4 août 2015

Longue canicule électorale sans climatisation

D’entrée de jeu, un article formidable de Margaret Atwood (écrivaine ontarienne) :
It’s Not Climate Change – It’s Everything Change
Descriptions de trois futurs possibles selon les décisions que nous prendrons.

“Oil! Our secret god, our secret sharer, our magic wand, fulfiller of our every desire, our co-conspirator, the sine qua non in all we do! Can’t live with it, can’t –  right at this moment – live without it. But it’s on everyone’s mind.”

https://medium.com/matter/it-s-not-climate-change-it-s-everything-change-8fd9aa671804

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Parmi les diversions qu’utilisent les partis politiques pour ne pas attaquer de front les problèmes cruciaux auxquels nous faisons face :

(…) Lundi, David Cameron a maintenu que lutter contre l'extrémisme islamique était «le combat de notre génération». Nous devons poursuivre ce combat avec le même esprit qui nous a permis de «vaincre Hitler». Oui, l'extrémisme islamique est réel. Oui, il crée de véritables problèmes et présente de véritables menaces. Mais prétendre que c'est le combat de notre génération suggère un manque total de perspective. 
     En matière de risques mortels pour les gens de ce pays, il pourrait se classer parmi les 50 premiers, mais c'est probablement exagéré. L'alimentation, le tabagisme, l'alcool, la solitude, l'effondrement progressif de la NHS, la pauvreté chez les enfants, la pollution de l'air, les accidents de la circulation, le manque d'exercice, même la mauvaise sorte de pantoufles, sont susceptibles de tuer beaucoup plus d’individus dans ce pays que les terroristes islamistes pourraient le faire. Tous (sauf le dernier) devraient recevoir davantage de ressources et d'efforts politiques que la lutte contre l'extrémisme islamique. À plus long terme, les changements climatiques, la résistance aux antibiotiques, l'érosion des sols et la prolifération des armes nucléaires par les États (y compris le nôtre) devraient se trouver en tête de liste parce qu’ils sont plus dangereux. Mais un combat Churchillien contre un ennemi identifiable est plus grandiose et plus fascinant qu’une bataille contre des menaces sans visages pourtant beaucoup plus graves. C’est également politiquement moins coûteux, puisque cela ne menace pas les intérêts des corporations et des milliardaires.
(...) 
     Pour une perspective plus large, il faut chercher ailleurs. Un sondage international publié la semaine dernière par Pew Research Center révélait que tandis que les Nord-Américains, les Britanniques, les Australiens, les Japonais, les Français et les Allemands voient Isis comme la plus grande menace à laquelle ils sont confrontés, dans la plupart des régions les plus pauvres du monde – Afrique, Amérique latine et Asie –  les gens placent le changement climatique en haut de la liste. Même en Turquie (où, comme l'attentat à la bombe de lundi le démontre, le groupe terroriste est une menace réelle), plus de personnes ont déclaré qu'elles étaient «davantage préoccupées» par la question des changements climatiques que par l’État islamique. Les nations les moins menacées par Isis évaluent le risque au niveau le plus élevé. Il s’agit d’une folie propagée par les médias, d’une épidémie de paranoïa transcontinentale que les gouvernements sont heureux de fomenter et d’exploiter. 
     Des hommes comme Cameron, Tony Abbott et Stephen Harper refusent de s'engager dans des luttes générationnelles au sujet des vraies menaces existentielles – la dégradation du climat étant la première de la liste – par crainte de s'aliéner leurs donateurs. Ils ont appris toutes les mauvaises leçons de l’héritage de Churchill, cherchant à se couvrir de gloire belligérante, mais oublié sa capacité, aux moments cruciaux, de placer les intérêts de la nation au-dessus des intérêts de sa classe sociale. 
     Donc, comme Hitler renaît sous mille visages, un nouveau «combat de notre génération» surgit à tous les six mois, et partout autour de nous les crises existentielles sont ignorées.

~ George Monbiot, 21 juillet 2015 (aussi chroniqueur au Guardian)

Danger Mice; Beware of politicians making themselves look big by inflating security threats http://www.monbiot.com/2015/07/21/danger-mice/

Sables bitumineux du Canada

M. Harper annonçait une réduction des émissions de GES produites dans le secteur de l’électricité. Or, la production d'électricité ne représente que 12 % des émissions de GES au Canada. La production pétrolière par contre, notamment celle des sables bitumineux de l'Alberta, en représente 25 %. Et cette proportion ne cesse d'augmenter depuis 2005.


Ne dirait-on pas un superbe tableau abstrait? Concrètement, il s’agit de bitume résiduel. Fort McMurray – Détails de la surface d'un des bassins de résidus de Suncor. Tandis que le bitume résiduel qui flotte sur l'eau (échappé du procédé d'extraction du bitume) est déjà plutôt dramatique, l'eau brune des boues pourrait être encore plus préoccupante. Ce limon aquatique est saturé d’agents cancérigènes et d’autres toxines, et cela fait partie intégrante du processus d'extraction du bitume.
Photographe : Louis Helbig


Attention DANGER. Mine de la rivière Muskeg, Fort McKay – Site d'enfouissement des déchets industriels du projet de sables bitumineux de l'Athabasca.
Photographe : Louis Helbig

