Je n’ose même pas imaginer l’épouvante des chevaux – on sait qu’ils éprouvent une peur incontrôlable des flammes : «Les flammes ont détruit une écurie à Puslinch, à l'est de Cambridge (Ontario), dans la nuit de lundi à mardi, tuant une quarantaine de chevaux de course. Les propriétaires de l'écurie Classy Lane Stables Training Centre sont en voyage en Floride et tentent de rentrer au pays dès que possible. Selon eux, au moins 43 chevaux ont perdu la vie. Aucun des animaux n'a survécu. La valeur des dommages n'a pas été chiffrée pour l'instant. Des pompiers de cinq services différents, incluant ceux de Guelph et de Hamilton, ont combattu l'incendie, qui a éclaté vers 23 h, lundi.» (ICI Radio-Canada Info)
Les proprios vont sûrement regretter les pertes de revenus. Il y aurait plus de 200 chevaux sur le site.
L’industrie très lucrative d'élevage de chevaux de course compte parmi nos coutumes barbares similaires à celles de la Rome décadente. On pousse constamment les chevaux à bout jusqu’à l’épuisement éventuel complet; ensuite, ils finissent généralement à l’abattoir en nourriture pour les chiens et les humains – à ma connaissance il n'existe aucun plan de survie lorsqu'ils ne sont plus rentables pour les courses. Chaque année, des dizaines de milliers de poulains sont produits pour l'industrie des courses et des centaines de pur-sang sont vendus à des écuries. Les chevaux de course sont exploités comme des marchandises.
http://www.peta.org/
Move ton châr Ben Hur! (Chuckwagon crash)
J’étais si engluée dans le pétrole récemment, que j’ai omis de parler de l’adoption de la Loi 54 sur le statut juridique des animaux. Dommage qu’elle ne soit pas adoptée à la grandeur du pays, et même de la planète. Mais cette initiative est encourageante, on progresse, en effet. Si Frédéric Back n’était pas décédé, il se réjouirait sans commune mesure, lui qui a tant milité pour les droits des animaux, notamment avec la SQDA :
http://www.fredericback.com/artiste/position/proteger-animaux/media_la-sqda_SS_4.fr.shtml
«La protection de l’animal c’est au fond le même combat que la protection de l’homme.» ~ Marguerite Yourcenar
Situation juridique de l’animal
L’animal n’est plus un «bien meuble»
À la suite de l’adoption de la Loi visant l’amélioration de la situation juridique des animaux, le Code civil du Québec a été modifié. Désormais, les animaux sont considérés légalement comme des êtres doués de sensibilité ayant des impératifs biologiques.
La nouvelle loi vise un grand nombre d’espèces animales, à savoir :
- les animaux domestiques tels que le chat, le chien, le lapin, le bœuf, le cheval, le porc, le mouton, la chèvre, la poule et leurs hybrides
- le renard roux et le vison d’Amérique gardés en captivité à des fins d’élevage en vue du commerce de la fourrure.
D’autres espèces d’animaux ou de poissons pourront être désignées par règlement. En ce qui concerne les animaux sauvages qui sont des animaux de compagnie, les inspecteurs du MPAQ vont désormais pouvoir veiller à l’application des règles de bien-être animal. Un animal de compagnie est un animal domestique ou sauvage qui vit auprès de l’humain en tant que compagnon et à des fins d’agrément.
Des amendes plus élevées, des peines plus sévères
La Loi visant l’amélioration de la situation juridique des animaux interdit :
- à quiconque de causer de la détresse à un animal
- l’abandon d’un animal
- les combats d’animaux ainsi que la possession d’équipement de combat.
Également, la Loi :
- exige des permis pour les exploitants d’animaleries et pour toute autre personne qui offre à la vente un animal, pour les éleveurs de renards roux ou de visions d’Amérique, ainsi que pour les propriétaires ou les gardiens de 15 équidés ou plus (cheval, âne, mulet, cheval miniature ou âne miniature)
- oblige les médecins vétérinaires et les agronomes à dénoncer tout cas d’abus ou de négligence envers un animal
- accorde l’immunité à toute personne qui, de bonne foi, rapporterait des cas d’abus ou de mauvais traitements envers un animal
- prévoit des amendes jusqu’à 250 000 $ pour une première offense
- prévoit des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 18 mois pour les cas de récidive
- prévoit le pouvoir d’adopter par règlement des normes et des codes de pratiques à l’égard des animaux
- permet à La Financière agricole du Québec ainsi qu’au MAPAQ de tenir compte des prescriptions de cette loi au moment de l’attribution des aides financières. En effet, la conformité d’un exploitant agricole avec la nouvelle loi sera dorénavant une condition du versement d’une aide financière.
Afin d’endiguer les comportements inacceptables, des mesures particulières sur le bien-être et la sécurité de l’animal ont aussi été adoptées.
http://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Productions/santeanimale/securitebea/Pages/situationjuridiqueanimal.aspx
http://acracq.com/MemoiresLoi54/dl.pdf
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L’«inhumanité» de l’homme envers les humains n’est surpassée que par son inhumanité envers les animaux. Elle est excusée et même approuvée par plusieurs et fondée sur l’idée que «les animaux sont différents», c’est-à-dire le spécisme. Et le spécisme se situe au niveau du racisme et du sexisme.
La majorité des gens se disent contre le racisme, soit traiter différemment les gens en raison de leur race; ou contre le sexisme, soit discriminer les gens en raison de leur sexe. Alors, quelle excuse morale peut-il y avoir pour traiter des groupes d’êtres vivants avec rudesse, indifférence et même cruauté parce qu’ils appartiennent à des espèces différentes?
