30.09.15, en complément :
La violence
conjugale
Un mal qui
frappe derrière les portes closes
La violence conjugale n’est pas un comportement
nouveau dans notre société. Elle existe depuis toujours, c’est un mal qui
frappe derrière les portes closes de l’intimité des gens. Ce qui est nouveau,
c’est qu’on en parle. Ce qui est récent, c’est qu’on la dénonce. En 30 ans à
peine, la violence est passée d’une affaire privée à une cause publique, qui
laisse des marques, qui trouble, qui frappe…
30 secondes
pour
changer le monde
Production
2013
Si vous avez accès à la zone de Télé Québec, la série est toujours en ligne :
un documentaire (épisode complet de 45 minutes) et une série de clips de
sensibilisation, période de 1987 à 2011.
http://30secondespourchangerlemonde.telequebec.tv/causes/la-violence-conjugale
Mise en garde : les images sont très dures et
explicites. Bien sûr les téléséries et le cinéma en diffusent en masse au point de banaliser, mais ces clips
ont plus d’impact car on peut facilement les raccrocher à la réalité ordinaire vécue
dans bien des foyers.
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Je trouve horrible qu’Isabelle Gaston soit contrainte
de revivre le drame à cause du verdict de 2011, apparemment influencé par les
évaluations psychiatriques. Si Guy Turcotte n’avait pas été un «notable» pouvant
bénéficier de la connivence de collègues psychiatres, il se serait sans doute retrouvé
derrière les barreaux à vie, comme n’importe quel autre criminel du genre. Mis
à part les cas de légitime défense, tous les tueurs ne souffrent-ils pas de
troubles mentaux? Pourquoi certains individus seraient-ils épargnés de la
sentence en vigueur dans notre système de justice?
Rappelons
que l’ex-cardiologue était accusé du meurtre prémédité de ses deux jeunes enfants.
Le drame était survenu trois semaines après sa séparation d'avec Isabelle
Gaston, la mère des enfants. Au terme du procès le jury a décidé que Guy
Turcotte était criminellement non responsable en raison de troubles
mentaux : les psychiatres avaient déclaré qu’il souffrait d'un trouble de
l'adaptation avec anxiété et humeur dépressive. Le verdict a soulevé beaucoup
de controverse, si bien qu’en 2013, la Cour d'appel a décidé d'infirmer le
verdict de non-responsabilité criminelle et ordonné la tenue d'un nouveau
procès (2015).
À mon avis, le verdict de non-responsabilité
criminelle en raison de troubles mentaux invite implicitement tous les individus
violents à passer à l’acte. En lisant la chronologie de l’affaire http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/affaire-guy-turcotte/201106/30/01-4413963-chronologie-de-laffaire-guy-turcotte.php
on voit bien que Turcotte présentait des caractéristiques comportementales
similaires à celles du pervers narcissique ou du psychopathe – ces individus n’acceptent
pas le rejet, ne sont jamais coupables de rien et chercheront à se venger s’ils
ont l’impression d’avoir été trahis ou lésés. Selon une étude américaine de Crawford et Gartner de 1992, 45% des
meurtres de femmes étaient provoqués par la fureur de l’homme s’estimant
abandonné par sa partenaire.
Cette histoire me rappelle étrangement l’affaire
Jean-Claude Romand rendue célèbre par le roman L’Adversaire d'Emmanuel Carrère (2000) et le film du
même nom (2002). Le meurtrier est connu pour avoir menti à ses proches sur sa
vie réelle pendant 18 ans en s'inventant une profession de médecin et de
chercheur et pour avoir assassiné sa femme, ses enfants et ses parents en
janvier 1993, car ils étaient sur le point de découvrir la vérité. Personne ne
doutait du «bon docteur» au comportement irrépréhensible et aimé de tous. Un
pervers narcissique atteint de mélancolie selon les psychiatres de l’époque.
J’ai regroupé plusieurs liens d’articles pouvant
éclairer les gens qui ont des doutes au sujet de membres de leur entourage,
hommes ou femmes, car la violence et la perversion n’ont pas de sexe. Je
recommande encore une fois tous les ouvrages de Marie-France Hirigoyen (docteur en médecine,
psychanalyste, psychothérapeute familiale spécialisée en victimologie) :
http://www.mariefrance-hirigoyen.com/
Quelques extraits de son livre Femmes sous emprise, les
ressorts de la violence dans le couple (les passages en gras sont de
mon initiative) :
(Introduction, p. 7-16)
On n’a jamais autant parlé de la violence, jamais
autant invité à la débusquer et à la combattre, et pourtant, si on considère la
littérature psychiatrique générale, il est surprenant de constater qu’il existe
peu d’écrits sur celle qui s’exercice dans le couple. Même si elle a toujours
existé, on aurait pu croire qu’avec la montée du féminisme les choses évoluent
et qu’une plus grande égalité entre les hommes et les femmes entraînerait moins
de violence. Il n’en est rien.
De
même, un certain adoucissement des mœurs dans nos sociétés occidentales aurait
dû rendre plus sensible à ce phénomène; des choses naguère permises sont
aujourd’hui interdites. Cependant, la violence n’a pas disparu, elle s’est
seulement faite plus subtile. Partout on la condamne, mais cette condamnation
morale de principe ne touche que sa part visible. Derrière un pacifisme et même un évangélisme de façade, nous laissons
se perpétuer des violences majeures pour peu qu’elles ne concernent que les
plus vulnérables, à savoir les femmes et les enfants. D’une façon générale,
la violence est difficile à penser, ce qui explique que nous ayons du mal à la
repérer. Nous ne voulons pas la voir en nous, même si accepter cette
ambivalence nous permettrait de mieux la combattre. Malgré notre vigilance,
nous ne voyons, la plupart du temps, qu’après coup ses premiers signes.
En ce
qui concerne les couples, ce problème est encore plus dérangeant. Nous avons du mal à croire que cette
violence ordinaire se produit dans des familles ordinaires, que les hommes
violents ne sont pas uniquement des brutes avinées. On préférerait reléguer
cette problématique aux marges, l’attribuer aux classes sociales défavorisées. Or,
il existe des individus violents dans tous les milieux. Nous avons du mal à croire, aussi, lorsque la violence est l’œuvre
d’un notable, comme un magistrat ou un médecin, on préfère alors mettre en
doute le témoignage de la victime. La violence au sein d’un couple nous
touche de si près que la plupart des réactions aux récits qu’en font les victimes
sont excessives, soit dans le sens de la banalisation, soit dans le sens de la
médiatisation outrancière. [...]
[...] Dans la réalité, il est impossible
de faire une distinction entre violence psychologique et violence physique car,
quand un homme tape sa femme, son intention n’est pas de lui mettre un œil au
beurre noir, mais de lui montrer que c’est
lui qui commande et qu’elle n’a qu’à bien se tenir. L’enjeu de la
violence est toujours la domination.
Dans la
maltraitance conjugale, les attaques psychologiques sont les plus dangereuses;
elles font tout aussi mal que les agressions physiques et ont des conséquences
plus graves, toutes les victimes le disent. Il y a d’ailleurs des formes de violence où le partenaire, sans
porter le moindre coup, réussit à détruire l’autre (1).
[...] Comprendre pourquoi on tolère un
comportement intolérable, c’est aussi comprendre comment on peut en sortir.
C’est par une compréhension fine des ressorts de la violence qu’elles subissent
que les femmes se dégageront de l’emprise qui les paralyse et que notre société
pourra mettre en place une prévention.
