26 mai 2010

Tout baigne!

Dans le pétrole. Mais aussi dans la graisse, comme les beignes frits dans l'huile de palme...

I think I’ll just sit here and wait till life gets easier. (Ashleigh Brilliant)

Caricature : Anecdoblog
J’ai beau vouloir cultiver une pensée tout ce qu’il y a de plus «positive», je trouve l'exercice de plus en plus ardu! Et, la tentation de faire l’autruche est fort alléchante.

On regarde ça à la télé, bien calé dans son fauteuil, les pieds sur une caisse de Coca Cola ou de bières, et on se dit : «Que c’est donc triste…» Puis, on zappe sur un film d’horreur hollywoodien qui favorisera la dissociation.

Pourtant la «véritable» indignation suscite la mobilisation. Et, la mobilisation encourage à sortir du statu quo pour faire bouger les choses – favorablement, espérons-le. Alors, qu’attendons-nous?

Dans mon billet «Assez, ce n'est jamais assez» je suggérais que tous les propriétaires et PDGs des pétrolières nettoient leurs dégâts de leurs propres mains. Hier, j’ai visité le blog d’Yves Paccalet (auteur de «L’humanité disparaîtra, bon débarras!», ex co-équipier de Cousteau) pour lire ses commentaires sur la marée noire du Golfe. Eh bien, il affirme que la seule manière de nettoyer, c’est avec le seau et la pelle.

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Les Géo Trouvetout des marées noires
Yves Paccalet
6 mai 2010

Puisque nous pataugeons dans le pétrole (enfin, pas nous : très bientôt, les palétuviers, les aigrettes et les alligators de la Louisiane, du Mississippi, de l’Alabama et de la Floride), je recopie ci-dessous un texte que j’avais écrit (dans un gros dossier) pour le Nouvel Observateur, lors de la marée noire de l’Erika, en 1999. Toujours d’actualité.

Scientifiques et ingénieurs se sont creusé la cervelle pour venir à bout des marées noires, sans parler d’une armada de Géo Trouvetout. Qui suggèrent, par exemple, d’envoyer les sous-marins nucléaires pomper le pétrole par en dessous ; de solidifier la nappe grâce à de la farine ou à des cheveux apportés par les coiffeurs du pays ; de la découper au laser ou aux ultrasons ; de la faire exploser à la dynamite; etc.

L’une des grandes idées des «savants» a été de faire disparaître les hydrocarbures en les arrosant de détergents ou de dispersants. On a adopté cette stratégie lors de plusieurs naufrages, notamment celui de l’Amoco Cadiz. Avant de constater que le remède était pire que le mal : les produits chimiques empoisonnent plus vite, et pour bien plus longtemps que le pétrole, les fonds qu’ils sont censés nettoyer.

Parmi les autres «solutions» envisagées, on peut citer le brûlage; le coulage; la dispersion; l’absorption; le refroidissement à l’azote liquide; l’agglomération; la rétention à l’aide de filets ou de barrages; la récupération à la drague ou à la pompe.

Le brûlage est impossible : le feu prend mal (les Anglais avaient envoyé en vain la Royal Air Force bombarder l’épave du Torrey Canyon). S’il s’allume, il crée des fumées, des benzopyrènes et des goudrons toxiques et cancérigènes – non seulement pour la mer, mais pour les habitants des rivages.

Le coulage, la dispersion ou l’absorption exigent des produits chimiques (détergents, etc.) eux aussi dangereux. Le refroidissement à l’azote liquide fonctionne en petit bassin, mais coûterait des fortunes en réalité.

Le confinement des nappes à l’aide de filets ou de barrages, et leur récupération grâce à des dragues ou à des pompes dépend de la météo. Les barrages flottants sont débordés dès que le clapot excède 30 centimètres. Inutile d’y penser en cas de tempête.

Quant à protéger les plages et les rochers côtiers avec des films de plastique ou d’autres matériaux, comme d’aucuns l’ont proposé, il suffit, pour comprendre l’éventuelle douleur du contribuable, de calculer la surface à couvrir et de la multiplier par le prix des produits au mètre carré! Produits qui, je le rappelle, sont le plus souvent fabriqués à partir du… pétrole!

