21 mai 2011

À votre santé!

Tous nos petits et gros bobos se construisent dans les corps mental et émotionnel subtils avant de se manifester dans le corps physique. La fatigue, la frustration, l’anxiété, le désespoir et même la colère rendent le corps vulnérable aux agents pathogènes de l’environnement. Malheureusement, on ne nous enseigne pas à trouver les causes de nos souffrances et maladies, on nous propose plutôt des pilules et des piqûres pour éliminer temporairement les symptômes.

Une fois que nous savons que nous créons notre réalité par la pensée aussi inconsciemment que nous respirons, il est difficile de faire marche arrière et de se complaire dans la victimite. Malheureusement, au début, la culpabilité se juxtapose instantanément à cette découverte. Or il faut reconnaître cette culpabilité pour s’en libérer et passer à l’étape «responsabilisation», ce qui en revanche est totalement différent. Un job de moine, mais la récompense vaut l’introspection. Voyez aussi Air Karma - Hygiène énergétique.

Ne vous laissez pas rebuter par le côté apparemment «ardu» de l’exercice que propose Barbarin dans «Comment construire sa propre barrière» ci-après; cela fonctionne, je peux en témoigner.


Les clés de la santé*
Georges Barbarin

Chapitre VI – Les attitudes
L’unique maladie des hommes : la peur

- Extraits -

En ce temps où l’Humanité a peur de tout, sévit universellement la peur de la maladie. On peut dire que les hommes passent la moitié de leur temps à être malades et l’autre moitié à craindre que la maladie ne fonde sur eux.
     Nul état d’esprit ne peut être plus favorable à la propagation d’affections  physiques de toutes sortes, puisque celles-ci résultent d’une attitude vicieuse de l’esprit.

La fausse éducation scientifique

La fausse éducation scientifique est pour beaucoup dans la peur des maladies et on ne saurait dire le mal dû aux dictionnaires de santé, annonces pharmaceutiques, causeries médicales et publicité.
     Les industriels qui exploitent ce domaine fructueux savent admirablement bien engendrer les craintes morbides. La vision, à la dernière page des journaux, du malheureux tenaillé par la dyspepsie et les rhumatismes, a autant d’efficacité que l’audition du speaker qui tousse à la radio. En période hivernale ou épidémique, le nez ou la gorge se trouvent chatouillés automatiquement et, sur divers points du corps, de menues algies apparaissent.
     De même, il importe de fuir les récits de maladies et les malades bavards.
     Toute la littérature de désespoir se plaît, sous couleur d’art, à exalter les pires déviations mentales ou physiques. Un esprit sain ne sort jamais de ces lectures sans y perdre quelque chose et un esprit faible sans y contracter une scoliose du moral.
     Avoir peur, c’est se mettre instantanément en état de diminution et de garde ouverte. Arrive un péril quelconque et le bouclier est à bas!
     La Peur crée dans l’âme un relâchement comparable à celui qu’elle produit dans le corps où, par son action, les vaisseaux se contractent, la gorge se noue, les sphincters se relâchent, les jambes s’affaissent.
     La Peur livre l’organisme à l’invasion, pieds et poings liés.

Du vrai cholérique au faux scalpé

On a fait à ce sujet d’évidentes constations en période de choléra, de fièvre jaune et de grippe espagnole.
     Selon leur attitude mentale les uns étaient atteints et les autres épargnés. On a vu, dans les grandes invasions de peste et de choléra, des gens qui bravaient le fléau par discipline réfléchie ou par insouciance naturelle. Ils échappaient ainsi à la contagion morale qui ouvre la porte à l’autre contagion.
     On connaît l’expérience rééditée dans un bagne asiatique. Sur promesse d’avoir la vie sauve cinq condamnés à mort acceptèrent de coucher dans des lits qu’ils croyaient avoir été précédemment occupés par des cholériques. Quatre d’entre eux succombèrent, bien que les lits en question n’eussent servi avant eux qu’à des êtres sains.
     On fit l’expérience inverse et cinq autres condamnés à mort furent couchés impunément dans des lits précédemment occupés par de véritables cholériques.
     La preuve est faite. Car les uns succombaient à une maladie imaginaire qu’ils croyaient réelle et les autres échappaient à une maladie réelle qu’ils n’imaginaient point.
     La barrière des uns étaient fermée et la barrière des autres ouverte. La pensée crée véritablement le désordre physique ou maintient l’ordre du corps.
     La farce classique du faux scalpé a parfois provoqué chez le mystifié des réactions mortelles.
     Elle consistait essentiellement à bander les yeux d’une personne garrottée et à lui promener, des tempes à la nuque, le dos glacé d’un couteau. Un compère, à l’aide d’une éponge, laissait couler de long du faux bistouri quelques gouttes d’eau tiède. La pseudo-victime du scalp, dûment chapitrée, se croyait au poteau réellement. Cette abjecte mystification fut cause, plusieurs fois, d’accidents très graves. Elle démontre, en tout cas, la puissance de la seule idée quand la peur l’amène à se concentrer.
   