(L’importance de la prévention, p. 282-286)
... C’est l’éducation qui peut nous apprendre à
contenir notre agressivité naturelle et à ne pas la transformer en violence. En
tant que parents, nous devons apprendre à nos enfants à ne pas utiliser la
violence dans la résolution des conflits, en leur offrant un modèle de respect
mutuel. L’éducation ne doit pas placer la domination comme valeur principale
dans le rapport avec l’autre. Il faut apprendre aux jeunes à résoudre les
conflits de façon pacifique, leur apprendre la tolérance et l’égalité.
Beaucoup de parents ne savent pas quelle limite donner à leurs enfants.
Ils confondent violence et expression de l’agressivité. Il est normal qu’un
enfant soit jaloux, agressif mais, plutôt que de l’amener à réprimer ses
sentiments, il vaut mieux lui apprendre à contrôler ses comportements. En
quelque sorte : «Tu as le droit d’être furieux contre ta sœur, mais ce n’est
pas une raison pour la taper!» [...]
N’oublions
pas que toutes les formes de violence sont liées : violence et
intimidations dans les écoles, violence conjugale avec ses répercussions sur
les enfants, violence au travail qui servira parfois de prétexte pour justifier
la violence conjugale. Lutter contre un mode de violence, c’est aussi prévenir
les autres violences.
Moins un phénomène est reconnu socialement,
plus il est difficile d’en parler. Il faut donc nommer la violence et apprendre
à la repérer même dans ses formes subtiles. Faire passer des messages forts
auprès des femmes, pour qu’elles mettent des limites : exigez le respect,
n’acceptez pas la violence, sortez de l’isolement si vous pensez être victime,
faites-vous aider, parlez-en à votre famille ou à une association. [...]
On ne
peut pas changer du jour au lendemain les mentalités, mais on peut, petit à
petit, écorner les mythes et les préjugés par un travail de sensibilisation,
d’information et d’éducation, favoriser le non-sexisme, responsabiliser les
hommes et la société tout entière.
(Conclusions, p. 289-291)
Notre société a changé pour le meilleur et pour le
pire car il se crée tous les jours de nouvelles formes de domination. Si on veut que la violence disparaisse dans
nos familles, il faudrait que le groupe social lui-même ne perpétue pas le
schéma domination/soumission à tous les niveaux. Or nous sommes dans un
monde où chacun peut avoir la
tentation de dominer l’autre, dans une société qui n’accepte que les gagnants,
ce qui n’aide pas les hommes à lâcher le pouvoir qui leur reste. Dans le monde du travail on valorise celui
ou celle qui sait s’imposer sans état d’âme, et petit à petit la figure du
narcissique ou même du pervers narcissique, qui saura manipuler de façon à être
le plus fort, devient la référence. Les exigences de performance et de réussite
individuelle sont de plus en plus mises en avant, et dans les familles, on
constate de moins en moins d’interdits et de limites, mais en revanche les
exigences individuelles augmentent. [...]
Une société responsable doit agir en
donnant aux femmes les moyens de dénoncer, de se protéger et de protéger leurs
enfants. Elle doit leur donner des conditions économiques et sociales qui
leur permettent de sortir de leur situation et de retrouver un emploi. [...]
Malgré
des avancées en terme de prise de conscience et de décisions politiques, il
reste des lacunes à combler. Qu’il y ait
une réponse judiciaire est indispensable, mais c’est insuffisant. Des actions
doivent être menées non seulement auprès des victimes et des individus
violents, mais il importe également de sensibiliser les professionnels de
l’enfance, les enseignants et les travailleurs sociaux au problème des enfants
exposés aux violences dans le couple. Si on ne veut pas que s’installent des
comportements violents, c’est à ce stade précoce qu’il faut intervenir, afin
d’élargir à une vraie prévention.
Les violences conjugales ont un impact sur la
santé des femmes et des enfants, et, à ce titre sont un enjeu de santé publique
mais c’est aussi un enjeu de la société tout entière et des valeurs que
celle-ci veut prôner. Des comportements qui mettent à mal la dignité des
personnes ne sauraient être banalisés ou considérés comme de simples affaires
privées. Si nous voulons que cette société soit faite d’individus responsables,
il s’agit de modifier les valeurs sociales afin de construire une société plus
égalitaire et plus respectueuse.
(Annexes, p. 298-300)
Une femme sur 4 a subi de la violence de la part
de son partenaire actuel ou précédent et, dans 20% des cas, cette violence a
commencé pendant la grossesse. Selon le Conseil consultatif canadien sur la
situation des femmes, 18% des femmes qui se présentent aux urgences des
hôpitaux seraient des victimes de violence conjugale. Chaque année, en moyenne,
20 Québécoises sont assassinées par leur conjoint. (Centre canadien de la
statistique juridique) [...]
Lors des
enquêtes, il apparaît clairement que la violence psychologique est identifiée
par les femmes comme faisant partie de la violence conjugale. Cela débute par
du non-verbal, se poursuit par des insultes pour aboutir à la violence physique
ou la mort.
(1) Isabelle Gaston dans son témoignage aujourd’hui,
affirmait que Guy Turcotte n’avait jamais battu ses enfants et qu’il s’en
occupait bien. Comment aurait-elle pu alors soupçonner que le «bon père» en
vienne à commettre ce crime? Par contre, il usait de violence psychologique à
son endroit, notamment le dénigrement constant.
6 octobre 2015 -- L'infirmière Chantal Duhamel, qui était de garde lorsque Turcotte a été conduit aux urgences après le drame, a témoigné aujourd'hui. Selon elle, Turcotte ne délirait pas et il aurait dit: "J'ai tué mes enfants. Je ne voulais pas les voir souffrir de la séparation. J'aimerais que tu dises à Isabelle que j'ai fait ça pour la faire chier. J'ai voulu lui enlever ce qu'elle avait de plus cher." Pas besoin d'être psychiatre pour comprendre qu'il s'agit d'un psychopathe. Franchement...
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La violence familiale au Canada : un
profil statistique, 2013
Diffusion
: 2015-01-15
Selon
les données déclarées par la police, un peu moins de 88 000 personnes ont été
victimes de violence familiale au Canada en 2013. Ces affaires représentaient
plus du quart des crimes violents signalés à la police. Un peu moins de la
moitié (48%) des victimes de violence familiale ont été agressées par leur
conjoint actuel ou un ex-conjoint. L'auteur présumé était un parent de la
victime dans 17% des affaires, un membre de la famille élargie comme une tante,
un oncle, un grand-parent ou un membre de la belle-famille de la victime dans
14% des affaires, un frère ou une sœur de la victime dans 11% des affaires, et un
enfant de la victime dans 10% de celles-ci.
La majorité des affaires de violence
familiale déclarées par la police comportaient des voies de fait, ce qui
comprend des gestes et des comportements tels que le fait de pousser une
personne, de la gifler, de la frapper à coups de poing et de proférer des
menaces face à face. Les données policières révèlent également que près de 7
victimes de violence familiale sur 10 étaient de sexe féminin. En comparaison,
46% des victimes de crimes violents qui n'ont pas été commis dans la famille
étaient de sexe féminin. La surreprésentation des victimes féminines est plus
marquée dans la catégorie de la violence conjugale, où près de 8 victimes sur
10 étaient des femmes. Près de 80% des victimes d'actes de violence aux mains
d'un partenaire intime qui ont été signalés à la police étaient des femmes.
