3 avril 2011

Ils sont de retour!

À chaque année, je m’inquiète. Un fond de crainte de voir un «printemps silencieux». J’en frissonne.

Mais, les merles sont là; j’ai même vu quelques canards sur l’étang cet après-midi. Je suis sauve pour cette année, ouf!

J’ai conservé le nid installé sur le lampadaire de ma terrasse l’an dernier. Quel plaisir d’observer la femelle construire son nid, et ce, à une vitesse incroyable. Évidemment ce ne sont pas les œufs de la couvée sur la photo (en passant, je trouve le turquoise des œufs du merle splendide). Inutile de dire que je n’ai pas allumé la lumière durant la période de couvaison, histoire de ne pas en faire des œufs à la coque…
 

Photo : Mestengo 2010
Premier sourire de printemps
 
Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.

Dans le verger et dans la vigne,  
II s’en va, furtif perruquier,  
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.

La nature au lit se repose;
Lui, descend au jardin désert  
Et lace les boutons de rose  
Dans leur corset de velours vert.  

Tout en composant des solfèges
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.

Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
II dit : «Printemps, tu peux venir!»
 
Théophile Gautier (1811-1872)

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