Tuer la peur, c’est juguler dans l’œuf la maladie

Chacun de nous connaît plus ou moins le type du fauteur de maladies, qui ne circule qu’avec un mouchoir sur la bouche, une mèche oxygénée dans les oreilles et un tampon d’ouate dans le nez. Toute son attention est tendue vers l’invasion microbienne du dehors, qu’il conjure par d’innombrables remèdes. Cette sorte de malade va de rhume en rhume et de congestion en congestion.
     Le scrupule en matière de maladie fait littéralement la maladie. Dès que l’intérêt mental se cristallise sur l’idée de défectuosité, cette défectuosité est née dans le mental. Il ne lui reste plus qu’à prospérer si elle trouve un milieu propice. De sorte que l’intoxiqué d’esprit alimente sa propre tumeur.
     Il n’y a donc en réalité qu’une seule maladie véritable de l’humanité : la Peur. Et les diverses affections ne sont que des traductions de cette Peur dans le plan physique, où leurs modalités diffèrent suivant l’action de la Peur sur les divers tempéraments.
     Tuer la Peur, toutes les peurs, c’est juguler dans l’œuf la maladie et en empêcher l’éclosion.

Au fond, tout est suggestion, soit que l’incitation vienne de nous, soit qu’elle vienne des autres. Mais tout se ramène finalement à la seule autosuggestion. Il ne suffit pas, en effet, qu’une suggestion émise par les tiers vous atteigne : encore faut-il que vous l’adoptiez et la fassiez vôtre. Tant que vous n’avez pas ouvert votre esprit à la suggestion qui frappe à votre porte, c’est comme si, pour vous, la suggestion n’existait pas.
     Au contraire, si vous admettez une suggestion, mieux encore : quand vous la fortifiez par la peur ou par le désir, la suggestion se met à croître vertigineusement et vous n’en n’êtes plus maître.
     Cette construction mentale s’édifie d’ailleurs selon les mêmes principes pour le bien et le mal. Du point de vue santé, on peut demander à l’autosuggestion les meilleures et les pires choses. Il est aussi facile d’améliorer que d’aggraver l’état physique et mental.
     Le fluide autosuggestif d’un individu isolé, si puissant qu’il soit, n’atteint pas à la puissance que dégage une foule de cent mille personnes, lorsqu’une volonté unique plie celles-ci au rythme d’appel et à l’effort supérieur. Par contre le fluide collectif est beaucoup moins facile à manier.
     Les suggestions maladives s’exercent en direction opposée, mais toujours suivant le procédé de concentration inconsciente.
     Les ligues contre le cancer et contre la tuberculose constituent, avec leurs moyens de propagande spectaculaires, les plus sûrs agents de propagation de la tuberculose et du cancer.
     S’occuper du mal, même sous prétexte de le prévenir, c’est lui insuffler la vie. C’est gonfler le fantôme, l’apparence d’une chose inexistante jusqu’à ce qu’elle ait revêtu la consistance du réel.

***
Toutes les fois, par ailleurs, qu’une vicissitude physique intervient, nous ne permettons jamais à la défectuosité de s’installer, mais la combattons par la pensée.
     Nous la déclarons inexistante, sans racines ni malignité. En même temps nous continuons à vivre de la vie ordinaire sans négliger les fonctions normales ni le travail habituel.
     Nous n’hésitons pas à user de certains médicaments, surtout lorsqu’ils sont d’usage externe, ou de plantes et de dilutions, parce que les médicaments qui ne contiennent pas d’alcaloïdes ont, sans danger, une haute valeur de suggestion.
     Depuis que nous nous sommes avisés que rien ne nous contraignait à accueillir les rhumes, les névralgies, les maux de gorge, ces diverses affections ne viennent plus nous visiter.
     Ce genre d’attitude n’est pas né d’hier, et le fabuliste l’a démontré dans La Goutte et l’Araignée. Pour qu’un fléau ou une incommodité s’installent à demeure chez l’homme, il faut que celui-ci leur donne la main. Une maladie traitée rudement se cherche une meilleure place. Un mal choyé s’organise, s’installe et ne s’en va plus.

Un bon corps contribue sans doute à faire un bon esprit, mais c’est surtout un bon esprit qui arrive à faire un bon corps. Chacun trouve dans la vie exactement ce qu’il y apporte. Et tel, qui accuse les circonstances, ne doit s’en prendre qu’à lui. Tout dépend de l’orientation de votre esprit. La pente de votre caractère est telle que vous la faites.
     De même qu’il n’y a pas de maladies mais des malades, de même il n’y a pas de gens malheureux mais des gens qui croient qu’ils le sont. Cela est si vrai qu’avec les mêmes éléments certains se font une vie intéressante et heureuse, alors que d’autres n’engendrent que l’ennui et le mécontentement.
     Le bonheur humain n’est pas dans les événements extérieurs, ni dans l’atmosphère, ni dans les autres hommes. La formule du bonheur est dans le cœur de chacun de nous.
     Suivant que nous sommes résolus à être heureux ou malheureux notre conception de l’existence se modifie.
     La vie est un miroir de nos sentiments.

