1 janvier 2020

À force de mal, tout va bien. (Proverbe)

Soyons positifs un moment : la transition verte ne pénalisera pas la croissance économique car les bénéfices de l’opération de destruction massive financeront le virage écolo. Nous allons continuer d’exploiter nos ressources fossiles «de façon pragmatique, sans compromettre votre style de vie», dixit un politicien québécois. On peut applaudir et crier : miracle!

Les miracles, on ne réussit jamais à savoir comment ça arrive. Prenons le cas de Jésus. Le bon vieux Joseph, probablement impuissant, n’avait jamais eu de relations sexuelles avec Marie, mais il épouse la jeune vierge de 15 ans (paradoxalement enceinte). On raconte dans la bible qu’elle avait été fécondée par l’esprit-saint pour donner naissance au sauveur de l’humanité – c’était donc lui le pédophile! Voilà, c’est simple.

Donc, en 2020, tous nos problèmes devraient être résolus par miracle.
Sinon, nous resterons sur la liste d’attente des espèces en voie d’extinction.


Un de nos problèmes majeurs est que la paix menace l’économie. Si tous les budgets des États alloués aux dépenses militaires étaient transférés à la restauration et à la préservation de la Terre, il y aurait peut-être effectivement un effondrement économique temporaire, mais cela changerait le monde – assurément pour le mieux car on pourrait sans doute éradiquer la pauvreté.
   Or les dépenses militaires mondiales ne cessent de croître – la fabrication et la vente d’armement est extrêmement lucrative. Les États-Unis, avec l’arrivée de Trump, ont pété des scores en 2017. En 2018 elles s’élevaient à 1 822 milliards de dollars. Voici le classement des dix plus importants budgets militaires (2018) : 1 / États-Unis; 2 / Chine, 3 / Arabie saoudite; 4 / Inde; 5 / France; 6 / Russie; 7 / Royaume-Uni; 8 / Allemagne; 9 / Japon; 10 / Corée du Sud.

«Se laisser mourir de faim n’est pas un choix»

[...] Avoir la possibilité de choisir ce à quoi on consacre son existence est un grand privilège. Pour la très grande majorité des habitants de la planète, la vie est fondamentalement une affaire de survie, dans des conditions dramatiques. [...] Au cours des millénaires, très rares sont ceux qui ont pu se consacrer à autre chose qu’à la survie. Ils n’ont certes jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui. La moitié de l’humanité, de nos jours, vit encore sans aucune possibilité de choix. [...] Pouvoir «changer de vie» leur est un luxe inaccessible.
   Ceux qui n’ont pas été contraints de consacrer leur temps à la survie ont aussi généralement été ceux qui détenaient le pouvoir, quelle que soit la forme de société dont on parle. [...] Les révoltes et les révolutions ont toujours eu le même enjeu. Lorsqu’on ne peut survivre alors qu’on s’échine au travail jusqu’au bout de ses forces, il ne reste pas d’autres solution que de se révolter. C’est après le passage à la révolte que la question du «droit à autre chose» s’affirme et se précise. [...]
   Ceux qui vivent dans les marges extrêmes d’une société n’ont aucun choix.
   Se coucher dans la rue pour mourir n’est pas un choix. Se laisser mourir de faim n’est pas un choix. Nous avons aujourd’hui tous les moyens nécessaires pour éradiquer la misère absolue et hisser l’ensemble des êtres humains vivants au-dessus du seuil de malnutrition. Nous choisissons de ne pas le faire. C’est un choix que je ne peux considérer autrement que comme un acte criminel. Mais il n’existe pas de tribunal habilité à poursuivre, à l’échelle globale, les criminels responsables du fait que la faim et la misère ne sont pas combattues à l’aide de toutes les ressources disponibles. Et qui nous entraînent tous à être complices et à avoir notre part de responsabilité dans ce choix. [...]

~ Henning Mankell (SABLE MOUVANT Fragments de ma vie; traduit du suédois par Anna Gibson; Éditions du Seuil, septembre 2015) 

Le réchauffement du climatoscepticisme

David Goudreault | La Tribune | 4 novembre 2017

Extrait

[...] À qui profite le crime? Aux pollueurs, évidemment! Moins les populations sont informées, moins elles se mobilisent; plus on peut polluer en paix, privatiser les profits et externaliser les coûts sociaux et environnementaux. Certains gouvernements aussi en bénéficient, il est plus facile de se faire élire sur des campagnes de peur ou des mensonges sans fondements que d’établir un programme cohérent. Et de s’y tenir!
   Le scepticisme en question ici découle peut-être d’un mécanisme de défense. Le doute est confortable, mais le confort se précarise à vue d’œil. Alors qu’il faudrait une mise en action massive et mondiale, on s’obstine encore sur la pertinence de la mobilisation. Si l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles à l’échelle planétaire ne peut convaincre les climatosceptiques; si les données scientifiques et les preuves empiriques ne suffisent pas à démontrer l’évidence, rien ne le pourra. Nous sommes foutus. Le règne de l’opinion creuse propulsera d’autres Donald au pouvoir. Le pétrole coulera à flots, la déforestation et la désertification suivront leurs cours, l’acidification des océans s’accélérera et les millions de morts liés à la pollution crèveront en vain. Mais nous consommerons en paix.
   Peut-être que je me trompe, peut-être que ... et les climatosceptiques ont raison, je ne suis qu’un exalté de la gogauche colportant les fausses statistiques d’un complot écologiste ourdi par les services secrets chinois... Si tel est le cas, c’est déjà assez déprimant, ne m’écrivez pas pour m’insulter en plus. Si vous le faites quand même, prenez le temps d’accorder vos participes passés. Merci!

Article intégral :

Je ne ferai pas de bilan des activités délétères de 2019. J’ai relayé nombre d’articles (libellé Série noire) qui témoignent de l’exploitation malveillante et destructrice de la nature, des animaux et des humains, par des tyrans abrutis qui s’autoproclament les gestionnaires de la terre. Les Copineux de la COP25 n’ont même pas réussi à s’entendre sur des accords «non contraignants» – c’est dire la bonne volonté dont ils font preuve!

Image : André-Philippe Côté, Le Soleil 8 décembre 2019. Cette illustration me touche beaucoup, ça aurait pu être des enfants... les animaux et les enfants sont les premiers touchés par les folies humaines.

Bonne année 2020 quand même! 

 


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