(...) C’est seulement lorsque les humains perçoivent les autres animaux comme des êtres vivants dignes de respect, qu’ils commencent à changer leur attitude, et conséquemment, leurs comportements envers eux.
La pensée humaine semble avoir atteint un niveau de polarisation considérable. D’un côté, il y a ceux qui voient les animaux comme des «personnes» dans le sens où ils sont dotés de personnalités individuelles et capables de ressentir et de souffrir tout comme nous, de sorte qu’ils ont certains droits de base. De l’autre côté, il y a ceux qui ont l’impression que la supériorité cérébrale et la connaissance technologique de l’homme l’élève bien au-dessus des autres espèces de ce monde, c’est-à-dire à un niveau différent, non seulement de pensée mais de sentiment aussi.
Plusieurs personnes de cette dernière catégorie se sont persuadées qu’étant donné que les animaux ne pensent pas comme nous, ils n’ont pas la capacité d’éprouver des sentiments ni de ressentir de la souffrance émotionnelle. «Mais les animaux ne ressentent pas les choses comme nous!» disent-ils avec une froide suffisance qui excuse tout. Comment le savent-ils?
Je sais que ma chienne Cindy déteste les injections, et elle démontre autant, sinon plus, d’anticipation horrifiée que moi devant l’aiguille. Elle semble aussi ressentir la même douleur à la piqûre que moi. (...)
Le développement intellectuel, ou son absence, n’a rien à voir avec la capacité de souffrir physiquement. Sinon, pour être logique, il faudrait considérer que les bébés et les handicapés intellectuels sont incapables d’éprouver de la souffrance.
Les animaux, tant mieux pour eux, ne semblent pas avoir la même capacité d’anticipation que nous – c’est-à-dire qu’ils ne pensent pas à leur prochaine visite chez le vétérinaire comme nous pensons à notre prochain rendez-vous chez le dentiste. Mais selon toute probabilité, un animal pourrait ressentir la même chose que nous s’il était témoin de tortures infligées à d’autres. Par exemple, le fait que Cindy panique de peur en voyant le vet préparer une seringue en est une preuve.
Aucun animal ne présente des indices que sa mémoire serait plus courte que la nôtre. En fait, après plusieurs années, ils montrent des signes de peur et d’appréhension s’ils sont confrontés à une personne, une action ou un ensemble de circonstances, qui éveille le souvenir aigu d’une expérience douloureuse passée.
Quand j’achetais des chevaux, je pouvais deviner avec pas mal de précision quelques-unes des choses qui leur étaient arrivées chez leurs anciens propriétaires.
Le cheval qui détourne constamment la tête (head-shy) quand on l’approche le fait habituellement pace qu’il a été frappé à la tête. Celui qui garde la queue serrée entre ses pattes ou menace de kicker quand vous marchez derrière lui a reçu de brutales raclées. Et l’on peut dire sans se tromper que si un âne ne peut supporter qu’on lui touche les oreilles c’est qu’on l’a probablement tiré par les oreilles, des appendices extrêmement sensibles.
Cela fait maintenant cinq and que Cindy vit dans un foyer aimant où elle ne connaît rien d’autre que la tendresse. Mais elle bondit et s’éloigne rapidement si un membre de la famille assis près d’elle bouge soudainement le pied. Il n’est pas très difficile de deviner qu’elle a reçu des coups de pied pendant les huit mois précédant l’adoption.
Plus nous connaissons les animaux, plus nous les comprenons. Et plus nous tenons compte des aspects inhérents de la vie et des sentiments, plus nous réalisons qu’il y a peu de différences, voire pas du tout, entre eux et nous. Ce qui rend l’excuse «Mais les animaux ne ressentent pas les choses comme nous!» totalement inacceptable, et le spécisme encore plus; c’est un mot inventé par des fanatiques. (...)
Nous devons, en tant qu’humains, reconnaître les similitudes entre les animaux et nous, et cesser de mettre l’emphase sur les différences. Tant que nous refuseront d’admettre que tous les êtres, humains et animaux, font partie d’un formidable et fantastique ensemble qu’on appelle la vie, alors le spécisme, le racisme et le sexisme continueront, et les humains continueront d’exploiter les autres espèces.
Presque tous les actes cruels commis par les gens envers les animaux, des petits actes individuels aux pires actes barbares comme la vivisection, sont la conséquence directe de notre refus de voir et d’accepter le fait que les animaux éprouvent des émotions et des souffrances.
Les arguments d’aujourd’hui pour justifier notre façon de traiter les animaux sont les mêmes qui servaient autrefois d’excuse à l’esclavage et à la violente exploitation des travailleurs («les noirs primitifs ne ressentent pas comme les blancs!»). «Les classes inférieures ne souffrent pas comme nous», affirmaient les classes supérieures et moyennes des siècles derniers. (...)
Dans l’hypothèse que la cruauté engendre la cruauté, tout comme l’amour engendre l’amour, privilégier l’amour, la compassion et la compréhension envers les autres espèces serait un bénéfice pour eux et pour nous.
Ann Walker
Talk with the Animals
Thomas Nelson Australia; 1983 (Out of print)
http://www.annwalkerbooks.com/aboutann.html
Un divertissement! Agrandissez la photo et observez le regard des chevaux : croyez-vous qu’ils ne ressentent rien?
Dans la même veine :
http://situationplanetaire.blogspot.fr/2010/12/au-moins-par-pitie.html
Aussi : libellés Zoofriendly et Végétarisme
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