Liens d’appoint
:
Selon des psychologues en centres d’accueil pour
victimes de violence conjugale, Guy Turcotte est apparemment devenu un modèle
pour certains individus qui terrorisent leurs conjointes en menaçant de tuer
leurs enfants :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2014/12/femmes-et-enfants-en-otage.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2014/12/derriere-la-haine-la-colere-et-la.html
http://artdanstout.blogspot.ca/2015/02/le-psychopathe-da-cote.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2014/11/detecter-les-psychopathes-snakes-in.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/la-communication-perverse.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/11/de-gentils-manipulateurs-1.html
Dieu, tout bon Dieu qu'il est, devrait bien prendre
des leçons d'humanité car il semble apprécier les bains de sang en son
honneur.
Photo : Radio-Canada. Encan d’agneaux à
Saint-Hyacinthe destinés à la fête du sacrifice. À l’Épiphanie on a égorgé un
millier de bêtes selon le journaliste Claude Brunet (chroniqueur à Bien dans son assiette, R.-C) qui était
sur les lieux. (1)
La fête du sacrifice Aïd al-Adha est en réalité un
horrible bain de sang d’agneaux. Le 24 septembre, des agneaux ont été sacrifiés
en mémoire de la soumission d'Abraham à son
Dieu – il devait sacrifier son fils sur ordre divin, mais au dernier
moment un mouton a été substitué à l'enfant. Les musulmans fêtent ce sacrifice
tous les ans. Abraham doit se retourner dans sa tombe! Certains musulmans ne
sont pas d’accord avec cette pratique, d’autant plus que leur code de rituels
spécifie que le croyant peut faire un don au lieu d’égorger un agneau. En passant, les
musulmans ont-ils le droit d’être végétariens? Tant qu'à y être : que ferions-nous si c'était les hommes musulmans qui étaient obligés de porter le niqab? Voyez : http://artdanstout.blogspot.ca/2015/03/lart-de-devoiler.html
Au nom de la liberté d’expression religieuse, nous
tolérons des rituels barbares qui n’ont aucune justification valide en 2015, en
tout cas ici. Avec cette
irraisonnable volonté de NOUS accommoder,
même à ce qui est totalement insensé, accepterons-nous des séances de
crucifixion et de lapidation sur nos places publiques comme cela se faisait il
y a plus de deux mille ans?
«Est-il besoin de rappeler combien et comment les
religions abêtissent et corrompent les peuples? Elles tuent en eux la raison,
ce principal instrument de l'émancipation humaine, et les réduisent à
l'imbécillité, condition essentielle de leur esclavage. Elles déshonorent le
travail humain et en font un signe et une source de servitude. Elles tuent la
notion et le sentiment de la justice humaine dans leur sein, faisant toujours
pencher la balance du côté des coquins triomphants, objets privilégiés de la
grâce divine. Elles tuent l'humaine fierté et l'humaine dignité, ne protégeant
que les rampants et les humbles. Elles étouffent dans le coeur des peuples tout
sentiment d'humaine fraternité en le remplissant de divine cruauté.»
~ Michel Bakounine (Dieu et l'État, Mille et une nuits; 2000)
«C'est à travers la Bible que l'homme a appris la
cruauté, le viol et le meurtre. La croyance en un Dieu cruel produit l’homme
cruel. Et la Bible est une histoire de méchanceté qui a servi à corrompre et à
brutaliser l'humanité.» ~ Thomas Paine (1737-1809)
Alphonse de Lamartine (1790-1869). Photo : A. Martin, Paris, restaurée par Jebulon;
Bibliothèque nationale de France. Non-violent, il prêcha également pour
le végétarisme. Élevé par sa mère dans le respect de la vie animale il
répugnera toute sa vie à manger de la viande. Il l’écrira même en vers dans La chute d’un Ange (1838) et plus
explicitement dans Les confidences (1849),
et ses arguments seront repris par les défenseurs du végétarisme.
La bouche
ruisselante de sang
Or ces hommes, enfants! pour apaiser leur faim,
N'ont pas assez des fruits que Dieu mit sous leur
main;
Leur foule insatiable en un soleil dévore
Plus qu'en mille soleils les bois n'en font éclore.
En vain comme une mer l'horizon écumant
Roule à perte de vue en ondes de froment :
Par un crime envers Dieu, dont frémit la nature,
Ils demandent au sang une autre nourriture;
Dans leur cité fangeuse il coule par ruisseaux!
Les cadavres y sont étalés en monceaux.
Ils traînent par les pieds, des fleurs de la
prairie,
L'innocente brebis que leur main a nourrie,
Et sous l'oeil de l'agneau l'égorgeant sans remord
Ils savourent leurs chairs et vivent de la mort!
Aussi le sang tout chaud dont ruisselle leur bouche
A fait leur sens brutal et leur regard farouche.
De leurs coeurs que ces chairs corrompent à moitié
Ils ont comme une faute effacé la pitié,
Et leur oeil qu'au forfait le forfait habitue
Aime le sang qui coule et l'innocent qu'on tue.
Car du sang de l'agneau qui suce l'herbe en fleur
À celui de l'enfant il n'est que la couleur :
Ils ont à le verser la même indifférence;
Ils offrent l’un aux sens et l'autre à la
vengeance,
À la haine, à l'amour, à leurs dieux, à la peur.
Pour le verser plus tiède en se perçant le coeur
Ils aiguisent le fer ennemi de la vie,
Le fer qui fait couler le sang comme la pluie,
En haches, en massue, en lames, en poignard.
De l'horreur de tuer ils ont fait le grand art,
Le meurtre par milliers s'appelle une victoire :
C'est en lettres de sang que l'on écrit la gloire;
Le héros n'a qu'un but, tuer pour asservir!
Tu ne
verseras aucun sang
Tu ne lèveras point la main contre ton frère,
Et tu ne verseras aucun sang sur la terre,
Ni celui des humains, ni celui des troupeaux,
Ni celui des poissons, ni celui des oiseaux.
Un cri sourd dans ton coeur défend de le répandre,
Car le sang est la vie, et tu ne peux la rendre.
Tu ne te nourriras qu'avec les épis blonds
Ondoyant comme l'onde au flanc de tes vallons,
Avec le riz croissant en roseaux sur tes rives,
Table que chaque été renouvelle aux convives,
Les racines, les fruits sur la branche mûris,
L’excédent des rayons par l'abeille pétris,
Et tous ces dons du sol où la sève de vie
Vient s'offrir de soi-même à ta faim assouvie :
La chair des animaux crierait comme un remord,
Et la mort dans ton sein engendrerait la mort!...
(La chute d’un ange in Œuvres complètes d’Alphonse de Lamartine, Tome II, Paris, Charles Gosselin et W. Coquebert, 1837)
Source : http://bibliodroitsanimaux.voila.net/index.html
Albert
Schweitzer (1875 -1965), médecin, théologien protestant et musicologue
français; prix Nobel de la paix 1954
Définition
de l’éthique
Qu’est ce que l’éthique, sinon l’ensemble de la
responsabilité subjective sans limite, intensive et étendue à toute vie à
l’intérieur de la sphère d’influence de l’homme, responsabilité que, s’étant
intérieurement libéré du monde, il ressent au fond de lui-même et cherche à
exercer autour de lui. Elle a son origine dans l’affirmation du monde et de la
vie, et c’est dans la négation de la vie par le renoncement qu’elle se réalise.
Elle est reliée par le dedans au vouloir optimiste. Désormais, la foi au
progrès ne pourra plus jamais se détacher de l’éthique comme une roue mal
ajustée se détache d’une charrette. Toutes deux tournent autour du même axe
sans pouvoir se séparer.