Voyez la collection complète de photos :  
http://www.theguardian.com/environment/gallery/2015/aug/03/canadas-tar-sands-landscape-from-the-air-in-pictures

Cessez de brûler des combustibles fossiles maintenant : il n'y a pas de ‘technofix’ pour le CO2, déclarent les scientifiques

Même si l’on découvrait une solution pour les émissions de CO2, cela ne pourrait pas sauver les océans. Des chercheurs allemands ont démontré encore une fois que la meilleure façon de freiner le changement climatique est de cesser de brûler des combustibles fossiles maintenant.
     Selon cette recherche, publiée dans la revue Nature Climate Change il est impossible de continuer l'exploitation minière et le forage du charbon, du pétrole et du gaz (selon le scénario «business as usual»), pour ensuite utiliser un technofix quand le changement climatique devient catastrophique – il n’existe pas.

http://www.theguardian.com/environment/2015/aug/03/stop-burning-fossil-fuels-now-no-co2-technofix-climate-change-oceans

Quelle quantité de combustibles fossiles ont été extraits depuis que vous avez accédé à cette page? Ou depuis votre naissance? Les chiffres indiquent la quantité stupéfiante de pétrole, de charbon et de gaz que nous extrayons du sol – et à quel point il est urgent de changer nos habitudes. Le stupéfiant compteur en temps réel :
http://www.theguardian.com/environment/ng-interactive/2015/apr/10/how-much-fossil-fuel-are-we-using-right-now

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Dans la liste des anomalies comportementales qui mériteraient peut-être des soins psychiatriques...  

(En complément aux Trophées de la cupidité et de la vanité)

Une autre ... dans la mire 


«Les girafes sont dangereuses» dit une autre chasseuse de trophées, ridiculisée sur les médias sociaux après avoir défendu son hobby.
     Sabrina Corgatelli, ayant reçu des messages pas très gentils, utilise les entrevues à la télévision pour se justifier d’avoir tué des animaux sauvages – gnous, phacochères, etc. 
     «Tout le monde pense que nous sommes des tueurs sans pitié et ce n'est pas ça» disait-elle en entrevue. «Il y a une connexion avec l'animal et ce n’est pas parce que nous le chassons que nous n’éprouvons pas de respect envers lui.»
     «Jour 2. J'ai trouvé une superbe vieille girafe. Un animal tellement merveilleux!!! Je ne pouvais pas être plus heureuse», écrivait Corgatelli sous une photo la montrant avec le cadavre de la girafe. 
     Ashley Byrne, une porte-parole de People for the Ethical Treatment of Animals, dit qu’avec leur autopromotion, Palmer et Corgatelli ont dirigé les spotlights vers les dispendieuses expéditions de chasse à l'étranger où les pourvoyeurs locaux garantissent des trophées à leurs clients. «Ce sont des nuls qui déboursent beaucoup d'argent pour voyager à travers le monde et tuer des animaux, juste pour les sensations fortes et accrocher des parties d'animaux sur leurs murs», dit-elle.

http://www.theguardian.com/world/2015/aug/04/giraffes-are-dangerous-another-trophy-hunter-under-fire-after-defending-hobby

Commentaire : On a envie de répondre à Corgatelli «tiens-toi pas à côté des girafes si elles sont dangereuses, t’auras pas à les tuer». Les chasseurs, dit-elle, ont une connexion avec l’animal et le respectent. Dans le genre, je ne me souviens pas avoir entendu argument plus stupide. Qui souhaiterait avoir une connexion avec elle et être victime de son respect?

Tweets de la clientèle de Walter Palmer
(le dentiste qui a tué le lion Cecil, entre autres!) 

- Lexy McGuire se souvient de lui comme quelqu’un de «toujours avide d’argent». «Ma famille a cessé d'aller le voir parce qu'il demandait de l’argent d’avance, avant même de travailler [sur nos dents]», a déclaré McGuire.

- La tempête de protestations internationales a secoué Drew Preiner, qui a tweeté : «C'est tellement bizarre de voir ça arriver à quelqu'un que vous connaissez ... c’est si différent quand vous voyez que ce sont des êtres humains comme vous et moi».

“It's not for food. It's not the shooting, or tin cans would do. It must just be the thrill of killing. Mental. What's really sad nowadays is that these big game trophy hunters see fame as an added bonus to their perversion. Just like serial killers.
~ Ricky Gervais

[Ce n’est pas pour se nourrir. Ce n’est pas pour le tir car des boîtes de conserve feraient l’affaire. Ce doit être simplement pour le plaisir de tuer. Débile. Ce qui est vraiment triste de nos jours, c’est que les chasseurs de gros gibier à trophées voient leur célébrité comme un bonus à leur perversité. Exactement comme les tueurs en série.]

Eh oui! Comment soupçonner quelqu’un qui projette une image de soi impeccable comme Walter Palmer. C’est tout à fait dans la veine des témoignages du documentaire «Le psychopathe d’à côté»; ils sont si gentils, avenants, généreux, corrects, polis, jusqu’au jour où... bang! on découvre qui ils sont derrière le vernis.

Quelques outils pour détecter les psychopathes :

http://artdanstout.blogspot.ca/2015/02/le-psychopathe-da-cote.html

http://situationplanetaire.blogspot.ca/2014/11/detecter-les-psychopathes-snakes-in.html

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