25 mars 2016

SUZUKI@80 : un grand homme ordinaire

Si vous l’aimiez déjà, vous l’aimerez peut-être plus!
Vraiment touchant ce documentaire.

L’homme derrière la mission
The Nature of Things, CBC http://www.cbc.ca/natureofthings/episodes/suzuki80

SUZUKI@80 nous fait découvrir la vie personnelle de David Suzuki, l’homme tout simple derrière le symbole national. Nous voyons l’époux, le père et le grand-père, l’homme joyeux et rempli d'amour qui rit facilement – surtout de lui-même. Un portrait unique de cette icône canadienne. «Je suis juste une personne, mais j’ai fait de mon mieux pour vous», voilà ce qu’il aimerait que ses enfants et petits-enfants retiennent de lui après sa mort. Ce qui compte le plus? Les souvenirs, car c’est ce qui reste après tout.

«Certains souvenirs se refusent à sombrer dans l'oubli, quels que soient le temps écoulé ou le sort que la vie nous ait réservé. Des souvenirs qui gardent toute leur intensité et restent en nous comme la clé de voûte de notre temple intérieur.»
~ Haruki Murakami (Kafka sur le rivage)

Ne dit-on pas que les plus grands sont les plus simples... «On peut difficilement considérer  l’humilité comme une vertu parce que l'humilité, c’est simplement comprendre le monde.» ~ Dayananda Saraswati

David Suzuki nous a ouvert les yeux, mais il ne peut empêcher quiconque de les refermer...


Le généticien et écologiste David Suzuki; photo François Roy, La Presse

David Suzuki : Le mouvement environnemental a échoué 
Philippe Mercure
La Presse 24 mars 2016

Interview intégral :
http://www.lapresse.ca/environnement/201603/23/01-4964018-david-suzuki-le-mouvement-environnemental-a-echoue.php

Extraits

[...]  
... L'écologiste s'exprime aujourd'hui sans filtre. Il lui a fallu du temps pour accepter le terme, mais il se considère désormais comme un «aîné». Et un aîné, explique-t-il, peut livrer le fond de sa pensée sans crainte.
     «Quand on est jeune, même si on est radical, on doit se préoccuper de plein de choses. On a un emploi, on veut une promotion, on craint de contrarier certaines gens. Aujourd'hui, je ne dois rien à personne. Ça me donne une grande liberté.»
     Une liberté qui vient en contrepartie avec ce qu'il décrit comme un «immense sentiment de responsabilité». C'est qu'après avoir poursuivi une carrière de généticien, écrit 52 livres et animé ou créé des émissions de télé et de radio qui ont touché des millions de gens, David Suzuki considère qu'il vit actuellement la «partie la plus importante de [sa] vie».
     «J'ai vécu une vie faite d'erreurs et de nombreux échecs. Aujourd'hui, je réfléchis beaucoup à ce que j'ai fait, et je veux prendre le temps qu'il me reste pour le partager avec les plus jeunes.»
     Son principal constat d'échec est brutal et sans appel : c'est celui de la cause même qui l'a animé toute sa vie.
     «Le mouvement environnemental a échoué, laisse-t-il tomber. Je pense aux batailles que nous avons menées il y a des décennies. Nous pensions les avoir gagnées parce que nous avions stoppé un barrage, arrêté un superpétrolier, sauvé une forêt. Sauf que 35 ans plus tard, nous menons exactement les mêmes combats.» 
     L'erreur, selon lui, est «tactique». Et en tant que figure médiatique incontournable au pays, il s'en attribue une large part de responsabilité : «...j'aurais dû consacrer beaucoup plus de temps à éduquer les gens, particulièrement les enfants, à l'importance de l'air, de l'eau, du sol, des êtres vivants.»

Allez jouer dehors

[...] 
     «J'ai un ami qui vit dans un appartement à Toronto, raconte-t-il. Le matin, il descend dans son édifice, va prendre sa voiture au garage, conduit jusqu'au stationnement souterrain de l'édifice commercial où il travaille et fait ses courses, puis revient chez lui. Il peut passer des semaines sans mettre le nez dehors. Quand vous vivez comme ça, vous n'êtes même pas conscient que la nature existe.»
     Il s'indigne du fait que l'environnement soit devenu un concept distant, qui cède le pas dans la liste des priorités à la technologie ou l'économie.
     «La réalité, c'est que nous faisons profondément partie de la nature. Tout ce dont vous avez besoin – l'air, l'eau, la nourriture – provient de la nature», rappelle-t-il.

Un monde «pire, bien pire»

David Suzuki le dit lui-même : il n'a pas l'âme d'un optimiste. [...] Son seul espoir se trouve dans l'«ébullition» qu'il perçoit au sein des mouvements environnementaux, dans lesquels s'impliquent plusieurs de ses propres enfants et petits-enfants. 
     «Je vois que d'autres générations se lèvent. Je suis très encouragé de voir ces jeunes très informés et très actifs. Ma seule préoccupation, c'est de savoir si on réussira à faire le virage avant qu'il ne soit trop tard. J'ai encore espoir – un espoir qui repose sur le fait que, scientifiquement, il est difficile d'avoir des certitudes. Nous savons qu'il est tard. Mais nous ne savons pas s'il est trop tard.»

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«Ce qui n’est pas indispensable n’a pas besoin d’exister. Ce qui a un rôle à jouer doit exister.» ~ Haruki Murakami (Kafka sur le rivage)

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