31 juillet 2011

Mots d’été 2

Je n’oublie pas mes amis animaux...

«Quiconque a entendu les cris d'un animal qu'on tue ne peut plus manger sa chair.»
- Confucius  
***
Commentaire au sujet du texte qui suit :
Une planète nous a été «prêtée»...
Maintenant, comme en toutes choses, notre façon d'utiliser ou de prendre soin d'un bien fait toute la différence.


J'eus une révolte, mais une révolte furieuse  

Et puis tout à coup j'ouvris les yeux comme lorsque l'on s'éveille; et je compris que Dieu est méchant. Pourquoi avait-il tué mes enfants? J'ouvris les yeux, et je vis qu'il aime tuer. Il n'aime que ça, monsieur. Il ne fait vivre que pour détruire! Dieu, monsieur, c'est un massacreur. Il lui faut tous les jours des morts. Il en fait de toutes les façons pour mieux s'amuser. Il a inventé les maladies, les accidents, pour se divertir tout doucement le long des mois et des années; et puis, quand il s'ennuie, il y a les épidémies, la peste, le choléra, les angines, la petite vérole; est-ce que je sais tout ce qu'a imaginé ce monstre? Ça ne lui suffisait pas encore, ça se ressemble, tous ces maux-là! et il se paye des guerres de temps en temps, pour voir deux cent mille soldats par terre, écrasés dans le sang et dans la boue, crevés, les bras et les jambes arrachés, les têtes cassées par des boulets comme des œufs qui tombent sur une route.

Ce n'est pas tout. Il a fait les hommes qui s'entre-mangent. Et puis, comme les hommes deviennent meilleurs que lui, il a fait les bêtes pour voir les hommes les chasser, les égorger et s'en nourrir. Ça n'est pas tout. Il a fait les tout petits animaux qui vivent un jour, les mouches qui crèvent par milliards en une heure, les fourmis qu'on écrase, et d'autres, tant, tant que nous ne pouvons les imaginer. Et tout ça s'entre-tue, s'entre-chasse, s'entre-dévore, et meurt sans cesse. Et le bon Dieu regarde et il s'amuse, car il voit tout, lui, les plus grands comme les plus petits, ceux qui sont dans les gouttes d'eau et ceux des autres étoiles. Il les regarde et il s'amuse.
- Canaille, va!

Guy de Maupassant, Moiron
Écrivain français (1850 - 1893)

***

Le Roi de la Création

Sur le parvis d’un autre monde
Disséquant la blanche colombe
Se dresse une fière tête ronde
Qui croyait disposer du monde
Il fût le Roi et la nuit tombe

Cet inventeur de découvertes
Sorti du bleu d’une mer ouverte
Fût du matin jusques au soir
Propriétaire du dérisoire
Amoureux fou du rouge sang

C’était
Le Roi de la Création
C’était
Le Roi de la Création

L’heure est venue de s’en aller
La Terre est une oeuvre achevée
Le Jardin prêté est jonché
Des corps des frères dénigrés
Et des déchets des expériences

Il part
Le Roi de la Création
Il part
Le Roi de la Création 

Source :
Le tribunal animal

Aucun commentaire:

Publier un commentaire