir chez moi.
Parce que j’ai quatre-vingt dix ans et vous savez, j’en ai marre de vivre.  
(La Maladie de Sachs)

Le corps d'un patient n'est ni un tube à essais, ni un cahier de brouillon.  
(Le Choeur des Femmes)

Je hais les médecins. Les généralistes en général, et les spécialistes spécialement. Pour la distance olympienne qu'ils mettent entre eux et leurs patients – Oh, le joli mot –, pour cette assurance imbécile, affichée comme une force, alors qu'elle n'est qu'un bouclier à la faiblesse de leur science. Je déteste leur jargon, élaboré pour impressionner et réduire au silence ceux dont ils vivent, afin de mieux pouvoir les vampiriser. J'abhorre enfin l'écriture, rendue soigneusement illisible aux profanes par ces zélateurs hypocrites d'Hippocrate, de qui le fameux serment sert d'alibi à toutes les dérobades et à toutes les arrogances.
(Noirs scalpels)

Celui qui ne cherche pas la vérité est lâche ou imbécile [...] Mais celui qui tait sciemment la vérité est un criminel.
(Le Choeur des Femmes)

En chacun de nous sommeille un bourreau. Le tien, tu es sûr qu'il dort?
(Le Choeur des Femmes)



TOUS les projets de loi sur des questions aussi importantes (pour tout le monde!) devraient faire l’objet de RÉFÉRENDUMS. L’exploration gazière/pétrolière et la Charte des valeurs en sont deux autres.

Des référendums, point.

4 commentaires:

  1. Anonyme25.2.14

    il me semble que légiférer sur "suicide assisté" ou "euthanasie", c'est comme ouvrir une boite de pandore ... et peut-être aussi la justification à des politiques dangereuses ...ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ? ...
    il me semble aussi que, spirituellement , mettre fin à ses jours est se condamner à des choses encore plus terrible ...

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. On peut le voir de cette façon. Chacun a ses croyances religieuses ou spirituelles, peut craindre ou non la mort ou des représailles dans l’au-delà après un suicide. C’est affaire de croyances personnelles.

      En matière de «politiques dangereuses» nous tuons beaucoup de gens sans leur consentement, et personne ne s’en inquiète. Nous tuons sans loi ni foi
      - au nom de la guerre, de l’autoprotection
      - au nom de l’appropriation indue
      - au nom de la survie
      - au nom de la religion
      Et ainsi de suite.

      J’ai vu beaucoup de malades dans un état lamentable obligés de se laisser mourir à petit feu parce que certains médecins – scrupuleux ou dépourvus d’empathie et de compassion – refusaient de les aider «en cachette».

      Alors, si quelqu’un réclame, en toute lucidité et en conformité avec ses croyances, qu’on mette fin à ses souffrances, je ne vois aucune raison valide de lui refuser le «suicide assisté» s’il n’a pas la capacité physique de procéder par lui-même.

      Si vous visitez le libellé euthanasie vous trouverez des témoignages à la fois des malades et des personnes de l'entourage.

      Effacer
  2. Anonyme26.2.14

    je suis en accord avec ce que vous dites mais je voulais juste signifier que si on légifère, ce peut être la porte ouverte à un société qui laissera le politique régir tous les aspects de la vie de chacun ... et donner carte blanche à gouvernements qui décideront pour l'individu. nous sommes déjà assez "fliqué" par la loi, et il appartient à chacun de veiller à ne plus se laisser déposséder de ses choix individuels... Je ne nies pas le fait que des êtres soient en grande souffrance et qu'il faut les accompagner dans leur choix lorsqu'ils n'ont plus possibilité d'oeuvrer par eux-même- j'ai moi-même aider un membre de ma famille à partir,décision difficile -mais si nous laissons le pouvoir au politique via une loi, nous perdrons de plus en plus, au fil du temps, la possibilité d'exercer son libre-arbitre... mais bon , comme vous le laisser entendre ... à chacun de voir ou de ne pas voir
    Bien à vous

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Oh, je comprends très bien votre point de vue – nous sommes démesurément «fliqués» en effet. Mais je vois ce projet de loi comme une occasion de «décadenasser» le processus d’aide à mourir dignement – ce serait au moins ça de gagné.

      On dirait que certains ont peur qu’on se mette à «piquer» les gens contre leur gré. Pourtant, le projet de loi de la ministre Véronique Hivon est très clair et loin d’inciter aux dérapages. L’automne dernier, elle ne s’inquiétait pas de l’influence que des groupes religieux comme l’Opus Dei tentaient d’avoir dans ce débat : «Oui, des opposants et des médecins sont contre pour des raisons religieuses. Mais la population est très largement favorable, tout comme l’ensemble des ordres professionnels et la protectrice du citoyen. Le consensus est large. Ça fait quatre ans qu’on avance avec la population.»

      Mais là, si on retourne à la case de départ, je pense que nous pourrions peut-être nous retrouver avec des amendements indésirables, dangereusement religieux et rétrogrades.

      La question reste toujours la même : à qui appartient ce corps?

      Cordialement,
      B.

      Effacer