24 février 2021

À quand l'application de l'AMM anticipée?

Vont-ils finir par nous l’accorder???!!! J’en ai marre. Si vous vous sentez concerné, je vous encourage fortement à signer la pétition en ligne.

La jeune femme a témoigné à Tout le monde en parle – Sandra Demontigny, 41 ans, souffre d'une forme précoce d'Alzheimer. Elle a reçu son diagnostic de la maladie d'Alzheimer à 39 ans. La mère de famille de Lévis souffre de la même forme précoce et héréditaire qui a emporté son père à 53 ans. Depuis, elle mène un combat pour pouvoir demander l'aide médicale à mourir de façon anticipée. «Ça me donnerait une tranquillité d'esprit et d'âme. En ce moment, je me sens en résistance à l'idée de terminer mes jours complètement déconnectée et sans aucune dignité. Je suis en train de préparer une alternative pour aller mourir en Suisse», disait-elle à l’émission Pénélope.

   Sandra Demontigny a lancé sur Change.org une pétition intitulée «Accès à l'aide médicale anticipée pour les gens atteints de maladies neurodégénératives», alors que le Sénat examine le projet de loi qui élargit l'aide médicale à mourir.

   «Je sais ce que je veux pour ma fin de vie et je ne changerai jamais d’avis. [...] En 2021, je pense qu'on est rendus là, de pouvoir donner accès à une fin de vie digne aux gens atteints de la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives.» ~ Sandra Demontigny

https://www.facebook.com/Je-vis-avec-lAlzheimer-pr%C3%A9coce-2498481313748044/?fref=mentions&__tn__=K-R

Pétition :

https://www.change.org/p/david-lemetti-parl-gc-ca-acc%C3%A8s-%C3%A0-l-aide-m%C3%A9dicale-anticip%C3%A9e-pour-les-gens-atteints-de-maladie-neurod%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9ratives

Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMD) articles, témoignages, projets de loi, droits... : https://aqdmd.org/

Photoquote inspiré d’une citation du Dr Marcel Boulanger, cofondateur de l’AQDMD : «Je ne veux pas me ramasser recroquevillé en chien de fusil dans un lit, dans un CHSLD. Non. Ça, je ne veux pas! À partir du moment où vous êtes devenu un être qui cesse d'être vous, celui que vous avez été pendant 80 ans, vous pouvez bien rejeter ce qui reste d'os et de chair.»

Le libellé Euthanasie inclut plusieurs articles sur le sujet. Mon antipathie envers certains médecins et législateurs (globalement s’entend) ne cesse de grandir. Ils ne comprennent pas du tout que la vie est un droit et non une obligation comme le disait Ramon Sampedro, une victime du refus de l’aide au suicide (en Espagne). Je continue à voir certains religieux, médecins, infirmiers et législateurs comme des bourreaux – le bourreau est celui qui exécute les peines corporelles ordonnées par une cour de justice; par extension, c’est une personne qui martyrise quelqu’un physiquement ou moralement (Petit Robert).

   Certains médecins continuent donc à diaboliser l’AMM. Le respect de l’autonomie de la personne, en droit, a justifié la dépénalisation du suicide (ou tentative de). Cette décision des législateurs ne préjuge pas de la moralité du geste, elle implique seulement que, pour autant qu’elle soit seule en cause, toute personne doit pouvoir juger en toute conscience si elle peut mettre fin à ses jours; et la société doit respecter sa décision. Sans la dépénalisation de l’aide médicale à mourir les patients incapables de se suicider en raison de leur incapacité physique resteraient indéfiniment prisonniers de leurs corps, cloués à leurs grabats. On appelle ça vivre... Les médecins qui refusent d’accorder l’AMM permettent cependant aux patients de se suicider en refusant traitements, médicaments et nourriture – beaucoup de souffrance et une agonie pouvant durer jusqu’à deux semaines et plus. Sadique, non? Pourquoi agissent-ils de la sorte? Parce qu’ainsi le malade assume l’entière responsabilité morale de son acte. Les médecins peuvent s’en laver les mains au Purell tout en les regardant agoniser.
   Le pire argument invoqué contre l’aide médicale à mourir est cette peur irrationnelle des dérapages. Le personnel médical se mettrait-il soudain à assassiner tous les handicapés mentaux et physiques, les séniors et les malades incurables – sans leur consentement? Une sorte d’eugénisme nazi? Je ne dis pas que la possibilité n’existe pas, il y a des médecins malveillants et l’on sait que les humains sont capables des pires ignominies. Toutefois, selon ce que j’ai vu dans les foyers d’accueil pour personnes en grave perte d’autonomie, l’expérience nazie consiste à utiliser les hébergés comme cobayes (sans leur consentement) pour tester des traitements et des médicaments (tranquillisants, anxiolytiques, antidouleurs...) et étudier la démence et la maladie d’Alzheimer. Je me croyais parfois au milieu d’un zoo ou d’un laboratoire de vivisection – à la différence que les chimpanzés étaient des humains. Aucun médicament ne soulage la souffrance physique ou psychologique d’un malade affligé d’arthrose ou de démence. L’efficience en soins palliatifs tient à l’administration graduelle de bonnes doses de morphine jusqu’à la dose mortelle (la phase 4 (aide à mourir) qu'un patient en CHSLD a pu signer en toute conscience ne sera jamais respectée, même avec un mandat d'inaptitude et un testament biologique bétonnés).
   Ceux qui sont contre l’aide médicale à mourir n’ont qu’à s’en abstenir, c'est simple! Pourquoi priver la majorité de ce droit – près de 80 % de la population est en faveur. La question demeure : à qui appartient votre corps – à Dieu, à l’Église, à l’État, au système de santé, etc.? Il existe des centres de prévention du suicide. Parfait. Mais, il devrait également y avoir des centres d’aide à l’auto-euthanasie volontaire. Ce qui pourrait résoudre nombre de problèmes éthiques et moraux – il est évident que seules les personnes vraiment désireuses de se suicider s’y présenteraient. Ce qui ne signifie pas que tout le monde s’y précipiterait.

