28 février 2014

À la Frank Underwood

Parmi les apartés typiques du détestable psychopathe :

(Pas pu résister à créer un photoquote...)  
«Pour ceux qui grimpent vers le sommet de la chaîne alimentaire, il n’y a pas de pitié. Il n’y a qu’une seule règle : tu traques ou tu es traqué.» ~ Frank Underwood, House of Cards 

Dans cet ordre d’idée, le documentaire de Marc Bauder confirme sans doute (je ne l’ai pas vu) cette mentalité perverse commune à certains financiers et traqueurs de pouvoir sans scrupules. (Néanmoins, certains se repentissent...*)

Master of the Universe : les confessions d’un maître de l’univers
Par Natalia Wysocka

Il y a eu Inside Job. Il y a eu Wolf of Wall Street. Voici maintenant Master of the Universe, un documentaire glaçant dans lequel un ancien banquier d’investissement influent propose une incursion dans les coulisses d’un «univers parallèle».

Il fut une époque où Rainer Voss réalisait un million de profits par jour; un temps où ce banquier d’investissement allemand se voyait réellement comme un maître de l’univers. Mais un jour, il s’est fait vieux. On lui a montré la porte. Et l’homme a commencé à développer un début, un tout petit début de sens critique à l’égard de l’organisation dans laquelle il avait évolué.

Le documentariste Marc Bauder a recueilli les confessions de celui qui «avait autrefois le pouvoir d’influencer le cours de l’histoire en appuyant sur un simple bouton». Dans un édifice bancaire vide, Voss, véritable maître des chiffres, livre un long monologue. Raconte les nuits sans sommeil. Dessine des formules mathématiques sur les fenêtres. S’arrête sur son échec en tant que père. Et s’énerve lorsque le cinéaste lui demande d’approfondir certaines questions, ne se sentant, au final, peut-être pas si responsable que ça des conséquences de ses actes.

Nous avons discuté avec le réalisateur Marc Bauder de son expérience durant le tournage de Master of the Universe.

Dans le film, Rainer Voss vous explique notamment la théorie du cygne noir («utilisée en finances pour qualifier les événements très improbables qui se produisent néanmoins»). Réussir à trouver un protagoniste prêt à parler de sa carrière de banquier d’investissement, était-ce aussi un «cygne noir» pour vous?
       Oui. Ces gens-là n’ont aucune raison de nous parler. Ils vivent dans un monde parallèle. Un cercle fermé. Une petite famille qui risque de vous rejeter si vous en dites trop. Cela dit, j’ai rencontré beaucoup de gens qui travaillent dans les grosses banques en Allemagne et je crois qu’ils se posent le même type de questions que mon protagoniste. Ils ont une certaine sensibilité par rapport à ce qu’ils ont fait, à ce qui est arrivé. Ils ne ressentent pas d’empathie, ils ne se disent pas : «Oh, j’ai fait quelque chose de mal», mais ils savent, en revanche, que quelque chose a mal tourné.

Suite :
http://journalmetro.com/culture/454663/master-of-the-universe-les-confessions-dun-maitre-de-lunivers/

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* Le film Master of the universe : Rainer Voss raconte de l'intérieur le milieu de la haute finance. Érik Giasson a connu un parcours similaire dans ce monde hors de toute normalité. Pendant 20 ans, il a été banquier à Londres et à New York. «Tu prends le téléphone, tu pèses sur un bouton et fais une transaction de 1 milliard de dollars. À 28 ans, c'est grisant, tu es le maître de l'univers.» Il discute de ce film avec la journaliste Stéphanie Grammond.
       La crise financière de 2008 a entraîné Érik Giasson dans sa spirale. Il en a perdu son emploi. Un questionnement a suivi, un recul a été pris : «Je devais passer dans le tordeur pour enfin enlever mes lunettes roses.»
       Aujourd'hui, il est professeur de yoga et est devenu copropriétaire de l'école de yoga Wanderlust à Montréal.
       AUDIO FIL : http://ici.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2013-2014/

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