Le
principe fondamental de l’éthique, qui, tout à la fois, s’impose à la pensée
comme une nécessité, possède un contenu réel et entretient avec la réalité des
contacts permanents, vivants, et objectifs, ce principe s’appelle : dévouement
à la vie par respect pour la vie. (La
civilisation et l’éthique – Albert Schweitzer)
Respecter
les animaux
«Nous restons complètement étrangers au sort des
animaux et la plupart d’entre nous perdent tout sentiment de responsabilité
devant les souffrances que les hommes civilisés leur infligent. Certains
calment leur conscience en se disant qu’il existe bien des Sociétés de
protection des animaux et une politique qui veille au respect de la loi. Mais
celui qui regarde autour de lui sera tiré de sa quiétude lorsqu’il se rendra
compte de tout ce qui se passe et que personne ne se mobilise sérieusement pour
dénoncer des scandales quotidiens.
Tous
par exemple, nous étions sûrs et certains que dans nos abattoirs tout se passe
selon les règles, tant dans le slogan «Strasbourg, ville modèle à tous égards»
s’était profondément infiltré dans nos esprits. Nous étions tous convaincus
qu’à l’abattoir les animaux étaient sacrifiés avec un maximum de précautions
qui leur ôtent toute appréhension et évitent les souffrances inutiles – jusqu’à
ce que, l’été dernier, quelqu’un soit allé voir de plus près et ait publié le
résultat de son enquête. Et voilà que nous apprenons que nos abattoirs sont un
véritable enfer pour les bestiaux et les procédés employés sont indignes d’une
institution moderne...
Ce qui
fait justement frémir aujourd’hui, c’est que la cruauté des hommes ne vient pas
seulement et simplement de leur insouciance, mais de la nécessité économique de
gagner leur pain. Les tortionnaires ne sont pas les seuls coupables, mais, avec
eux, tous ceux qui les contraignent à user de ces traitements barbares.
L’hiver
dernier, au moment de la fonte des neiges, il m’est arrivé d’appeler un sergent
de ville pour lui demander d’exhorter un livreur de charbon – dont le cheval
tombait presque d’épuisement – à chercher une bête de renfort. La conversation
s’engagea avec le charretier : il savait bien que par ce temps, le cheval
souffrirait ; si cela n’avait tenu qu’à lui, il n’aurait chargé la voiture qu’à
moitié, mais ces messieurs du bureau se moquent bien du temps et des conditions
: il s’agit de livrer tant et tant de sacs par journée et qui trouve à redire
n’a qu’à se faire voir ailleurs.
N’avez-vous
jamais en été entendu meugler des boeufs et des vaches entassés dans les wagons
à bestiaux? les naïfs croient que c’est par ...ennui! Mais celui qui connaît
le langage des animaux sait bien que c’est de faim et de soif qu’ils hurlent.
En apprenant depuis combien de temps ces bestiaux voyagent sans avoir reçu la
moindre nourriture ni la moindre eau, ses chevaux se dressent sur sa tête et
longtemps après que le train a quitté la gare, ils entendent encore les cris
des bêtes assoiffées et affamées.
La
parole de l’apôtre Paul est terriblement vrai : «L’angoisse des créatures
n’aura jamais de fin...». Lorsque le regard plonge jusqu’au fond de l’abîme de
souffrances que les hommes imposent aux animaux, il se voile d’une ombre qui
obscurcit les joies les plus innocentes. La nature nous pose une énigme
insondable : pourquoi les êtres vivants sont-ils des sources de malheurs les uns
pour les autres, pourquoi leur vie s’écoule-t-elle avec une si cruelle
indifférence, pourquoi sont-ils inaccessibles à la pitié? Nous restons sans
ressources devant ce mystère et tout ce que nous pouvons faire, c’est de nous
efforcer à combattre les erreurs criantes.
En
général, nous ne parlons pas de ces choses, nous les enfouissons au fond de
l’âme. Mais parfois l’indignation nous étouffe, nous voudrions la clamer, tant
nous sommes bouleversés par cette peine obscure, comme si nous entendions
s’élever de toutes part le gémissement de cette créature qui implore la
délivrance».
(Albert Schweitzer – 1908, Strasbourg in Anthologie Humanisme et Mystique, Albin
Michel, 1995)
Source : http://www.tribunal-animal.com/#
Quel sort abject réservé aux animaux contraints de se
reproduire pour être massacrés, bouffés, torturés en laboratoire, et autres. De
génération en génération, des milliards d’humains sont conditionnés à croire qu’il
est «normal» de tuer des milliards d’animaux annuellement, normal d’être des serial killers. (Visitez les libellés
Zoofriendly et Végétarisme)
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(1) L’enregistrement des cris et gémissements des
agneaux au moment de l'égorgement a été supprimé du reportage, prétendument pour épargner l’auditoire – l’émission
de radio passe à l’heure du lunch. (Hypocrisie?)
La saignée à froid
La réalité de l'abattage rituel Halal et
Casher – L'abattage rituel pour les viandes dites Halal et Casher des
communautés musulmanes et juives ne cesse de s’imposer. Beaucoup de
supermarchés, restaurants et transformateurs agro-alimentaires offrent ce type
de viande. Sous prétexte du droit de s'alimenter selon son culte, cette méthode
d'abattage peu connue est en réalité un business florissant d’une cruauté
inacceptable envers les animaux. La viande casher est halal puisque les juifs tuent
l'animal de la même façon.
La Ḏabīḥah
est la méthode prescrite par la loi islamique concernant l'abattage de tous les
animaux à l'exception des animaux marins. Il doit être réalisé par un musulman qui
invoque le nom d'Allah en disant : «Bismillah Allahou Akbar» (au nom de Dieu le
plus grand). Cette méthode consiste à utiliser un couteau bien aiguisé et sans
défaut pour effectuer une profonde et rapide incision à la pointe du cou,
tranchant dans le même temps l'œsophage, la trachée, la carotide et la
jugulaire afin de faire jaillir le sang car ce dernier n'est pas halal. La
moelle épinière est épargnée afin que les dernières convulsions améliorent
encore le drainage, et la tête de l'animal est traditionnellement orientée vers
la qibla, c'est-à-dire La Mecque.
La saignée à froid est vraiment sadique car l’animal
n’est pas insensibilisé avant la procédure de sorte qu’il reste conscient tout
au long de sa mort lente. J’imagine que lors de tueries en série on procède peut-être différemment.
Remarquez
que ce n’est pas mieux dans nos abattoirs conventionnels, les bêtes non
insensibilisées sont nombreuses parce que tout va trop vite sur la chaîne.
Voici le témoignage d’un ex-tueur ayant travaillé dans un abattoir de poulets fournissant
Kentucky Fried Chicken (KFC) aux
États-Unis.
Dans le
crâne d'un tueur
Virgil
Butler
Traduit de l'anglais par David Olivier
Article intégral : http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article239
Voici un sujet concret auquel la plupart des gens
ne pensent même pas, même ceux qui se battent pour les droits des animaux :
comment les personnes dont la tâche est de tuer les poulets sont-elles
affectées? C'est que la machine à tuer ne parvient jamais à trancher la gorge
de tous ceux qui défilent, surtout de ceux qui n'ont pas été correctement
insensibilisés par le bac électrique. Il y a donc un «tueur» dont la tâche
consiste à attraper ces poulets de manière à éviter qu'ils soient ébouillantés
vivants dans le chaudron. (Évidemment, le tueur ne peut les attraper tous, j'en
reparle plus loin.)
