24 avril 2011

Un an déjà!

Le 23 avril 2010, Mestengo quittait sa paisible écurie pour s’aventurer sur les sentiers parfois cahoteux, parfois planes, de la situation planétaire.

255 pistes franchies.
Bon cheval…





Les humains sont passés maîtres dans l’art de créer leur «monde» à partir de «l’immonde»…

Il n’y a pas que les chiens et les chats de l’entreprise d’euthanasie Le Berger Blanc (voyez le message suivant) qui sont ramassés et tués de manière irresponsable. Tous les animaux «utilitaires» y passent, notamment les chevaux. Je vous épargne les descriptions de mise à mort de ce noble compagnon de voyage qu'est le chaval; c’est à peine imaginable en matière de barbarisme et cruauté.

Et au moment où j’écris ces lignes, j’entends au bulletin de nouvelles que des inspecteurs viennent de vider un ranch de l’ouest canadien : quelque 350 animaux en très piteux état (chevaux, vaches, etc.). Mais il paraît que c’est le Québec qui remporte la palme du barbarisme envers les animaux en Amérique du Nord. Chic! De quoi être fiers.  

Voici donc un texte du Colonel Ottomar Herrmann (1929-2004), cavalier émérite, humaniste et préservateur de la race Lipizzan royal; un texte qui, je l’espère, éveillera un sentiment de bienveillance envers les animaux en général. 

Lipizzan

Où, dans le monde entier,
L’homme peut-il trouver
Noblesse sans orgueil,
Amitié sans jalousie, ou  
Beauté sans vanité?
Là où la grâce est force et muscles
Confinés dans la gentillesse.
Il sert sans servilité,
Il a combattu sans hostilité.
Il n’y a rien de plus puissant,
Rien de moins violent.
Il n’y a rien de plus rapide,
Rien de plus patient.
Notre passé est né sur son dos.
Toute notre histoire
Repose sur son travail.
Nous sommes ses héritiers,
Et lui, notre patrimoine.
Mesdames, Messieurs,
Le Cheval


La prière du Cheval

À toi, mon Maître, j’offre ma prière. Nourris-moi, lave-moi et prends soin de moi, et une fois la journée de travail terminée, procure-moi un abri, une stalle dont le sol est propre et sec, suffisamment spacieuse pour que je puisse m’étendre confortablement.

Sois toujours bon envers moi. Parle-moi. Ta voix est pour moi aussi importante que les rênes. Caresse-moi parfois de sorte que je puisse te servir plus joyeusement et apprendre à t’aimer. Ne donne pas de coups secs sur les rênes et ne me fouette pas lorsque nous escaladons. Ne me frappe jamais, ne me bats pas et ne me donne pas de coups de pied si je ne comprends pas ce que tu veux; donne-moi plutôt une chance de te comprendre. Observe-moi, et si je n’obéis pas à ta volonté, vérifie s’il y a un problème avec mon harnais et mes sabots.

N’entrave pas le libre mouvement de ma tête. Si tu insistes pour que je porte des œillères qui m’empêchent de voir derrière moi, comme je le devrais normalement, je t’en prie, veille à ce qu’elles soient à bonne distance de mes yeux.

Ne me surcharge pas et ne m’attache pas là où de l’eau pourrait dégoutter sur moi. Garde-moi bien ferré. Si je ne mange pas, examine mes dents; je peux avoir un ulcère, et cela, tu le sais, est très douloureux. Ne m’attache pas la tête dans une position contre nature, et ne me coupe pas la queue, ma meilleure défense contre les mouches et les moustiques.

Je ne peux pas te le dire quand j’ai soif, alors donne-moi souvent de l’eau fraîche et propre. Si je suis malade, je ne peux pas te le dire avec des mots, alors observe-moi pour en détecter les moindres indices. Procure-moi un abri pour me protéger des rayons ardents du soleil, et couvre-moi, non pas pendant le travail, mais quand je suis immobile par temps froid. Réchauffe le mors dans tes mains un moment avant de l’installer dans ma bouche.

J’essaie de te porter, toi et tes charges, sans murmurer, et je t’attends patiemment durant de longues heures du jour et de la nuit. N’ayant aucun droit de regard quant au choix de mes fers ou de mon territoire, je tombe parfois sur les dures voies pavées, priant souvent pour qu’elles ne soient pas en bois, mais d’un matériau qui puisse me procurer une foulée sûre et sans danger. Souviens-toi que je dois être prêt à tout moment à perdre ma vie à ton service.

Et enfin, ô mon Maître, quand ma force utile sera épuisée, ne te débarrasse pas de moi en me faisant mourir de faim ou en me laissant brouter, ou en me vendant à un quelconque propriétaire cruel, pour être torturé et affamé jusqu’à ce que j’en meure. De grâce, mon Maître, enlève-moi la vie de la façon la plus bienveillante et humanitaire possible, et ton Dieu te le rendra en ce monde et dans l’autre. Tu ne me trouveras pas irrévérencieux si je te demande cela au nom de Celui qui est né dans une étable.
Amen.

2 commentaires:

  1. Le temps passe tellement vite que le premier anniversaire de Mestengo est passé sans que je le réalise. Incroyable. Je suis heureuse d'avoir été témoin de cette naissance.

    Bravo pour ton assiduité et ta curiosité. Bonne chance pour les années qui viennent. Ce ne sont pas les sujets qui vont manquer !!!

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  2. Merci!

    Je ne pensais pas chevaucher si longtemps. C'est quand même un contrat. Pas certaine que ça dure des années. Mais pour l'instant, disons que j'ai encore du plaisir à donner du foin de qualité à mon bon cheval. Yeeeeeeehaw!

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