Il faut flétrir la lecture des faits divers criminels, parce qu’elle écœure les bons, suscite la curiosité des mauvais et déséquilibre les faibles.
     Il faut déplorer ces interminables revues de presse qui n’ont d’utilité ni pour l’esprit ni pour le cœur. Quel bénéfice, en effet, un homme sain peut-il retirer des opinions de vingt journaux, dont la moitié juge les événements dans un sens et l’autre moitié les juge en sens contraire?
     Il faut réprouver la plupart des causeries médicales, qui sèment la panique chez les bien-portants. Car il faut que chacun se persuade que son organisme est merveilleusement construit pour lutter avec succès contre les maladies, sauf dans le cas où l’esprit est gagné par la démoralisation.
     Il appartient à chacun de réagir contre les programmes mauvais ou inutiles en tournant le bouton interrupteur. Car si vous ne pouvez expurger les émissions, vous pouvez faire la discipline des réceptions et c’est cela qui importe.

Comment construire sa propre «barrière»

Il est évidemment aussi impossible de traverser la vie sans rencontrer des laideurs ou des sanies qu’il est impossible de traverser la rue sans y trouver la boue du ruisseau. Mais rien ne vous oblige à contempler ce qui est laid et à lui donner asile en vous-même.
     Toutes les fois qu’une chose vous heurte, vous blesse, vous répugne ou vous indispose, dites : Je mets une barrière entre cette chose et moi. Si votre résolution mentale est calme et ferme, c’est comme si un mur épais s’interposait entre vous et la chose qui vous trouble.
     C’est là un des exercices les plus efficaces en vue d’assurer l’autoprotection de l’individu, car le mal ne s’introduit pas par les sens comme on l’admet vulgairement mais par la pensée, dont l’interprétation est souveraine pour accueillir ou repousser.
     On met la «barrière» entre la maladie et soi, les accidents et soi, les mauvaises gens et soi, les actes honteux et soi. On s’enferme, en cas de danger, dans sa forteresse intérieure, où ne pénètrent les ondes, les vibrations, les phénomènes, les hommes et les bêtes, que si on le veut bien.
     Quand on s’est entraîné à cette discipline morale, les réflexes de l’esprit jouent d’une manière automatique, exactement comme ceux du corps jouent chez le conducteur d’auto.
     En présence d’un spectacle ou d’un homme que vous redoutez, imposez la paix à votre esprit, non par une prière mais par un ordre. Délibérez, affirmez que rien ne peut vous atteindre et vous serez mieux protégé que le guetteur dans sa tour.

Ne commencez que des journées vierges

Chaque soir, faites le bilan du jour. Additionnez, soustrayez vos profits et vos pertes. Effectuez cette opération non comme un commerçant à la veille de la faillite, mais comme un loyal caissier.
     Puis, ayant pris vos décisions et résolutions, endormez-vous en pensant que vous êtes une créature humaine et que celle-ci n’est pas parfaite, justement parce que son rôle est de progresser. Si vous étiez parfait vous ne seriez pas dans votre condition présente, obligé de lutter, de vous efforcer, pour concilier le moral et le physique, pour équilibrer le matériel et le spirituel.
     On vous a mis en porte-à-faux, comme la baraque de Charlot dans «La Ruée vers l’or», de manière qu’un pas à droite vous rétablit tandis qu’un pas à gauche fait osciller l’édifice de la condition humaine, faite de rétablissement et coups de reins.
     En revanche, chaque matin, à votre réveil, commencez non une journée mais une vie neuve.
     Faites table rase d’hier, moralement et physiquement. Ne commencez pas votre journée avec vos soucis anciens, vos errements anciens, votre histoire ancienne. Tout cela est dépassé, périmé, desséché.
     Si la vie antérieure vous a mis un boulet aux pieds, gardez-vous de tolérer ce boulet. Ne permettez pas qu’il vous arrête. Levez-vous en disant : «Je ne me suis pas trompé et je n’ai pas failli. J’ai toujours été en bonne santé et j’ai toujours bien agi. Aujourd’hui il en sera de même. Je n’ai le souvenir d’aucune erreur, d’aucun échec.»
     Il faut toujours repartir de la perfection, recommencer à zéro, avec une confiance parfaite.

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Celui qui veut réellement s’affranchir de la maladie, s’affranchit de l’idée de la maladie. Il cesse d’y penser et d’en parler.

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* La première édition datant de 1949 s’intitulait «La peur, maladie no 1». L’ouvrage a été réédité/adapté par Les Éditions Dangles en 1983. Note de l’éditeur : «Nous avons tenu à rééditer ce texte merveilleux; nous n’y avons rien changé, à l’exception de quelques termes que nous avons réactualisés.»

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