(En
lisant ce qui suit, gardez à l'esprit que je travaillais dans le plus petit de
tous les abattoirs de Tyson. Ils en ont de bien plus grands qui traitent des
centaines de milliers de poulets par nuit. Bien sûr, ils ont aussi plusieurs
tueurs; il y a toujours un tueur par chaîne.)
Voici
la situation : votre supérieur vous informe que cette nuit c'est vous qui êtes
de service dans a salle de mise à mort. Vous vous dites, «Merde! Cette nuit, ça
va être dur!» Quel que soit le temps dehors, il fait chaud dans la salle de
mise à mort, entre 32 et 38 degrés. Les chaudrons maintiennent aussi le taux
d'humidité autour de 100%. La vapeur d'eau forme dans l'air une sorte de voile
permanent. Vous mettez votre tablier en plastique pour vous couvrir tout le
corps et le protéger contre le sang qui gicle, contre l'eau chaude qui asperge
la lame de la machine à tuer et nettoie le sol. Vous mettez vos gants d'acier
et prenez le couteau. Il est très coupant, il faut qu'il le soit. [...]
Arrivent
donc les poulets; ils passent dans le bac électrique d'insensibilisation, puis
dans la machine à tuer. C'est le moment de se mettre au travail. On peut
s'attendre à devoir s'occuper d'un poulet sur cinq environ, dont beaucoup ne
sont pas insensibilisés. Ils arrivent, comme je l'ai dit, à la vitesse de 182 à
186 par minute. Il y a du sang partout, qui tombe dans le bac de 8 x 8 x 50 cm
sous la machine, sur votre visage, sur votre cou, vos bras, sur toute la
surface de votre tablier. Vous êtes couvert de sang. Parfois il vous faut
essuyer le sang coagulé, sans quitter des yeux la chaîne, de peur d'en manquer
un; ce qui arrive...
Vous ne
pouvez pas les prendre tous, mais vous essayez. Chaque fois que vous en manquez
un, vous «entendez» les cris terribles qu'il fait en se débattant dans le
chaudron, se heurtant aux parois. Merde, encore un «poulet rouge». Vous savez
que pour chaque poulet que vous voyez souffrir ainsi, il y en a jusqu'à dix que
vous n'avez pas vus. Vous le savez, tout simplement. Vous croisez les doigts
pour que la machine n'ait pas de panne ou de défaillance. Vous voulez juste
arriver à la fin de la nuit et rentrer chez vous. Mais il reste encore deux
longues heures et demie avant la pause. Pendant plus de deux heures vous allez
tuer sans répit. Au mieux une douzaine de poulets par minute; au pire, bien
plus que ça.
Au bout
d'un moment, l'ampleur démesurée des meurtres que vous accomplissez et du sang
dans lequel vous baignez vous affectent vraiment, surtout si vous ne parvenez
pas à débrancher toutes vos émotions et à vous transformer en un zombie de la
mort. Vous avez l'impression d'être un rouage dans une grande machine de mort.
C'est ainsi d'ailleurs qu'on vous traite, pour une grande part. Parfois vous
viennent des pensées bizarres. Il n'y a que vous et les poulets en train de
mourir. Vous êtes assailli de sentiments surréalistes et votre comportement
barbare finit par vous horrifier.
Vous
êtes en train d'assassiner des oiseaux sans défense par milliers : 75,000
à 90,000 par nuit. Vous êtes un tueur.
Vous ne
pouvez vraiment en parler à personne. Les gars avec qui vous travaillez vous
prendront pour un tendre. Votre famille et vos amis ne veulent pas en entendre
parler. Cela les met mal à l'aise, ils ne savent pas très bien que dire ni que
faire. Ils peuvent même vous lancer des regards bizarres. Certains ne veulent
plus trop vous fréquenter quand ils savent ce que vous faites pour vivre. Vous
êtes un tueur.
Vous
êtes désespéré, vous pensez à autre chose, de peur de finir comme ceux qui
perdent l'esprit. Comme ce type qui est tombé à genoux en suppliant Dieu de le
pardonner. Ou celui qu'ils ont traîné à l'asile, qui n'arrêtait pas d'avoir des
cauchemars où il était poursuivi par des poulets. J'en ai eu des comme ça, moi
aussi. (Frissons.) Très angoissants. Il faut essayer de penser à autre chose
pour essayer de se distancer de la situation. Il faut empêcher votre esprit de
se noyer dans ces centaines de litres de sang qui vous entourent. La plupart
des gens qui travaillent dans cette salle ou dans la cage à suspendre les
poulets prennent quelque chose, un stimulant pour les aider à tenir le rythme,
et quelque chose aussi pour échapper à la réalité.
Vous
devenez plus facilement violent. Quand vous vous énervez vous tendez très
facilement à attaquer la personne ou la chose qui vous irrite. Vous utiliserez
plus facilement une arme que vous ne l'auriez fait auparavant. Tout spécialement
un couteau; un couteau tranchant. Vous êtes un tueur.
Vous
vous mettez à ressentir un dégoût envers vous-même, envers ce que vous avez
fait et continuez à faire. Vous avez honte de dire aux autres ce que vous
faites la nuit pendant qu'eux dorment dans leur lit. Vous êtes un tueur. [...]
Vous
finissez par débrancher toutes les émotions. Rien ne peut plus vous importer
sinon vous risquez d'ouvrir les vannes qui retiennent tous ces sentiments
négatifs que vous ne pouvez vous permettre de ressentir, tout en continuant à
faire ce travail. Vous avez des factures à payer. Il faut manger. Mais vous ne
voulez pas de poulet. Ça, il faut vraiment que vous ayez faim pour en manger.
Vous savez de quoi est faite chaque bouchée. Toute l'horreur, toutes ces choses
négatives. Toute la brutalité.
Toutes
ces choses, concentrées dans chaque bouchée.
Beaucoup
de gens qui font ce métier commettent des actes violents. Des crimes. Les gens
avec un passé criminel tendent à se retrouver dans ce métier. On ne peut pas
être doué d'un solide sens moral et tuer des êtres vivants nuit après nuit.
Vous
vous sentez à part de la société, vous n'avez pas l'impression d'en faire
partie. Vous êtes seul. Vous vous savez différent des autres gens. Ils n'ont
pas dans leur tête ces visions de mort horrible. Ils n'ont pas vu ce que vous
avez vu. Et ils ne veulent pas le voir. Ni même en entendre parler.
Sinon,
comment feraient-ils, après, pour avaler leur bout de poulet?
Bienvenue dans le cauchemar dont je me suis
échappé. Je vais mieux maintenant. ...
http://www.cyberactivist.blogspot.com/
Virgil Butler, «Inside the Mind of a Killer», 31 août 2003.
Pour que l’économie
roule bien, l’argent doit circuler. Il circule en effet, mais uniquement entre les
propriétaires des grandes industries et les paradis fiscaux. Voilà où le bât
blesse. Je suis plus que lasse d’entendre le baratin électoral des
chefs politiques de façade. L’environnement devrait avoir l’importance
qu’il mérite : sa qualité déterminera la survie de l’espèce.
L’enrichissement personnel : une valeur
sûre?
«Qu'est-ce
que la richesse? D'où vient-elle? Pouvons-nous associer abondance et
durabilité? Notre économie actuelle a-t-elle créé de la richesse?
Pendant qu'une minorité accumule les
possessions matérielles, la vaste majorité des gens vivent dans de terribles
conditions de pauvreté, et de vastes zones de la planète sont devenues des
déserts. Tandis que j’étudiais les écosystèmes il m’était impossible de dissocier
les conséquences écologiques des systèmes économiques. J’ai pleinement réalisé la
valeur des écosystèmes.
