Si vous l’aimiez déjà, vous l’aimerez peut-être plus!
Vraiment touchant ce documentaire.
L’homme
derrière la mission
The Nature of Things, CBC http://www.cbc.ca/natureofthings/episodes/suzuki80
SUZUKI@80
nous fait découvrir la vie personnelle de David Suzuki, l’homme tout simple derrière
le symbole national. Nous voyons l’époux, le père et le grand-père, l’homme joyeux
et rempli d'amour qui rit facilement – surtout de lui-même. Un portrait unique de
cette icône canadienne. «Je suis juste une personne, mais j’ai fait
de mon mieux pour vous», voilà ce qu’il aimerait que ses enfants et
petits-enfants retiennent de lui après sa mort. Ce qui compte le plus?
Les souvenirs, car c’est ce qui reste après tout.
«Certains souvenirs se refusent à sombrer dans
l'oubli, quels que soient le temps écoulé ou le sort que la vie nous ait
réservé. Des souvenirs qui gardent toute leur intensité et restent en nous
comme la clé de voûte de notre temple intérieur.»
~ Haruki
Murakami (Kafka sur le rivage)
Ne dit-on pas que les plus grands sont les plus simples... «On peut difficilement considérer l’humilité comme une vertu parce que l'humilité,
c’est simplement comprendre le monde.» ~ Dayananda Saraswati
David
Suzuki nous a ouvert les yeux, mais il ne peut empêcher quiconque de les
refermer...
Le généticien et écologiste David Suzuki; photo
François Roy, La Presse
David
Suzuki : Le mouvement environnemental a échoué
Philippe Mercure
La Presse 24 mars 2016
Interview intégral :
http://www.lapresse.ca/environnement/201603/23/01-4964018-david-suzuki-le-mouvement-environnemental-a-echoue.php
Extraits
[...]
... L'écologiste s'exprime aujourd'hui sans filtre.
Il lui a fallu du temps pour accepter le terme, mais il se considère désormais
comme un «aîné». Et un aîné, explique-t-il, peut livrer le fond de sa pensée
sans crainte.
«Quand
on est jeune, même si on est radical, on doit se préoccuper de plein de choses.
On a un emploi, on veut une promotion, on craint de contrarier certaines gens.
Aujourd'hui, je ne dois rien à personne. Ça me donne une grande liberté.»
Une
liberté qui vient en contrepartie avec ce qu'il décrit comme un «immense
sentiment de responsabilité». C'est qu'après avoir poursuivi une carrière de
généticien, écrit 52 livres et animé ou créé des émissions de télé et de radio
qui ont touché des millions de gens, David Suzuki considère qu'il vit actuellement
la «partie la plus importante de [sa] vie».
«J'ai
vécu une vie faite d'erreurs et de nombreux échecs. Aujourd'hui, je réfléchis
beaucoup à ce que j'ai fait, et je veux prendre le temps qu'il me reste pour le
partager avec les plus jeunes.»
Son
principal constat d'échec est brutal et sans appel : c'est celui de la cause
même qui l'a animé toute sa vie.
«Le
mouvement environnemental a échoué, laisse-t-il tomber. Je pense aux batailles
que nous avons menées il y a des décennies. Nous pensions les avoir gagnées
parce que nous avions stoppé un barrage, arrêté un superpétrolier, sauvé une
forêt. Sauf que 35 ans plus tard, nous menons exactement les mêmes combats.»
L'erreur,
selon lui, est «tactique». Et en tant que figure médiatique incontournable au
pays, il s'en attribue une large part de responsabilité : «...j'aurais dû
consacrer beaucoup plus de temps à éduquer les gens, particulièrement les
enfants, à l'importance de l'air, de l'eau, du sol, des êtres vivants.»
Allez jouer
dehors
[...]
«J'ai
un ami qui vit dans un appartement à Toronto, raconte-t-il. Le matin, il
descend dans son édifice, va prendre sa voiture au garage, conduit jusqu'au
stationnement souterrain de l'édifice commercial où il travaille et fait ses
courses, puis revient chez lui. Il peut passer des semaines sans mettre le nez
dehors. Quand vous vivez comme ça, vous n'êtes même pas conscient que la nature
existe.»
Il
s'indigne du fait que l'environnement soit devenu un concept distant, qui cède
le pas dans la liste des priorités à la technologie ou l'économie.
«La
réalité, c'est que nous faisons profondément partie de la nature. Tout ce dont
vous avez besoin – l'air, l'eau, la nourriture – provient de la nature»,
rappelle-t-il.
Un monde
«pire, bien pire»
David Suzuki le dit lui-même : il n'a pas l'âme
d'un optimiste. [...] Son seul espoir se trouve dans
l'«ébullition» qu'il perçoit au sein des mouvements environnementaux, dans
lesquels s'impliquent plusieurs de ses propres enfants et petits-enfants.
«Je
vois que d'autres générations se lèvent. Je suis très encouragé de voir ces
jeunes très informés et très actifs. Ma seule préoccupation, c'est de savoir si
on réussira à faire le virage avant qu'il ne soit trop tard. J'ai encore espoir
– un espoir qui repose sur le fait que, scientifiquement, il est difficile d'avoir
des certitudes. Nous savons qu'il est tard. Mais nous ne savons pas s'il est
trop tard.»
~~~
«Ce qui n’est pas indispensable n’a pas besoin d’exister.
Ce qui a un rôle à jouer doit exister.» ~
Haruki Murakami (Kafka sur le rivage)
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