   Ce qui me choque aussi dans ce dossier, c’est la minorité de médecins conservateurs qui usent de puissants lobbies pro-vie pour faire voter des lois basées sur leurs propres croyances religieuses ou leur foi. Dans ce système, on ne respecte pas les personnes athées.

   «À l’extérieur des hôpitaux, le refus toujours persistant de 29 maisons de soins palliatifs (SP) sur 32 (à notre connaissance, automne 2017) qui refusent l’aide médicale à mourir en leurs murs est intolérable et mène à des situations scandaleuses, comme par exemple transférer un patient mourant en plein mois de janvier dans un hôpital général afin qu’il puisse recevoir l’aide médicale à mourir qu’il a demandée alors qu’il était dans une maison de soins palliatifs.

   Que certains médecins ou intervenants de la santé de maisons de soins palliatifs soient opposés à l’aide médicale à mourir, c’est leur droit le plus strict. Là où ce n’est plus un droit et qu’au contraire c’est le nonrespect de celui qui va mourir, le déni de sa vérité, c’est de refuser par décision administrative l’aide médicale à mourir dans une maison de soins palliatifs, geste qui pourrait être donné avec compassion par un médecin qui accepte de le faire. Il n’y a aucun droit pour l’institution de refuser ce soin «clinique, médical, moral, éthique, légitime et légal» comme le dit si justement le Dr Alain Naud, palliativiste du CHU de Québec. On doit aussi rappeler que les maisons de SP fonctionnent pour au moins 60 % avec des subsides étatiques (selon les chiffres que l’on peut glaner).

   Lorsque les conditions autres (confort du patient, intensité des soins de soutien, disponibilité du personnel soignant et des proches aidants, etc.) s’y prêtent, l’aide médicale à mourir à domicile devrait être le but visé pour une importante tranche des patients qui en sont rendus à ce point final dans leur évolution. C’est ce que la majorité des patients demandent, en particulier en ce qui concerne les conditions chroniques neurologiques dégénératives (sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophique, Parkinson, myélopathie, etc.).» ~ Dr George L’Espérance, neurochirurgien, président de l’AQDMD

Aide médicale à mourir DIY : si jamais on me garde en vie artificiellement, débranchez-moi... puis rebranchez-moi... voyez si ça marche.

«La naissance, l'amour et la mort, il faut le dire, ne sont pas des maladies. Ce sont les trois grandes articulations du destin humain. Il ne convient pas que les médecins s'en emparent.» ~ Michel Tournier (1924-2016)

Comme disait ma mère tandis qu’elle était encore lucide à 90 ans+ : «Qu’est-ce que je fais ici? À quoi je sers? J’ai fini ma vie. Euh... ah oui, ça fait travailler du monde...» Elle n’avait pas tort. Il est bien évident que les personnes en grave perte d’autonomie ont besoin d’aide. Néanmoins, l’entreposage de personnes en soins prolongés est un business payant (pour les médecins, l’industrie pharmaceutique, les services d’appoint...) – ça fait rouler l’économie. Par contre, ceux qui font le sale boulot (nourrir à la cuillère, baigner, torcher, changer les couches nauséabondes) sont mal rémunérés. Des épargnes réalisées sur les salaires exorbitants des médecins pourraient être partagées entres ces employés défavorisés – un peu de justice sociale...

P.S. : Il fut un temps où la tentative de suicide (ou le suicide raté) était passible de la peine de mort au Royaume-Uni! Plutôt ironique : en bout de ligne (ou de corde) la personne avait atteint son but. 

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