La source de la richesse est l'écosystème
fonctionnel. Les produits et services que nous en tirons sont des dérivés. Il
est impossible que les dérivés soient plus précieux que la source. Et pourtant,
dans notre système économique actuel, les produits et services ont une valeur
monétaire et la source, l'écosystème fonctionnel, n’en a aucune. Nous avons
donc créé une institution économique, une théorie économique fondée sur une erreur
de logique. Donc, si nous perpétuons cette erreur, de génération en génération,
nous aggravons le problème.» ~ John D. Liu
Loess
Plateau, Chine – avant restauration
Loess
Plateau, Chine – après restauration
Selon l'expérience du documentariste à travers le monde, la régénération des écosystèmes est possible
partout, même dans les endroits les plus dévastés. Cela s’est fait en Jordanie
et en Éthiopie, notamment. Et comme les endroits dévastés sont très nombreux, restaurer
les écosystèmes créerait beaucoup d’emplois. «Nous pourrions enfin vivre dans
un paradis terrestre, c’est possible!», dit-il.
À voir : Green
Gold 47 min.
https://www.youtube.com/watch?v=YBLZmwlPa8A
Gishwati
Forest, Rwanda
Environmental
Education Media Project: http://eempc.org/
What
If We Change restoration media project: http://www.whatifwechange.org
-------
Un
vœu maintes fois exprimé, voire une conjuration
:
Les
assemblées parlementaires de tous les États devraient obligatoirement inclurent
des humanistes et des philosophes (dépourvus d’allégeance politique) ayant le
bien-être de l’humanité à cœur puisque les politiciens et les économistes n’ont
que l’argent à cœur. Une contrebalance indispensable, si notre civilisation devait
survivre.
Curieusement le Japon fait le contraire :
vingt-six universités ont annoncé vouloir fermer leurs facultés de sciences
humaines et sociales, ou du moins diminuer leur activité. Une décision qui fait
suite à une lettre que le ministre de l’éducation, Hakubun Shimomura, a
adressée le 8 juin aux présidents des 86 universités du pays, leur demandant «d’abolir
ou de convertir ces départements pour favoriser des disciplines qui servent mieux
les besoins de la société».
«Si les gens d’aujourd’hui ne sont pas
convaincus du caractère fâcheux d’un système qui les a menés de crise en krach,
de faillite en révolte, de révolution en conflagration; qui gâte la paix, la
rend affairée et soucieuse; qui fait de la guerre un cataclysme universel,
presque aussi désastreux pour les vainqueurs que pour les vaincus; qui ôte son
sens à la vie et sa valeur à l’effort; qui consomme l’enlaidissement du monde
et l’abrutissement du peuple; si les gens d’aujourd’hui accusent n’importe qui
des grands maux qui les accablent, en attribuent la cause à n’importe quoi
plutôt qu’au développement de la machine, c’est qu’il n’est pas de sourd mieux
bouché que celui qui ne veut rien entendre.
Il faut que la puérile admiration pour les
brillants jouets qui les amusent, il faut que l’exaltation fanatique pour
l’idole qu’ils se sont forgée, et à laquelle ils sont prêts à sacrifier leurs
enfants, leur ait tourné la tête et fermé les yeux à l’évidence pour qu’ils
continuent d’espérer du progrès indéfini de la machine l’avènement d’un âge
d’or.
Ne parlons pas des bouleversements que le
progrès des machines fait sans cesse subir aux institutions humaines, parlons
seulement des avantages par lesquels elles allèchent le sot : elles
épargnent du temps, elles épargnent des peines, elles produisent l’abondance,
elles multiplient les échanges entre les peuples, elles finiront bientôt par
assurer à tous les hommes un loisir perpétuel.
S’il est vrai qu’elles épargnent du temps,
comment se fait-il que dans les pays où les machines règnent on ne rencontre
que des gens pressés et qui n’ont jamais le temps? Alors que dans ceux où
l’homme fait tout de ses mains, il trouve le temps de tout faire et du temps en
outre, autant qu’il en veut, pour ne rien faire. ... Mais pour lui
l’unique intérêt de l’économie c’est celui que les grands économistes ne considèrent jamais (Karl Marx pas plus
que les autres) : l’unique intérêt de
l’économie ce n’est pas le développement économique, mais le développement de
la personne humaine, sa paix, son élévation, son affranchissement. ...
Quand vous aurez fait de l’État une
machine, comment empêcherez-vous un fou quelconque de s’emparer du guidon et de
pousser la machine au précipice?
Quand vous aurez fait de l’État une
machine, il faudra que vous lui serviez vous-même de charbon.»
~
Lanza del Vasto (Le pèlerinage aux
sources, Chapitre IV, 1943)
(Extrait de l’article De faillite
en révolte; 25 mars 2011)
La Grèce, un exemple concret de la
destruction de l’état social
Photo :
Athènes, une tragédie grecque, quartier historique de Monastiraki
INEDIZ, F.
Catérini / C. Jeantet
Agora, de la démocratie aux marchés : un documentaire qui retrace les
événements qui ont mené à la crise financière que traverse présentement la
Grèce, pays où 1% de la population possède plus de la moitié de sa richesse
alors qu’un Grec sur quatre vit sous le seuil de la pauvreté. Les deux épisodes
couvrent la période 2010-2014. Réalisation : Yorgos Avegeropoulos.
À voir si vous avez accès à la zone (j’ignore
combien de temps il sera à l’affiche)
http://ici.tou.tv/les-grands-reportages/S2015E276?lectureauto=1
Noté :
Une femme
dont le conjoint s’est suicidé parce qu’il ne voulait pas se retrouver à la rue
et perdre sa dignité en fouillant les poubelles, dit : «La banque c’est Dracula.»
Lors du tournage, la maison familiale était menacée de saisie.
«Nous
avons travaillé et payé des taxes pour faire vivre des golden boys (référence à
l’élite), et c’est nous qui devons rembourser leur dette, c’est injuste», déclare
une autre victime des politiques d’austérité.
Pendant
la crise économique, le taux de suicide en Grèce a augmenté de 27%.
Entre
2009 et 2012, 3124 personnes se sont suicidées.
Un homme
dans la quarantaine a perdu son emploi (l’entreprise a mis la clé sur la porte)
ainsi que sa maison. Ne recevant aucun revenu de chômage il s’est retrouvé à la
rue avec sa fillette d’une dizaine d’années. Il a pensé au suicide. Sa fille est
son unique raison de vivre. Un sans-abri parmi des milliers d’autres dont le
cinéaste a finalement perdu la trace (il en a suivi quelques-uns).
Les
nouveaux sans-abris sont des personnes de niveau scolaire moyen et supérieur.
Leur nombre a augmenté de 25% en seulement deux ans (2009-2011).
En 2007,
1% des Grecs les plus riches possèdent 48,6% de la richesse.
En 2014,
1% des Grecs les plus riches possèdent 56,1% de la richesse.
Après des
années de sacrifices qui ont appauvri les plus faibles, détruit l’état social,
creusé les inégalités et nourri le fascisme, la dette, au lieu de diminuer ne
fait qu’augmenter.
En 2009,
la dette de la Grèce s’élevait à 129,7% du PIB.
En 2013,
la dette de la Grèce s’élevait à 175,1% du PIB.
L’élite veut
imposer la politique d’austérité sur tout le continent.
Propos du
financier Stelios Stavidris, président de TAIPED (décédé en février 2014),
un virulent promoteur de la privatisation :
«Nous
vendons tout. Tous les biens publics. Les aéroports, les autoroutes, les
immeubles, les terrains, les plages, de Rhodes à Corfou. Où est le problème?
