19 mars 2022

Funeste jeu de pouvoir


L'ONU et l'OTAN devraient être accusés de crime humanitaire contre l'Ukraine pour avoir refusé de l'intégrer à l'OTAN et ensuite par omission d'agir pour stopper l'invasion de Moscou. Les raisons de détester le régime moscovite s'empilent…

On a entendu parler des terribles réformes agraires de Staline. Mais le génocide par la faim de 4 millions d'Ukrainiens est moins connu. "Pas besoin d'armes pour exterminer un peuple, la famine suffit."

La guerre en Ukraine fait ressurgir les souvenirs douloureux de l'Holodomor

Mélanie Meloche-Holubowski / Radio-Canada Info

La faim commence à frapper certaines régions d'Ukraine pilonnées par l’armée russe. Cette situation n’est pas sans rappeler l’Holodomor, cette famine orchestrée par Staline il y a 90 ans. Cet événement tragique, qui a tué des millions d'Ukrainiens, a permis de solidifier l’identité ukrainienne et alimente encore le ressentiment envers Moscou.

Lorsque Nathalie Diduch parle de Vladimir Poutine, elle ne mâche pas ses mots. Pour cette Ontarienne, les images qu'elle voit de la guerre en Ukraine font écho à ce qu’a vécu sa mère, qui a survécu à l’horreur stalinienne.

"Staline est responsable de l’Holodomor. Poutine est responsable du génocide qui se produit en ce moment. Il essaie d'annihiler la nation ukrainienne. Poutine le fait parce que l’Ukraine voulait être indépendante et proche de l’Europe, au lieu de la Russie", dit celle qui fait partie d’un regroupement canadien de descendants de survivants de l’Holodomor.

La faim commence à frapper certaines régions d'Ukraine pilonnées par l’armée russe. Cette situation n’est pas sans rappeler l’Holodomor, cette famine orchestrée par Staline il y a 90 ans. Cet événement tragique, qui a tué des millions d'Ukrainiens, a permis de solidifier l’identité ukrainienne et alimente encore le ressentiment envers Moscou.

Lorsque Nathalie Diduch parle de Vladimir Poutine, elle ne mâche pas ses mots. Pour cette Ontarienne, les images qu'elle voit de la guerre en Ukraine font écho à ce qu’a vécu sa mère, qui a survécu à l’horreur stalinienne.

À l'origine de l'Holodomor, un projet de collectivisation de l'agriculture, imposé par Joseph Staline en 1928. Un échec retentissant, qui entraîne une baisse de la production et d’importantes pénuries alimentaires, suscitant la grogne en Ukraine.

"La collectivisation de l’agriculture était une politique difficile à accepter pour les paysans ukrainiens, qui ont toujours été indépendants et propriétaires de leurs terres," dit Roman Serbyn, historien d’origine ukrainienne et ancien professeur de l’Université du Québec à Montréal.

Voyant que les Ukrainiens commençaient à se soulever, particulièrement dans les régions qui s’étaient battues contre l’Armée rouge dix ans plus tôt, Staline adopte une série de mesures qui entraînent une catastrophe humanitaire.

Selon Frank Sysyn, professeur d'histoire et directeur de l'Institut canadien d'études ukrainiennes à l'Université de l'Alberta, les autorités soviétiques cherchaient à réprimer les aspirations ukrainiennes à l'autonomie et à éradiquer toute opposition au régime communiste.

"Staline avait une animosité, une colère envers les Ukrainiens [à cause de la guerre d'indépendance ukrainienne de 1917-1921]. En fait, Staline croyait qu’on ne pouvait pas faire confiance à l’Ukraine, affirme-t-il. Selon lui, les Ukrainiens devenaient trop Ukrainiens et les paysans formaient un noyau de nationalisme." 

Staline avait d’ailleurs éliminé, dans les années précédant l'Holodomor, une partie de l'intelligentsia ukrainienne - politiciens, intellectuels, chefs religieux et écrivains - qui aurait pu aider les paysans à organiser une révolte. "C’est pourquoi il n’y a eu que de petites révoltes à travers le pays, mais pas une révolution", explique M. Serbyn. 

[…]

Si Poutine interdit aujourd’hui toute mention de la guerre en Ukraine, Staline avait interdit en Union soviétique toute mention de la famine.

Ce n’est qu’en 2006 que l’Ukraine reconnaît officiellement l’Holodomor comme génocide.

Pourtant, 90 ans plus tard, l’Holodomor est un sujet tabou en Russie. Récemment, la projection à Moscou d’un film sur cette famine a été interrompue par des hommes masqués. Le gouvernement a ordonné à Memorial, l’organisme qui a organisé la soirée, de cesser ses activités.

