28 avril 2011

La revanche

Le fatidique mois de décembre 2012 nourrit des histoires et superstitions assez farfelues. Notamment la «revanche de la terre». Maintenant, que des Mayas visionnaires aient prévu une 6e extinction du vivant sur la planète est tout à fait plausible.

Quoiqu’il en soit, il y a un principe de base très simple en application sur terre : tout le vivant – quelle que soit sa masse «physique» – réagit à l’agression. Pensons à nos maladies…

Les agressions à répétition, dépendant de leur gravité, peuvent venir à bout de la résistance de n’importe quel organisme.

Cependant, la masse de la terre étant ce qu’elle est, il va sans dire qu’elle fera fi des parasites vivant sur son dos qui l’assaillent à coups de foreuses jusque dans son giron. Une sorte de viol qualifié…  

La terre n'a pas besoin de nous pour exister/fonctionner/tourner - c'est plutôt le contraire!!!

Running the numbers
Photographe : Chris Jordan

Quelques réflexions d’Hubert Reeves :

«Toutes les sources d'énergie ont de graves inconvénients : charbon, pétrole, hydraulique, et maintenant gaz de schiste. Sans oublier l'énergie nucléaire dont l'énorme puissance se révéla à travers les bombes sur Hiroshima et Nagasaki et dont les déchets ont une vie millénaire. Plus que les autres, elle fait peur. Cette peur s'était cependant largement assoupie. Les événements actuels la réveillent et font se dresser deux camps l'un contre l'autre.

Pour surmonter l'épisode de conflit interne, les opinions publiques doivent être éclairées sur les avantages et les risques de chacune des sources d'énergie disponibles. Et les meilleures anticipations peuvent se montrer dérisoires face à l'imprévisible.

Mais les nuages radioactifs n'ont pas de frontières. Des débats s'imposent dans tous les pays possesseurs de centrales ou projetant d'en construire. À l'exemple de l'aviation civile, l'application universelle des conclusions de ces débats est la seule solution réaliste.»  

***
«L'activité touristique des dernières décennies a eu pour résultat la coupe des palétuviers (les mangroves) de certains littoraux pour créer des plages. Or, ces arbres servaient auparavant à casser les ondes liquides engendrées par tout tsunami et ainsi à protéger les rivages et les habitants. Les dommages auraient été beaucoup moins graves s'ils étaient restés en place. De même, la déforestation en Haïti a aggravé les glissements de terrain consécutifs au tremblement de terre.»  

***
«Je ne suis pas préoccupé par une hypothétique et fantaisiste «fin du monde». Le Soleil, qui permet la vie sur Terre a encore des milliards d'années à vivre, et la Terre ne se détruira qu'avec lui. Je suis préoccupé par les conditions de vie sur la Terre, non pas dans 100 000 ans ni dans 10 000 ans, mais avant la fin du siècle qui commence... Il commence mal. Ce ne sont pas les roches des profondeurs que nous malmenons, ce sont nos milieux de vie. Nous répandons tant de pesticides que nous compromettons la fertilité des sols. Nos substances polluantes sont envoyées par les vents et les courants jusqu'aux antipodes. Il n'y a pas de frontières aux pollutions. Alors la vie s'éteint, espèce après espèce... Et ce n'est pas spectaculaire, au contraire. C'est là le drame

2 commentaires:

  1. La revanche de Gaïa est le titre de l’essai de James Lovelock le scientifique britannique pro nucléaire !
    Dans cet ouvrage si facile à lire, où il s’agit de « préserver la planète avant qu’elle ne nous détruise », la politique planétaire de productivisme dévastateur développé par les humains asservis aux règles et lois de l’argent reste un sujet totalement écarté du débat.
    Ces fins observateurs et admirables conteurs que sont ces scientifiques médiatiques qui vivent (entre autre)de leurs droits d’auteur feraient bien de s’engager courageusement et bénévolement en politique plutôt que d’égrener confortablement le chapelet des risques et de prier.
    Si « c’est vraiment le drame » à venir alors un peu de pudeur s’il vous plait et de l’action !
    Pour celle qu’aurait pu mener Hubert Reeves cela semble rester un vœu pieux.
    Voici ci-après la réponse reçue, en août 2009, à la lettre informant de la création du mouvement d’Union Planétaire.

    Hubert Reeves mène son action sans s'engager dans un parti, quel qu'il soit.
    Cordialement,
    Nelly
    Chargee des relations avec Hubert REEVES

    http://www.hubertreeves.info
    http://www.roc.asso.fr
    http://www.biodiversite2012.org

    Dont acte.
    Il me revient une fois de plus les phrases du poème écrit par cet homme exemplaire qu'était Lanza del Vasto:

    « Qui n’aime pas l’eau pure a le cœur peu sincère.
    Qui n’aime pas le pain mal juge de la terre.
    Qui se calfeutre et n’aime pas le vent
    N’aura pas l’aventure et n’aura pas l’espace,
    Ni les pleurs du départ, ni son destin devant,
    Celui-là passe et ne sait pas qu’il passe…

    Qui n’aime la pudeur jamais n’aima. »

    Applaudissements aux artistes, à leurs réflexions et affaires !
    Rideau.

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  2. Juste un mot : je ne parlais pas de ce livre, mais bien des SUPERSTITIONS entourant la notion de «revanche» qui justement maintient dans le fatalisme et l'inaction.

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