Parmi les plus grands avantages de la Grèce mis à part son climat c’est son littoral. D’où
voulez-vous que l’argent vienne? Des cultures de tomates? La richesse vient de
la croissance. C’est ainsi que les nations progressent. Ils n’avancent pas s’ils
ont peur de brader. Ça n’existe nulle part ailleurs. Brader c’est un terme
métaphysique. On me demande pourquoi je vends des entreprises rentables. Qui
peut dire si une entreprise peut devenir davantage rentable?
Naomi
Klein :
«L’Europe
et l’Amérique du Nord imposent aux pays en développement des politiques
sociales qui n’ont même pas été mises en place chez nous. La libération du capital consiste
à se débarrasser de tout ce qui empêche de faire du profit. Mais qui a encore
quelque chose à vendre? Qui peut encore faire des économies? Ce sont les États
providence de l’Europe. Et les Allemands sont les prochains. Ils se pensent à l’abri?
Non. Ce sera au tour de l’Allemagne quand ce sera fini avec les États du sud.
Ensuite ce sera le tour de la France. Personne n’est à l’abri.»
2013/14 :
L’ancien ministre des finances Papaconstantinou est accusé d’avoir effacé des
noms de la «liste Lagarde». Cette liste énumère 2000 exilés fiscaux grecs présumés
détenir des comptes en Suisse.
-------
«Le même
Diogène écrivit au roi des Perses : «Il n'est pas plus en ton pouvoir de
réduire les Athéniens en servitude, que d'y réduire des poissons. Un poisson
vivra plus longtemps hors de l'eau, qu'un Athénien dans l'esclavage».
«Ah!
Quand reverrai-je Athènes et l’Acropole? -- Mon ami, peux-tu rien voir de plus
beau que le ciel, ce soleil, cette lune, ces étoiles, cette terre, cette mer?
Si tu es si affligé pour avoir perdu Athènes de vue, eh! que feras-tu quand il
te faudra perdre de vue le soleil?»
~
Épictète (Entretiens)
Ne pleure pas sur la Grèce
La voici
de nouveau qui s’élance, impétueuse et sauvage,
pour
harponner la bête avec le trident du soleil.
~ Yannis
Ritsos
Autant que possible
Et si tu
ne peux pas mener la vie que tu veux,
essaie au
moins de faire en sorte, autant
que
possible : de ne pas la gâcher
dans trop
de rapports mondains,
dans trop
d’agitation et de discours.
~ Constantin
Cavafis
---
Des
scénarios similaires à celui de la Grèce se sont produits dans quantité de pays
du Tiers Monde, qu’on appelle aujourd’hui pays
émergeants. Les pays qui ont perdu au change au libre-échange de la mondialisation
sont sommés de payer.
«Les
financiers [de la mondialisation] ne voient pas le monde comme étant constitué
de démocraties individuelles et de pays distincts. Ils ne connaissent pas les
frontières. Les lois ne les préoccupent pas parce qu’ils font la loi. Ils
possèdent le monde parce qu’ils contrôlent l’argent, qui mène le monde.
Les banquiers affirment prêter de l’argent à
ces pays dans un effort pour les mettre à niveau, pour les relever
économiquement. Dans la plupart des pays, les gens aspirent à la démocratie.
... Ils sont mûrs pour la révolution. C’est alors que les insurgés entrent en
scène. Les banquiers concoctent aussitôt un gouvernement militaire et vous
obtenez ainsi les polarités nécessaires. Dès lors, vous avez un motif pour
développer ce pays : appuyer ces gens qui réclament la démocratie. Bien sûr, le
gouvernement militaire n’est là que temporairement. Sa raison d’être est
d’alimenter et même d’intensifier le désir de liberté. Comprenez-vous le
procédé? Les vendeurs d’armes font beaucoup d’argent. Les munitions arrivent de
divers pays, de partout dans le monde. Bien entendu, tout cela est fait pour
appuyer les combattants de la démocratie! ...
Et de quoi a besoin le jeune pays qui fait
ses premiers pas? De prêts substantiels pour se développer. ... Dès que les
insurgés quittent la scène, les banquiers s’amènent, trop heureux de distribuer
des milliards. Ils prêtent des milliards, sachant très bien que ces merveilleux
dirigeants catapultés à la tête de ce nouveau gouvernement démocratique,
dilapideront cet argent et que le petit pays sera incapable de rembourser sa
dette.
Alors,
les banques demandent le remboursement du prêt. Le leader du pays plaide sa
cause : ‘Mais nous n’avons tout simplement plus suffisamment d’argent pour vous
rembourser.’ Le représentant de la banque sourit et dit : ‘Monsieur, ne vous en
faites pas. Vous savez, je suis certain que nous pourrons arriver à nous
entendre. Nous allons échanger votre dette substantielle contre les droits
miniers de votre pays ainsi que le pétrole trouvé sur le littoral côtier et à
l’intérieur de votre pays. Nous prendrons cela en échange.’ Le dirigeant du
pays est alors si content qu’il s’exclame : ‘Quelle aubaine!’ Aussitôt dit,
aussitôt fait. Et le petit pays cesse d’être un pays, il est absorbé par l’organisation
sans frontière qui grandit sans cesse aujourd’hui. ...
Vous seriez médusé de voir avec quelle
rapidité ils prennent les affaires en mains. L’industrie s’installe. Les fiers
indigènes du pays sont évincés de leurs terres et parqués comme un troupeau
dans les villes. Ça n’a pas d’importance si les fermiers ne cultivent plus
dorénavant. Ça n’a pas d’importance si la forêt vierge est transformée en
copeaux. Ça n’a aucune importance. Car les promoteurs arrivent et rasent les
forêts, financés par les grandes banques, tout cela au nom de ce que vous
appelez le progrès.»
Source : The Last Waltz of The Tyrans, The Prophecy,
Judi Pope Koteen; Beyond Words Publishing Inc. 1989. Prophétique en
effet!
(Extrait
de l’article Hérésie verte; 15 août
2015)
Dans la
même veine : La logique de l’argent/dette
(19 juillet 2015)
En mode veille, le temps de réexaminer mes
motivations.
«Ma base de données est dans le cyberespace, donc
je suis interactive, je suis hyperactive, et de temps en temps, je suis
radioactive.» (Emprunté
à George Carlin)
Sleep
Mode for awhile.
Oui, à chaque jour. Pour minimiser les effets du lavage de cerveau
médiatique – bulletins de nouvelles, marketing, propagande économique, politique,
religieuse, etc. (une liste sans fin). Ce qui ne m'empêche pas de parfois quasiment me noyer dans cet océan. À moins de vivre dans une caverne en
forêt, il est difficile de s’en soustraire totalement. Mais ce peut être une occasion
de développer notre discernement et notre pensée critique. J’ai balancé beaucoup
de croyances au cours de ma vie, même depuis la création de ces blogues (j’ai
publié des choses avec lesquelles je n’ai plus aucune résonance). Douter de nos valeurs les plus chères est le moyen le plus
efficace de détecter nos préjugés (parfois subtils, juste en périphérie de la
conscience), et c’est un job à vie.
Sommes-nous
tous conditionnés?
Peut-on
parler de «lavage de cerveau» dans le cas d’apprentissage de savoirs avérés?