Pour de nombreux Ukrainiens, le fait que la Russie continue de nier l'existence de l'Holodomor, tout en évoquant un "génocide" dans le Donbass pour justifier la guerre, est la preuve irréfutable que Moscou n’a jamais et n’aura jamais à cœur les intérêts de l’Ukraine.

Article intégral – à faire dresser les cheveux sur la tête!  

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1870111/staline-poutine-ukraine-russie-holodomor

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L'attitude des grandes puissances, en ce moment même, fait penser au populaire jeu de table Diplomacy. Un territoire, l’Europe au début du XXe, de la négo, des alliances, et beaucoup, beaucoup de tromperie, de duperie, de trahison, de manipulation, bref, en un mot : de manigouilles (manipulation + magouille), de dire un joueur. 

Je me demande si ce n'est pas avec ce jeu que nos dirigeants ont appris ou apprennent à gérer le monde.


Diplomatie (ou Diplomacy en anglais) est un jeu de société créé à la fin des années 1950 par l’Américain Allan B. Calhamer, un jeu de simulation historique et un jeu de négociation ayant comme thème l’Europe au début du XXe siècle. Souvent, les habitués du jeu l’appellent simplement Diplo.

Diplomatie réunit idéalement sept joueurs mais diverses adaptations permettent de jouer de deux à six ou au-delà de sept. Chacun des sept participants contrôle les forces militaires de l’une des sept «grandes puissances» :

Angleterre; France; Allemagne; Italie; Autriche-Hongrie; Russie; Turquie.

Au gré des négociations, les joueurs forgent ou brisent des alliances puis donnent des ordres à leurs unités militaires. Le jeu se poursuit jusqu’à ce qu’un pays contrôle plus de la moitié du continent (symbolisé par le contrôle de dix-huit centres sur les trente-quatre que comporte la carte) ou, le cas échéant, par accord entre les joueurs restants.

Chaque pays est au départ d’une force à peu près équivalente, ainsi il est nécessaire d’attaquer au moins l’un de ses voisins avec l’aide d’au moins un autre et réciproquement. En général, le début de la partie voit l’annexion des petits pays neutres et le dépècement d’une ou deux puissances (par exemple dépècement de l’Angleterre ou de la Turquie). Ensuite, des trahisons ont souvent lieu et de nouvelles alliances se forment. La trahison fait partie intégrante du jeu; savoir pousser un ennemi à trahir son allié est une qualité, ainsi que savoir quand trahir son propre allié au bon moment.

Tactiquement, un des buts d’une alliance ou d’un candidat à l’hégémonie est de passer les lignes de blocage (stalemate) qui une fois chaque camp positionné le long de celles-ci, interdisent mathématiquement à tout agresseur de pousser plus loin.

Source : Wikipédia

Honnêtement, la guerre Russie/Ukraine a toutes les apparences d'une compétition entre les principales grandes puissances, sur fond de pétrole dégoulinant. S'agit-il d'un énième complot pour faire table rase de la population ukrainienne?

LA FOLLE : Que cherchent-ils? Ils ont perdu quelque chose?

PIERRE : Ils cherchent du pétrole.

LA FOLLE : Curieux! Qu'est-ce qu'ils veulent en faire?

PIERRE : Ce qu'on fait avec du pétrole. De la misère. De la guerre. De la laideur. Un monde misérable.

~ Jean Giraudoux (La Folle de Chaillot)

«La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas.» ~ Paul Valéry

En effet, c'est toujours les civils qui se font massacrer, qui souffrent, perdent des êtres chers, vivent dans la terreur, l'angoisse, les pannes d'électricités, le manque d'eau, de nourriture et de médicaments, en fait de l'essentiel.

En 1941, le juge de la Cour suprême des États-Unis, Louis Brandeis, a fait une observation prémonitoire lorsqu'il a écrit : «Nous pouvons avoir une société démocratique ou nous pouvons avoir la concentration d'une grande richesse entre les mains de quelques-uns, mais nous ne pouvons pas avoir les deux!».

«Ne laissez personne apaiser sa conscience en lui faisant croire qu'il ne peut faire de mal s'il ne participe pas, et ne donne pas son avis. Les hommes méchants n’ont besoin de rien de plus pour parvenir à leur fin, que d'hommes bons qui contemplent sans intervenir. Le problème avec la guerre, c’est qu’elle entraîne la disparition des valeurs mêmes pour lesquelles vous combattez – la justice, la morale, l’humanité.» ~ Edmund Burke, homme politique et philosophe irlandais

«De même que les affaires sont les affaires, l'entassement sans fin de l'argent, de même la guerre est tuerie, l'accumulation sans fin de cadavres.» ~ Ivan Illich  (Une société sans école)

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