L'esthétique du désastre. Source : blog Yves Paccalet











Restent la pelle et le seau, comme au premier jour. La stratégie du troufion de corvée. Et du volontaire scandalisé par la souillure… Elle est éprouvée, faute d’être hightech. Mais passablement humiliante, pour une civilisation qui se désire tellement «moderne», et même «post-moderne» !



















http://www.yves-paccalet.fr/blog/2010/05/06/les-geo-trouvetout-des-marees-noires/

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Quand on sait, on peut choisir

À moins de choisir délibérément l’ignorance crasse, pour ne pas dire «grasse», Internet peut nous aider à prendre conscience de la réalité des drames qui se jouent actuellement à l’échelle planétaire.

Pouvons-nous encore ignorer ce qu’il en coûte en souffrances, en génocides humains et animaux et en catastrophes écologiques pour combler tous nos désirs et caprices?!

Tandis qu’on mobilise toute notre attention vers le Golfe du Mexique, on omet de nous montrer, par exemple, les dégâts causés par la graisse de palme. On a rasé des forêts entières pour cultiver le palmier au détriment des populations locales, des animaux et de la nature. Pourquoi? Parce que ça pousse vite et que ça ne coûte pas cher. Dans quoi l’utilise-t-on, entre autres? Dans la bouffe préfabriquée. On en trouve dans le chocolat – de Cadbury à Côte d’or -, les biscuits, le lait préparé pour les nourrissons, les conserves, etc. La liste est longue. Vérifiez les ingrédients sur les étiquettes avant d'acheter...

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Marée jaune

Une photo du désastre écologique causé par l'huile de palme - certifié? - sur une belle plage de la côte Caraïbe/Colombie :   

Source : SOS-planète




















Dossier graisse de palme sur SOS-planète
http://terresacree.org/ - Extraits :

Graisse de palme

Source : SOS-planète
Si notre cœur se sent loin des Orangs-Outangs et des forêts tropicales, nos artères sont peut-être plus proches de nous.

L'abus d'huile de palme bouche les artères, rend obèse et risque de nous faire succomber d'une crise cardiaque, ce qui est au passage une belle mort.

Mais bon la souhaitons-nous?

Non! Alors, ne serait-ce que pour notre santé, boycottons tout ce qui contient de l'huile de palme (dénomination "matière grasse végétale", puisque la législation s'en fout carrément!)

Faisons tourner ce lien sur le Web et chez nos artisans locaux, écrivons au service client des marques pour qu'elles adoptent vite le label : http://label-asso.fr/

Le saviez-vous?

Pour des raisons de profit, 90% des pizzas du marché sont actuellement fabriquées avec un substitut de fromage râpé composé d'emmenthal - ou de mozarella en Amérique - et de graisse de palme!
C'est la raison pour laquelle vos pizzas sont devenues si grasses et indigestes.

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Les pendules à l’heure sur la situation planétaire

- Le décompte à la seconde près : http://www.worldometers.info/fr/

- Déclin et disparition des espèces : http://www.unep.org/geo/geo3/french/221.htm

- Le décompte, notamment en $$$ : http://www.planetoscope.com/biodiversite
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Midway

Message from the Gyre
Chris Jordan: http://www.chrisjordan.com/

Cette photo de Chris Jordan a été controversée, certains disant qu'il s'agissait d'un montage PhotoShop. Comme l'explique le photographe, ses photos ne comportent aucun trucage. Prenez le temps de visiter son site pour avoir une idée de l'omniprésence des déchets de plastique.

These photographs of albatross chicks were made in September, 2009, on Midway Atoll, a tiny stretch of sand and coral near the middle of the North Pacific. The nesting babies are fed bellies - full of plastic by their parents, who soar out over the vast polluted ocean collecting what looks to them like food to bring back to their young. On this diet of human trash, every year tens of thousands of albatross chicks die on Midway from starvation, toxicity, and choking.

To document this phenomenon as faithfully as possible, not a single piece of plastic in any of these photographs was moved, placed, manipulated, arranged, or altered in any way. These images depict the actual stomach contents of baby birds in one of the world's most remote marine sanctuaries, more than 2000 miles from the nearest continent.

~cj, Seattle, October 2009

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Petite anecdote pour finir en beauté…

Vu sur une route de campagne hier : un type – en Hummer s.v.p. hasard ? – jetant son mégot de cigarette encore allumé par la fenêtre. Le chemin était bordé de champs à sec. Un écolo qui s’ignore : probablement qu’il voulait garder son cendrier propre, propre, propre… mais c’est un début, non?

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