La notion de «lavage de cerveau» sous-tend l’idée
d’une contrainte exercée sur un individu afin de lui faire adopter un système
de pensée notoirement faux et absurde. Est-il juste de parler de lavage de
cerveau lorsque l’enseignement prodigué se fonde sur des valeurs rationnelles
et largement reconnues? Les convictions peuvent être attribuées à l’éducation
reçue et d’une certaine façon résulter d’un conditionnement.
Qu’est-ce
qu’un lavage de cerveau?
Un lavage de cerveau suppose, il est vrai, un
recours à des techniques psychologiques particulières – comme l’isolation
sensorielle ou la manipulation émotionnelle – afin d’amener un individu à
croire certaines choses. Il peut cependant recouvrir d’autres réalités. Le
scientifique Richard Dawkins et le philosophe Anthony Crayling, parmi d’autres,
soutiennent que les cours de religion offerts par les églises, les mosquées ou
les synagogues équivalent à des «lavages de cerveau».
Ce
conditionnement impliquerait donc une transmission de croyances présentées
comme des vérités indiscutables – une
définition qui engloberait la religion et plus encore. Au cours du XXe siècle,
l’enseignement de l’histoire reposait, la plupart du temps, sur une succession
de faits et de dates, sans remise en question ni analyse qui permettent de
contester certains détails. Peut-être était-ce une forme de lavage de cerveau.
La seule
parade à un éventuel conditionnement serait sans doute de veiller à préserver
chez les enfants un esprit curieux et indépendant au cours de leur
apprentissage. (...)
[Hypothèses]
Les croyances, les certitudes et les valeurs seraient
largement déterminées par des processus de socialisation et d’éducation, et ne seraient
donc pas librement choisies.
Le «lavage de cerveau» au sens large de
l’expression pourrait s’appliquer à toute forme de croyances ou de
comportements.
L’expression «lavage de cerveau» serait réservée à
certains procédés visant à formater les esprits par le biais de méthodes
psychologiques.
Un esprit curieux et indépendant, cherchant sans
cesse à vérifier la véracité des informations qu’il reçoit, serait à l’exact
opposé d’un esprit conditionné par un lavage de cerveau, ne remettant jamais en
question ce qu’on lui apprend.
(POLITIQUE ET SOCIÉTÉ, Sommes-nous conditionnés?, p.127-128)
MANGERIEZ-VOUS
VOTRE CHAT?
25 dilemmes
éthiques et ce qu’ils révèlent sur vous
Auteur : Jeremy Stangroom
Traduction : Valérie Feugeas
Les Éditions de l’Homme, juin 2015
(Would you eat your cat?, New Holland
Publishers Ltd, 2010)
En complément
Richard
Dawkins (1941 - )
In Pour
en finir avec Dieu, trad. Marie-France Desjeux-Lefort Robert Laffont, 2008
Je sais gré à mes parents d'avoir adopté l'idée
qu'il ne faut pas tant apprendre aux enfants «quoi» penser que «comment»
penser.
(p.339)
[...] L'opinion religieuse est le seul genre
d'opinion parentale qui - par un consensus quasi universel - peut être collée à
l'enfant qui est, à la vérité, trop jeune pour savoir ce qu'il pense vraiment.
Un enfant chrétien, ça n'existe pas, ce n'est qu'un enfant de parents
chrétiens.
(p.396)
Voltaire voyait juste il y a bien longtemps quand
il disait que ceux qui vous font croire des absurdités peuvent vous faire
commettre des atrocités. De même Bertrand Russell disait : «Beaucoup de gens
seraient prêts à mourir plutôt que de penser. Et ils meurent.»
(p.319)
"La religion a en fait persuadé les individus qu'il
y a un homme invisible – vivant dans le ciel – qui observe tout ce que tu fais
à chaque instant de chaque jour. Et cet homme invisible a une liste de dix
choses qu'il ne veut pas que tu fasses. Et si tu fais une de ces dix choses, il
a un endroit spécial, plein de feu et de fumée où l'on brûle, torture et
supplicie, et où il t'enverra pour y vivre, souffrir, brûler, t'étouffer,
hurler et pleurer pour toujours jusqu'à la fin des temps. [...] Mais Il t'aime!"
[George Carlin]
(p.291)
La religion est une étiquette marquant l'hostilité
et la vendetta entre groupe intérieur et groupe extérieur; elle n'est pas
nécessairement pire que d'autres étiquettes comme la couleur de la peau, la
langue ou l'équipe favorite de football, mais elle est souvent là quand les
autres font défaut.
(p.269)
On peut dire que, de toutes les oeuvres de
fiction, le Dieu de la Bible est le personnage le plus déplaisant : jaloux, et
fier de l'être, il est impitoyable, injuste et tracassier dans son obsession de
tout régenter; adepte du nettoyage ethnique, c'est un revanchard assoiffé de
sang; tyran lunatique et malveillant, ce misogyne homophobe, raciste,
pestilentiel, mégalomane et sadomasochiste pratique l'infanticide, le génocide
et le «fillicide».
(p.38)
Les efforts des apologistes pour trouver des
scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font
penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir.
(p.109)
---
Milan
Kundera (1929 - )
In La
valse aux adieux, trad. François Kérel, Folio n°1043
[...] je dois me demander dans quel monde
j'enverrais mon enfant. L'école ne tarderait pas à me l'enlever pour lui
bourrer le crâne de contre-vérités que j'ai moi-même vainement combattues
pendant toute ma vie. Faudrait-il que je voie mon fils devenir sous mes yeux un
crétin conformiste? ou bien, devrais-je lui inculquer mes propres idées et le
voir souffrir parce qu'il serait enchaîné dans les mêmes conflits que moi?
(p.157)
Source des citations : http://www.gilles-jobin.org
-------
Pensée du jour
Vous n’avez pas peur de la noirceur.
Vous avez peur de ce qu’elle contient.
Vous n’avez pas peur des hauteurs.
Vous avez peur de tomber.
Vous n’avez pas peur des gens autour de vous.
Vous avez peur du rejet.
Vous n’avez pas peur de l’amour.
Vous avez peur de ne pas être aimé en retour.
Vous n’avez pas peur de lâcher prise.
Vous avez peur de la fin.
Vous n’avez pas peur de réessayer.
Vous avez peur d’être blessé pour la même raison.
(Auteur inconnu)
Ça confirme ce que j’ai toujours pensé : ne
laissez jamais les réparateurs seuls...
Voyez le lien CBC à la fin.
Le conservateur filmé en train d'uriner dans la
tasse d'un propriétaire n'est plus candidat
Lundi 7 septembre 2015, Radio-Canada avec CBC
Une vidéo compromettante filmée par l'équipe de
l'émission Marketplace, à CBC, a finalement eu des conséquences pour le
conservateur Jerry Bance, qui n'est plus candidat dans la circonscription de Scarborough-Rouge
Park, a confirmé le Parti conservateur du Canada.
Les images filmées à l'aide de caméras cachées
montraient Jerry Bance en train d'uriner dans une tasse, puis jeter le contenu
dans le lavabo alors qu'il effectuait des réparations dans un domicile de
Toronto.
L'épisode portait sur les comportements louches de
certains réparateurs lorsqu'ils sont laissés seuls par les propriétaires. M.
Bance était un des réparateurs visés par l'enquête.
«Je regrette profondément mes actions ce jour-là. Je suis très fier de mon travail et les
images tournées cette journée-là ne reflètent pas ma personnalité ni mes
compétences professionnelles», a déclaré M. Bance.
Ah non?
Well... as one might say:
Risque d’être viral ce machin... https://www.youtube.com/watch?v=7BdejLG6SU4
More about When
The Repairman Knocks
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